
le conquéraht> dans l’armée duquel deux frères de I
ce nom a voient des emplois conlidérables. Charles I
Biouni, c omte de Devonshire, comblé de biens Si I
d’honneurs fous Elifabeth & Jacques I , & mort
le 3 avril i6 o 6 ,à4 3 ans> cette uiaifon.
Blount , eft encore le 'nom de plufietirs écrivains
anglois.
i ° . Thomas , jurifconfulte, grammairien &
Rhéteur, de qui on a un Millionnaire juridique ,
ch Von explique les termes obfcurs 6* difficiles , qui f i
trouvent dans les loix tant anciennes que modernes ,*
jm Diflionnaire des mots difficiles , hébreux, grecs ,
latins , italiens, &c. en ufage dans la langue angloifi 1
une Rhétorique angloifi. Mort en 1676.
20. Henri, grand Shérif du comté d’Herford,
mort le 9 oâobre 1682 , à-près de 80 ans. On a
de lui une Relation d'un voyage au levant, écrite
en anglois, 1636, i/z-40.
30. Thomas-Pope, fils de Henri, auteur A’E fi
fais fur dijférens fujets, in-8°. D ’une Hifioire natu-
relie , Londres , 169 2 , in-4°, Et d’un ouvrage
in-fol, Londres, 1690, intitulé : Cenfura celebno-
rum auElorum, Jîve traclatus in quo varia virorum
■ éotforum de clariffimis cujufque fzculi fcriptoribus ju-
dicta redduntur, Mort en 1697.
4P. Charles,. frère de Thomas-Pope, auteur de
ylufieurs ouvrages hardis & célèbres par cette
hardi effe, tels que. Anima mundi, ou hifioire des
opinions des anciens touchant l’état des âmes des
hommes après la mort, Londres, 1*579, in-S9. ;
La grande Diane des Ephéjiens, ou l’origine de l’idolâtrie
, avec l’inftitution politique des facrlfices
<du paganifme, 1680, in-folio ; une traduâion en
anglois des deux premiers livres de la vie d’Apollonius
de Tyane, par Philoftrate, 1680, inrfôlio,
avec des notes fur lefqpelles tombe particulièrement
le reproche de hardieffe, & qui font, dit-on, 1
tirées pour la plupart des manufcrits du baron *
Herbert. Ce livre fut fupprimé en 1693. On en a
publié une tracjuâion françoife à Berlin, J 774 ,
iquatre vol. in-12.
Charles Blount eft encore l’auteur principal du
livre intitulé : Les oracles de la raifin, de celui qui
a pour titre : Religio la id , & d’une introduction
abrégée à la géographie , la chronologie, la politique
, l’hiftpire , la phiîofophie, §cc. fous le titre :
Januafcientiarum, Londres, 1684, in-S9.
Charles Blount fe tua en 1693 de défefpoir de
31e pouvoir époufer la veuve d’un de fes frères,
dont il étoit devpnu amoureux.
BLU TEAU , (dom Raphaël) théatin. On a
de lui un D'téliorinaire portugais & latin, dont il y
a deux éditions, Fune de Connu bre, Fautre de
i Lisbonne. Né en 1638, mort en 1734 à quatre- ;
vingt-feize ans.
BOAÏSTUAU, (P ierre) a traduit avec Belles
forêt des Nouvelles de Bandello, Lyon ; 16 16, fept
volumes in-16. {Voye^ Bandello ol JBelleeqret .)
| l a fait au/fi en lociété avec Bellcforêt un' livre
intitulé t LU foires prodigieufes extraites dé différtfii
auteurs, Paris, 1598. Mort en 1566.
B O A T E , (Richard) {H if. litt.mod.) bota-
nifte d’Irlande, publia en 1650 l’hiftoire naturelle
de ce royaume.
