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pofition duquel il avoit été nommé, étoit Muf-
thapha I Î I , fon frère ; celui qui régna fur fa clé-
pofition, fut Mahomet V , fon neveu. Ce fut fous
le règne de cet Admet I I I , que Charles XII alla
chercher un afyle en Turquie, & foutint le fiége
de Bender, eu de Varnitza. Il enleva la Morée
aux Vénitiens, mais il fut battu , en Hongrie,
par le prince Eugène.
Achmet IV , eft le grand-feigneur actuellement
régnant ( en 1783. )
A chmet-Geduc 8c Achmet-Bacha , font les
noms de deux généraux de l’empire Ottoman.
Le premier, fous Mahomet I I , prit Otrante,
en 1480, & après la mort de Mahomet, arrivée
l’année fuivante , fervit contre le prince Zizim,
Bajazet I I , fon frère , l’en récompenfa , en le
faifant mourir. Achmet-Geduc ^ étoit Albanois de
uaiflance.. Le fécond, après avoir très-bien fervi
Soliman II , au fiége de Rhodes 8c en Egypte,
en 152,2 8c 152,4» m révolta contre lui, fut défait
, pris, étouffé dans un bain. Sa tête fut envoyée
au grand-feigneur.
ACINDYNUS, (Septimius) {Hifl. Rom.) con-
ful romain, l’an 340 de J. C. Saint Auguftin rapporte
, de lu i, un jugement rendu dans une affaire
îingulière. Étant gouverneur d’Antioche , il re-
tenoit en prifon un homme qui ne payoit pas les
impôts. Un particulier riche offrit à la femme du
prifonnier, la fomme -dont fon mari avôi't befoin
pour fortir de prifon. La femme fit part à fon mari
de la propofition qu’on, lui faifoit, 6c de la condition
qu’on y mettoit. Le mari eut la foibleffe,
ou fi l’on veut, la baffeffe, d’y confentir, 8c le marché
eut lieu; mais il fut mal tenu par l’homme
riche , qui, trompant cette femme, lui donna une
bourfe pleine de terre. Acindynus l ’ayant fu , condamna
cet homme à payer au fife la fomme due
par le prifonnier, puifque tel étoit le marché, 8c
pour réparation de la tromperie faite à la femme,
il adjugea, en entier à cette femme, le champ d’où
avoit été tirée la terre dont la bourfe avoit été
remplie.
On rapporte de Chafles-le-Téméraire,duc de Bourgogne,
un jugement plus févère, mais rendu dans
des circonftances plus fortes ; le gouverneur d’une
place de fa dépendance, avoit vendu ainfi à une
femme la grâce de fon mari coupable ; le lendemain
au matin, étant encore avec cette femme, ilfe lève,
ouvre une fenêtre qui donnoit fur la place publique
, 8c lui fait voir le corps de fon mari, pendu
au gibet ; le duc de Bourgogne voulut d’abord
qu’il épousât la veuve , pour lui rendre l’honneur,
8c enfuite il le fit "pendre au même gibet.
Un autre Acindynus , nommé Grégoire, moine
grec , du quatorzième .fiècle , écrivit contre les
moines du mont Athos, fur la lumière incréée du Tha-
bor, mais il ne s’agit pas ici de lumière incréée.
ACM É , ( Hifl. arcienne. ) fille d’une grande dif-
tinéiion, de la race des Juifs. Etant à Rome, elle
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fut fi bien plaire à la femme d’Augufte, que cette
impératrice la garda auprès d’elle. Cette jeune per-
fonne rendit de grands fervices à Antipater, fils
du grand Hêrode ; entr’autres elle lui en rendit
un qui lui coûta la vie. Elle contrefit l’écrkure
de l'impératrice, dans une lettre à Hêrode, conjj
tre fa foeur Salomé ; la fourberie ayant été découverte
, elle en fut punie de mort. ( A. R.)
