
COUPLE, f. f. meuble deFécu qui repréfente im
etit bâton, avec des liens un peu ondes à chaque
out, dont on fe fert pour coupler, les. chiens de
chaffe.
On n’exprime les liens en blafpnnant, que lorsqu’ils
font d’un autre émail que la couple.
Beaupoil dç Saint-Aulaire, de Lanmary en Bretagne
; de gueules, à trois couples de chiens de
chaffe d’argent, pofées en pal a & i , les liens d’azur,
tournés en fafce à dextre. ( Pl. X. fig. ƒ//.)
COUPLÉ, ée , adj. fe dit des lévriers & autres
chiens de chaffe, qui paroiffent dans l’écu, attachés
, deux à deux. Couplé fe dit auffi des fruits & des fleurs, même
d’efpèçe différente , lorfqu’ils font attachés ou liés
enfemble deux à deux.
Philippe d eB illy, à Paris ; d’argent, au chevron
de gueules, accompagné de trois glands & de trois
olives, tigés de finople , un gland & une olive paf
fés en fautoir, couplés & liés de gueules, les liens
ondés & étendus en fafce.
CO U R AN T , TE, adj. fe dit de tout animal qui
court. Dans les armes de Nicolaï , PI. VI. fig. 283 y
le levrier eft courant. 4
COURBÉ, é e , adj. C’eft la fituation naturelle
des dauphins & des bars ou barbeaux employés
pour meubles dans l’écu. ( Voye^ planche VI. fig.
33$. les armes du Dauphiné, & planche VII. fig.
337. celles de Mancini.)
COURONNE, f. f. La couronne s’employe dans
le Blafon de deux manières.
Ou comme meuble de l’écu.
Bazin de Bezons, d’azur, à trois couronnes ducales
d’or.
De Meaux, d’argent, à cinq couronnes d’épines
de fable, pofées a , a & 1. ( Voye^ pl. X. fig. $3$-
Ï 36- ) / . , ’
Ou comme ornement extérieur de lecu oc marque
de dignité ; alors la couronne diffère félon la di-
gnité.
La couronne du roi èft un cercle de huit fleurs
de lis , fermé d’autant de quarts de cercle , qui
foutiennentune double fleur de lis , cimier de France.
( P l X V . fig. 2. )
La couronne du dauphin eftaufii un cercle de huit
fleurs de lis, mais fur lequel fe trouvent, au lieu
de huit quarts de cercle, quatre dauphins, dont les
queues foutiennent la double fleur de lis du cimier.
Les dauphins de France ne portent leur couronne
ainii fermée par des dauphins que depuis 1 annee
1662, que lejroi l’ordonna ainfi : auparavant ils
la portoient ouverte.
Les enfans de France & les princes du fang portent
la même couronne que le roi & le dauphin ,
ç’eft-à-dire un cercle de nuit fleurs de lis , excèpté
qu’elle eft toute ouverte. ( Voye^pl. XVII, fig. 3.
les armes d’Orléans, & planche X V I IL fig. 1, celles
deCondé.)
La couronne ducale eft un cercle à huit grands
figurons refendus. Plufieurs maifons y joignent un
bonnet de gueules, terminé par uffe perle, foît
comme titre de principauté, foit comme monument
de la prétention de defcendre de maifons fouve-
raines. ( Voye\ planche XV II. fig. 6 , les armes du
duc d’Uzès, premier pair héréditaire de France. )
La couronne de marquis eft de quatre fleurons &
de trois perles entre chaque fleuron. ( Voyeç pl.
X V I I I . fig. 8 , p , 10 & u , les armes du marquis
de Flamarens , du marquis de la Suze, du marquis
de Sourches , du marquis de Croiffy, & pl. X IX .
fig. 8 , celles du marquis de Püyfieulx. )
La couronne de comte eft un cercle furmonté de
feize groffes perles. ( Pl. X IX . fig. p. )
La couronne de vicomte, un cercle avec quatre
groffes perles. ( Ibid. fig. 12. )
Celle de baron , un cercle autour duquel fé trouvent
, à égales diftances, des petites perles, trois à
trois, en bande 611 en barre. {Ibid. fig. 10.')
De vidame , cercle furmonté de quatre croix
pattées. (Ibid. fig. //.)