BO C A C E , (Jean) {H if. litu mod. ) un des
plus beaux efprits de l’Italie, difciple & rival de
Pétrarque, & qui a formé la profe italienne,
comme Pétrarque la poéfie. C’étoit le fils d’un
payfan de Certaldo en Tofcane, où il naquit en
1313. Sesparens le defiinérent d’abord au négoce,
enfuiteàla jurifprudence ; mais la nature le deftinoit
aux lettres, Il s’y diftingua bientôt, la ville de Florence
lui donna le droit de bourgeoifie ; cette ville
qui fe fignala toujours par fon refpeCf pour les
lettres, çc fon amour pour les arts, voulant pof-
féder Pétrarque dans fes murs, jugea que l’écrivain
qui approchoit le plus de lui par les talens
feroit le plus propre à l’attirer, & Bocace fut député
pour l’inviter de venir dans cette ville ; il en
arriva tout autrement ; Bocace ne put engager
Pétrarque à venir à Florence, & Pétrarque engagea
aifément Bocace à quitter Une ville alors
troublée par des factions, qui peu de temps auparavant
en avoient fait bannir le Dante. Ce
n’étoit plus là un féjour affez tranquille pour les
mufes, ces filles du c ie l, ces amies de la paix ;
Bocace alla chercher un afyle plus doux à la cour
de Robert le Sage, roi de Naples, & de la reine
Jeanne première, fa petite-fille; mais l’amour de
la patrie, toujours très-fort dans les âmes fenfi-
bles, le rappella, non à Florence , qui n’étoit que
fa patrie adoptive, mais dans la folitude de Certaine),
où il étoit né. Il y mourut en 1373 * Si. à
ce qu’on a dit, d’un excès de travail, car l’excès
eft plus dangereux peut-être dans les,travaux de
l’efprit que dans ceux du corps. Bocace eft mis fort
au-deffous de Pétrarque pour la poéfie, il eft mis
1 au-deflùs pour la profe italienne qu’il a formée,
& dans laquelle il eft encore un des meilleurs mo.-
1 dèles ; il a écrit aufli en profe latine, & fur cet
article, Pétrarque reprend l'avantage. L’ouvrage
le plus célèbre de Bocace, eft fon Déeajneron,
dont il s’eft fait dans tous les temps & dans tous
les pays une multitude d’éditions ; on fait combien
ce recueil de contes a fourni de fujets à la
Fontaine, & combien l’imitateur a embelli le modèle;
nous avons en françois différentes traductions
du Dècamèron, une entre autres de 1697 en
deux volumes in-S°. avec figures ; une de 1757 en
cinq volumes in-8°. avec figures; une enfin de
1780 en dix volumes i/z-8°. oi i/M2avec figures.
On a encore de Bocace divers contes & romans,
qui forment des ouvrages à part, non compris dans
le Décaméron, On a de plus, un Traité des fleuves,
1 des montagnes & des lacs , une généalogie des dieux,
dans laquelle on obferye que Bocace cite beaucoup
de livres que nous n’avons plus. Il ne faudroit
peut-être pas"en conclure que ces livres exiftaffent
alors Sç iraient été perdus que depuis. Bocace avoir
beaucoup
beaucoup d’imagination, & réufliffoit mieux dans
les fictions que dans la vérité. Il a voulu écrire
l’hiftoire; mais il a mieux aimé l’inventer ou la
deviner, que de la rechercher dans fés fources.
Ce reproche ne s’applique pas vraifemblablement
à la vie du Dante , qu’il pouvoit avoir vu dans fon
enfance, & dont il a pu écrire l’hiftoire d’après les
mémoires des contemporains ; mais il faut en général
fe défier beaucoup de ce qu’il a écrit dans
le genre hiftorique ; on y reconnoît par-tout l’habitude
d’écrire des contes &des romans. Son traité
de claris mulieribus eft un recueil de fables ,voù tous
les fondemens de l’hiftoire font renverfës. Bocace
ne paroiffoit pas fait pour devenir chef dè feéle
dans le genre hiftorique ,îl l’eft cependant devenu.
Il imagina, par fimple jeu d’efprit, de juftifier
Brunehaut, après plus de fept fiècles écoulés, fans
que per fon né eût élevé le moindre doute fur l’é- !
quité du jugement prononcé contre elle. Il lui |
donne pour père un Lémichildon au lieu d’Atha- i
nagilde. On ne fait ce que c’eft qu’un Tilpert Si
qu’un Tilcepert. qn’il veut lui donner pour maris
au lieu de Sigebert ; il fait affaftiner Chilpéric avant
Ce Sigebert ; il dit que Théodebert & Théodoric
étoient petits-fils de Sigebert, & non de Brune-
haut ; il fait Clotaire i f t , (au lieu de Clotaire II)
fils de Brunehaut Si auteur de fa mort ; enfin il
ne fait pas un mot de l’hiftoire des temps dont
U parle.*
_ Cependant un autre italien,- fur la fin du quinzième
fiècle, ou vers le commencement du fei-
zième, a fort applaudi à l’idée de Bocace ; c’eft
Paul Emile. Tôt pofi fzcul'is, dit-il, non temerè venit
m mentem Boccatio , poëtici quidem ingenïi au&ori,
fed antiquitatis cognofcendtz fludiofifflmo , eam exter-
nam mulierem temporibus perditijjim 'is alienorum fee-
lerum flagraffi invidiâ.
| Jean du T ille t, évêque de Meaux, frère du
célèbre greffier , mort, ainfi que lui, en 1570,
eft le oremier françois qui ( toujours fur la foi de
Bocace) ait montré quelque doute fur la juftice du
jugement prononcé contre Brunehaut. On peut
èppofer à ce doute la décifion de fon frère qui a
bien plus d’autorité que lui dans l’hiftoire , & rqui
dit formellement qu0 Brunehaut avoit fait mourirplu-
Jîeurs rois 6* en fans de rois.
