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nérale des états de l’empire. Les éle&eurs qui
auroient bien voulu demeurer feuls en poffeffion
d’un droit qu’ils avoient, jnfqu’alors feuls exercé,
alléguèrent, pour s’y maintenir, que ce droit
leur étoit acquis par une peffeffiôn centenaire,
& l’affairç demeura en fufpens; cependant les
états obtinrent en 1648, à la paix de Weffphalie,
qu’on inféreroit dans l’article vii-j, §.. 3. du traité
conclu à Ofnabruck, que dans la prochaine diète
on travaillerait à drefier une capitulation perpétuelle
& ftabie, à laquelle les princes & états.auroient
part. Nonobftant cette précaution & les
proteftations réitérées des états, leséleâeurs ont
toujours trouvé le fecret d'éluder l’exécution de
cet article. La queftion eft donc reftée indécife
jufqu-a préfent : cependant pour donner une efpèce
de fatistaélion à leurs advçrfaires, ils ont depuis
inféré dans les capitulations des empereurs , &
nommément dans celle de François I une promeffe
de travailler avec force à faire décider l’affaire de
la capitulation perpétuelle.
Le collège des princes, qui ne perd point de
vue cet objet , a fait préfenter , au mois
de juin 17 5 1, un mémoire à la diète de Ratis-
bonne, fur la néceffité de dreffer un projet de capitulation
perpétuelle , qui règle d’une manière ferme
& fiable les engagemens auxquels les empereurs
font tenus par leur dignité de chefs du corps
germanique. La fuite feça. voir. fi cette dernière
tentative aura plus de fuceèsque les précédentes,
& fi le collège éleéloral fera plus difpofé que par
le paffé à y faire attention. (A . R. )
CAPNION , ,Voyer Reûchlin.
CAPPERONIER, (C laude, ) profoffeur en grec
au collège royal , éditeur de Quinti^en & de
quelques-autres anciens rhéteurs* latins , nè à Mont-
didier en Picardie , en 1671 , mort en 1744.
Jean C apperonier , de l’académie des infcrip-
tions & belles-lettres, suffi profeffeur en grec au
collège royal, & de plus,.garde des livrest.de la
blibüothèque du ro i. étoit de la même- famille &
étoit auffi de Montdidier, On a anffi‘ de lui différentes
éditions, celle de Céfor 8c celle, de Plaute
dans les auteurs latins de Barbou, & il en prépa-
roit uné de Sophocle : on a de plus quelques
differtations de lui en petit nombre dans le recueil de
l’académie des belles-lettres : né à Paris le 9 mars
1716, mort le 30 mai 1775.
CAP PONI, (Pierre) ( Hiß. mod..) mngiftrat
de Florence. Lorfque Charles V ï î î , dans fou expédition
de Naples , parcourpit Tltaiie en conquérant.
il diéla. en panant fes loix aux Florentins ;
Capponi les trouva fi dures , que dans un mouvement
généreux d’indignation républicaine , il arracha
en préfenoe de Charles VIII, des mains du
fecretaire de ce prince, le papier qui les contenoir,
& le mit en pièces , en : Faites battre le tam-
. bour, & nous , nous donnerons nos cloches ; .nous
À avens pas d’autre réponfe, à faire à de pareilles,
proportions. Il fortit auffitôt. Cette fermeté en imc
AP
?pofa. O.1 crut qu’elle annonçoit de grandes reftbur-
ces & de grands moyens de défenfe, on rappella
\ Capponi y 8c on lui diéla des conditions raifon-
nables.
CAPRAR A, ( É n é e , comte de ) (Hiß. möd. y
général des armées impériales fous l’empereur
Lçopokl, fut battu à Sintzeim dans le paîatinat y
par M. de Turenne le 16 juin 16-74 ? mais le 10
; aôut 1685 , il prit daffaut, fur les Turcs, Neuhai:-
' feiert Hongrie , & 'cette aclion fut brillante. Il
mourut à Vienne en 1701. Il avoit fait rruaranté-
■ quatre campagnes & avoit été employé dans des
ambaffades. Il étoit de Bologne en Italie & neveu
du général Picolomini.
CAPSE , f. f. efpèce de chauffé de velours mi-
partie, dans laquelle on met les billets-le jour del’é-
leSion des prévôt des marchands &échevin's;(v4.Æ.)
CAP TIF, f. m. ( Hiß. mod. ) efclave ou perfonne
prife fur l’ennemi, eh partiqulier par un pirate ou
corfaire.
