
D É F
D É FA IT , a it e , ou DÉCAPITÉ, ée , adj. terme
dont fe fervent quelques auteurs pour défigner un
animal dont la tête efl coupée net, & pour le diffin-
guer de celui dont la tête efl comme arrachée &
comme frangée à l’endroit de la coupure.
DÉFENDU , DUE, adj. fe dit du fanglier dont la
defenfe ou la dent efl d’un autre émail que fon corps.
D é fendue , fe dit aufîi de la hure feule du fàn-
glier, dont la défenfe efl d’un émail différent.
De Saint Mauris, dans l’Ifle de France ; d’argent,
à trois hures de fangliers, de fable, défendues-
de gueules.
DÉFENSE, f. f. meuble qui fe trouve fur quelques
édifions, & qui repréfente la dent du fanglier.
Desfriches de Braffeufe ,-à Paris; d’azur, à la
bande d’argent, chargée de trois défenfes de fanglier
de fable, & accompagnée de deux annelets du
fécond émail ; une croilette de même enclofe dans
chaque annelet.
DE L’UN A L’AUTRE, fe dit lorfque des pièces
étendues de l’écu font pofées fur les partitions dans
un écu parti de deux émaux, de manière que la
pièce pofée fur la partition participe aux deux émaux
en les croifanr fur les émaux du fond. Ceci ne peut
guère être entendu que par des exemples. ( PL I.
M g f l l
Graff, parti de fable & d’argent, à l’aigle éployée
de l’un à Vautre.
L’aigle efl pofée fur la partition ; elle participe
des deux émaux du fond , fable & argent, mais elle
porte fa moitié de fable fur l’argent du fond & fà
moitié d’argent fur le fable1 du fond.
Il en efl de même du lion de la figure fuivante :
armes de Chatillon, parties d’argent & de gueules,
au lion de Vun à Vautre , & de la rencontre de buffle
de la figure 40.
Armes de Zettritz, parties d’argent & de gueules
, à une rencontre de buffle de Vun à Vautre.
DE L’UN EN L’AUTRE diffère de de Vun à
Vautre , en ce que les pièces font plus petites, qu’elles
font en nombre & qu’elles- ne font pas pofées fur
les partitions de l’écu , mais dans les divifions.
Dans de Vun à Vautre, c’efl une feule pièce qui
s'étend de Vun à Vautre en couvrant les deux émaux
de l’écu & en les croifant ; dans de Vun en Vautre,
ce font différentes pièces transportées de Vun dans
Vautre, ,en croifant de même les émaux.
De Bouillon, tranché d’argent & d’azur , à fix
tourteaux, & befans mis en orle de Vun en Vautre.
(P L I. fig. 46.') Les trois befans d’argent font fur
î éttur & les trois tourteaux d’azur fur l’argent du
fond. ( Voyez aufîi les planches XLVI1I. XLIX. L.
LT. LIT LV. LVIIP)
DE MÊME, fe dit pour , éviter la répétition de
l'émail qu’on vient de nommer ; ce qui efl fort
recommandé dans le Blazon.
D ’Aumont, d’argent, au .chevron de gueules,
accompagné de fept merlettes de même, quatre en
chef deux deux, & trois en pointe, 1 & 2. ( Plan-
che X I I , fig. 642. )
DEM
De Villeroi, d’azur, au chevron d’o r , accom^
pagné de trois croifettes ancrées de même.
DEMI- VO L , f. m. fe dit d’une aile feule d’un
oifeau, fans qu’il foit befoin de marquer l’efpèce
d’oifeau ; il faut feulement que les bouts des plumes
foient tournés vers le flanc gauche de l’éai.
Bevard, de gueules, au demi-vol d’argent. ( Planche
VI.fig.332P)
DENCHÉ , voye^ D ànCHÉ.
DENTÉ, ée , ad}, fe dit des dents des animaux
qui font d’un autre émail que le corps.
DENTELÉ, ée , adj. s applique aux croix, chevrons
, fautoirs & autres pièces honorables de l’écu.
Il diffère du danché en ce que les dents de feie font
furies deux bords.
Plufieurs auteurs confondent danché y endenté &
dentelé , & appellent engrélé ce que nous venons
d’appeller dentelé, c’efl-à-dïre, les pièces qui ont des
dents fur chaque bord. Ainfi, les armes de Perfil
(pl. II. fig. 108.') feroient danchèes, endentées &
dentelées ; & les croix des figures 170--1--Z, planche
IF . feroient engrêlées. D’autres diflinguent ce$
quatre mots par la forme des dents plus ou moins
ferrées, plus ou moins aigues : diftïnûion moins
fenfible.
