
fuperflition avoit glacé le. courage. Il fallut céder
à leurs murmures, pour éviter une révolte. La
prife de Mantinée le confola de cette difgrace. Il
s’en rendit le maître en détournant le cours du
;fleuve Ophis, dont les eaux baignoient les murs
.de cette ville ; & cette opération Ample & facile
lui mérita la réputation d’un grand capitaine. Les
Olinthiens éprouvèrent enfuite l’effort de fes armes.
Plufieurs de leurs villes furent prifes d’affaut, &
la févérité dont il ufadétermina les autres à prévenir
leur ruine par une prompte foumiflion.
Olinthe fut la feule qui ofa lui oppofer de la ré-
fiffance. Les fatigues qu’il effuya devant cette place,
l’enlevèrent au milieu de fa carrière. Il mourut
vers l’an 380 avant Jéfus-Çhrifl n’âyant point
laiffé de poflérité , Cléombrote, fon frère, fut ;fon
fucceffeur. ( T -n . )
AGGÉE ( Hifl. fainte.') le- dixième des (douze
petits prophètes, naquit; pendant la captivité des
Juifs à Babylone ; & après leur retour il exhorta
Zorobabel, prince de-, Jaida, le, grand-prêtre Jéfus,
fils de Jofédech, & tout le peuple, à rétablit le
temple ,leur reprochant leur négligênçe à.cet égard,
& leur promettant que Dieu rendroit * ce feçond
temple plus illuftre & plus, glorieux que le premier,
par la préfençe du Meflie. Oh lui attribue quelques-
uns des pfeaumes.il prophétifoit environ 500 .ans
avant l ’ère chrétienne. ( A . R. ) . . ; :
 G I T IS , femme d’Agis III, roi de Lacédémone,
fut la plus rare beauté de la Grèce , & ce
fut le moindre de fes titres. Après qu’Agis;, fon
premier mari-, eut expiré fous Je. fer des bourreaux
l’avare Léonidas, qui. dévoroit fes richefiesy lui fit
époufer fon fils Clépmènê. Toujours livrée à fa
douleur elle lui faifoit fa{is: ceffe, ' en pleurant,
l’éloge d’A g is -, le plus vertueux & le plus, infortuné
des rois de Sparte. Cléomène qui l’aimoit,
devint vertueux pour lui plaire.
AGILA r.oi des Vifigoths ,CHifl. d’Efpagne. )
mauvais prince, qui avoit a.fiafnné en 549 Théô-
difcle fon prédéceffeur , moins mauvais prince que
lui , & fut affaflmé en 554 par les,partions d’A-
thanagilde fon fucccfîèur.
AGIS. ( Hifl. de Lacédémone. ) Il y a eu quatre
rois de ce nom à Lacédémone. Agis I , qui donna
fon nom à la famille des Agides, étoit fils d’Eur
riftène, defcendant d’Hercule, dont la poflérité,
après avoir long-temps erré fans éclat dans le Péloponèfe
, fe ranemblà dans la Laconie, oublie occupa
le trône de Sparte pendant neuf cens ans.
Euriftène & Proclès furent les premiers de cette
famille, qui régnèrent conjointement à Lacédémone
avec un pouvoir égal. Euriflè.ne étant mort après
un règne de quarante-deux .ans, fon fils Agis r.e-,
cueillit fon héritage, & eut la portion du trône qui
appartenoit à fa famille.
Ce fut lui qui réduifit. en fçrvitude lessElotes ou
Ilotes, dont le nom fut étendu dâhslafuiteà touç
les ennemis dont les Lacédémoniens.triômplièreht ;
§c qu’ils réduifirent en fetviuide. Leur, violence &.
leur tyrannie à l’égard ,de ces peuples vaincus ne
reçoivent point d’excufe. Agis I mourut environ
mille ans avant Jéfus-Ghrift.
A gis II. monta fur le trône de Sparte , U-fixième
année de la guerre du Péloponèfe , commencée fous
le règne d’Archidamas, fon père & fon prédécèf-
feur. Agis fut un . roi guerrier ; il, eut, comme les
plus heureux guerriers, des fuccès divers ; cé fut
lui qui gagna, contre les Athéniens', la bataille de
Mantinée , & en général il affura, tant par la guerre
que par les négociations, lafupériorité de Sparte fur'
Athènes. A fon retour à- Sparte, il ne put obtenir
le privilège deTouper avec fa femme : ce roi vainqueur
fut fournis à là loi commune, qui affujettif-
foit tous les citoyens à fe trouver aux repas publics.
Il éto.it d’un caraétère franc & brufque , fes reparties
étoient vives. Le député d’une ville alliée lui
fit une longue harangue, & lorfqu’il eut fini, il
lui demanda quelle réponfe il feroit à ceux quiTa-
voient envoyé : Dis leur, répond Agis, que tu as
eu bien de la peine à finir, & moi à t’entendre. Il
mourut (397 ans avant J. C. A gis III. n’efl célèbre que par fa jaloufie contre
Alexandre le Grand , dont il crut pouvoir arrêter
fes -profpérités; il foulëva le Péloponèfe, & avec
l’argent de la Perfe, il leva une armée qui fut
défaite 8c diflipée par les lieiitenans du héros Macédonien.