Ou appelle plus particulièrement de ce nom les
efclaves chrétiens que les corfaires de Barbarie
font dans leurs courfes, & que, les PP. de la
Merci & lés Mathurins vont racheter de temps
en temps à Alger & dans d’autres endroits de la
partie, feptentrionale d’Afrique. .( A. R. )
GAPURIONS, f. m. (Hiß. anc. & mod.y La
ville de Rome eff encore aujourd’hui divifée,
comme elle l’étoit du temps des Céfars , en quatorze
régions eu quartiers-, que les Italiens nomment
rio ; ils ont feulement changé les noms. Il
en eff arrivé de même des officiers. Ils étoient
fous les empereurs au nombre de dix - huit ; ils
font aujourd’hui dix-huit. Ils s'appelaient fous Au-
guffe, cura tores regionum urbis ; on, les nomme à
préfent capurioni. Leurs fon&ionsfont les mêmes,
& c’eft à eux d’entretenir la tranquillité publique ,
d’empêcher qu’il ne fe commette des .violences
dansiez rues, d’en informer les magiffrats de pc-.
lice , veiller à ce que chaque citoyen s’applique
à une profeffion honn.ête, pourfuivre les gens de
mauvaife v ie , chaffer. les fainéans.f avoir Toeiî
fur les édifices publics , affemblér; les citoyens
quand il en eft befoin , furveiller les boulangers,
les.bouchers, & autres, gens d'art ; d’o.it.Ton voit
que les cura tores urbis- des anciens, les capurions
des Italiens d’aujourd'hui , & nos commiffaires,
ont beaucoup de rapport entr’eux. (A R. y
CAQ U EÜ X , 1. m. pl. (Hiß. mod.f efpèce de
feàre que les Bretons, entre lêfquels- elle s’étoit
formée, regardoient avec une extrême averfion ,
comme un reffe de Juifs infeâé dé lèpre. Les c,i-
queux exerçoient tous le métier de cordier, 8c il
leur étoit prefque défendu..de .fairç autre chofe;
la haine 8i le préjugé public les trartoient du reffe
àrpeu-pi;ès comme les cagçts.; Voy e^ l'a r tic le C a -
GOT. La-police civile & eccléfiaffique fit des efforts
pour détruire la prévention des peuples, &
rétablir dans les droits .de la, fociété., des- gens qui
C AR
contribuoient à fon avantage: mais ces efforts furent
long-temps inutiles. (A . R .)
CARABINS, f. m. pl. (Hifl. mod ) efpèce de
chevaux-legers, dont le fervice en-guerre étoit
affe? femblable à celui de nos houfards. Ils- for-
moient des compagnies féparées, quelquefois des
régimens; les officiera généraux les employoieht
dans leur garde ; ils portoient une cuiraffê éçhan-
créé à l’épaule pour tirer plus commodément, un
Santÿ et ? coude pour la main de la bride, un
cabaîièt en tête, une longue épée avec la carabine
à l’arçon. (A . R.)
CARACALLA.' Voyes^ Marc-Aurele-Anto-
NIN.
C A R A CO L Y , ( Hifl. mod. ) métal compofé de
parties égales d’or , d’argent, 8c de cuivre: il eft
très-eftimé , & fort recherché des Caraïbes ou
Sauvages des îles de l’Amérique. Ils nomment
auffi caracolys les petites plaques faites de même
métal, dont ils font leur principal, ornement,
en fe les attachant au nez, aux lèvres , & aux
oreilles; Ils tiroient autrefois cette compofftion des
Sauvages de la rivière d’Orénoque : mais aujourd’hui
les orfèvres du’ pays les contrefont en altérant
un peu l’alliage, 8c leur vendent bien cher
ces bagatelles.. ( A. R. )
CAR AFFË, (Hifl. mod.) grande maifon du
royaume de Naples, dont étoient le pape Paul IV ,
mort en 1.569 , & plufieurs cardinaux^
CARAMUEL DE LOBKOWITS , ( Jean )
( Hifl. mod. ) eft au rang des cafuîftes 8c des fec-
tateurs du probabilifme ridiculifés par Pafcal. C ’eft -
tout ce que îe public en fait. Sa deftinée fut bizarre,
& annonçoit utl caraélère bizarre. Après avoir été
abbé-, puis évêque, il fe fit foldat ; il fut ingénieur
& intendant des fortifications en Bohême.