A C O S T A , ( U riel) ( Hifl. mod.) gentil-homme
Portugais , né à Porto, vers la fin du feizième
fiècle, mort à A ’.nfterdam vers le milieu du dix-
feptièine, efi un trifte exemple des malheurs où
l’inconftance 8c l’indécifion peuvent entraîner un
homme eftimable. Celui-ci étoit recommandable par
beaucoup d’humanité, fur-tout, par l’excès de fa
fenfibilité ; mais n’àyant point de principes fixes ,
il vécut 8c mourut le jouet des évenemens 8c des
opinions. Nourri dans la religion, catholique, ayant
long-temps médité fur l’évangile, il crut y apper-
cevoir des caraâères de fauffeté, qui le détermi-
nèrent à embraffer le judaïfme, 8c à s’embarquer
pour Amfterdam, renonçant à un bon bénéfice 8c
à tous fes biens, 8c quittant le royaume fans per-
million du roi, ce qui eft exprçflement défendu
en Portugal, à ceux, qui, comme Acofla, font défi
cendus des Juifs. Établi à Amfterdam, aggrégé à la
fynagogue, il reconnut bientôt que les moeurs 8c les
obfervances des Juifs n’étoien t pas conformes aux loix
de Moïfe, il s’en expliqua, il dogmatifa, il fut excommunié
, il s’en moqua d’abord, ne voyant, à la
fuite de cette excommunication , ni les tortures, ni
les fupplices qu’entraîne avec ellef l’inquifition, à
laquelle il avoit échappé; mais bientôt il vit qu’il
n’y gagnoit rien, 8c que fa nouvelle condition
n’étoit pas plus douce. Tout le. monde le fuyoit
comme un peftiféré , on lui crachoit au vifage,
on l’accabloit de pierres. Ses parens, fes amis le
trahiffoient 8c étoient les premiers à l’opprimer.
Enfin, on lui perfuada, pour fé fouftraire à tant
de maux, de fe préfènter à la pénitence , 8c on
lui fit entendre que la fynagogue fatisfaite.de cette
foumiflion , ne paffer oit point à l’exécution. Il y fut
attrappé. On l’obligea à monter en chaire en pré*
fence de tout le peuple, 8c de lire tout haut un
écrit où il confefloit qu’il avoit mille fois mérité
la mort, pour avoir débité des erreurs perniciemes ;
il déclaroit que pour l’expiation de ce crime ,' il
étoit prêt de Toufirir tout ce qu’on ordonneroit.
Enfuite il reçut ordre de fe retirer au coin de la
fynagogue, où il fe déshabilla jufqu’à la ceinture,
8c fe déchauffa, 8c le portier lui attacha les mains
à une colonne ; le maître chantre "lui donna trente-
neuf coups de fouet ( nombre facré 8c preferit pajp
la loi ). Le prédicateur, enfuite, leva l’excommunication
, en lui ordonnant de s ’aller coucher par
terre, à la porte de la fynagogue, où tous ceux
qui fortirent, lui pafferen t fur le corps. Acofla. dé-
fefpéré de cet indigne traitement, voulut depuis
fe venger d’un perfide parent, qui le lui avoit attiré
par fes confeils ; il lui tira un coup de piftolet»
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le manqua, rentra chez lu i, 8c fe tua d’un autre
piftolet. ?
ACRON ou A G R O N , {Hifl. anc.) médecin
d’Agrigente, qui vivoit environ quatre ou cinq
fiècles avant l’ère - chrétienne , imagina, dit-on,
le premier de brûler des parfums pour purifier un
air corrompu ; il diflipa , dit-on , par ce moyen,
la pefte qui , de fon temps ravageoit l’Attique. Acron , eft aufli le nom d’un ancien feholiafte
d’Horace, qui vivoit vers le feptième fiècle.
ACROPOL1T E , ( George ) ( Hiß. litt. ) eft un
dès auteurs de l’hiftoire Bizantine* Il vivoit dans
le treizième fiècle. Son hifioire imprimée au Louvre
en 16 51, eft rare; elle commence où finit celle
de Nicetas, 8c comprend toute l’hiftoire de l’empire
des latins. Léon Allatius 8c Douza ont commenté
cet hiftorien.
ACTISANÈS, ( Hifloire d’Egypte.) Les égyptiens
gémiffant fous fa tyrannie d’Aménophis , dé-
firoient un libérateur. ASlifanès , roi d’Ethiopie ,
fut touché du malheur de fes voifins, il entra dans
l’Égypte, moins pour ]a conquérir que pour là
eonioler 8c la délivrer. Ses fuccès furent aufli bril-
lans que fes motifs avoient été purs. Aménophis
fut vaincu 8c puni, 8c la reconnoiflance publique
plaça fur le trône ASlifanès. Il juftifia le choix de
la nation par la manière dont il la gouverna : modelte
dans la fortune , il foula aux pieds la pompe
du trône 8c le luxe de fes prédéceffeurs, 8c ne
mit fa gloire' que dans le bonheur de fes fujets.
