avoient grand foin de fe laiffer vaincre, mais que le
cheval renverfoit indiftinélement tout cavalier mal
adroit.
Carnéade ne fe détournoit pas de l’étude ; même
pour prendre fes repas ; Méliffe, fa femme, le
faifoit manger comme un enfant. Il mourut âgé de
85 ans, la quatrième année de la cent foixante-
deuxième olympiade, cent vingt-neuf ans avant
Jefùs-Chrift.
CARO , ( A nnibal ) ( Hiß. litt. mod. ) poëte
Italien du feizième fiècle, très-connu par fa traduction
de l’Enéide en vers Italiens. On a aufli
de lui des poëfies, des lettres, des traductions des
oraifons de S. Grégoire de Nazianze, de S. C y -
prien, de la rhétorique d’Ariftote, & de divers
antres ouvrages facrés & profanes j après s’être
attaché à divers protecteurs, il mourut dans la retraite
en 156^, Il étoit né_à Citta Nova en Iftrie
l ’an 1507.
C AR OCH A , f. f. ( Hiß. mod. ) nom que les
Efpagnols & les Portugais donnent à une efpèce
de mitre faite de papier ou de carton , fur laquelle
on peint des flammes & des figures de démons,
& qu’on met fur la tête de ceux qui ont été condamnés
à mort par le tribunal de l’inquifition. (G)
CAROUGE ou CARROUGE, Voyez Gris (le)
CARPENTIER (P ierre) {Hiß.-litt, mod.)
bénédiCtin de la congrégation de S. Maur , qui
paffa enfuite dans l’ordre de Cluni, & vécut dans
Je monde ou plutôt dans les bibliothèques en abbé
féculier ; il eft auteur en partie de l’édition du
Gloflaire de du Cange, & en entier du fupplé-
jnent; il l’eft aufli de YAlphabetum Tironianum.
lié à Charleville en 1697, mort en 1767.
CARPI, (Jacques ) ( Hiß. litt. mod. ) fon vrai
jnom étoit Bérenger. Il s’appelloit Carpi, parce
qu’il étoit né à Carpi dans le Modénois. Il fut un
des reftaurateurs de l’anatomie, & un des premiers
qui employèrent les friCtions mercurielles pour les
maladies vénériennes. On a de lui des commentaires
fur Panatomie de Mundinus, imprimés en 15 2.1, in-
4°. Il vivoit alors: on ignore le temps de la mort.
CARPOCRATE, hérétique du fécond fiècle ,
{ renvoyé aux feCtes & à la théologie. )
CARRÉ , ( voye% M o n t g e r o n . ) ( de )
Carré (L ouis) {Hiß. litt, mod.) de l'académie
des fciences, un des académiciens dont
M. de Fontenelle a fait l’éloge , auteur du premier
.corps d’ouvrage qui ait paru fur le calcul intégral.
Il a pour titre ; méthode pour la mefure des
! aux événeftiens qui fe font paffés chez eux,les anna-
lifteaqui nous les ont tranfmis, ont pris foin de les
furcharger de tant de circonftances fingulières, ab-
furdes ou évidemment fabuleufes, qu’il n’eft abfo-
lument plus poflible de démêler la vérité à travers
cette énorme compilation d’extravagantes rêveries.
Je fuis perfuadé que les Suèves ont été gouvernés
quelquefois par des fouverains illuftres, par des
princes éclairés ; mais ces rois ont été malheureux
de vivre dans des fiècles d’ignorance, de barbarie
& de fuperftition ; il n’y avoit alors perfonne qui
pût, fans recourir au merveilleux le plus incroyable
furfaces, la dimenfion des folides, leurs centres de
pefauteur, de percujfion & d*ofiliation, Né Je 2,6
'juillet 1663, à Çlofontaine près de Nangis-en-
Brie, mprt le 11 avril 1711,
CARRÏÀRIC, roi des Suèves,( Hiß. d’Efpagne. )
Il régne une fi étonnante çonfufion datis Thiftoire
des G oths, des Vifigoths & des Suèves, qu.e nous
pouvons à peine nous former une idée des-moeurs,
du çaraftèrç & des ufages de ces peuples. Quant
, écrire l’hiftoire de leur règne, & faire le récit
de leurs grandes aélions. On aflure, & cela peut
être, que Carriaric fut un grand homme, ' un excellent
politique, un très-habile négociateur ; on
ajoute qu’il fe diftingua par la douceur de fon ca-
raélère ; mais on prétend que le ciel fit en fa faveur
tant de miracles, qu’on eft prefque tenté de re-
jetter les aélions & les grandes qualités de ce fou-
verain : en un mot nous ne favons autre chofe
de certain au fujet de Carriaric, fi ce n’efl: qu’il
monta fur le trône des Suèves, vers l’an 550, &
qu’il fut contemporain d’Agila, roi des Vifigoths.