( T—N. )
. (Il ne faut pas blâmer Agis I I I , de cette prétendue
jaloufie; la Grèce n’avoit certainement rien
de mieux à faij-ç que de profiter, de Tabfence d’A lexandre
, pour fecoiier le joug que Philippe lui
avoit impofé ,-elle aurait-dû feulement fe réunir
pour;.cçtte noble entrëprife. Lacédémone fût la
feule, qui fit quelques/efforts fous la conduite düÂfisy
il fut repoufie ;par : Antipater , à qui Alexandre
avoit çqnfié, pendant fon abfence, la garde & la
défenfe de la Macédoine; mais ne jugeons point
par l’événement , & louons Agis d!avcir donne
l’exemple de s’oppofer aux çqnquérans. ) A gis IV monta fur le trône de Sparte dans un
âge où les paflions exercent le plus leur empire!
LfS infirtimons de Lycurgue, étoient tombées dans
l’oubli ,; & Tan.ciënne'aufférité avoit fait place au
lu?ce & à:la m o lê ffè .r^ ité le v é dans les déliées ,
ne fe laifla point féduire par l’exemple ; il forma
le deflein 'de rendre aux inftitutions primitives leur
ancienne vigueur, & pour y réuflir, il commença
la réforme fur lui- même. Le luxe afiàtique'
introduit par les relations des, Spartiates avec lés
Perfes, -fut profcrit. Sobre '& frugal, 'Agis- ne
fervjr fiir;fa table que dés mets communs & faiîi
afifaifonnement: fimple dans fés-habits,' fes moeurs
furent fa parure. L’exemple des; fois efl la règle de
leurs fujets, les jeunes Spartiates fe firent un devoir
d’imiter fa fimplicité. Toute réforme efl moins
péniblei(aux jeunes gens, qui rr’ont point encore
fixé(lemrs. pënchans., qu’aux vieillards ofenchis dahs
les préjugésV&îfuhjugués par l'habittide. Là' mère,
d’^ix.épouyantée de la témérité Ace' Pèntr^prife,
ne vit dans ce projet qu’un amour dangereux des I
nouveautés ; mais elle fe laifla perfuader par Ton
frère Agéfilas qui goûta cette réforme, parce quelle
le mettoit à couvert de la pourfuite de fes créanciers.
La mère, raflùrée par la pureté des motifs
qui dirigeoient fon fils, verfa tout fon or dans lé* \
tréfor public , 8c fit le; facrifice dé Lés biens im- ;
menfes à la patrie. 5on exemple eut bientôt de
généreux imitateurs. Un enthouftàfine fubit faifit
tous lès Spartiates. Les dames entraînées par l’exemple
de la mère de leur ro i, embraflerent l’auftérité
de la réforme ; elles exerçoient alors une domination
abfolue fur leurs maris qui n’étoient que leurs
premiers efclaves ; elles n’ufèrent de leur pouvoir
que pour les affranchir de la fervitude des richeffes;
.C e premier mouvement étoit trOp v if pour être
durable: : elles fe repentirent bientôt devoir renoii-i
cé à la parure, & réfolurent' de détruire l’ouvrage
qu’elles s’étoient empreffées d’élever.- Le roi Agis
avoit pour collègue Léonidas, qui avoit vieilli dans
le luxe 8c les voluptés. Tl ne put fe réfoüdre à fe
foumettre, dans fon déclin, à un régime févère.
Les vieillards' qui tremblotent au feul nom des inftitutions
de Lycurgue, formèrent une efpèce de 1
confédération pour arrêter le réformateur dans fâ I
marche. Agis, que les obflacles rendoieiïf plus ar^ I
dent, leur' oppofa Lyfandre' & plufieurs- citoyens I
refpeâés par leur défintéreffement.; & afîuré de 1
leur appui', il convoque , le fénât, où il propofe j
d’abolir les dettes, & de partager par égales por- |
tîons les terres entre tous les citoyens. La pfopo- J
fition fut vivement agitée , & lès-oppofans l’em- I
portèrent - d’une' voix. Ce premier' début nê-rebutà 1
point le réformateur, il fe tfanfporta dans Fafferft-
blée du peuple , où il fe dépouilla' de tout fôtl pà^
trimoine : fa m è r e fo n ayeule , fes parenS 8t Les
amis firent, le même facrifice. Le peuple frappé du
défmtéreffement d’un roi qui fe dépouiilôit pour
le, .revêtir, le révère comme un dieu. Léonidas ;
jaloux de la gloire de fon collègue, ne voit en lui
que le cenfeur dé fon avarice ;( il féiïl'ève le'fériat,
dont les membres étoient accoutumés à des fuper-
fluités que l’habitude rend néceflaires: - Lyfandre ,
pour fe dèbarraffer d’un -ennemi fi dangereux, le
cite au tribunal du peuple, juge de fes rois’, il
l’accufe d’avoir époùfé une femme étrangère , &
d’élever, comme fes enfans, les fruits d’une union
eue I4 loi flétriffbit-comme- un- concubinage. La
plus grave des acctifations-étoit-d5avo:ir fait itnloiig
féjour' dans une cour étrangèredont il avoit rapporté
la, molleffe & lés- Vices. La loi de Sparte dé-
cernoit la peine de mort contre celui qui fans per-
miffioa réfidoit dans une terre étrangère. Léonidas,
pour fe fou Araire à la rïgùk#--de fon arrêt, chercha
un afyle dans un temple.Il fut aufli-tôt dégradé,
& fon gendre (fut mis en fa place.
