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J. J. RoufleaH. Dom Cajot mourut à Châlonsen
1765 , à quarante ans.
CAIPHE, (H iß. des Juifs.') grand-prêtre des
Juifs, fuccéda dans cette dignité à Simon, fils de
Camith. Ce fut lui qui condamna Jéfus-Chrift. Il
fut dépofé par Viteflius, gouverneur de Syrie ,
& l’on aflùre qu’il en conçut un tel dépit', qu’il
fe donna la mort. ( A , R. )
CAIUS. Nom de plufieurs perfonnages connus.
i ° . C ’étoit celui d’un des fils aînés d’Agrippa
& de Julie , héritiers naturels d’Augufte , mais
morts avant lui. Comme à Rome on ne favoit
plus que flatter, on propofa de donner le confu-
lat à ces deux enfans âgés de quatorze ou quinze
ans ; Augüfte les jugea lui-même trop jeunes , 8c
voulut qu’ils euflent feulement le titre de confuls
défignés. Caïus mourut à vingt-quatre ans , dans la
vüle de Lymire en Lycie.
20. L’empereur Caïus Voyeç Caligula.
3°- Caïus , pape, 8c qui a eu le titre de faint.
Il étoit parent de l’empereur Dioclétien, mauvaife
recommandation pour un pape : élu le 17 décembre
283 , mort le 2,2 avril 296.
4°. La troifième épître de l’apôtre faint Jean
eft adreffée à Caïus , qu’on croit être le même que
Caïus y macédonien , difciple de faint Paul, converti
par lui à Corinthe, où ce Caïus étoit établi
& où il avoit reçu cet apôtre, dont il partagea
dans la fuite les perfécutions & les fouffrances.
50. Un autre Caïus , eélèbre entre les auteurs
eccléfiaftiques, vivoit à Rome au troifième fiècle,
fous le pontificat de Zéphirin, & fous l’empire de
Caracalla.
6°. Enfin Caïus (Jean ) eft encore le nom d’un
médecin d’Edouard V I , de la reine Marie, & de la
reineElifabeth en Angleterre , quia compofé un
traité de ephemer a Britannica , c’eft-à-dire, delà fueur
Angloife , maladie qui ne duroit qu’un jour & qui
emporta beaucoup de monde en Angleterre en
1551. Il a traité aufli de l’antiquité de l’univerfité
de Cambridge , où il fit rebâtir à fes dépens l’ancien
collège de Gonnevil, nommé depuis ce temps,
le eollège de Gonnevil & de Caïus. On a encore de
lui d’autres ouvrages, un traité de Canibus Britan-
nicis, Londres, 1570, in-S°. rare; un autre intitulé :
Stirpium hifloria. Il eft enterré dans la chapelle de
fon collège, où on lit fur une tombe unie, cette
infeription: Fui Caius y plus courte peut-être que
modefte, 8c qui peut fuppofer beaucoup d’importance
au nom de Caius.
CAL ABER ( Quintus ) (Hiß. litt, anc.) ancien
poète de Smyrne, auteur des Paralipom'enes d’Homère
y efpèce de fupplément à VIliade, trouvé par
le cardinal Beflarion dans un monaftère de la terre
d’Otrante en Calabre, & dont la meilleure édition
eft cellè de Paw,L eyde, 1734 , in-$°.
CALALOU , ( Hifl. mod. ) ragoût que préparent
les dames créoles en Amérique ; c’eft un compofé
d’herbes potagères du pays, comme choux caraïbes,
goment, gombaut & force piment : le tout foi-
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gneufement cuit avec une bonne volaille, un.peu
de boeuf falé, ou du jambon. Si c’eft en maigre,
on y met des crabes, du poifton, 8c quelquefois
de la morue fèche. Le calalou paffe pour un mets
fort fain & ttès-nourriffant ; on'le mange avec une
pâte nommée oiiangou, qui tient lieu de pain. ( A Ri)
CALANUS, philofophe indien , qui fe brûla publiquement
à la vue de toute l’armée d’Alexandre
le Grand, rangée en bataille autour du bûcher , &
qui fupporta , dit-on, 1’aCtion du feu fans faire aucun
mouvement & fans donner aucun figne de
douleur. Sa raifon étoit qu’après quatre-vingt-trois
ans d’une vie faine, il devenoit fujet aux infirmités ;
il ajoutoit qu’après avoir vu Alexandre, il ne lui
reftoit plus rien à voir qui en valût la peine. Quand
ce feroit une raifon pour mourir, ce n’en feroitpas
une pour fortir de la vie par une porte fi horrible ;
mais fe brûler a toujours été une aCtion fort confédérée
dans l ’Inde. Quelqu’un ayant demandé à
Calanus , lorfqu’il montoit fur le bûcher d’un air
ferain, couronné de fleurs 8c magnifiquement paré
pour la folemnité de ce facrifice, s’il n’avoit rien à
dire ou à faire dire à Alexandre. Non, répondit - if,
j ’efpère le revoir bien-tôt à Babylone. On n’entendit
pas pour lors le fens de cette réponfe ; on crut l’entendre,
lorfque peu de temps après Alexandre
mourut dans cette ville. '
CALASIO, ( Marius de) ( Hiß. litt. mod. )
francifcain, profefleur d’hébreu à Rome, auteur
d’une Concordance des mots hébreux de la Bible en 4
volumes in-fol., imprimée à Rome en 1621, puis
à Londres en 1747.
