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cour du grand maréchal pour y recevoir fes ordres,
<Faflifter aux fo'lèîïinités publiques, de proclamer
là paix & la guerre.
Les poiirfuivans, au nombre de quatre, s’appel-
bitte Mandés oit manteaux bleus , rouge - cfôïx ,
muge-dragon & port-cullice, en françpiS, porte-cou-
liffé ; probablement des marques de décoration,
dont chacun d’eux jouiffoit autrefois. Outre ces
quatre pourfuivarts, il y en a deux autres qu’on appelle
jp'oürfîiPv'àns extraordinaires.
Le collège des hérauts a pour objet tout ce qui
regarde les honneurs, parce qu’ils font confidérés
tanquaifi façromm eu (Iodes , & templi honoris ceditui.
Ils afliftent le grand maréchal dans fa cour de chevalerie
, qui fe tient ordinairement dans la falle des
hérauts, où ils prënoient place autrefois vêtus de
leur cotte-d’armes. Il faut qu’ils foient, à l’exception
des pourfiiivans, gentlemen de naiflànce ; & les fix
hérauts font faits écuyers ,fquiers^ lors de leur création.
Ils ont tous des gages du roi ; mais le Garter
à double falaire, outre certains droits à l’inflalla-
fion des chevaliers de l’ordre, & quelques émolument
annuels de chacun d’eux. ( D. J. )
HÉRISSON, f. m. petit animal qui a la tète, le
dos & les flancs couverts d’aiguillons' ou de pointes
affez femblables aux épines.
Il paroît dans l’écu, marchant, & diffère du porc-
épic , en ce que ce dernier efl plus haut fur fes
jambes, & en ce qu’il a fes piquans beaucoup plus
longs.
Le hérijfon a la faculté de fe mettre en boule ,
ce qu’il mit quand il ne peut fe fauver à la courfe ;
alors il paroît, comme une châtaigne, armé de fes
piquans, & fes ennemis ne peuvent l’attaquer.
Hericy de Montbray, de Fierville, en Normandie;
d’argent, à trois hériffons de fable.
HËRISSONNÉ, adj. ne fe dit que d’un chat ra-
maffé & accroupi.
HERMINE , ( ordre de 1’ ) ordo velleris Pontici,
nommé âufli Y ordre de Bretagne , parce qu’il fiit inf
tifué ou renouvêllé par Jean I V , duc de Bretagne,
dit le vaillant & le conquérant. Les uns placent cette
inftitution vers l’an ï 3 65, les autres en 1381.
Le collier de l’ordre étoit formé de deux chaînes,
fur lefquelles il y avoit des épis deux à deux, paf-
fés en fautoirs : au milieu de cette chaîne double
étoit fufpêndue , par trois petits chaînons , une hermine
courante fur une terraffe émaillée de fleurs,
le tout d’o r, & âu-deflbus, fur un liflel, étoit en
émail la devffe : A ma vie ; devife de laquelle ,
ainfl que de beaucoup d’autres, on ne fait ni le vrai
fens nif à-prOpos.' ( Voye^ la planche XXVI. fig. 66. ) Hermine , ( ordre de 1’ ) nom d’un ordre de
chevalerie , inftitüé en 1464 par Ferdinand, roi de
Naples. Du collier qui étoit d’o r , pendoit une hermine
, avec cette devife : -Malo mon quàm feedan.
Taîme! mieux mourir que d’être fouillée. Pontanusen
parle an livre premier de la Guerfe de Naples. Hermine , i. m. fôurure blanche, chargée de
moudremres de fabîe.
HER
On nomme contre-hermine un champ de fable fê*
mé de mouchetures d’argent.
On donnoit autrefois le nom d’Hermins aux Arméniens
, parce que l’Arménie efl: un pays abondant
en hermines, & que l’on y faifôit un grand
trafic de ces peaux.
Quinfon de Verchrères, en Breffe ; plein d’hermine.
Le duché de Bretagne & la maifon de Sainte-
Hermine portent aum tout hermine.
La maifon de Bailleul, parti & hermine & de gueules.
( PL I. fig, 2S. )
Plomet, tiercé en chevrons, d’argent, de fable
& d’hermine. ( fig. 36. )
Carbonel , en Normandie ; coupé , coufu de
gueules & d’azur, à trois tourteaux d'hermine. ( fig.
