
v-ernef. Qtièlqués-ims le confondent avec Sardana-
pale, & la conformité de leurs inclinations 6c de
leurs défordres donne du poids à leur opinion. ïl
çpmmença à régner l’an 699 avant Jéfus-Chrift.
( _
A L T IN G , ( Menson ) ( Hift. mod. ) bourgue-
meftre de Groningue, mort le 2 août 1713 , eftau-
teur dune defcription des Pays - Bas ; defcriptio
Germania inférions ; Amft. 1697, in-foL Cet Ouvrage
eft eftimé.
• Il y a eu deux autres Alting, père & fils,-Henri
& Jacques, tous deux profefîeurs de théologie à
Groningue, tous deux favans obfcurs, quoique le
père ait joué un rôle au fynode de Dordrecht, où
H étoit député du Palatinat ; il avoit été précep-
■ tçur du prince électoral Palatin. Il étoit dans Heidelberg
, lorfque cette place fut prife, • en 1622,,
par le comte de Tilly. Il tomba entre les mains d’un
foldat, qui lui montrant fa hache, lui dit : Cette
hache a tué dix hommes aujourd'hui ; montre-moi le
doEleur Alting, il fera le onzième. Alting échappa,
il mourut en 1644, & fon fils en 1679.
ALV ARÈZ , ( Diego ) ( Hift. litt. mod. ) dominicain
Efoagnol, connu pour avoir défendu avec
Lemos, fon confrère, la caufe des Thomiftes contre
les Moliniftes, dans la congrégation de Auxiliis; il
fut archevêque de Trani dans le royaume de Naples.
Il mourut en 1635. On a de lui différens traités
théologiques, principalement fur la grâce & le libre
arbitre.
Un autre A lv a r è (François ) chapelain d’Ertia-
n ue l, roi*de Portugal, & aumônier de Fambaffade
.envoyée par ce prince , à David, empereur d’Ethiopie
où d’Abiflinie , pafla fix ans dans ce- pays.
A fon retour, il rendit compte de fon voyage au
pape Clément V I I , en préfence de l’empereur
Charles-Quint, dans l’entrevue de Bologne, en
i'53 3.i l a faitune relation de ce voyage d’Ethiopie,
elle eft en portugais , elle a été traduite en latin &
en françois; c’eft le premier auteur qui ait donné
quelques notions exactes fur l’Ethiopie.
A l v a r e z , (Albornoz ) ( V. Albornoz ou
plutôt Pierre le Cruel ).
ALVIANO ; (B arthélemi) ( Hift. mod. ) nous
l ’appelions en françois YAlviane ; ce général vénitien
,-du temps de Louis XII, & au commencement
du règne de François Premier, étoit eftimé.
le plus grand Komme de guerre de l’Europe. Il
fe diftingua fur - tout à la bataille d’Aignadel,. en
1.509/ & à celle de Marknan, en 1515 ; dans la
première, contre les François; dans la fécondé ■
pour eux. La journées*:d’Âïgnadel fut également
glorieufe & infortunée pour YAlviane ;■ on admira
la difpofitiôn de fon armée ; on admira encore
plus ce courage intrépide qui le précipitoit dans
lès plus grands dangers : il fuccomba enfin fous
la valeur des François; fes troupes furent difper-
fées ; il effaya en vain de les rallier. Renverfé d’un
coup de lance, dont il eut un oeil crevé , il fut
pris, & préfenté au roi Louis X II, qui lui prouva,.1
par fon accueil, qu’ilfavoit eftimer le mérite dans
un ennemi. Mais tandis qu’il le confoloit de fa dif-
grace, onentendit, tout d’un coup, fonner Fallarme
dans le camp des François ; le roi qui en avoit donné
l’ordre,pour rallier fes foldats, feignit d’être furpris.
Qu'eft-ce,- dit-il à YAlviane, vos gens font difficiles
a contenter, ils veulent en tâter une fécondé fois ? --
Sire, répondit YAlviane, s'il y à plus fait d'armes
aujourd'hui ., il faut. que vos gens s'entre - battent ;
pour les nôtres, vous les ave% gouvernés de maniéré ,
que de quinze fours ne les reverre^ en face.
•Les François & les Vénitiens étoient redevenus
amis par l’intérêt commun qui les réuniffoit contre
Maximilien, alors empereur , & contre le pape /
ce fut de concert ^vec la république de Venife que
François Premier, à -peine monté fur le trône,
entreprit fa première expédition du Milanès. L'AI-
viane., qui com m an doi t l’armée vénitienne, cherchant
à faire fa jonétion avec François Prémier,
s’étoit avancé, fans obftacle, jufqu’à Lodi, d’où il
étoit à portée de donner la main au camp de Mari-
gnan, qu’occupoit l’armée françoife.