On aflure qu’il fut bienfaifant, pacifique, affable
& généreux ; qu’il s’QCcupa utilement du foin
de rendre aufli flôriffans qu’ils pouvoient l’être
dans ce temps , fes états, quieomprenoient le Portugal,
la Galice, une partie de la fouveraineté des
Afturies, ou même toute cette principauté. Quelques
anciens compilateurs que Grégoire de Tours
eût pu fe difpenfer de copier , racontent que Théo-
domir, fils unique de ce prince, fut attaqué d’une
maladie que les plus habiles medécins de fon fiècle
ne purent ni connoître, ni guérir, que lé roi vivement
affligé de la fituation défefpérée de fon fils ,
& ayant entendu parler des miracles chaque jour
opérés par l’interceflion de S. Martin, jadis évêque
de Tours /congédia les médecins , & fit voeu d’em-
brafler le catholicifme , fi par l’interceflion du
même faint le jeune prince recouvroit la fanté. Ce
voeu fut à peine formé, dit Grégoire de Tours,
que Carriaric envoya plusieurs députés vifiter en fon
nom le tombeau de faint Martin, & laiffer fur ce
tombeau de très-riches préfens, & fur-tout une
maffe d’or & d’argent dii poids de Théodomir. Les
députés remplirent exaâement leur commiflion,
ils revinrent, & dirent au roi des Suèves qu’ils
avoient été témoins d’une prodigieufe quantité de
miracles : malgré tous ces prodiges & la richeffe
des préfens offerts par les députés, faint Martin ne
paroiffoit pas s’intéreffer encore au fort de Théodomir,
dont la maladie empiroit de jour en jour.
Carriaric, afin de ne laiffer aucun prétexte de refus
à faint Martin, abjura l’arianifme qu’il avoit pro-
feffé jufqu’alors, embrafla la religion catholique,
fit conftruire une églife magnifique fous l’invocation
de faint Martin, & envoya de nouveaux députés
à Tours , chargés de tréfors , avec ordre de
demander des reliques du faint pour l’églife qu’on venoit
v,enoît de conffruire. Cette fécondé démarche eut
le fuceès le plus complet. S. Martin, dit-on, touché
•de la persévérance du roi des Suèves, & de la ri-
•cheffe des préfens, rendit la fanté au jeune prince
qui, à l’exemple de fon père , embrafla la foi catholique.
Voilà ce que. Grégoire de Tours a fort
gravement raconté. Je crois qu’on peut-, fans fe
rendre-coupable d’incrédulité, fe difpenfer d’ajou-
iter une foi entière à fon récit : du refte, le même
hiftorien nous apprend que Carriaric, auffi bon
catholique qu’il avoit été arien obftiné, mourut en
559 ; & qu’il fut inhumé dans l’églife qu’il avoit
.fait conffruire en l’honneur de faint Martin. (X. C. )
CARTE ( T h om a s ) , {Hiß.-litt, mod.) c’elt
le nom de l’éditeur Anglois de notre illuftre de
Thou. Les Anglois, jaloux de concourir à cette
belle entreprife littéraire , exemptèrent Thomas
Carte de tous les droits qui fe lèvent en Angleterre
iur le papier & fur l’imprimerie. Cette édition efl
>de 1733, en 7 vol. in-jol.
CARTEL, f. m. {Hiß. mod, ) lettre de défi, ou
.appel à un combat fingulier, qui étoit, fort en ufage
iorfqu’on décidoit des différends parles armes, &
uniquement par elles , ainfi que certains procès.
iH
• CARTIER, ( J acqu e s ) {Hiß. mod.) François
I , voyant les Efpagnols & les Portugais partager
entre eux l’Amérique, demandoit à voir
Varticle du tefiamcnt d'Adam ou il étoit déshérité y
en attendant il voulut partager, & pour cela dé-
-couvrir. Il envoya fes fujets chercher de nouvelles
terres.en Amérique. Jean Vérazani, Florentin
, qui s’étoit mis à fon fervice, fit dans l’A-
niérique feptentrionale quelques découvertes, qui
forent ponffées beaucoup plus loin, en 1534 &
1535, par un Malonin nommé Jacques Cartier;
celui-ci pénétra dans le golphe, auquel il donna
le nom de S. Laurent, parce qu’il y entra le 10
août ( 1535 ) , le 15 il découvrit mie île qu'il ap-
pella par la même raifon , Y île de VAJfomption ;
mais ce nom n’eft refté qu’à la baie découverte
depuis vers le nord, dans la terre des Eskimaux ,
•&. l’île de l’Affomption s’appelle aujourd’hui An-
ticofii, Cartier remonta le fleuve jufqu’à Montréal
ou Mont-Royal. En 1541, Jean - François de la
Roque, fleur de Roberval, gentilhomme Picard,
accompagné du même Jacques Cartier, fit un éta-
bliffement dans l’île royale, d’où il envoya un de
fes pilotes, nommé Alphonfe de Saintonge, re-
cpnnoître le nord du Canada.
