
?o F L E
des ^eiUes , & que des peintres & des fculptêufs
mal-habiles ayant voulu les repj-éfeiiter , y av.oient
fi mal réufli, qu’elles devinrent nos fleurs de lis,
Jqrfqije dans le douzième fiècle, la France & les
autres éfats de la chrétienté prirent des armés
blafopné.eS; : mais. cette çonjeâure nous paroît
plus imaginaire quje fondée ; parce que, fuivant toute ;
apparence a>les abeilles de grandeur naturelle &
d o r . în^fïjf, trouvées dans le tombeau de Childe-
r i ç l , n’étoienpqu’un fymbole de ce prince, &
non pas fies armes. Ainfi, dans la découverte>qu’on
a* faite, .en 1646, dii tombeau de Childerie I I , en
travaillant à l’églife de S., iÇermaîn-des-Prés, on
trpnva3 quantité .de figures duferpent à deux têtes ,
■ appelé- par les Grecs amphisbèfie , lefquellés figures
étoient /ans dp¥te t le lymbole de Childerie I I ,
cq mm.e les abeilles l’étoient de Childerie I.
. Au fiprpdps, Chjfflet, dans fion ouvrage à cefu-
jç t , intitulé; : Lilium Francicum, a eu raifon de fie
moquer des pontes ridicules qu’il avoit lus dans
quelques-uns de nos hiftpriensfur les fleurs de lis.
En effet,, les, trois çourpnnes , lés trois crapauds
changés en trois fleurs de lis par l’ange qui vint apporter,
à Çlo vis Féciiffon chargé de ces trois fleurs ;
ce qui a engagé les uns à imaginer que les rois de
^France pprtoient au commencement, de fable , à
trois crapauds d’o r , les autres, d’or , à trois crapauds
de fable ; & d’autres enfin, comme Trithème ,
d’azur, à trois grenouilles de finople ; tout cela,
dis-je, ne peut pafler que pour des fables puériles
qui ne méritent pas d’être réfutées férieufement.
f Cet article , qui porte le nom de M. le chevà-
jiqr de Japcourt, eft tiré tout entier du difeoursfur
les anciennes fépultures de nos rois par dom Manillon
, {^Mèm. de Littgrat. t. IL p . 633 & fuiv.')
£k il eft refté tel qu’il étpit.
L’Auteur du Supplément y reprend une faute :
ti Charles V I , çlit-U, 8t non Charles V I I , rédui-
99 fit, lqs fleurs de lis à trois, » ; £
Nous ajouterons : « Charles V y Sç -mn pas. Charles
>> V I » , & peut-être aupun des trois, car tout ce
qu’on fait, c’eft que la rédu&ion étoit faite du temps
de Charles V . Les'termes que Raoul de ,Presles
gdrefle à Charles V dans le prologue de fa Traduction
de la Cité de Dieu, font formels :
« Eç. fi portez les armes de trois fleurs de lis , en
?» ligne de la benpîte'Trinité. >> Les. termes latins
du préambule des lettres de fondation des çélef-
tins de Mantes, du mois; de février 137^ , ne le
font pas moins,
h Lilia. quidem Jîgnum. regni^ Francia, in quo flo?
v rent flores quafi lilium, imo flores lilii non tantum
duo s fed très,ut i/i fe typum gererent Trinitatis.-n
Ou trouve même des exemples de cette réduction
,- antérieurs au règne de Charles V m a i s on
ne les. tropyç que dans des fceaux ; o r , il paroît
q u e , dan§ le temps même où on employoit les
fleurs de lis faqs nombre,, quelques princes rédui-
fioient, ce nombre à trois pour le feel fecret, qui,
par fa petiteffe , n’eu admettoit pas davantage. En-
FLE
fin la coutume de n’en graver que : trois fur'les
fceaux prévalut pendant; le. , règne de Charles V ,
& cela, félon l’efprit du temps, par le motif'de
la dévotion'dé ce prince à là Trinité ; on continua
cependant, ikmême affez avant fouslè règne
fuivant, à fe fiervir qudquefois..du..ficeau femé de
fleurs de lis fans nombre ; de forte ,qu’on- ne fait
précifément l’époque ".ni.- <Je.r IHntrodu&ion de
l’ufage du fceau à trois fleurs dé' lis ', ni dé la
cefîàtion entière de l’ufage du' feeau femé de fleurs
de lis fans nombre : car , comme Fobfervé un hiA
torien moderne , « il eft peu d’ufages ou dechan-
” gemens dont l’origine foit certaine : une fuccef-
v fion lente & prefque imperceptible en dérobe
»> prefque toujours la connoiflance. » ■
Au refte, M. le chevalier de Jaucourt avoit lui-
même reconnu- & corrigé fa faute ’, à l’article Lis ;
long-temps avant qu’elle eût été relevée dans le
Supplément, & il avoit averti de lirë Charles V ,
au lieu dè Charles VII.
