
Toute la famille d’Hiéron fut enveloppée dans 1
ce carnage. (T - y .)
( Cet article, ainfi que plpfieurs autres du fupÎdément,
eft fans aucune indication de Chrono-
ogie ; mais Hiéron, dont il eft queftion dans cet
article, eft Hiéron I I , qui mourut la fécondé année
de la 141e. olympiade, & la 549' de la fondation
de Rome. Ces événemens fuivirent de près
fa mort. )
ANDRÉ ( Saint. ) On ne fait de cet apôtre,
qui étoit frère de faint Pierre, que ce qui en eft dit
dans l’évangile , où on le voit figurer dans cinq ou
fix occafions différentes. On ne fait d’ailleurs ni
où il prêcha l’évangile , ni o ù , ni quand, ni comment
il fouffrit le martyre 8c la tradition de la
croix de faint André, n’a aucun fondement ' dans
l’antiquité.
Il y a trois rois de Hongrie du nom d’André ,
mais ils n’ont rien de célèbre.
Le plus connu de tous les princes du nom
é!André, eft André ,de Hongrie , roi de Naples
par Jeanne première de Naples fa femme, Voye^
la déplorable hiftoire de ce prince à l’article de la
trop famepfe Jeanne de Naples , 8c à l’article
A njou.
ANDREHAN ,ENDREGHEN ou Audeneham
( Arnoul) ( Hifl. de Fr. ) maréchal de France
lous les rois Jean 8c Charles V , fe difiihgua en
France dans les guerres contre les Anglois 8c en
Efpa'gne dans les expéditions du connétable du
Guefclin contre Pierre-ie-Cruel. Plus malheureux
que le ’ connétable Anne de Montmorenci, il fut
lait prifonnier jufqu’à trois fois. i° . Dans une
rencontre avec les Anglois en Guyenne en 1351 ,
où il fervoit fous lé maréchal Guy de Nefle, qui
fut aufli fait prifonnier dans cette rencontre. j§°. A
la bataille de Poitiers , en 1356 , où le roi Jean
fut pris aufli. 30. A la bataille de Navarette en
13 6 7, où le connétable du Guefclin (non encore
connétable ) fut aufli fait prifonnier. Ç’étoit la
deftinée du maréchal ÿAndrehan , d’ètre toujours
pris avec le général dans toutes les défaites des
François. Quand fon âge ne lui permit plus d’exef-
cer fa charge de maréchal de France, il la remit au
jroi Charles V , qui lui donna en dédommagement
l ’oriflamme à porter, çhofe non o£lroyée%, dit Belle-
forêt , qu’à des çheyallers vieux & expérimentés, &
renommés de grande prud’hommie. Il fembleroit par
là que la commiflion de porter l’oriflamme fût
purement honorifique , 8c n’entraînât point de
fondions fatiguantes 9 ni périlleufes, ce qui paroît
contraire à ce que Raoul de Prefles écrivoit
dans le même temps en s’adreflant à Charles V.
v Les rois de France doivent révèremment & dé-
>> votement garder les fblemnités des prédécef-
?> feurs , 8c humblement prendre ladite bannière,
w qui fe dit auriflambe , comme ont fait leurs de-
» vanciers , & bailler en garde & à pourter à ung
jy chevallier noble en couraige 8c en faiz, confiant
ff §£ yerçueux, loyal, pieux• 8c chevallereux, &
w qui doubte & aime dieu, comme je croy 8c ffaÿ
» certainement que ainfile faifles-vous, 8c avez
» toujours faifl, 8c que tel eft celuy que vous
» avez ordonné qu’elle foit baillée «. Il paroît
par la comparaifondes temps, que c’eft le maréchal
d’Andrehen qui eft défigné par ces derniers
mots. S’il fe jugeoit trop^âgé pour les fondions
de maréchal de France, il fe croÿoit toujours en
état de fervir, 8c il retourna chercher en Efpagne
la guerre & les dangers , il y mourut de maladie
au mois de décembre 1370.