CALCEOLARI, (F rançois ) (Hifl. \tt. mod. )
célèbre naturalifte de Vérone dans le 16e fiècle, auteur
d’un Mufoeum rerum naturalium, Vérone, 1622,
rare 8c eftimé.
CALDERINI, ( Domitlo ) ( Hiß. litt. mod. )
profefleur de belles-lettres à Rome , fous les pontificats
de Paul II 8c’de Sixte IV , mourut en 1477,
à la fleur de fon âge, d’un excès de travail, qui
n’eft pas de tous les excès le moins dangereux. Il a
enrichi de- notes la plupa/t - des auteurs clafljques
latins.
CALDÉRON DE LA B A R C A , (Dom Pedro )
chevalier de l’ordre de Saint-Jacques , d’abord militaire,
puis prêtre & Chanoine de Tolède ,eft illuftre
comme poète dramatique. C ’eft le Shakefpeare efi-
pagnol ; il a la fécondité & l’irrégularité du Shakefpeare
anglois; il en a quelquefois le génie. Corneille
a imité de lui l’Héraclius. On a du Caldéron
9 volumes i/2-40. de pièces de théâtre, tragédies &
comédies, & 6 volumes aufli in-40. d’ailes facra-
mentaux, qui répondent à nos myflères. Caldéron
vivoit vers 1640.
CALEB, ( Hifl. facr. ) fut avec Jofué, le feul
des juifs fortis de l’Egypte qui entra dans la terre
promife. Nombres, chap. 1 y.
CALENDER - HERREN ou F R È R E S DES
CALENDES , ( Hifl. mod. ) c’eft ainfi qu’on ap-
pelloit il y a quelques fièdes, une fociété ou con-
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frérie de laïques & d’eecléfiaftiques, établie dans
prefque toutes les principales villes de l’Allemagne.
Le nom de frères des calendes leur fut donné, parce
qu’ils s’aflembloient le premier jour de chaque mois,
que les latins nomment calendat : chacun apportoit
à ces aflemblées de l’argent, qui étoit deftiné à
prier, pour les morts, 8c à être employé en aumônes.
Cette efpèce de fociété n’a plus lieu aujourd’hui.
(A . R .)
CALENDERS, f. m. pi. ( Hifl. mod.) efpèce de
derviches ou religieux mahométans, répandus fur-
tout dans la Perfe 8c dans les Indes ; ainfi nommés
du Santon Calenderi, leur fondateur. C ’eft une
feCte d’Epicuriens qui s’abandonnent aux plaifirsau
moins autant qu’aux exercices de la religion, 8c
qui ufant de toutes les commodités de la v ie,
penfent aufli - bien honorer Dieu par - là que les
autres feCtes par leurs auftérités ; en général, ils
font habillés Amplement d’une tunique de plufieurs
pièces, piquée comme des matelas. Quelques
uns ne fe couvrent que d’une peau d’animal
velue, 8c portent au lieu de ceinture un ferpent
de cuivre, que leurs maîtres ou doCieurs leur
donnent quand ils font profeflion , & qu’on regarde
comme une marque de leur fcience. On les
appelle abdals ou ab dallas, c’eft-à-dire en perfan
ou en arabe, gens çonfacrès à Dieu. Leur occupation
èft de prêcher dans les marchés & les places
publiques ; de mêler dans leurs difeours des im- :
précations contre Aboubekre, Omar, 8c Ofman ,
que les Turcs honorent, 8c de tourner en ridicule
les perfonnages que les Tartares Usbegs révèrent
comme des feints. Ils vivent d’aumônes, font le(
■ métier de charlatans, même celui de voleurs., 8c
font tr.ès-adonnés à toutes fortes de vices : on craint
autant leur entrée dans les maifons , que leur
rencontre fur les grands chemins ; & les magiftrats
les obligent de fe retirer dans des efpêces de chapelles
bâties exprès proche des mofquées. Les ca-
lenders reffemblent beaucoup aux fantons des
Turcs. ( G )
■ CALÉNTER, f. m. ( Hifl. mod.) lesPerfes nomment
ainfi le tréforier & receveur des finances
d’une province ; il a la direction du domaine, fait
la recette des deniers, & en rend compte au con-
feil ou au chan de la province. ( A . R. ) \
GALENTIUS , ( Ëlisius ) ( Hifl. litt. mod. )
précepteur du prince Frédéric, fils de Ferdinand,
