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latines,, en 3 volumes in-foly imprimé-à.Florence
en 1:717..
AVERROES , ( Hiß. des Arab. ) philofoplie &
médecin fameux du douzième fiècle, traduîfit le
premier en arabe, Ariftote, & le commenta; ee
c|ui le fit furnommer le commentateur. Il exercoit
à Coçdoue, fa patrie, une' forte de magiftrature.
On lui dénonça un poète juif, qu’on accufôit de
licence dans fès vers, il le réprimanda, mais voyant
le fuecès de ces mêmes vers , & fachant que chacun:
les récitoït publiquement dans Cordoue, il ferma
l’oreille aux plaintes quron vouloit lui en- faire,
en clilailt : Une feule main pourrait-elle fermer mille
bouches. ? Un auteur contemporain ou prefque contemporain
, & qui avoit vu fes fils à la cour de
l’empereur Frédéric 11, nous a rapporté fon jugement
fur les principales religions ; il appelloit la
religion chrétienne, une religion impojßble r à caufe
de fes myftères ; la religion juive une religion d'en-,
fans, à caufe des diffère ns préceptes & des obfer-
vations légales ; & la religion, mahométane, une
religion' de pourceaux, à caufe des plaifirs. des féns
propofés pour réçompenfe. Ses ouvrages de médecine
ont été recueillis fous ce titre : Collettaneorum
de re medicâ , feêiones très.
AV ERTISSEUR, f. m. ( Hifll m&dfl) officier de
la maifon du ro i, dont la fomftion eif d’annoncer
quand le roi vient dîner. (A* R. )
AVEUGLES , ( Hiß. mod. ) hommes privés de
la vue qui forment au Japon un corps de fàvans
fort eonfidérês dans le pays. Ces beaux, efprits
fon,t bien venus des grands;ils fe diftinguent fur-
tout par la fidélité de leur mémoire. Les annales y
les'hiftoires, les antiquités, forment un témoignage
moins fort que leur tradition r ils fe tranf-
mettent les uns aux autres les événemeris ; 3s
s’exercent à les- retenir, à les mettre en vers &
en chant, & à les raconter avec- agrément, ils
ont des académies où Fon prend dès grades. Voyeç
Barth.. Afin.. 6» lrHifl~ du Japon du, père Charle-
voix. ( A . R.)
AUGE A RD y (.Mathieu ). ( Hiß., litt^ mod. )'
tonnu par fon recueil d’arrêts des différens tribunaux
du royaume y en 3. vol. in - f r étoit un avocat au
arlèment de Paris ;• il fut fécrétaire dii fceau, fous
I. Chauvelin , le garde dès feenux, puis fecré-
taire du roi. Mort le 2.7 décembre 175.1.
AU G ER, ( Edmond'}.{Hiß. de Fr.-') naquit en
1530. au village d’Aileman dans le diocèfe de
Troy e s; il prit- l’habit de jéfuite à Rome fous
jßiint Ignace ; il revint en France pour convertir 1
les protefiants, & dans le cours de cet apoftolat,.
quelquefois dangereux alors , il tomba entre les
mains du baron des Adrets , alors proteftant, qui
voulut le faire pendre ; un minifire obtint fa grâce,
qui arriva au moment où il- avoit déjà le pied
lur l’échelle. Henri I I I le nomma fon prédicateur
& fon confeffeur. Il mourut en 1591. Un P. Do-
xigny a écrit fa vie.
A U G
* AUGILES ou Augilites , f. m. pL ( Hiß. anc. J peuples d’Afrique , qui hâbiteient là contrée qui
féparoit les Garamantes des Troglodites. Hérodote
les confond avec les Nafomanes leurs voifins
qm étoient auffi fauvages qu’eux. Leur hiftoire
11’offre rien de mémorable : tout peuple fans loix r
& qui n’a qu’un inftiriâ: brutal pour règle & pour
guide, ne peut intéreffer par fes fades. Il ne s’occupe
que des moyens de fùbfifter , & du plaifir de
fe reproduire. Son hifioire n’eft guère que celle
de 1 animal. Mais ces automates fe rapprochoient
dès autres hommes par leurs fuperftitions. Pom-
ponius Mêla nous apprend qu’ils n’a voient d’autres-
dieux que les mânes, c’éft-à-dire ,, les mânes de
leurs ancêtres. On ne décidoit rien dans les affem-
blées nationales & dans la vie privée , qu’après.
avoir juré par eux. Ils fe couçhoient fur lès tombeaux
, pour y recevoir des infpirations qui deve-
n,°,^eiît ^ss ^§les de ^eijr conduite. Leurs mariages
n’étoient que des- accouplemens fortuits , formés
par le befbin du moment. Leurs rois n’étoient que
des chefs, qu’ils choifTfibient lorfqu’il s’agiffoit d’aller
égorger leurs voifins. ( T—n „ )
AUGURELLI, (J ean-Àurelius ) poète & al*
chymifte , auteur , entre autres ouvrages, d’un
poème intitulé y.la Chryfopêe, où il enfeigne à faire*
la pierre philofbphale : il dédia ce poème au pape
Léon X , qui pour réçompenfe lui donna une grande
bourfé vulde, en lui difant avec dérifion : Vous '
faurc^la remplir..