Au reftè, il y a beaucoup d’arbitraire & de variations
dans l’ufage des couronnes , foit pour la
forme $es fleurons, foit pour le nombre des perles
, & il n’y a guères que la couronne ducale que
l’on n’ofe pas ulurper.
Quant aux couronnes' des princes étrangers.
La couronne du pape eft nommée tiare : c’eft une
efpèce de mitre environnée de trois couronnes à
fleurons l’une fur l’autre; fur la troifièmefe trouve
un globe terminé par une croix ; au bas de la tiare,
il y a deux pendans ou fanons frangés & femés de
croifettes d’or. ( Voye^ pl. XIII. fig. 1.)
I Boniface VIII , mort en 1303 , eft le premier
I pape qui ait porté trois couronnes fur fa tiare.
Comme on n’eft d’accord’ fur rien parce qu’on
ne fait rien, des auteurs, du nombre defqiiels eft
| l’abbé deChoify , difentque Boniface VIII n’ajouta
; que la fécondé couronne, àl’occafion de fes démêlés
avec Philippe le Bel , & pour montrer la réu-r
j nion des deux pouvoirs dans fa perfonne ; & que
le pape Jean XXII ajouta la troifième, à l’occafion
de fes démêlés avec l’empereur Louis de Bavière,
I D ’autres nommentBenoîtXII, au lieu de Jean XXII.
La couronne de l’empereur eu un bonnet en
forme de tiare , avec un demi-cercle qui porte un
globe ceintré & fommé d’une croix ; ce bonnet eft
entr’ouvert fur les côtés. Il y a en bas deux pendans
ou fanons. ( Pl. X V . fig. 1. 1
La couronne du roi d’Efpagne eu un cercle furr
monté de huit fleurons , fermé d’autant de quarts
de cgrclg qui foutiennent un petit globe terminé
par une croix. ( Ibid. fig. 3. )
Obfervons, à cet égard, qu’on a long-temps re?
gardé 'la couronne fermée comme la marque de
l’empire ; on a dit que , parmi les rqis de France,
Charles VIII avoit été le premier qui eût pris la
couronne fermée, & qu’il l’avoit prife en mêmç
temps que le titre d’empereur d’Orient. : mais m.
a des éçus d’or & d’autres monnoies de Louis X I I ,
. fucceffeur de Charlçs V III, §c la couronne n’y
cou pas fermée. D’autres croyent qu’on peut rapporter j
cet ufage à François I , qui, pour ne céder en rien
à Charles-Quint fon r iv al, auquel il avoit difputé
la couronne impériale, & à Henri V I I I , roi d’Angleterre
, qui, peut-être par la même raifon, por-
toit la couronne fermée, introduintl’ufage de fermer
la couronne royale de France.
Philippe II eft le premier roi d’Efpagne qui ait
porté la couronne fermée ; ce fut à titre de fils d’empereur.
La couronne du roi d’Angleterre a fur fon cercle
quatre croix pattées, & quatre fleurs de lis alternativement;
derrière ces croix naiffent quatre quarts
de cercle, qui foutiennent un petit globe furmonté
d’une croix. ( Ibid. fig. 10. )
Les couronnes des autres.rois de l’Europe font affez
femblables à celle du roi d’Efpagne. ( Voyèç la
même planche. )
La couronne du duc de Florence ou grand-duc dé
Tofoane eft un cercle fur lequel fe trouve à chaque
face une fleur de lis épanouie; leurs intervalles font
remplis par des rayons aigus. ( Pl. XVI. fig. 1. )
La couronne des archiducs eft un cercle à huit
fleurons autour d’un bonnet d’écarlate , fermé d’un
feul demi-cercle garni de perles, & fommé d’un
petit globe furmomé d’une croix. ( Ibid. fig. 3. )
La couronne des éleûeurs de l’empire , eft une efpèce
de bonnet d’écarlate, rebraffé & retrouffé d’hermine,
fermé & diadème d’un demi-cercle d’o r, couvert
de perles, furmonté d’un globe terminé par
une croix. On dit que le globe & la couronne fermée
font relatifs au droit d’élire l’empereur. ( Ibid.
fis- 4 * f- ) . ■ ~ --
. Les républiques de Venifo & de Gênes ont auffi
des couronnes fermées ,’ à caufe de leurs prétentions
fur les royaumes de Chypre & de Corfe , car aujourd’hui
toutes les couronnes royales font fermées.