DÉPLOYÉ, ée , adj. défigne la pofition d’une
aigle ou d’un autre oifeau, lorfqu’il efl tout droit,
ayant les ailes étendues & développées. Oit dit
plus, communément éployée, fur-tout de l’aigle*
( Voye^ ÉPLOYÉ. )
DÉPOUILLE, f.f. c’efl la peau & la couverture
entière de l’animal, qui paroîtroit l’animal même
fi on rempliffoit cette dépouille de bourred e paille
ou d’autres matières femblables.
DÉS , f. f. pl. des dés, meubles de quelques écus.
Mathias, de gueules, à trois dés d’argent/marquant
chacun fur le devant (P l. XI. fig. $7.3P)
DÉS-ARMÉ, ée-, adj. fe dit d’un aigle qui n’a
point d’ongles.
DÉTRANCHÉ, ée , adj. fe dit de l’écu dans
lequel efl une ligne en bandé, qui ne part pas précisément
de l’angle dextre, mais de quelque partie
du bord fupérieur, ou qui part de -quelque point
du côté dextre.
On dit tranché, détranché & retranché, pour lignifier
qu’il y a deux lignes diagonales , qui font des
partitions dans l’éeu, partant des angles., & une
troifième partant de quelqu’autre point..
■ Voilà ce que dit f Encyclopédie, fans expliquer
cette définition par aucun exemple.
DÉVELOPPÉ, ée , adj. fynonyme de déployé.
DEVISE, f. f. les devifes pourroient être regardées
comme étrangères à l’art héraldique , en ce
qu’elles ne font comprifes ni parmi les meubles de
1 écu, ni parmi fes ornemens extérieurs ordinaires ,
quelles ne font point effentiellement héréditaires
& qu’elles font ci’ufage hors des armoiries. Cependant
elles deviennent nn ornement allez naturel de
l’écu lorfqu’elles expriment ou un droit ou une
qualité de la perfonne qui prend la devife, ou lorfdé
v qu’elles font une double allufron à la perfonne &
à fes armoiries. ' ' r
Suppofons, par exemple, que le fameux comte
de Dunois eût eu dans fes armes la comète quil
avoit prife pour devife, avec ces mots : Vifus nulli
impuni; cette devife le feroit adaptée naturellement
& ingénieufement à l’art héraldique.
Une belle devife héraldique, efl celle du croiffant
des Ottomans, avec ces mots : Donec totumimpleàt
orbem. Et une plus belle encore, parce qu’elle efl
la réponfe à celle-là,-efl celle de l’ordre de Malte,
la croix entre les cornes du croiffant, avec ces mots. j
Ne totumimpleàt orbem. .
On connoît la devife refpeélable de 1 infortunée
maifon de Stuart : Dieu & mon droit. ^
La devife héraldique fe pofe hors de 1 ecu ^ &
parmi fes ornemens, fur une efpèce de ruban qu’on
appelle liflon.
D É V O R AN T , a n t e , adj. fe dit des poiffons qui
ont la gueule ouverte comme pour avaler.
DEUX -UN, fe dit de la difpofition ordinaire de
trois pièces en armoiries, dont deux font, vers le
chef & une vers la pointe, comme les^ trois: fleurs-
de-lys de France ; mais par la raifon même que c’efl
leur pofition ordinaire , ordinairement on ne l’exprime
pas , on la fuppofe.
DEX TR E , adj. on dit en blafonnant le côté
dextre & le côté fenextre ou fenefire de l’écu , pour
le côté droit & le côté gauche , que nous avons
employés jufqu’à préfent pour plus de clarté, &
que nous n’emploirons plus, à préfent que les autres
font expliqués.
DEXTROCHÈRE , f. m. bras droit peint dans
un écu, tantôt tout nud, tantôt habille ou garni
d’un braflèlet ou d’un fanon, quelquefois armé ou
tenant quelqu’autre meuble ou pièce d’armoiries.
Defmarets, d’azur, au dextrochere d’argent , tenant
une plante .de trois lys de même.