L’opinion de l’Auteur du Supplément fur l’origine
des armes de France, eft que Louis VIL, dit
le jeune , eft le premier de nos rois qui ait pris des
fleurs de lis , & qu’il en fema fon écu, lorfqu’il fié
croifa pour la terre fainte en 1147. On a , dit-il,
appelé ces fleurs , ( réelles ou imaginaires ) fleuri
de lis , parallufion au nom de Louis ou Lôys , comme
on difoit alors, fleurs dé Loys, puis par corruption ,
fleurs de lis. Cette étymologie peut être vraie ;
mais les fleurs de lis _ayant été en ufage dès la
première race, finon fur l’écu, du moins fur les
couronnes & autres ornemèns, & le nom de-C/o-
vis étant le même que celui de Louis , dont on a
infenfibleraent adouci la prononciation, ce nom pour-
roit aufîi bien venir d’un des Clovis de la première
race, ou d’un des Louis de la fécondé, que d’un
Loui& de I4. troifième. La plupart des étymologies
, font bien incertaines.
Par-tout où on trouve des fleurs de lis dans les
armoiries particulières, ce font des armes de con-
ceflion. ( Voye^ au mot armes , l’article Armes dè
CONCESSION. Voye£ planche XII. les figures de la
■ dernière rangée-, & planche VIII. fig. 411. les armes
de Foucault.;)
On fait que Déodat ou Dieu-Donné d’Eftaing
l’un des vingt-quatre chevaliers commis à la garde
de la perfonne du roi Philippe-Àugufte, à la bataille
de Bovines en 12.14, releva le roi qui avoit
été renverfé de cheval, le tira de péril’, & faiiva en
même temps l’écu du r o i, où les armes de-France
étoient peintes. Philippe, vainqueur, lui permit de
porter les armes de France , qu’il avoit èonfer'*
v é e s , & les brifa feulement d’un chef d’or. Elles
étoient alors femées de fleurs de lis fans nombre.
Quand nos rois eurent réduit- les fleurs de lis à
trois , la maifon d’Eftaing fit la même réduction.
Lamaifon de Salvaing, en Dauphiné , portoit
d’o r , à l’aigle à deux têtes de fable, diadémée [
béquée & membrée de gueules ; Philippe dè Va*
lois y joignit une bordure de France, c’eft-à-dire
FLE
d’azur', féméb de fleurs de lis d’or , pour des fer-
vices fignalés rendus à la couronne, principalement
pour avoir contribué à procurer le Dauphiné àux
fils aînés de France.
Un auteur héraldique de ce fiècle, nommè Playi
■ ne, dit que les Déageant portoienï d’argent, à
l’aigle à dèux. tétés-de fable , & que Louis XIII
chargea cette aigle ftir, l’eftomach d’un écuflon d’azur
, à une fleur de lis d’or.
On nomme fleur dé lis) au pied nourri, èelle dont
là queue eft coupée. .
• Vignacourt, d’argent, à trois fleurs: âë-li's d’o r ,
aux pieds nourris de gueules. ( 'PL V l lL fig, 4)6^)
FLEURDELISÉ, éb , adj. fe: dit d’iin rai d’ef-
earboucle, d’une‘croix ou autfé^pièce dè longueur
dont1 les extrémités fe terminent en fleur de lis.
G ir y , d’azur, à! l’efcarboüde'd’o r , à fais fleurdeli-
fés. ( Voye{ auffxpL IV.fig. 177. la croix ffeurdelifée. )
Gette croix,' lorfqu’efle eft 'ffeurdelifée par les
quatre'bouts-, comme dans cet exemple, s Rappelle
aufli croix florencée.
FLEURÉ, ÉE, adj. fe dit des fafees , bandes ,
ttêcheiirs autres pièces , dont les. bords font
terminés en fleurs.'
Gaudais du Pont , en Bourgogne ; d’argent', à la
ialçQ-fieurée.de gueules., de trois fleurons de chaque
côté.
Dé Moyénvillë, en Picardie ; d’argent, à deux
lions affrontés defabîeyau -trêcheur fleuré Aq gueules.
FLEURI, ie , adj. fe dit d’un rofier ou autre
plante, chargée de fleurs.
Déshayes des; Ofgeries, à Lifieux , enNorman-
dié ; cFargent yaù rofier dè trois rofes de gueules
ftéw't j.tigé’ 8c feuilié de finople.
FLORENCË, ée , adj. croix florencée. Voyez Fleurdelisée. • '*■
FLO TTANT , te , adj. fe dit des vaifleaux
des cignes 8ù dès canëtteà qui femblent flotter für
des ondes.