ANDREINI ( Isabelle ) ( Hifl. litt. mod. )
comédienne vantée pour fa vertu 8c pour fa chafteté
autant que pour fes talens, qui ne fe bornoient
point à la déclamation théâtrale, étoit née à Padoue
vers la fin du feizième fiècle. Elle fut de l’académie
des Intenti dePavie. Ses titres étoient: Ifabella'Ari-
dréini, comica gelofa , academica Intenta , detta Vac-
cefa ; ce derniér titre étoit celui qu’elle avoit pris
dans l’Académie. On a d’elle des lettres, des
fonnets, des madrigaux, des chanfons, des églo-
gues & une paftorale intitulée : Mirtilla 5 le tout
fort eftirné. Sa perfonne fut également confidérée
en Italie^ 8c en France , où elle fut accueillie de
toute la cour , 8c où elle mourut à Lion, d’une
faufle couche, le 10 Juin 1604, dans fa quarante
deuxième année. Les mémoires du temps la repré-
fentent comme une perfonne parfaite 8c pour la
figure 8c pour le caraflère; fon épitaphe là loue
même de beaucoup de piété. On avoit mis au bas
de fon portrait cette infeription : hoc hifirïce, eloquen-
tice caput, leélpr admiraris, quid f i auditor jîes ? dont
le fens général .eft : le lekeur ( on entend le lefleur
de l’infcriptipn, par conféquent celui qui regarde
le portrait ') le lélleur même admire ce chef-d’oeuvre
de l?éloquence théâtrale , que fera-ce de Iauditeur?
Erycius Putéanus , ( Henri du P u y , ) qui profeffoit
alors à Milan > fit pour elle une autre infeription
d’un goût moins pur, .dpnt le fens général eft le.
même, plus développé,
Hanc vides & hanc audis :
Tu difputa , Argus ejfe mafig ut videas j
A n Mida$ ut audias.
■ Tantum enim fermonem vultus
Quantum fermo vulturii commendat :
Quorum alterutro ctterna ejfe potuijfet ,
Cùm vultum omnibus Jimulasris emendatiorem j
E t fermonem omni Juadâ venufliprem poiïideat.
Tout yeux pour la voir, tout oreilles pour Ventendrei
Argus eft bien choifi pour l.es yeux , Midas l’eft
bien mal pour les oreilles. On reconnoît bien à
ce choix un favant fans goût qui fe contente du
rapport général dont il a befoin, fans examiner fi
les autres convenances s’y trouvent.
Le mari d’Ifabelle , nommé Andreini comme
elle, àfteur 8c auteur comme elle, fut inconfo-
lable de fa perte 3 il la regrette 8c la célèbre dans la
préface
préface de fes oeuvres. Il lui avoit fait faire l’épitaphe
fuivante:
D. O. M.
I s a b e l l a A n d r e in a t a v i n a ;
MU LIER MAGNA VIRTUTE PROEDITA s
HONESTATIS ORNÀMEN.TUM ,
MARITAL1SQUE PUDICITIOE DEÇUS ,
ORE FACUNDA , MENTE FECUNDA , RELIGIOSA ,
PI A y MU SIS AMICA ET ARTIS S CEN IC OE. CAPUT,
H ic RESURRECTIONEM EXPECTAT.
O B ABORTUM OBIIT 4 IDUS JUNII 1604 ,
ANNUM AGEN S 42.
F r a n c i s c u s A n d r e i n u s MÆSTISSIMUS PO s u i t .
Ces éloges funèbres d’Ifabelle Andreini rappellent
les honneurs rendus en Angleterre à made-
moifelle Ofils ,8c les honneurs plus grands peut-
être rendus aux mânes irrités de mademoifelle le
Couvreur par la mufe de M. de Voltaire.
Un autre Andreini ou A n d r e in o ( Jean Bap~
tifte _) a donné à Milton l’idée de fon paradis perdu.
C ’eft M. de Voltaire qui nous apprend ce fait.
Milton , dit-il , voyageant en Italie dans fa
» jeunefle, vit repréfenter à Milan une comédie
» intitulée : Adam ou le péché originel y écrite par
v un certain Andreino , 8c dédiée à Marie de Mé-
»> dicis, reine de France; le fujet de cette comé-
» die étoit la chûte de l’homme. Les a fleurs
étoient Dieu le père , les diables, les anges,
» Adam , E v e , le ferpent, la mort, 8c les fept
» péchés mortels.........
yy La fcène ouvre par un choeur d’anges , 8c
n Michel parle ainfi au nom de fes confrères.