De Maffol, coupé d’or & de gueules, l’or chargé
d’une aigle éployée de fable , membrée & languée
de gueules , le gueule chargé d’un dextrochere armé
.d’o r , tenant un marteau de même, & mouvant
dune nuée d’argent. ( Pl. VIII. fig. 44$. & 447.)
Selon quelques auteurs , le dextrochere paroît tou- .
jours mouvant du flanc ou côté gauche de l’écu,
& ils donnent le nom de fenefirochére à un bras
gauche qui feroit mouvant du côté droit de l’écu,
& dirigé vers le côté -gauche , comme le bras droit
l’efl vers le côté droit.
On met quelquefois le dextrochere en cimier.
DIADÈME, f. m. fe voit fouvent fur les têtes
de l’aigle éployée. On appelle aufîi quelquefois
diadème un bandeau dont les têtes de mores font
ceintes fur les écus , mais il s’appelle plus ordinairement
tortil 9 & la tête tortillée. ( Voyeç pl. VIII.
fig- 44*-) .
Enfin diadème fe dit des ceintres ou cercles d’ôr
qui fervent à fermer les couronnes des fouverains,
& à porter la fleur de lis double , ou le globe croifé
DI A
qui leitr tient'lieu de cimier. ( Voye{ pl. X V . 6*
XVT. les couronnes ; des fouverains. )
DIADÉMÉ , ÉE , adj. fe dit de l’aigle qui a fur
la tête un petit cercle rond.
DIAMANT , f. m. s’emploie quelquefois dans
l’écii. . ' . .n/ ,
Duret, d’azur, à trois dtamans tailles en lozan-
ges, d’argent, fertis d’o r , & au coeur de l’é cu , un
fouci d’or feuille de finople. ’
A vice , en Poitou ; d’azur , à trois diamans tailles
en triangle pofés fur leurs pointes, chaque triangle
à trois facettes: (F/. X . fig. 539.. & f 4°- )
DIAPRÉ, ée , adj, fe dit de diverfes broderies
figurées fur le champ de l’écu, ou fur une pièce honorable,
telle que le pal, la bande, la croix, ou enfin
fur une des quatre partitions. : ,
Selon Ducange, ce mot vient du latin diafprum,
; qui étoit une pièce, d’étoffe précieufe & en broderie,
dont le nom s’efl étendu depuis dans le Blafon aux
defîins brodés de toute efpecè.
Hoiidetot, d’argent, à la bande d’azur , diaprée
1 d’o r, le cercle du milieu chargé d’un lion, & les
autres d’une aigle éploÿèe d’or . ( P l . XI. fig. 6.06.)
DIFFAMÉ, ée adj. fe dit d’un lion dont la queue
efl coupée. 7 . : - ’
D’Avefnes , d’argent, au lion diffamé de fable.
C PL V. fig. 244. )
DIMINUTIONS y c’efl ce que les, Anglois appellent
différence , & les François plus communément
brifures. ( Foye% BRISURES. )
DIVISE, f. f. fitfee qui ne doit avoir que la moitié
, félon les uns , le quart, félon les autres , de fa
largeur ordinaire ; mais cette définition, pourrait
faire confondre la dïvife avec la burelleü on n’a/ou-
toit que les burelles ont plus de largeur & qu’elles
fe trouvent toujours en nombre. Le plus grand
ufage de la divife efl lorfqffelle foutient un chef,
ou qu’un chef la furmonte.
Voyei CHEF SOUTENU & CHEF SURMONTÉ-, &
i voye^ les armes de Puyfieulx , PL II. fig. 66. delà
maifon des Urfins & de la maifon Cibo. Pl. IL
fig. no & 111. Voyeç aufîi la Pl. X X X I . fig. 2f.
& 26.
DOLOIRE ou DOULOIR, f. f. meuble d’arr
moirie en forme d’une hache fans manche.
; Ce mot- vient du latin dolabra , qui fignifioit un
: couteau dont les anciens fe fervoient pour couper
&• démemb,rer les viélimes.
De Renty, en Artois; d’argent à trois doloires
de gueules, les deux en chef adoffés. ( Pl. X. fig.
« 7 - ) .
DONJONNÉ, ée , adj. fe dit des châteaux & des
tours qui ont des tourelles.
De la Poterie, de gueules, au portail antique don-
jonné de trois donjons, deux lions affrontés, pofés
fur les perrons , & appuyés contre le portail, le
tout d’argent, ail chef de même, chargé de trois
étoiles d’azur.