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* Les rois de Pologne profitèrent des divifions qui
s’étoient mifes dans l'ordre : les Prufliens fe révoltèrent
; & après des guerres continuelles entre les
chevaliers & les Polonois, les premiers cédèrent
au roi- Cafimir la Prufle fupérieure, & confervê-
rent l’inférieure, à condition de lui en faire hommage.
.
Enfin , dansle temps'de la déformation, Albert,
marquis de B r a n d e b o u r g , grand-maître del'ordre,
fe rendit luthérien , renonça à la dignité de grand-
maître , détruifit les commanderies , & chaffa les
chevaliers de la Prufle.
La plupart des chevaliers fuivirent fon exemple,
& embrafsèrent la réformation : les autres tranf-
férèrent le fiége du grand-maître à Margentheim ou
Mariendal en Franconie , où le chef-lieu dé l ’ordre
eft encore aujourd’hui.
Ils y élurent pour' leur grand-maître Walter de
Cromberg, intentèrent un procès contré Albert,
que l’empereur mit au ban de l’empire : cependant
l'ordre ne put jamais recouvrer, fes domaines; &
aujourd’hui les chevaliers, ne font_ tout au plus que
l’ombre de ce qu’ils étôiént autrefois, n’ayant que
trois ou quatre çommànderies, quifuffifent à peine
pour faire fubfifter le grand-maître & fes chevaliers.
Pendant quel’onfre teutonique étoit dans fa fplen-
cleur, fes officiers étoient le grand-maître, qui fai-
foit fon féjour à Mariendal, & qui avoit tous lui
le grand-commandeur, le grand-maréchal ,réfidaht
à Königsberg, le grand-hofpitalier, réfidant à Elbing
, le drapier, chargé de fournir les habits, le
tréforier vivant à la cour du grand-maître, & plu-
"fieursautres commandeurs,comme ceux deThörn ,
de Culm , de Brandebourg, de Königsberg , d’El-
bing, &c.
Vordre avoit aufli dès commandeurs particuliers
dans les châteaux & dans lés fortereffes , des avor
cats, des pourvoyeurs, des intendans, des moulins
, des provifions, &c.
Waiffelms, dans fes annales, dit que Vordre avoit
2,8 commandeurs de villes , 46 de châteaux^, 81
hofpitaliers ,3 5 maîtres de couvens, 40 maitres-
d’hotels, 37 pourvoyeurs, 93 maîtres de moulins ,
700 frères ou chevaliers pour aller à l’armée , 162
frères de choeur ou prêtres ; 6200 ferviteurs ou do-
ineftiques, & c . _ •
Les armes de Vordre teutonique font une croix
partie de fable’, chargée d’une croix potencée au
champ d’argent. Saint Louis , roi de France , avoit
permis d’y joindre quatre fleurs-de-lis d’or ; & anciennement
elles faifoient partie de leur Blaion ,
mais peu-à-peu ils ont négligé & enfin abandonne
cette marque d’honneur. \ Article refié.') Ordre de la toison d’or , eft un ordre militaire
inftituè par Philippe le Bon, duc de Bourgogne,
en 1429.
Il a pris fon nom de la repréfentation de la toi-
fon d’or , que les chevaliers portent au bas d’un
collier, compofé de fufds & de pierres à feu. Le
ORE
roi d’Efpagne eft le chef & grand-maître de Vordre
de la toifon, en qualité de duc de Bourgogne. Le
nombre des chevaliers eft fixé à trente oc un. On
dit qu’il fut inftituè à l’occafion d’un gain immenfe
que le duc de Bourgogne fit fur les laines. Les Chi-
miftes prétendent que ce fut pour un myftère de
chimie, à l’imitation de cette fameufe toifon d’or
des anciens, qui; félon les initiés dans cet art:,
n’étoit autre chofe que le feeret de l’élixir écrit fur
la peau d’im mouton.