» Que l’arc - en - ciel foit l’archet du violon du
» firmament, que les fept planètes foient les fept
j> . notes de notre mufique, que le temps batte exac-
j> tement la mefure, que les vents jouent de l’orgue,
J» &c. . . . . . .
yy Milton... découvrit à travers l’abfurdité de
« l’ouv age, la fublimité cachée du fujet.. . . . . .
yy il conçut le deffein de faire une tragédie ce la
yy farce d’Andreino , il en compofa même un
yy afle 8c demi ; ce fait m’a été affuré par des gens
yy de lettres qui le tenoient de fa fille.. .. .
yy Dans le temps qu’il travailloit à cette tragé-
» die , la fphère de fes idées s’élargiflbit à
yy mefure qu’il penfoit............ 8c enfin au lieu
yy d’une tragédie,........... .. il imagina un poëme
yy épique.
Il y a encore d’autres pièces de cet Andreini.
ANDRELINUS, ( Pu b l iu s F a u s t u s ) ( Hifl.
litt. mod. j poète du roi .8c de la reine / comme
dit Erafme, poëta.. . . . . regius , atqüe etiam , f i dits
placet, regineus ; ce roi 8c cette reine étoient
notre roi Louis XII 8c fa femme chérie Anne de
Bretagne. Andrelinus Italien , né à Forli, s’étoit
Hiftoire. Tom. /.
attaché à Charles VIII dans le temps de la faineufe
expédition de ce prince en Italie ; il avoit célébré
cette expédition funefte.
Scilicet lit bello claram expugnavit aperto
Pathenùpem , patrios victorque redivit in agros ƒ
Quamvis hefperio vetitus foret orbe regrejfus.
Il en fut magnifiquement récompenfé, il reçut
du roi un fac d’argent 8c même d’or qu’il pouvoit
à peine porter fur fes épaules , 8c de plus une bonne
penfion annuelle.
FJefcio quâ nofiri captus dulcedîne cantus
Ipfe fu it j fulvi Jaccum. donavit & cens
V ix ifiis délatum humeris , cunctofque per annos
Peiijio larga datur j qualem non lentus habebat
Tityrus 3 umbrofs refonans fua gttudia fylvis-
Le même Andrelinus adreffe aufli des diftiques
à Jean Ruçé , tréforier général des finances du roi
Charles V I I I , pour le remercier d’une penfion forte
& honorable que ce prince lui faifoit payer avec des
foins extraordinaires, dit Paradin, qui a traduit ces
diftiques. Andrelinus mourut vers 1518.
ANDROMAQUE. Ce nom au féminin n’appartient
qu’à la fable. Au mafeulin , c’eft celui de
plufieurs perfonnages de l’antiquité, dont les plus
remarquables font :
i ° . Un Sicilien , père de l’hiftorien Timée,'
fondateur de la ville de Tauromenium, inftiga-
teur 8c coopérateur de Timoléon dans le projet
d’affranchir la Sicile.
20. Un gouverneur de la Syrie pour Alexandre
le grand , que les Samaritains brûlèrent v if , cruauté
qu’Alexandre punit par d’autres cruautés.
30. Le traitre , qui par fa perfidie , caufa chez
les Parthes la défaite 8c la mort de Craflùs.
4°. Le médecin de Néron , qui inventa la
thériaque. >
ANDRONICUS , nom, de quelques perfonnages
célèbres dans l’hiftoire tant ancienne quç
moderne :
i° . D ’un philofophe péripatéticien, natif de l’ifle
de Rhodes, qui, du temps de Pompée 8c de Cicéron
, vint à Rome, où il fit connoître les écrits
d’Ariftote qu’il avoit mis en ordre.
a°. D’un philofophe Epicurien , fon contemporain
, Syrien de nation, qui vint aufli à Rome ,
où il enfeigna la grammaire.
■ 3-0. D’un de ces Grecs fugitifs, qui, au quinzième
fiècle de l’ère chrétienne, portèrent les
connoiffances de la Grèce en Italie 8c en France.
ANGÉLIQUE ( h a b i t ) , c’eft ainfi qu’on
appelle l’habit de certains moines grecs de l’ordre
de faint Bafile. On diftingue deux fortes de ces
moines : ceux qui, font profeflion d’une vie plus
parfaite, font appellés moines du grand & angélique
habit ; les autres qu’on nomme du petit habit,
font d’un rang inférieur, 8c ne mènent pas une