Il redevint eveque ; il poffeda fucceffivement divers
évêchés en Bohême & en Italie ; il étoit né’
en Eipagne. On prétend qu’il avoit beaucoup d’ef-
n de lui qu’il avoit reçu te génie au
huitième degré , lyéloquence au cinquième y & le juve-
ment au feçond. Il avoit en littérature une opinion
qui eff affez celle des .ignorans j. il fe difpenfoit
difoit-il, de lire les anciens , non par mépris , mais
parce qu’il fuppofoxt que les modernes avoient
prisj de l’antiquité tout ce quelle avoit de bon ,
8c l’avoient embelli. Caramuel avoit auffi fur la
grammaire des idées fort bizarres & qui tendoient.
à dénaturer des langues faites ,& mortes, il »vou-
loit que pour répondre aux conceptions les plus
obfcures des métaphyficiens & des fèolaffiques
puripateticiens , on formât, même dans la langue
latine, des participes de tous les temps ; il vouloit
par exemple, que Ofamaverat on formât amàvera-
tus y amàverati, ùfamaviffe , amaviffens , amaviffen-
tis; à'amavijfet y amaviffetus, amavifjeti. Nous n’entreprenons
pas. d’expliquer des chofes fi obfcures ;
non? concevons feulement^ou plutôt nous crayons
qiiUmaveratUSypar exemple,auroit repréfenté l’hom- I
me de qui on difoit que dans un tel temps avoit j
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aime telle chofe on telle perfonne; amâv'tjfetus,
celui de qui, on difoit-qu’il aurait aimé dans tel
eu tel cas , dans telle .ou telle occafion.
Lr.iifons ces fubtilités.
Caramuel mourut à Vigevano en xtSSi.
CAR AV ANE , f. f. ( Hifl. mod. ) dans l’Orient,
c’eft une troupe ou compagnie de voyageurs , marchands,&
pèlerins qui,pour plus defureté,marchent
.enfemble pour traverfer les déferts , &autres lieux
dangereux infeftés d’Arabes ou de voleurs. .
Ce mot vient de l’arabe cairawam ou cahoan, &
celui -ci du perfan kerwan ou karwan, négociant ou
cominehanu Voyef Peritf. liin. muni. ed. Hy4c,
p. 6l i res
marchands élifent entr’eux un chef nommé
caravan-bachi , qui commande la caravane ; celle de
la Mecque eft commandée par un officier nommé
émir adge, qui a un nombre de janiflaires ou autres
milices fuffifant pour la défendre. Ordinairement
ces troupes de voyageurs marchent plus la nuit
que le jour, pour éviter les grandes chaleurs , à
moins que ce ne foit en hiver; alors la caravane
campe tous les foirs auprès des puits ou ruiflèaux
qui font connus des guides, & il s’y obferve une
difeipline auffi exaéte qu a la guerre. Les chameaux
font ordinairement lés voitures dont on fe fert •
ces animaux fupportant aifément la fatigue, mangeant
peu, & fur-tout fe paflant trois & quatre
jours de boire. On les attache a la file les uns des
autres, & un feul chamelier en mène fept. Les
marchands & les foldats fe tiennent furies ailes.
Le grand-feigueur donne la quatrième partie des
revenus de "l’Egypte pour les frais de la caravane,
qui va tous les ans du Caire à la Mecque vifiter
le tombeau de Mahomet ; cette troupe de pieux
Mufulmans eft quelquefois de 40 à 70 mille hommes,
accompagnée de fes foldats pour les mettre
à couvert du pillage des Arabes, & fuivie de huit
ou neuf mille chameaux chargés de t.outes les pro-
vifions néceflaires pour un (i long trajet à travers
les déferts. Il y en vient auffi de Meroc & de
Perfe.
Les pèlerins pendant le cheniin s’occupent il
chanter des verlets de l ’alcoran; quand ils font S
deux journées de la Mecque, dans un lieu nommé
Rabak, ils fe dépouillent tout nuds, & ne prennent
qu’une ferviette fur leur cou, & une autre
autour des reins. Arrivés à la Mecque ils y
demeurent trois jours à faire leurs prières & à
vifiter les lieux-faints ; ,de-Jà ils vont au Morit-
Arafat offrir leur corban ou facrifice- & après y
avoir reçu la bénediftion du fehérif ou prince de '
la Mecque, ils fe rendent à Médine, pour hono-
rer le tombeau du prophète:
On diftingueen Orient les. journées en journées
de caravanes An chevaux, -&'de. caravanes de chameaux
; celles de chevaux en valent .deux de cha-
meailx: il part plufieurs caravanes d’Alep du
Caire & d’autres lieux, tous les ans, pour aller
en Perfe, a la Mecque , au Thiber. Il y 1 auffi des