- Sparte déchirée' de fanions, fe foutint par là.
prudence ‘ d’Agis;? qui ne vit dans Léonidas qü’tin
iaifi^tuné 'que-fon-malhèur lui rehdoit refpëâàblé i
8c pour ne point l’expofer. à être la viétime d’uiie
multitude fiirieufe, il lui donna une efcottè qui le
conduifit à'Tégée. N’ayant plus d’oppofifion à
craindre , & voyant fon nouveau collègue concourir
à l’exécution de fes deffeins , il ordonna
d’apporter dans le forum toutes les obligations'pe-
cuniairès; qui furent brulees aux yeux des créanciers;
Le partage des tefres fut enfuite prop^fê, le
perfide Agéfilas s’oppofa pour lors à l’execution;
Les; dettes abolies l’avôient délivré de l’importunité
de fes créanciers; il étoit le plus1 riche de la
Laconie en fonds de terre, il ne put confentir a
un partage qui le réduifoit à l’égalité. ( plus
haut l’article' Agésil-as , Ëphore de Sparte. ) Sur
ces entrefaites, Agis fut obligé de marcher au e-
cours deS-Achéens. Pendant fon 'àbfence Agéfilas
revêtu du pouvoir", exerça les vexations les plus
criantes. La haine qu’eXcitôit fa tyrannie^, retomba
fur lês; deux rois ,- bui trompés par de fauffes
■ apparences dé zèle & dé vértü . i ’avoiént favorite.
Agis triomphant n’effnie à fon retour que des outrages.
Ses amis l’abandonnent : il cherche un afyle
dans le temple de Minerve. Léonidas revenu de
fon exil ; dévient fon juge 8c fon perféçuteur. Ce
prince ingrat eût la lâcheté' d’oublier , que dans là
première révoîuti’ô n , il n’avoit été redevable dé là
Vie qu’à la - générofité' d'Agis. Il corrompt des
hommes pervérs'’pour l’arracher dé fon afyle. L è-
phofé: nommé Ampharè ; fè chargea de lui livrer
fà vîâkne. Ce traître, quelque temps auparavant,
avoit- emprunté la Vaiiïelle d or & les meubles les
plus--précieux de la mère à’Agis. Il faifit cette oe-
càfion [jourïe-lés approprier. 11^Va trouyer Agis,
: po'nrle-corifluitèau liain avec une puiffante efeorte ,
&-lorfque:!e prince étoit prêt de rentrer dans le
; temple qui Luifevrott d’âfyte , il éft traîné en pri-
fori pat: ce-pai-jure. Les éphorès -le condamnèrent
à- là mort. Tous- les officiers refusèrent de le conduire'au
lieu de fon fupplice. Amphare, fans remords
& fans pudeur, (e charge de remplir lui-
même ce barbare miniftère. Agis voit d’un oeil
tranquille l’appareil dé la mort ; tous les fpeftateurs
vërfént des- larines ; ce n’eflpas moii dit-il, que
Vous- deve^ plaindre î-mâis ceux quï -nie font périr. Sa
mère & fon aïeule à qui l’on avoit caché fa mort,
fe rendent à fa prifon-pdùr le confolér. Archidamie,
rayêùle, accablée d’infirmités -& données, entre
là première , & en même temps elle expire fous
! le ter des affaffins : la mère A'Agis , qui fiit
enfuite' introduite , appeïçut le cadavre fanglant
de fa belle-mère. Elle s’écrie : O , Agis! mon eher
Agis \ ta douceur 'dangereuse nous a conduites à la
mort.. Amphare -lui dit : P'uifiue tu ofes- plaindre
ton fils , tu te déclares Ja. complice; & auffi-tôt il
donne-aùx bourreaux le fignal de frapper. Dieux
immortels-; s’écrie-t-elle , épargne^ ma patrie : ne
permettej pas que mon 'fang , ni celui de ma 'famille,
’ fo'tt lafemence dis calamités publiques : Archidamas,
i frère S Agis, faüva fa vie par -la fuite. ( T— K. )
i AGITATEURS V f. m. ( Hifl. moi. ) nom que
; l’on donna eu. Angleterre vers le milieu du ûècle
,F f 2