Le roi s’efltretenoit avec YAlviane, qui étoit
venu de Lodi , pour prendre des arrangemens
avec lu i, lorfqiie le connétable de Bourbon liii,
fit dire qu’on voyoit lés Suiffes s’avancêr en ordre
de bataille. A cette nouvelle, YAlviane remonte à
cheval, & court à toute bride vers fon camp de
Lodi, pour hâter la marche de l’armée vénitienne.
Après avoir été en mouvement toute la nuit avec
ce qu’il avoit pu raffembler de cette armée, il arriva
au moment où les Suiffes cédoient enfin & com-
mençoient à fe retirer, quoiqn’encore en bon ordre.
L’^AKz/zé? voulut prendre part aux événemens de
la.journée ; il avoit d’abord rencontré fur fa route’
quelques foldats François , que les efforts des
Suifies avoient mis en fuite, & qui lui dirent en.
tremblant que le roi avoit perdu la bataille : Eh
bien ! mes enfans, leur répondit l’Alviane ; -nous -
allons fa regagner : fuiveç-rnoi. Quand la vue du
champ de bataille l’eut défabufé , il regretta la
gloire qu’il s’étôit flatté d’acquérir. La bonne contenance
des Suiffes lui fervit du moins dè prétexte'
pour troubler leur retraite. Déjà trop fatigué de
la double marche qu’il avoit faite avec tant de rapidité
, il charge fans relâche l’arrière garde Sùiffe,
foiitient contre elle un combat violent, & remporte
un refie de viâoire inutile, & trop chèrement
acheté. L’ardeur de ces grands mouvemens
peu proportionnée à fon âge de foixante ans paf-
fés, acheva d’altérer-fon tempérament affoibli, & ’
lui donna la maladie qui le mit au tombeau peu
de temps après. Il mourut fi pauvre, que le fé-
nat de Vénife fut obligé de faire une pénfion alimentaire
à fon fils & de marier fes filles.
ALVILDE, -( Hift. Mythol. ) c’eft le nom d’une
femme célèbre, dans les annales du Nord, par fa
vertu & fa beauté, fur-tout par fa valeur. Elle
étoit fille de Sivârd ,'roi de Gothland, qui vivoit
dans le deuxième fiècle, Ce prince qui ne youloit
pouf gendre qu’un homme d’une rare valeur,
réfolut d’éprouver le courage de tous ceux qui pré-
tendroient à la main de la fille. Une chronique
refpe&ée dans le Nord, rapporte qu’il enferma fa
fille dans une tour dont l’entrée étoit gardée par
deux ferpens d’une énorme grandeur. Ce n’étoit
qu’après avoir tué ces deux monftres qu’on pouvoit
parvenir à l ’appartement d'Alvilde. Alfon, fils de
Sigard, roi de Danemarck, entendit parler de la
beauté de la princeffe de Gothland. C ’étoit un jeune
téméraire qui n’envifàgeoit jamais dans uqe en-
treprife .périlleufe , que la gloire dont il fpÈvoit
fe couvrir. Les dangers dont on le menaçoit, ne
firent qu’irriter fon courage. Il tenta l’aventure, &'
fut allez heureux pour étendre à fes pieds les deux
ferpens.
Le vieux Siyard, charmé de fon courage, alloit
lui donner fa fille ; Alvilde elle-même , l’acceptoit
avec une fecrète joie. Les grâces du jeune homme,
fur-tout fa valeur, avoient fait imprêlfion fur elle.
(Ellene crut point devoir en faire myftère à fa mère ;
mais cette femme, par une févérité de moeurs, qui
étoit ou de fon pays ou de fon cara&ère, &. peut-
être de tous les deux, n’entendit cet aveu qu’avec
indignation, ne jugeant pas que fon fexe , avant
le mariage., dût conâoître, ou du moins avouer l’amour).
Elle en fit des reproches amers à fa fille.
Alvilde, défefpérée d’avoir perdu l’eftime de fa
mère, réfolut de lui prouver, que quelque grande
que fut fa palfion, elle étoit capable de la vaincre,
& jura de réparer par le refte de fa v ie , un
moment de foibleffe.--
En effet, elle renonce pour jamais au mariage, à
fon amant, & tandis que tout s’apprête pour fon
hymen dans le palais de fon père, elle s’échappe,
fuivie. d’une troupe de jeunes filles à qui elle fait
faire le même ferment, & fous l’habit guerrier, va
chercher;des aventures. Elles rencontrèrent fur le
rivage delà mer ,une troupe de pirates quivenoient
derendre les derniers devoirs à leur chef, & déplo-
roient encore fa perte. Alvilde leur offrit fes fer-
vices & les pria de lui permettre, ainfi qu’à fes
compagnes, de partager la gloire de leurs exploits.