L’Egypte 8c l’Ethiopie , gouvernées par un roi père
8c citoyen,furent purgées d’un effain de brigands qui
troubloient la tranquillité publique ; ASlifanès voulant
rendre les châtimens utiles, ne décerna point
de peines de mort contre les coupables, il leur
imprima une flètriffure qui les diftinguoit des' autres
citoyens ; après leur avoir fait mutiler le nez,
il les rélegua dans une ville qu’il fit bâtir an milieu
des déferts les plus arides. La ftérilité du fol
qui refufoit tout à leurs befoins, les rendit indufi
trieux. La néceflité, féconde en découvertes, y
fit germer l’abondance, 8c leurs marécages devinrent
des plaines couronnées de moinons. ASlifanès
, apres avoir fait le bonheur de fon peuple
pendant fon règne 4 eut la noble ambition d’être
après fa mort le bienfaiteur de la génération fuivante
: il pouvoit choifir dans fa famille un héritier
; mais perfuadé qu’une nation eft toujours la
plus éclairée fur fes intérêts, il laiffa aux Egyptiens
la liberté de lui donner un füccefleur. {T -n .)
ACTUARIUS, ( Hifl. litt. ) c’eft le nom d’un
fameux médecin G rec, du treizième fiècle , qui
donna le premier la defeription 8c l’analyfe des
purgatifs doux, tels que la cafle, la manne, le
féne. Ses ouvrages le trouvent dans le recueil
d’Henri Etienne, intitulé: Medicoe artis principes.
A CU N A , (C hristophe d’) {Hifl. litt. ) jéluite
efpagnol, né à Burgos en 13-07. Millionnaire en
Amérique. On a de lui une relation de la rivière
des Amazones, en efpagnol, quia paru en 1641.
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in-4°. 8c qui a été traduite en françois, par Gom-
berville, en 4. vol. in-12. 1682. L’original efpa-
gnol eft rare.
ACUSILAS, ( Hifloire litt. anc. ) nom d’un ancien
hiftorien G re c , fouvent cite par les anciens,
mais dont les ouvrages font perdus; il vivoit ayant
la guerre du Péloponnèfe.
AD AB ou Ad ad , ( Hifl. facrée. ) c’eft le nom
de plufieurs rois de Syrie 8c de Damas , qui fe
fuccédèrent les uns aux autres de père en fils , 8c
firent long-temps la guerre aux Juifs. David en
tua un. Son petit-fils vint affiéger Samarie fous
le règne d’Achab , fut obligé de lever le fiège,
& fut fait prifonnier l’année fuivante par le même
roi , qui lui rendit la libertés, 8c fit une alliance
avec lui. Adad devenu libre recommença la guerre ,
8c périt dans une bataille. Son fils , appellé Bcna-
dad, afliégea Joram dans fa capitale , le rédüifit à
la plus grande famine, 8c l’auroit obligé à-fe rendre
ou à mourir, de faim, fi Dieu n’eût envoyé
dans le camp des Syriens une terreur panique ,
qui leur fit lever le "fiège. Benadad en tomba malade
de défefpoir, 8c fut étouffé par Hazaël fon
fils qui lui fuccéda. {A . R. )
ADALARD , ou Adélard , ( Hifl. mod. ) 8c
Valu, fon frère étoient fils légitimes du comte
Bernard , lequel étoit fils naturel de Charles Martel
, ils étoient réputés princes du fang , 8c rece-.
voient de grands honneurs à la cour de Charlemagne
, leur coufin - germain. Lorfque Charlemagne
répudia Hermengarde , fille " de Didier, dernier
roi des Lombards, quoique la reine Berthe,
mère de Charlemagne , dont cette alliance avoit
été l’ouvrage, l’eût fait jurer expreffèment fous
la garantie de plufieurs feigneurs François , du
nombre defquels étoit fans doute Aclalard, vde ne
jamais répudier la princeffe Lombarde, Adalard
trouva la conduite de Charlemagne fi injufte en
cette occafion , qu’il quitta la cour, 8c fe retira
mécontent dans fon abbaye de Corbie. Mais Charlemagne
qui fe connoiffoit en hommes , le rap-
pella promptement à fa cour 8c l’y fixa par d.s
marques de confiance; il le mit avec Valu, auprès
de Pépin, fon fils , roi d’Italie , 8c enfuite
auprès de Bernard, fils de Pépin , pour diriger la
jeuneffe de ces princes. Adalard étoit favant, Charlemagne
le plaça dans fon académie, où , félon un
ufage qui s’eft confervé dans quelques académies
étrangères , chacun des membres de la compagnie
prenoit un nom littéraire 8c académique , qui ex-
primoit ou fon goût, ou fes inclinations, ou le
genre de fes études, ou enfin fon caractère.
Adalard prit ou reçut le nom d’Auguftin , parce
qu’on le jugeoit le plus approchant par fes études ,
d’un père de l’églife. “Après la mort de Charlemagne
il retomba dans la difgrace , à propos de
l’expédition de Bernard, roi d’Italie, contre l’empereur
, Louis le Débonnaire, Adalard 8c Vala
devinrent fufpects , 8c peut-être avoient-ils à fe
reprocher de n’avoir pas affez fortement détourné