Le doge de Venife porte fur fes armes & dans
les cérémonies un bonnet ducal d’étoffe d’or , avec
quelques rangs de perles , que l’on nomme le corne;
nom qui rappelle que-, fuivant quelques étymolo-
giftes, couronne vient de corne. ( Ibïd. fig. 6. ) On
peut voir dans la même planche X V I , les armes
: de quelques fouverains d’Â fie, du fultan des Turcs ,
du roi de Perfe , de, l’empereur de la Chine , de
l’empereur du Japon. .
Selon le P. Méneftrier, dans fon Origine des or-
nemens des armoiries y ce fut fous le règne de Charles
VU qu’on commença en France à mettre une
couronne fur les fleurs de lis des monnoies, & delà
fur les armes peintes ; piîls , par imitation , les
ducs , les marquis, les comtes , les Amples gentilshommes
n’ont pas tardé à en charger & orner leurs
armoiries. .
Les anciens , fur-tout les Romains, avoient différentes
efpèces de couronnes pour récompenfer la
valeur & la vertu ; on en peut voir quatre principales
dans le dernier tableau de la planche X IV .
lavoir, i ° . la couronne navale , prix d’une vtâoire
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remportée fur mer. C ’eft un cercle d’o r , orne de
proues & de pouppes de navire.
Cui belli infigne décorum
Tempora navali fulgent rofirata coronâ■
2°, La couronne' vallaire, dont le cercle d’or , relevé
de pals, repréfente une paliffade ; c’étoit la récompense
de celui qui fautoit le premier dans le
camp ennemi, ou qui franchiffoit & forçoit le premier
leurs retranthemens. On l’appelle auffi couronne
cafirenfe ou paliffée»
30. La couronne murale , cercle d’o r, furmonté
de créneaux de muraille, ou d’efpèces de tours
crénelées ; on la donnoit à celui qui le premier
avoit monté à l’affaut avoit fauté dans la place.
40. La couronne civique , la plus glorieufe de
toutes, étoit de chêne ; & c’étoit le prix d’avoir
fauvé la vie à un citoyen romain.
COURONNÉ, ÉE, adj. fe dit des animaux
lions, aigles, &c. qui ont une couronne fur la
tête. Cette couronne eft ordinairement à pointes ,
à la manière des couronnes antiques. ( Voye^ pl,
V. fig. 241. le lion couronné des armes de Luxembourg
, & fig. 262. ibid. le griffon couronné des armes
de Doujat. )
COURTI, f. m. tête de More avec un collier
d’argent.
COURTINES , f. f. pl. Les courtines font la partie
du pavillon royal qui forme le manteau, comme
le comble fert de chapeau. ( Voyeç le pavillon de
France , planche XV. fig. 2. )
COUSU , UE , adj. le dit d’un chef de métal fur un champ de métal, ou d’un chef de couleur fur
un champ de couleur.
Les chefs confus de couleur fur couleur font affez
fréquens; ceux de métal fur métal font plus
rares.
La règle étant de ne point mettre métal fur métal
ni couleur fur couleur, on fe fert du terme coufu,
parce qu’on feint qu’on a rogné l’écu dans fa partie
fupérieure , & qu’on y a coufu un chef. ( Voyeç
pl. II. fig. 107. les armes de Schulemberg , & pl.
V. fig. 24p. les armes de Servien. Voye^ Chef
cousu. )
COU TEAU , f. m. meuble d’écu. ( Voye? pl.
X L fig. ƒ77. )
COUVERT , te , adj. fe dit d’un château ou
d’une tour qui a un comble.
Leydet Fombefton, de gueules, à la tour couverte
d’or.
CRABE ou SCORPION, f. m. meuble de l’écu
repréfentant cet animal. =-
Tarteron, d’o r , au crabe ou feorpion de fable,
au chef d’azur, chargé de trois étoiles d’argent.
{ P L V U . fig , 3 4 7 - )
CRAMPON, f. m. morceau de fer dont on ar-
moit les extrémités des échelles qu’on employoit
à l’efcalade des villes ; quelques Allemands en ont
orné leur écu fous la figure d’un Z pointu parles
deux bouts.