Ces barbares furent charmés de la bonne mine &
des grâces de l’étranger, & lui offrirent le commandement.
Ils n’eurent point à fe repentir de
leur choix; Alvilde,■ 'dans toutes les rencontres ,
leur fit voir qu’elle étoit digne du rang où ils l’a-
voient élevée. .
Cependant Alfon avoit aufii équipé une flotte, &
cher choit à fe difiraire, par la gloire & les combats,
des chagrins que lui caufoit la perte de fa maîtreffe.
On fait que le métier de pirate n’avoit rien de déshonorant
chez les peuples du Nord ; c’étoit l’occupation
chérie des rois & des héros. A peine un jeune
prince avoit-il atteint l’âge de porteries armes,qu’il
•demandoit à fon père une flotte & des troupes , &
qü’il'alloit courir lçs mers. Par ces légères expéditions,
ces peuples préludoientà cès grandes entrepri-
fés, qui furent long-temps l’étonnement & l’effroi de
l’Europe. C’étoit cependant moins la foif du pillage
qui guidoit les jeunes guerriers dans leurs courfes,
que l’amour de la gloire & le*défir de s’illuftrer par
. quelque aétion d’éclat. Le brigandage avoit fes loix,
& la voix de l’honneur fe failoit entendre à ces barbares,
qui méconnoiffoient fouvent celle de la nature
& de rhumanité. Un pirate eut rougi d attaquer
un vaiffeau marchand, ou dont l’equipage eut été
défarmé. Souvent même les princes fe mettoient en
courfe dans lefeul defïein d’âffurer lalibertedu.com-
meree, & de purger la mer d’une autre efpece de
pirates qui l’infeftoient, & dont l’unique but etoit
de s’emparer desvaiffeaux marchands qu ils rencon-
troient: A travers ces préjugés & ces moeurs groffiè-
res, on entrevoit le premier crépufcule de cet efprit
de chevalerie, & de ces préjugés fublirces qui furent
la fotirce de tant de grandes aétiens que l’Europe n’a
pu égaler depuis qu’elle eft éclairée. ,
Alfon, dans le cours de fon expédition, entra
dans un golphe où une autre flotte de pirates venoit
aufii de fe retirer. Les deux partis en vinrent aux
mains : on fe battit de part & d’autre avec acharnement.
Dans le fort de la mêlée , Alfon joint
l’amiral e n n em i& s’élance fur fon bord ; il ab-
bàt, il renverfe tout ce' qu’il trouve fur fon p?.f-
fage. Un feul guerrier lui réfifte, & lui fait douter
un moment de la vléloire. Alfon indigné, raffem-
blë fes forces, & d’un coup, fait voler en éclats
le cafque de fon adverfaire. Il reconnoît fa mai-
treffe l II tombe à fes genoux, & la conjure de
ne plus s’oppofer à fon bonheur. Alvilde fe rendit
à fes prières, & deuxYois vaincue par l’amour &
la fortune des arm e s , elle confentit enfin à lui donner
la main.
Nous nous garderons bien de garantir la vérité
de cette aventure-; cependant quelque romanef-
que qu’elle paroiffe, elle eft peut-être aufii bien
fondée que celles des délies & des autres héroïnes
à qui Rome fe vante d’avoir donné le jour : au
moins n’eft-M pas impoflible que chez un peuple
guerrier une femme ait eu aufii l’ambition de s il?
luftrer par la gloire des armes. (.AL d e S a c y . )
( La mythologie du Nord n’eft pas moins fabu-
leufe que la mythologie' des Grecs, mais elle eft
moins effentiellement féparée de l’hiftoire,foit parce
qu’elle a été moins travaillée par l'imagination des
poètes & de grands poètes, foit parce qu’on la
piiife dans la même fource que Fhiftoire, c’eft-à-
dire dans les chroniques ; le nom de cette Alvilde
eft en effet célèbre dans l’hiftoire du Nord; d’aii-
, leurs cet article contient des obfervations qu’on
peut regarder comme hiftoriques, furies anciennes
moeurs de ces peuples barbares ; enfin l ’article exif-
toit dans le fupplémentde l’encyclopédie, & com me
il n’appartient à aucun autre genre que Fhiftoire, en
ne le trouveroit point ailleurs; ce fonï ces raifons
qui nous ont déterminés àje laiffer fubfiâer ici avec
des retranchemens & quelques changemens.)
A L Y A T E S , ( Hift. anc. j roi de Lydie, père de
Creefus. Son article pourroit fe borner à. ce feul