AUGUSTE, ( Hiß. Rom. ) tel fut le nom que'
la flatterie donnaaCaius-Oélavrus. Cet ufu-rpateur y.
qui fut affez fage & affez heureux pour feffouteiiir
pendant une longue fuite d’années, fur un trône
que Céfer avoit teint dè fon fang en voulant y
monter , naquît l’an de Rome 690 , de Caiits-
Oa.-ivius , préteur de Macédoine, & d’A ccia, fille
de Julie, feeur de Céfar. La famille dèsOâaves^.
étoit partagée en deux branches ; favoir, celle
des Cnéiens & celle des Caïens. Les premiers rap-
portoient leur illuftration aux premiers temps de:
l'a république ; les autres, dont defeendoit Augufle y
n’étoient point encore fortis de l’ordre des chevaliers
dans le temps de la ruine ctè Carthage. Le
bifaïeul $ Augufle avoit été tribun légionaire err=
Sicile , & fa mère Aecfa , autrement Atia, étoit
fille de Julie & d’Accius Balbus, dont là famille-
étoit depuis long-temps cenfidérée dans Aride,,
ville ancienne dji Latium. Cette origine a reçu*
quelque atteinte dans l’opinion publique ; Antoine
pendant les guerras civiles reprocha fouvent à
Odave l’obfcurité de fa naifiance. A lentendre,.
le bifaïeul paternel à'Augufte avoit été flétri d e î
chaînes de lefclavage. Caffiùs de Parme, dans une:
lettre qu’il lui écrivit avant la' bataille d’ÀcKum
lui dit qu’il devoir, le jour à un banquier & à une-
femme élevée dans, les moulins d’Aricie : mais ce:
ne font là que des traits lancés par la rivalité &.
par la haine. Nous en avons pour garant le fenti-
inent de' Suétone,; dont l’autorité. n’eft certain«*
•ment pas fufpeâe lorfqu’il fait l’éloge d’un prince î
d’ailleurs Augufle avoit en fa faveur l’adoption de
Céfar, dont on fait quelle étoit la fierté. Âurefte,
ce n’eft pas la naifiance que nous admirons dans ce
prince : il nous intérefie comme politique & comme
légiflateur ; comme homme de guerre , il n’eut
d’autre, mérite que l’heureux choix de fes généraux.
Son règne offre tant de détails intéreuans ,
que nous nous arrêterons peu fur fon enfance. Il
avoit à peine quatre ans lorfqu’il perdit fon père
Odavius. Cette perte lui devint moins fenfible par j
le nouveau choix que fit Atia. Philippe, fon beau- ,
;pêrei lui donna une éducation conforme à fa naïf- 1
lance, & l’on peut dire qu’il en fut profiter. A
neuf ans, il harangua le peuple ; à douze, il prononça
dans la tribune l’oraifon funèbre de Julie fon
aïeule. Quoique enfant, il avoit cet air majeftueux,
qui lui attira dans la fuite la vénération des peuples.
Céfar, admirateur de fes belles qualités, for- .
ma de bonne heure le projet de l’affocier à fes
hautes deftinées ; jaloux de le former lui-même
élans l’art militaire, il avoit réfolu de le mener à
la guerre qu’il méditoit contre les Parthes. On fait
par qiïelle cataftrophe le projet de cette guerre ,
qui eût probablement mis le comble à la gloire
«le Céfar , fut fufpendu. Ce grand homme reçut
<îes mains c!e fes compatriotes le coup qu’il defti-
ætoiit à J.etirs ennemis. O&ave étoit à Apollonie ,
lorfqu’on lui apprit par quels efforts Rome venoit
de fignaier fa liberté mourante. Les circonftances
étoient embarrafiàntes ; les vengeurs de la Patrie,
le poignard à la main, meiïaçoientles partifans de
Céfar ; & un de fes prétendus amis , aidé de la
faveur du peuple , fe préparoit à fe revêtir de fes
dépouilles , fous prétexte de le venger. Le fé-
'nat, enchaîné par la terreur , faifoit des voeux pour
Brutus, & fléchiffoit devant Antoine. Oéfcave avoit
'été adopté par Céfar. Sa famille , qui fentoit les
dangers de cette adoption , lui écrivit pour l’engager
à y renoncer , & à. préférer une vie privée à
une grandeur qu’il falloit chercher à travers tant
d’écueils. Il eft vrai qu’en faifint ratifier cette adoption
, il alîoit fe rendre odieux aux deux -partis.