L’évêque de Meaux n’avoit eu que des doutes
fur lès crimes attribués à Brunehaut ; mais le jé-
fuite Mariana, qui écrivoit en 1592, dans un temps,
où tout efpagnol étoit naturellement porté à in-
fulter les François, Mariana eft fût de l’innocence
de Brunehaut, & de l’injuftice des François à fon
égard : il annonce qu’ilaréfolu de la venger : Quam
nobiliffimam fieminam liberare melioribus argumentis
teflimoniifque conflituimus. On attend enfuite ces
meilleures preuves & ces meilleurs témoignages :
de p r e u v e s il n’en rapporte pas, & le moyen/
o£S témoignage? fe réduifent à celui de Bocace,
qu’il appelle d’après Paul Emile , poëticf quidem in*
füfoire. Tom. I. Deuxieme Part,
genii feriptor, fid antiquitatis cognofcendtz fluditt
incitatus prtzflanfque.
Le cardinal Baronius s’eft moqué de lui. Rißmus;
dit-il, recentiorem auélorem qui conatus efl eandems
Bruhichildem exeufare, tzthiopem lavans , qua, ab
omnibus hifloriis hujus temporisfacrïlega , finguina
ria 6* ubique nef aria conclamatur.
M. de Valois n’a pas traité avec plus de refpeft 1 opinion de Mariana* Quam hominis , dit-il, opi-
nionem ( ne fomnium & deliram entum dicam ) fupe^
rior rei geflez relatio abundè refillit.
Depuis Mariana, les auteurs fe partagent, 8c
Brunehaut trouve des défenfeurs plus raifonnables.
Papyre Maffon , dans fes annales; Pafquier, dans
fes recherches ; le père le Cointe , dans fes annales-
eccléfiaftiques ; enfin M. de Cordemoy, dans fon
hiftoire de France, fë déclarent pour elle ; quelques
écrivains trés-moderhes, tels que l’abbé le
Gendre, le père Barre, & en dernier lieu M.
l’abbé V e lly , fui vent M. de Cordemoy; mais la
foule des hiftoriens ( & parmi ces hiftoriens on
trouve des critiques ) continuent d’être contraires
à Brunehaut , & rien ne prouve mieux combien
la caufe de fes défenfeurs eft dêfefpérée , que de
les voir réduits à citer Bocace comme une autorités
en hiftoire.
BOCCA DELLA V E R IT A , ( H if . mod. ) c’eft
ainfi qu’on appelle à Rome une tête antique de
pierre, près l’églife de Sainte-Marie en Cofmédine,
qui a la bôuche ouverte : l’on en rapporte une
chofe bien extravagante ; c’eft que les femmes de
Rome foupçonnées de galanterie , pour défabufe*
leurs maris jaloux & prouver leur innocence,
fourroient leur main dans cette bouche, & qu’on
étoit dans la perfuafion qu’elle fe fermoit, lorP
ue la prétendue innocence n’étoit pas bien avérée'*
A . R .)
BOCCALINI ( T r a j a n ) , ( H if. litt. mod. )
auteur fatyrique , dans le goût de l’Arétin & redoutable
comme lui aux Puiffances de fon temps,
Boileau a dit : r
L e m al qu’on d it d'autrui ne produit que du mal,
L’Arétin parut être une exception à cette règle f
le mal qu’Ui|difoit de prefijue tout le monde,
le fit payer fo» cher par de grands princes, pour n en pas dire d’eux ou pour en dire moins ; cet
exemple eut des imitateurs, mais ils furent moins
heureux ; un poète, nommé ’Franco , fut pendu
à Rome pour fes vers mordans ; la proteâion des
cardinaux Borghèfe & Gaëtan garantit quelque
temps Boccalini des effets du.reffentiment qu’exci-
toient fes fatyres. Il en fit une contre l’Efpagne
qui lui donna des allarmes & l’obligea de fe retirer
à Venife, où il fe crut plus en sûreté qu’à Rome,
& ou l’on croit cependant qu’il fut affaffiné dans
fa chambre, par quatre hommes armés, & cette
Opinion n eii pas regardée comme détruite par le
regiftre mortuaire de la paroiffe de fainte Marie
LU I