Olivier de la Marche dit qu’il remit en mémoire
à Philippe I , archiduc d’Autriche; père de l’empereur
Charles V , que Philippe le Bon , duc de Bourgogne
, fon aïeul, avoit inftituè Vordre de la toifon
d’or, dans la vûe de celle de Jafon , & que Jean
Germain, évêque de Châlons-fur-Saône, & chancelier
de l ’ordre, étant venu fur ces entrefaites , le
fitchanger .de fentiment, & déclara au .jeune prince
que cet ordre avoit été inftituè en mémoire de la
toifon de Gédéon. Mais Guillaume , évêque de
Tournai,.qui étoit aufli chancelier de Vordre, prétend
que le duc de Bourgogne eut pour objet la
toifon d’or de Jafon & celle de Jacob ; c’eft-à-dire,
ces brebis tachetées de diverfes couleurs que ce
patriarche eut pour fa part, fuivant l’accora quil
avoit fait avec fon beau-père Laban; ce qui a donné
lieu à ce prélat de faire, un gros ouvrage en deux
parties. Dans la prémièrê, fous le fymbole de la
toifon de Jafon, il parle de la vertu de magnanimité
dont un chevalier doit faire profeflion ; &
fous le fymbole de la toifon de Jacob, de layertu
de juftice,
Paradin a fuivi ce fentiment, en difant que le duc
voulut infinuer que la conquête fabuleufe que l’on
dit que Jafon fit de la toifon d’or , n’étoit autre-
choie que la conquête de la vertu , qu’on ne peut
acquérir fans vaincre les monftres horribles, qui
font les vices & les affefrions défordonnées.
Dans la première inftitution, les chevaliers por-
toient un manteau d’écarlate fourré d’hermine. Maintenant
leur habit de cérémonie eft une robe de
toile d’argent, un manteau de velours cramoîfi
rouge, & un chaperon de velours violet. La de-
vife eft, pretium non vile laborum, qui femble faire
allufion aux travaux que Jafon & fes compagnons
furmontèrent pour enlever la toifon, & dont elle
fut le prix. ( Article refié.')
OREILLES, f. f. pi. ce font deux petites pointes
d’émail différent, qui fonts au haut des grandes coquilles,
comme à celles de faint Jacques. Ce mot fe
dit encore des grandes coquilles quand elles ont
des oreilles auffi d’émail différent. Ménefirier. (Z>, J.)
OREILLÉ, ée , adj. fe dit des dauphins & des
coquilles dont les oreilles font d’un émail différent
de celui de leur corps.
ORIFLAMME, 1. f. étendard de l’abbaye de
faint Denis. Il en fera parlé plus particulièrement
dans l’Hiftoire.
O R L E , f. m. filet qui n’a que la moitié de la
largeur de la bordure -, laquelle moitié fupprimée eft
l’efpace
ORN l’efpâce ou le vuide qui fépare cette pièce du bofrd
de l ’écu.
En 0rie fe dit des meubles de l’écu, pofés dans
lè fens dè Varie , même de ceux qui accompagnent
les pièces honorables, lorfqu’ils fe trouvent .dans
le même fens.
Le mot orle, félon Ménage, vient du latin or-
lüm, dérivé de ora, a ; bord ou lifière.
De Vaudricourt d’A llenay, eh Picardie, ; de gueules
, à l'orle d’argent.
Gaudechard du F a y e l, de Bacnevilliers , en la ;
même province ; d’argent, à neuf mèrlettes dé ;
gueules en orle. -
De Chandèe du Châtelet, de Vafîalieu ; en BrefTe ;
d’azur, à la bande d’or , accompagnée de fixbefans
d’argent eh orle.
Pour Varie en nature, v oy e^P l. IV. fig. 214.)
Et pour les meubles, mis en orle : Dupuis; d’a-,
zur, à la bande d’or, engoulée. de deux mufles de
lions de même, accompagnée de fix befans d’ar-
geht rangés en prie, chacun chargé d’une moucheture
d’hermine de fable. ( PI. IX. fig. 479. )
Damas ; d’argent, à la hie de fable , pofée en
bande, à fix rofes de gueules rangées en orle. ( PL
X I .f ig .s78 .)
ORNEMENT , f. m. ORNEMENS , fe dit de
tout ce qui eft hors de l’écu, comme les timbres,
les bourlets, les lambrequins, les cimiers, les fup-
. ports , colliers , manteaux, pavillons, &c.