roi de Naples, eft peu connu, quoiqu’auteur d’ouvrages
de bel efprit en profe 8c en vers , plufieurs
fois imprimés , parmi lefquels on diftingue fon
poème du combat des rats & des grenouilles, imité ,
de la Batracomyomachie. Nous ne parlons ici de lui
que pour obferver qu’il n’approuvoit pas l’ufage
de la peine de mort .à l’égard des criminels ;il vouloir
qii’on ne condamnât les voleurs qu’au fouet
& à la reftitution, que les aftaflins fuffent efclaves
•ou de ceux à la vie defquels ils avoient attenté ou
de leurs héritiers; 8c en effet, fi jamais l’efclavage
a pu avoir une origine légitime, la voilà. Quant
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aux autres malfaiteurs, il ne les envoyoit qu’aux
mines ou aux galères. Cette opinion eft toujours
d’une ame douce & amie de l'humanité, & dans
le 15e fiècle elle fuppofoit de plus des lumières
philofophiques fupérieures au temps ; aujourd’hui
les lumières doivent fervir à bien voir toutes les
données qui doivent entrer dans le problème. Il
s’agit de concilier ce qu’on doit de douceur 8c d’humanité
aux criminels, avec ce qu’on doit aux citoyens
de sûreté pour leur vie oc pour leur fortune;
il faut, en. un mot , qu’il y ait une terreur
fuffifante pour prévenir 8c empêcher le crime. On
ne peut nier que l’appareil du fupplice, que ce paf-
fage fubit de la vie à la mort, devenu un fpeCtade
public, ne foit de nature à faire une forte impref-
fion fur le peuplé ; fi ce n’eft qu’un moment, ce
moment eft affreux , 8c l’appareil en eft long.
Mais fi on pouvoit effrayer les regards par un ipec-
tacle d’opprobre 8c de misère moins cruel, aufli
impofant 8c plus continué, qui, d’un côté , détournât
autant ou davantage du crime, 8c de l’autre
laifsât à la fociété les bras 8c l’induftrie du criminel,
8c aux juges les moyens de réhabiliter l’innocent,
lorfqu’ils auroient eu le malheur de le condamner,
ce feroit fans cloute un avantage inexprimable ;
maislachofeefi-elle poflible, 8c par quels moyens ?
Yoilà ce que les philofophes légiftes ne peuvent
rechercher avec trop d’ardeur, ni méditer trop profondément.
De plus ; quelques fouveratns ont abrogé la peine
de mort dans leurs états., il faudroit favoir bien
précifément quel effet en a réfulté ; il faudroit avoir
des tables de comparaifon fidèles du nombre 8c de
la qualité des crimes commis dans les temps où
la peine de mort avoit lieu , 8c dans les temps où
elle étoit fupprimée. Elle l ’eft actuellement chez
nous pour les déferteurs ; il faudroit examiner l’e f fet
de ce changement. Déforte-t-on plus*? Déferte-
t-on moins qu’auparavant ? Quoique la défertion
ne puifle fe comparer même au vo l, que dans le
cas à la vérité affez commun où elle a réellement
le vol pour motif 8c pour objet, il y auroit dans
tous les cas des induftions certaines à tirer fur l’e ffet
de la peine de mort fubfiftante ou abrogée.
Les ouvrages de Calentius furent imprimés eu
1503 , 8c c’eft à-peu-près l’époque de fa mort.
CALEPIN., ( A mbroise) (Hifl. litumod. ) premier
auteur du fameux Diilionnaire des langues 9
augmenté depuis parPafferat, Lacerda, Chiffiet 8c
d’autres, étoit un religieux auguftin, né à Calepîo
dans l’état de Venife , d’où il tiroit peut - être fou
nom. Son dictionnaire fut imprimé pour la premier«
fois en 1503.
CALERES , f. pl. (Hifl. mod. ) brigands indien«,
peuple libre qui habite les lieux inacceffibles, &
les épaifles forêts du Tundeman, province fituée
.entre le Tanjaour 8c le Maduré. On les diftingue
uifément des autres indiens par l’air ferouche ; leur
peau paroît grisâtre, parce que la pouflière s ’y eft
incorporée, ils font les plus mal-propres des au