
dans le fein de l’églife , & diffama, calomnia même
Calvin & Bèze, en écrivant leur vie. Jacques de
Bourgogne , feigneur de Falais , proteéleur de
Bolfec, s’étoit réfugié à Genève pour quelques
perfécutions qu’il avoit eflùyées dans les Pays-Bas ;
il quitta Genève pour les perfécutions qu’y effuyoit
Bolfec ; Calvin, pour le punir d’avoir empêché
''Bolfec d1 être brûlé, fupprima le nom de Falais, en
faifant réimprimer un commentaire fur la première
épître aux Corinthiens, qu’il avoit dédié dix ans
auparavant à ce même Falais.
Ce Falais-Bourgogne, proteéiçur de Bolfec , étoit
en effet de la fécondé maifon de Bourgogne ; il étoit
etit fils de Baudouin, qui étoit fils naturel de
hilippe ie Bon, duc de Bourgogne.
BOLUC-BASSI, ( Hiß.mod. ) c’eft le nom d’une
dignité ou d’un grade militaire chez les Turcs. Les
boluc-bajjis, font chefs de bandes, ou capitaines de
cent janiffaires : ils font habillés & montés, & ils
ont foixante afpres de paye par jour. {A . R.}
BOMBARJOHN-SIGGEAR, ( Hiß. mod.) c’eft
le nom qu’on donne, à la cour de Maroc , à un
eunuque noir qui eft commis à la garde des tré-
fors & bijoux de l’empereur. {A . R.')
BOMBELLES, (Henri-François , comte de )
( Hiß,Titt*-mod. ) lieutenant-général des armées du
r o i, mort en 1760,à quatre-vingts ans, efi auteur
de deux ouvrages eflimés fur fon art, Tun intitulé ;
Mémoires, pour le feryice. journalier de l'infanterie,
deux vol. in-12 ; l’autre, Traité des évolutions militaires
, in-S°,
BÖMBERG, ( Daniel) ( Hiß, litt, mod.) im-
primeur célèbre par fes éditions hébraïques de la
bible & des Rabbins | on dit qu’il entretenoit près
de cent juifs favans pour les revoir. C’efl: à lui
qu’on doit le Talmud, en un vol. in-folio. On fait
monter à quatre millions la valeur des ouvrages
fortis de fes preffes. Né à Anvers, établi à Venife;'
jnort en 1549»
BOMILCAR , {Hiß- des Carthag. ) général
carthaginois, qui ayant voulu livrer Carthage au
tyran de Sicile Agathoclès , dans l’efpérance d’exercer
fous lui l’autorité fouveraine, fut attaché à une
croix, environ trois fiècles avant J. C. Il reprocha,
dit-on, du haut de fa. croix , aux Carthaginois,
leur cruauté envers leurs généraux. Ce reproche-
étoit fondé, mais il étoit déplacé dans la bouche
d’un traître.
BO N , {Hiß. mod. ) c’efl le nom d’une fête que
lès Japonois célèbrent, tous les ans en l’honneur
des morts.; on allume ce jour-là à chaque porte ,
grand nombre de lumières, & chacun s’emprefle
de courir aux tombeaux de ceux qui leur ont autrefois
appartenu , avec des mets bien choifis' qui
font deflinés. à la nourriture des morts. {A.R.)
Bon de Saint-Hilaire, ( François-Xavier)
{Hiß. litt. mod. ) premier préfident de la chambre
dès comptes &' cour des aides de Pvîontpellier,
ainfi que fon père & fon ay eul, fe diflingua par
des connqifTances très-étendues & très - variées,
& par l’amour des fciences &. des lettres ; il eut
le bonheur d’être inftruit par les plus habiles maîtres
en tout genre. M. l’Ecuyer-, favant jurifte -,
lui enfeigna le droit ; M. Pourchot, la philofophie
fcolaftique ; M. Regis, une philofophie plus digne
de ce nom; M.Ozanam, les mathématiques ; M.
Vaillant lui infpira le goût des médailles ; M. Ou-
dinet lui ouvrit le cabinet du roi. Des voyages
étendirent fes connoiffances en tout genre. De
concert ayëc M. de Bâville, M. Bon dfefla les
ftatuts de l’académie des fciences de Montpellier,
établie en 1706. Elle commença fes travaux par
des obfervations fur l’éclipfe totale de foleil arrivée
le 2 mars de cette année.