1 1 1 |
C afe l, coiïpé de gueules & & hermine, au lion
de l’un en l’autre, (jzg. 45. )
Keroufer, en fautoir de gueules & A’hermine, le
gueules chargé d’un lion d’argent. ( PI. II. fig. 59. )
Chambray, en Normandie; d’hermine, à trois
tourteaux de gueules. Hermine , f. f. animal différent de la foumrre.
Mutel, de gueules , à trois hermines d’argent.
( PI. XII. fig. 618. ) _
HERMINE, ÉE, adj. une croix herminée efl une
croix compofée de quatre mouchetures d’hermine.
U faut remarquer que dans de telles armes, les
couleurs ne doivent point être exprimées , par la
raifon que ni la croix ni les armes ne peuvent être
que de couleur blanche ou de couleur noire.
La Colombière , dans fon BLafon , appelle ces
fortes d’armes quatre queues d'hermine en croix. L’éditeur
de Guillem les appelle une croix de quatre
hermines, ou plus proprement, quatre mouchetures
d’hermine en croix. Les quatre mouchetures d’hermine
, dont le fautoir dentelé efl: cantonné dans les
armes de Bertin, ( PI. IV. fig. 191.) peuvent être
confidérées comme formant une croix herminée.
Bourg de Saint- Albans d’azur à trois fleurs de
lys , herminées.
HERMINITE. Ce mot paroîtun diminutif d’hermine
, & devroit naturellement lignifier petite hermine
; mais il lignifié unfond blanc tacheté de noir,
& dans lequel chaque tache noire efl feulement
mêlée d’un peu de rouge.
Quelques auteurs fe fervent du mot herminite ,
pour marquer Un fond jaune tacheté de noir ; mais
les François lui donnent un nom plus jufle, en
l’appellanf or Jemé d’hermines de fable.
HÉRON, f. m. oifeau aquatique & fauvage, ayant
le col long, un grand bec & les jambes hautes ;
il paroît arrêté dans Fécu.
De la Mare du T h e il, en Normandie ; d’azur ,
aü héron d’argent.
Bouquart, en Lorraine ; à un héron d’argent,
becqué & membré d’or , accompagné de trois
annelets aufll d’argent, deux en ch e f, un en
pointe.
HER
6 HERSE f. (■ meuble, de Vécu qui repréfente
un mftrument propre à renrerfer les terres fur les
grains, pour les couvrir apres qu ils ont été femés. '
6 Des Hayes de Gaflard, en Normandie; dazur,
à trois herfes d’or. ( „ , n , Tr e
Morienville, d’azur, à la herfe dor. ( Pl. r . fig.
Herse-sarrasine , f. f. meuble d’armoiries
fait de cinq ou fix pals alêfès & aigmfés en bas ,
avec cinq traverfes pofées horifontalement,-)omtes
avec des doux aux interfeéüons , & un anneau au
milieu de la traverfe fupérieure.
La herfe-farrafine repréfente, une porte faite ^en
treillis, fïilpendue en haut avec une corde, & qnon
fait tomber par deux couliffes dans les cas de fur
prife ; & lorfque la porte d’une ville de guerre efl:
rompue, elle fert àïermer le paCage auxennemis.
D ’Apeîvoifm , vicomte de Ferre, feigneur de la
Jouvinière, en Bretagne; de gueules , à la herfe-
farrafine d’or. ' ■ . ,
On donne aufli quelquefois à la herfe-farrafine le
Uom de caulife, ou du moins ces deux meubles
de l’écu fe refenbîent beaucoup-.
Vieille-Maifon , d’azur, à la couliffe ou à hherfe :
d’or. ( P L V. fig. **ƒ. ) .
HERSÉ, ée, adj. fe dit dun chateau , dune
tour, d’une porte, dont la herfe-farrafine eft abattue.
De Tourte ville, en Lorraine; d’azur, à la tour
d’argent, herfée de fable.
HEURTES, f. m. pl. ce font deux tourteaux d’azur
que quelques armorifles ont ainfi appeilés
pour les diftinguer des tourteaux des autres cou-
leurs.
Les armorifles anglois diftinguent les couleurs
des tourteaux, & leur donnent en conféquence des
noms qui leur conviennent ; ceux des autres nations
fe contentent d’appeller ceux-ci Amplement tourteaux
d’azur ; & dans d’autres cas , il ne faut qu’ajouter
au* mot de-tourteaux la couleur dont ils font.