O S , f. m. os de jambes ou de quelque autre
partie du corps font quelquefois employés comme
meubles dans les armoiries.
Douffy ; de fable, à trois os de jambes l’un fur
f autre, pofés en fafce. (, PI. IX. fig. 473. )
OTELLE, OTELLES, f. f. pl. bouts de fer &
piques affez larges par derrière, qu’on a appellées
a mandes pelées, à caufe qu’ils en ont la figure; on
charge quelquefois l ’éçu de ces bouts de fer.
L’auteur du Supplément dit qu’en vieux gaulois
une amande pelée fe nommoitune Stelle.
Quelques-uns font venir ce mot de hajfula ou
haß d a , pique ou lance, mot de la baffe latinité.
Il pourroit venir d’un mot de la bonne latinité avec
lequel il auroit encore plus d’analogie , hafiile, haf-
tilia,
JBi na manu lato erifpans h a ftilia ferro.
Comminge ; de gueules , à quatre Steiles adof-
fées & pofées en fautoir. ( PL X . fig. 597. )
Rollin , en Lorraine ; d’azur , à la fafce d’o r ,
accompagnée de douze ôtelles d’argent, yuidées de
gueules ; huit en chef, mifes en deux rangs, quatre
en pointe, deux & deux.
O U R 1 2 9
OURS , ( ordre de 1’ ) ou de SA IN T-G A L , ordre
de chevalerie en Suiffe , établi par Frédéric II,
empereur en 1218 , fous le pontificat d’Honoré III.
Frédéric voulut , par l’inftitution de cet ordre ,ré-
compenfer l’abbé de Saint-Gai', des fervices qu’il
en avoit reçus lors de fon élection à l’empire ; on
choifit les chevaliers parmi la principale nobleffe
du pays. > -
Le collier eft une chaîne d’o r , où pend une médaille
chargent, chargée d’un ours paffant de fable
fur une terraffe de finople.
On a ajouté, en 1305 , en mémoire de Gautier
Furft, Wener Stauftacher, & Arnold de Melch-
. tai,,les trois chefs fon dateurs de la liberté des Suiffes,
une branche de-chêne en redorte , qui accompagne l’an-,
cienxollier. ( PLX XVI.fig. 77. G .D .L . T.)
Ours , f. m. cet animal paroit dans l’écu, de pro-j
fil, ne montrant qu’un oeil & une oreille.
Ours passant, celui qui femble marcher.
Ours levé , fe dit quand il eft debout fur fesj
deux pattes de derrière.
De Saint-Ours de Lechaillon , en Dauphiné ;
d’or , à un ours paffant de fable.
De Bermond de Puifferguief , en Languedoc;
d’or , à l'ours levé de fable , accolé d’un ceinturon
de gueules, d’où pend une épée d’argent.
Aubes Roquemartine, à Arles ; d’o r , à un ours
écorché de gueules. ( PL X II. fig. 621. Voyeç aufli
pl. VI. fig. 294. )
Ouvert, te , adj. fe dit des portesdes châteaux ;
tours, murailles , &c. dont l’émail eft différent.
Ouvert , te , fe dit aufli de quelques inftrumens
de mathématiques à charnière qui paroiffent ouverts
, foit compas ou autres.
Ouvert , te , fe dit encore des fruits, particulièrement
des grenades, dont l’ouverture eft de
différent émail.
De Saillans de Brefenod ; de Saint-Julien, en
Bourgogne 8c.en Breffe; d’azur, à la tour donjon-
née de trois donjons d’o r , ouverte de fable, au chef
d’argent , chargé d’un lion iffant, couronné de
gueules.-
De Murat de Leftang, en Dauphiné ; d’azur ;
à trois murailles d’argent en fafces crénelées l’une
fur l’autre; la première de cinq créneaux, la fécondé
de quatre, la troifième de trois, & ouverts
en porte.
Le Compaffeur de Courtivron, de Tarfus, dé
Lamotte, en Bourgogne ; d’azur, à trois compas»
ouverts d’or.
Bonneau de Rusbelles, de Terrinière, en Tou«#
raine ; d’azur, à trois grenades tigées d’o r , oiu
vertes de gueules. ( PL VIII. fig. 427. \
llifioire. Tom. /( R