En 1736, l’académie des belles-lettres de Paris
nomma M. Bon correfpondant honoraire, titre, qui
par le réglement de 1750, fut changé en celui
d’académicien libre. En 1737 il fut admis à la fo-
ciété royale de Londres. M. Bon fuffifoit & aux
travaux de la magiftrature & à ceux de ces diverfes
académies; il ne manqua jamais, même pour des
raifons de fanté, à aucune des fondions de fon
état ; fes délafiemens étoient d'expliquer des médailles,
& de faire des découvertes en hiftoire naturelle.
Il en fit une fort fingulière, dont M. le
Beau rend un compte intéreflant.
» Combien de fiècles, dit-il, ont ignoré le ta-
» lent de ce ver merveilleux qui produit la foie]
» Pamphila, dans l'ifle de Cos , trouva la première"
» le fecret de la mettre en oeuvre ; la foie fut
» long-temps d’un-prix égal à celui de l’or & des
» perles. Ce ne fut que fous le règne de Juftinien
» que dés moines apportèrent en Grèce des oeufs
» de ver à foie : mille ans après, Peurope ne con-
» noiffoit pas encore toutes les formes que peut
» recevoir ce fil précieux ; Henri II porta aux
» noces de fa fille les premiers bas de foie qu’on
» eût vus en France ; M, Bon trouva dans la coque
» d’une efpècè d’araignée, une foie auffi belle ,
» auiffi forte & auffi luftrée que la foie ordinaire;
» çe font les petites araignées noires à courtes
» jambes. Il entreprit de fauver de la deftruélion
» & de tirer de l’opprobre cet infede détefté, qui
» ne fe montre que pour périr.. . ». Il communiqua
fa nouvelle foie à Pacadémie de Montpellier,
dans une aflemblée publique.
Il découvrit de plus ? par l’analyfe chymiqite de
cette foie, des gouttes médicinales , qu’il croyoit
encore plus avives & plus efficaces contre les âp-
popléxies que les gouttes d'Angleterre.
Cette nouveauté étoit propre à faire du bruit ,
& elle en fit. L’auteur la publia en 1709, &
fon écrit fut traduit dans toutes les langues. L’impératrice
Elifabeth-Chrifline, femme de l’empereur
Charles V I , voulut avoir des gands de cette efi-
pèce nouvelle. M. Bon fit achever cè travail eh
moins de quinze jours. Sa differtation fut portée
à la Chine, par le père Parenriin , jéfiiite ; mais
e’.îe fut attaquée en France , & par M. de Réaumur.
On* a encore de M* Bon un mémoire fur lelarîx^
ou \y prouve , contre l’avis des anciens natura-
lifW , que le larix incombuftible n’a jamais exifté.
L e papillon géant, à queue de paon, fut auffi
l ’objet de (es recherches ; il fut extraire des coques
de cet infefle un alkali volatil; ;
Il tira des marons d’inde un remède nouveau
pour la guérifon des fièvres.
Il préfenta en 174 2 , à l’académie de Montpel-
lie r , unè fuite d’obfervatîons météorologiques ,
& un mémoire fur la chaleur dire&e du foleil,
comparéeàvec celle qu’on éprouve en même temps
à l’ombre.
Il mourut à Narbonne , chez madame la com-
teffe de.Durban, fa fille, le 18 Janvier 1761. Il
étoit né à Montpellier le 13 oâobre 1678; Un de
fes fils, nommé le chevalier de Saint-Hilaire, fut
tué en Allemagne , à la tête d’un détachement
qu’il commandoit, fous les ordres de M. le comte
de Clermont.
BON A , ( J ea n ) ( Hifî.1 litt. mod.i) Le cardinal
Bona , quoique fes oeuvres liturgiques & afcétiques
aient été recueillies en quatre volumes in-folio,
& quoiqu’un de fes traités, intitulé : De principiis
vita humance ,* ait été traduit en françois par le
préfident Coufin , & par l’abbé Goujet, eft moins
connu par-là que par quelques pafquinades occa-
fionnées par le bruit qui courut en 1669 , qu’on
vouloir le nommer pape après la mort de Clément
IX. Ceux qui étoient oppofés à ce choix, difoient :
Papa Bond farebbe un Jolécifmo. Cette pointe avoit
du fens, & la réponfe :
- Effet papa bonus , f i Bona papa foret- '
e î ! 'auro^ eu lin Peu ai1^ » & auroit eu le mérite
d’être la reponfe naturelle à la pafquinade italienne ,
fi elle fe fût bornée à çe feul vers ; mais le peu
de fens qu’il contient eft noyé & affoibli d’avance .
dans* trçis vers qui précèdent & qui ne font que du j
bavardage :
Grammatical leges plerumque ecclejia fpernit s
JFors erit ut liceat dicere papa Bona-
Vana folcecïfmi ne te conturbet imago ,
Ejfet papa bonus , Ji Bona papa foret•
Pourquoi l’églife auroit-elle le privilège de bra- j
ver les loix de la grammaire? où voit-on qu’elle
foit dans l’ufage de les braver > C ’efl parler pour
parler, & enfiler des mots pour faire un vers.