HIE, f. f. fifiuca, ot. meuble de l’écu en forme
de fufée alongêe, terminée par deux lignes courbes ,
dont les bouts finiffent en pointe , avec deux ah-
nelets fàillans vers le quart de la'longueur, l’un
à dextre en haut, l’autre à feneftre en bas.
La hie efl: rare dans les armoiries.
Damas, d’argent, à la hie de fable , accompagnée
de fix rofes de gueules en orle. ( PL XI. fig. I S78 ■ )
HIRONDELLE* ù f. meuble del’écu qui repre-
fente cet oifeau.
Les hirondelles peuvent être de différens émaux
| *dans l’écu.
De Gironde de Monclara, en Guienne ; d’o r , à
trois hirondelles de fable, deux affrontées en chef,
l’autre éployée en pointer
Arondel, en Angleterre ; d’argent à fept hirondelles
de fable, pofées trois, trois & un.
HOMME, f. m. les figures humaines font employées
de deux manières dans les armoiries.
Ou comme meubles de l’écu.
HOU 8*
Wolefkeel, enFrancOnie; d’o r , à un homme paf-
fant de carnation, habillé de fable, tenant de la
main droite une branche de rofier , de trois rofes
de gueules , & la main gauche pofée fur fon côte.
( Pl. VIIL fig. 43#- ) v °yel auffî/g-- 437- 9-
1—2—3. des hommes à- cheval, des femmes, des en-
fans enfin des- figures humaines fous toutes les
formes.
Ou comme omemens extérieurs de 1 ecu.
Des figures humaines de touteHes formes font
employées comme tenans ou fupports. ( Voye^ planche
XV. fig. 2. S. 11. & planche XXII. fig. 1-2. )
HOUSEAÜX, f. m. pf. HOUSETTES , f. f. pï.
efpèce de guêtres ou de bottines, font quelquefois
employées comme meuble d’armoiries,
Àrtier, d’azur, au chevron accompagné dé trois
houfeaux ou houfettes , le tout d’or. ( PL IX . fig.
4^HuüSSÉ, ée , adj. fe dit d'un cheval qui a fà
houfTe.
HOUSSETTE, f. f. même chofe que houfeaux
& hffufeties, efpèce de bottine en ufage autrefois
parmi les militaires^ On en voit dans quelques écus.
Houjfette eft un vieux mot gaulois , d’où Ion a
fait houfeau, heufe, dérivé de hofcllum , diminutif
de ho f a , qui vient de l’allemand hofe, bottine. ^
De la Heufe de Baudran, en Anjou ; d o r , a
trois houjfeties de fable.
HOUSSILLES, f. f. pl. brodequins ou bas de
chauffes. Il n’eft d’ufage que dans l’art héraldique.
( Voyei Houseaux. j
HOUX, f. m. arbufte, dont la feuille toujours
verte eft armée fur les bords * de longues pointes.
LaYilleléon, en Bretagne; d’argent, à un houx
de finople, au chef de fable , fretté d’or.
HUBERT, ( l’ordre de faint ) ordre de chevalerie
, inftitué par Girard V , duc de Juliers, en
1473 > pour rendre grâces à Dieu des vi&oires qu’il
; aVoit remportées fur fes ennemis ; il le mit fous
■ l’invocation de faint Hubert, évêque de Liège.
On croit que cet ordre s’éteignit en 1487.
La-croix de l’ordre étoit pâtée, émaillée d’azur,
ornée de douze diamans & de huit perles, & an-
glée de vingt rayons d’or ondoyans & droits alternativement
, cinq à chaque angle ; au centre
étoit une médaille d’or en ovale couché, où étoit
repréfenté faint Hubert à genoux devant une croix
entre lés bois, d’un cerf.
La devife, infide fia firmiter, étoit autour delà
médaille.
Les chevaliers portoient un ruban rouge en écharpe
, où pendoit cette croix. ( Planche X X III. fig.
,9. ( G. D. L. T. )
HUCHET, f. m. petit cor-de-chaffe qui fert à
appeller les chiens. Il paroît dans l’écu fans attache.
Huchet vient du vieux verbe hucher, qui a lignifié
appeller, lequel étoit dérivé , félon Ducange ,
de hucciare, mot de la baffe latinité qui avoit la