Les tins dévoient le regarder comme le fucceffeur
d’un tyran , les autres comme le poffeffeur titré
des biens qui excitoient leur convoitife. Ses amis,
fuivant l’intention de fes parens, lui confeilloient
de chercher une retraite parmi les troupes de Macédoine
, milice accoutumée à vaincre fous Céfar,
& inconfolable de la mort de ce grand général.
O&ave > guidé par fon ambition , rejetta des,con-
feils avoues par la prudence : mais quoiqu’il portât
dès-lors l’orgueil de fes deffeins & de fes efpé-
Yances jufques fiir le trôlie, fon ame parut toujours
dans le plus grand calme. On n’apperçut en lui
aucun de ces mouvemens qu’excitent d’ordinaire
les grandes paffions & l’efpoir des grands fuccès.
Réfolu de paffer en Italie, il fit fonder lès difpofi-
tions de la garnifon de Brindes; ayant vu qu’elle
étoit affècfionnée au parti, de Céfar , il s’ea fit un
appui. Après l’avoir remerciée de fon altàcheinaat
pour la mémoire de fon grand-oncle , & avoir fa-
crifié aux dieux en fa préfence , il fe déclara héritier
de Céfar, & fon nls par adoption , & ce fut
alors qu’il changea fon nom de Caius Oâavius en
celui de Caius Julius Céfar O&avianus.
Cette première démarche donna la plus haute
idée de fon courage , 8c infpira la plus grande confiance
à fes partifans. La fermeté que ce prince fit
paroître au milieu des difeordes civiles, nous ferait
penfer que, s'il parut moins fouvent à la tète des
armées , ce fut moins une preuve de cette pufil-
lammité qu’on lui reproche , qu’un effet de la prit-
I dence qui ne permet pas à urj homme d'état dé
mettre toutes fes efpérances dans le deftin d’une
bataille. Dès qu’il fe fut affuré de l’affe&ion de là
garnifon de Brindes, qui lui livra toutes les munitions
de guerre & de bouche deftinées pouï*
; l’expédition contre les Parthes , il forma la réfo-
! lution de fe rendre à Rome , toujours flottante
; entre la fervitude & la licence. C*5tave ne tarda
point à s’appercevoir des deffeins d’Antoine. Le
■ regardant dès-lors comme fon plus redoutable rival
, il feignit de fe jetter dans le parti de la
république. Cicéron , auparavant les délices de
Rome , étoit retiré à la campagne où il vivoit en
homme privé , faifant des voeux pour fa patrie
qu’il n’étoit plus en état de fauver. Oâave fentit
quelle confidération ce lage donnerait à fon parti.
Il alla lui rendre vifite à Cumes , & l’affura que ,
quoiqu’il fe portât pour héritier de Céfar, fon
projet n’ètoit pas d’affervir fes compatriotes, &
qu’il n’avoit d’autre deffein que de travailler à
rétablir le calme dans la république , & à l’affeoir
fur fes anciens fondemens. Cicéron d’autant plus
facile à pèrfuader, qu’il nourriiioiî. contre Antoine
une haine invincible , fe laiffa féoiaire. Cette première
conquête attacha une foule de fénateurs au
parti d’O&ave qui ne balança plus à entrer dans
Rome. Le peuple idolâtre pour le nom de Céfar,
qu’il avoit pris,' alla le recevoir au-delà des murs ,
& lui décerna une efpèce de triomphe. Tous les
anciens amis de Céfar imitèrent cette ivreffe ; Antoine
feul parut mécontent de fon arrivée ; il ne
luirendit aucun honneur. Oâave , trop clairvoyant
pour ne pas deviner la caufe de cette tiédeur, feignit
de ne pas s’en appercevoir ; & lorfque fes
courtifans s’en plaignirent , c’eft à moi, leur répondit
il, qui ne fuis qu’un jeune homme, à prévenir
un citoyen qui m’eft fi fupérieur par fon
âge, fes fervices & le rang qu’il occupe dans la
république. Cette déférence apparente rendoit ce
conful odieux , & augmentoit le crédit de fon
jeune rival. OSavien fe plia à toutes les foumif-
fions qu’on exigea de lui. Ayant fait ratifier fou
adoption, il fe rendit aux jardins de Pompée. An-
■ toine les avoit eus des dépouilles de cet homme,
célèbre. Augufle attendit long-temps l’audience du
conful, qui vouloit l’accoutumer de bonne heure
1 à l’air d’autorité qu’il vouloit prendre. Cependant
Ppp s