Comme le troifième vers répond lourdement à une
équivoque aflez heuréufe!
Le cardinal Bona ne flirt point pape. Il mourut
en 1674 à Rome. Il étoit né en 16 0 9 , à Mondovi
en Piémont.
BONAMY , (Pierre-Nico la s ) {Hifl. litt. \
mod. ) un des plus doux, des plus fages & des plus
refpe&ables hommes qui aient cultivé, en paix les
lettres , étoit fils d’un laboureur de Louvres en
Parifis; il naquit daiis ce lieu le 19 janvier 1694.
M. l’abbé Lambert, grand oncle de M. Lambert,
aujourd’hui conseiller d’état, avoit fondé dans le
bourg de Palaifeau une école gratuite ; M. Bonamy
tint cette école pendant cinq ans ; des théologiens
perfécutés pour janfénifme, fe raflembloient dans
ce bourg, ils y formoient une fociété qui rappel-,
loit celle de Port-Royal, & dans laquelle M. B 0-*
namy fe plut & profita beaucoup. Il y fut fort
goûté, nous ne dirons point qu’il y brilla, ce moi.
ambitieux ne fut jamais fait pour cet homme, en
qui l’extérieur, le ton , le maintien, les manières,
tout exprimoit & refpiroît la modefiie la plus parfaite.
Il fut fous-bibliothécaire de faint Viélor. M.
le Peletier de Souzy, retiré alors clans cette abbbaye,-
le connut, & par conféquent l’aima. M. le Peletier
des Forts, contrôleur-général, fils de M. de
Souzy, recueillit, dit l’hiftorien de l’académie des.
belles-lettres, la fociété de M. Bonamy, comme
une portion de l’héritage paternel ; il le logea chefc
lu i , & on v i t , dit le même hiftorien , un homme,
rempli de favoir & dépourvu de fortune, aflis près
de la fource des richeffes, fans y puifer, fans en
avoir même le defir. M. Bonamy éleva le petit-fils
de M. des Forts , M: de Saint-Fargeau, que nous
avons vu préfident à mortier, après avoir été
avocat-général. En 1734, M. Bonamy fut nommé
hiftoriograpbe de la ville de Paris, & perfonne en
effet n’en poffédoit plus parfaitement l’hiftoire*
Quand la ville eut une bibliothèque , M. Bonamy.
en fut nommé bibliothécaire ; il reçut les provifions
de cette place le 11 feptembre 1760. Il fit, pour
fervir d'infeription à la bibliothèque de la ville ,
les deux feuls vers peut-être qu’il ait faits de fa
vie. L’hiftorien de l’académie aes belles-lettres les
a confervés :
Corporis immenjî divin victum & commoda curât
H i c animis do cl as urbs quoque pandit opes.
Il avoit été reçu en 1727 à l’académie des
belles-lettres , à la place de M. Boivin le cadet,
& le recueil de cette académie eft rempli d’une
multitude de mémoires trës-inftruâifs de M. Bonamy
, qui prouvent qu’il étoit également verfé
dans la connoiflancë de l’antiquité & dans celle de
notre hiftoire.
Il fuccéda en 1742 à M. Lancelot, dans une
place de commiffaire au tréfor des chartes, & un
de fes mémoires les plus remarquables dans le
recueil de l’académie des belles - lettres, eft celui
où il faitconnoître l’origine, les révolutions diverfes
& l’état aftuel de ce tréfor.
Il travailla long-temps au journal de Verdun,
où avoit travaillé avant lui M. de la Barre, auffi
de l’académie des belles-lettres.
Il n’eut pas un ennemi & n’eut que des amis
vertueux. Toujours tranquille, toujours ferein, il
he.fe plaignit jamais de rien ni de perforine. Sa
vie étoit obfcure & non pas cachée; il pouvoir la
montrer toute entière à tous les moiuens, ainfi que