La ville de' Paris, dé gueules , au navire équipé
d argent. flottant & voguant fur des ondes de même',
ap chef de France-, concèfiiOn- dènbsïfoisi ( Voyez
p'- f f tr°ifilmé figure du dernier rang. )
Auvelliers-, d’azür , au navire d’argent , équipé
de-gueules , flottant fur une mef d’àrgènt, au chef
d or , chargé d’une aiglette d’azur. ( P L X. fig; <27 ^
L a v ÿ e f 'd u PàrCV-'àTaris ; d W , a u cigne d’at-
%tnz, flmânt f\xr u'në rivière de finople , fon bec
plonaèrians l’eau & fon vol étendu, accompagné
en chef de trois -étoiles-d-or. r 0
aPPfJlé deux-mains1 jointes
enfemWe en figne d’alliance & d’amitié : ces mains
. lont orainaireméiit' pofêës etffafce.
« î;® Royer, écartelé au premier & au quatrième ;
a azur, a la foi couronnée dhi ne couronne à l’an*
tique d o f, au-deuxième & trôffièmé , d’àztir au
dW em ࣠r deùx“ rofes \
F O R 7 i
On appelle foi parée celle q(ii e t habillée d’un
émail différent.
FONTAINE,, f. ti meuble de quelques cens,
repréfentstion d’une fontaine.
On nomme fontaines jaiUlfodiitet, celles qui ont
deiS'.ttiyaux-, gerb.es & chnté'sj d’e'ad; '
G uyn e t, de fable, à trois fontaines d’argent; ( PI.
VU--fig-. 30’ . )
FORCENÉ, ÉE, adj. Te dit d’un cheval qui
paroît, emporté ,& furieux.. Payer Effaré..
■ f o r g é s ou- 'p iN A t tE E S , £ f . 'Pi: :
Hautèfort, d’o r , à trois, forcés de fable.î (; PI. X , 'fis- sgh ï.
FORME ,, ÉE, adj; Quelques antéurs appellent
croix formée, celle que tous les autres appelicn trrniij
Patte ,,c eff-a-dife une croix étroqe- au centre’ &
large aux extrémités.^ Fijyrj Pâ té e , & wycr jes
croix des armes de Dorât, pl. MI., fig. îeg. )
FOUDRE, f. m. & f. meuble de lecu faît en
fàifceau de flammes montantes & defcendantes ,
mouvantes d’un vol abaiffe en fafcè avec quatre
dards en fautoir, dom les manches ou fut’s à finuo-
utés angulaires imitent les bandes vivrées.
Helliez de Crechelins, en Bretagne- d’azur, au
foudre dargent.
. Les flammes on les dards for foudre .peuvent aufli
être môuvans d’unes bande oiï.barré ou d’un autre
meuble pofé dans le même fensi
Morciîy, fleur deC hoify, d’azur, à une nuée'
dargent en bande, laquelle efï tràverfee de trois
foudres d’or, pôfés en baffe & qui femblent'partir'
de la nuée, à droite & agaücbe. ( Pl. V il. fie.fgo Y
FOUINE, f, ù
appfochartt delà taille & de la figure du renard’ '
ayant de même Une queue longue & bien garnie’
Elle paroît dans l’éeu paflante , rampante’, ou fuiÈ’
quelques pièces,
F ay de-Coefle dè laTonr-Maubourg, dégueu- ’
k fouine d’azur.
FO UR CHÉ ,fe, ou FOURCHU , üe , fe dit
de la quetie du lion’ , quand elle eft d ivfee en
deux.
,Luxembourg-, d’argent, au libn de gueules, ai-,
nie, lam’paffe -SÉ-couronné d’azur , la queue fourt- '
chee , nouee & paffée en double fautoir. ( PI V ’ fig- -'4‘- ) ' *
'FouRCHÉE'fë dit aufli d’unecrohe, dont chaque
branche eft terminée en trois pointés qui forment
deux angles' rentrans, & qui imitent une fourche.
La Roche de Chemerault, d azuf , à la croix
fourchee d argent. ( P l . IV. figfi ,UL \
FOURCHETÉ , ÉÉ, adj. on àppetlé cràix foufo 1
Chetee celle dont les branches fe terminent en fourchettes
femblables à celles quifervoient ancienne-
ment a pprter les moufqtièt^
; Tiucbfes-Ealehtbals en Suiffe ;, à la croix four-
cl lt 'pfo ,Pf - . *V- fié- '’??■ ) Cette croix rêfi !
lemble beaucoup akeroix ancrëé du encrée, ( Voyez
m i iA Ù x o è r é .
reçerceüee, ( é t i f i g /di.) & àlâ cfoix'nilée V