CARTULAIRES , f. m. pl. ( Hiß. mod. ) nom
qu’on donne aux papiers terriers des égÜfes ou des
monaflères, où font écrits les contrats d’acquifition,
de vente, d’échange, les privilèges, immunités,
exemptions, chartes, & autres titres primordiaux.
Ces recueils font de beaucoup poftérieurs à la plupart
des aftes qui y font compris ; on ne les a
.même inventés que pour conferver des doubles de
çes aâes. Ce qui fait que les critiques foupçonnent
ces aéles de n’êtrç pas toujours authentiques , fpit
Hißairt, Tomt J, Deuxieme Part-,
qu’on y en ait gliffé de faux, foit qu’on a;t altér ’
les véritables (G)
CARUS, ( Hift. Rom. ) Carus né à Narbonne,
fut élevé à l’empire par le fuffrage de l’armée , qui
s’étoit arrogé le droit de fe donner des maîtres, &
celui de les détruire. Il avoit toutes les qualités qui
rendent aimables les hommes privés , & tous les
talens qui font effimer l'homme public ; fon premier
foin , à fon élévation à l’empire, fut de marcher
contre lès Sarmates qui, fouvent vaincus & toujours
indociles, infefloient les frontières & ne
connoiflbient point de maîtres. Tandis qu’il étoit
occupé à faire rentrer ces peuples dans le devoir, il
fut obligé de partir pour l’Orient, où la Perfe révoltée
menaçoit l’empire Romain d’une prompte
révolution ; il crut qu’il lui feroit glorieux d’exécuter
un deffein que Probus n’avoit fait que concevoir.
La Méfopotamie fubjuguée par fes armes,
fembloit préfager de plus grandes conquêtes ; il
s’avança jufqu’à Cteflphon , mais il fut arrêté
dans le cours de fes profpérités & lcrf-
qu’il étoit campé fur le Tigre , il fut écrafé par la
foudre. On ne douta point qu’il n’eût conquis la
Perfe , fi une mort prématurée ne l’eût enlevé. -
Ses deux'fils, Carinus & Numérien, revêtus du
titre de Céfar, de fon vivant, furent conjointement
aflociés à l’empire après fa mort. Le premier ne
monta fur le trône que pour fe livrer à la baffeffe
de fes penchans : fes goûts ne furent que des crimes,
oc fes plaifirs que de fales débauches : fans
frein dans fes defirs , fans pudeur dans fes aélions ,
il fouilloit la couche des plus vertueux citoyens,
moins entraîné par l’amour que parla folle vanité
de porter l’opprobre dans les familles. Un tribun
dont il avoit déshonoré la femme, délivra l’empire
d’unmonftre qui s’étoit flatté de l’impunité. Son
frère Numérien avoit des inclinations bien différentes
; proteéteur des fciences & des talens, qu’il
cultivoit avec gloire, il les fit affeoir fur le trône
avec lui. Soldat, orateur & poëte, il étoit digne
de commander aux hommes, piiifqu’il favoit les
éclairer. Il accompagna fon père dans la guerre
contre les Perfes 3 & comme il étoit prefqu’aveu-
g le , il fe faifoit porter dans une litière. Aper, dont
il avoit époufé la fille, le maffacra, dans l’efpoir de
lui fuccéder à l’empire 3 mais dans le temps que ce
meurtrier haranguoit l’armée, qu’il croyoit féduire
par d’éblouiffantes promeffes, Dioclétien fortit des
rangs & lui plongea un poignard dans le fein. Carus
& fes deux fils ne régnèrent fuecefflveinent que
deux ans. Les empereurs n’étoient alors que des
phénomènes paffagers, que la tempête faifoit naître
& faifoit éclipfer.( T— N. )
CASAQ UE , f. f. {Hifl. mod.) efpèce de fur-
tout ou d’habit long de deflus qui fe porte fur les
'autres habits, qui eft fur-tout en ufage en Angleterre
parmi les eccléfiaftiques, & que les laïques
portoient aufli autrefois.
Ce mot fignifie habit de cavalier : d’autres le font
venir par corruption d’un habillement des Co fa que 3?
' • ' • F f f f f