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4 8 C R A
Softôi'ii'j au Rhin ; de gueules, au crampon d’argent.
( Pl. XII. fig. 633. )
CRAMPONÉ, ée, adj. fe dit des croix & autres
pièces dont les extrémités font recourbées comme
celles d’un fer cramponé, oïl qui ont une demi-
potence.
CRANCELIN, f. m. portion de couronne à fleurons
, pofée en bande, qui s’étend de l’angle droit
du haut de l’écu à l’angle gauche du bas.
Saxe moderne , fafce d’or & de fable de huit
pièces, au crancelin de finople, pofé en . bande.
£ PL X I. fig. 612. )
Le mot crancelin paroît dérivé de l’allemand bref
lin , qui lignifie une couronne de fleurs.
L’origine du crancelin, .félon Albert Krants, vient
de ce que l’empereur Frédéric barberouffe, invef-
tiflant en 1180 du duché de Saxe , Bernard, comte
d’Anhalt, lui mit fur la tête un chapeau de rue
dontilétoit couronné; en mémoire de quoi, Bernard
qui portoit pour armes, fafcé d’or 8c de fable,
y ajouta le crancelin de finople.
CRÉNEAU, f. m. les créneaux font dans le Bla-
fonla même chofe que dans l’archite&ure 8c dans
les fortifications.
D ’A zur, à la tour d’argent,feneftrée d’un avant-
mur de même, chacun crénelé de trois créneaux.
( Pl. X I I . fig. 628. ) .
Ces- armes que nous avons déjà rapportées au
mot avant-mur, font attribuées dans- l’Encyclope-
die à une famille nommée Longïns, 8c dans le
Supplément, à une famille nommée Loriot de Di-
goine -, en Bourgogne 8c en Breffe.
CRÉNELÉ , ée, adj. fe.dit, comme dans l’exemple
qu’on vient de v oir , d’un châtesu, d une tour ,...
qui a des créneaux , 8c on exprime le nombre des
créneaux.
Il fe dit aufli d’une fafce , d’une bande , de
plufieurs autres pièces de l’é cu , lorsqu’elles ont
des créneaux dans leur partie fupérieure.
De Murard, d’o r , à la fafce crénelée 8c maçonnée
d’azur, furmontée de, trois têtes de corbeaux
de fable. ( Pl. III. fig. '3S-) ^ % o „
Bartholi, tranché , crénelé de gueules 8c d argent,
à deux étoiies de l’une en l’autre. ( Pl. I.fig. 49-)
Brunet, d’or » au levrier de gueules, colleté d’o r ,
à la bordure crénelée de fable. ( Pl. IV. fig, 212. )
Créneau vient,félon Ménage, de crenellum, diminutif
de crena, qui fignifie fente ; félon Fauchet,
àç cran , dans le fens d’une entaille ; félon Ducange ,
de quarnellus, d’où vient le vieux mot carneaux,
puis créneauxforte de fenetres carrées , d ou les
foldats tirent fur l’ennemi.
Le créneau, diffère de l’embrafure, en ce que
celle-ci eft une ouverture pour le canon, 8c que
le créneau n’eft que pour le fufil. On appelle aufli
le: créneau ,. meurtrière. ■
CRÉQUIER, fi m. arbre peut-être imaginaire.
Le Pi Méneftrier croit que c’eft un cerifier fauvage,
qui ayant été originairement mal reprefente par
dés peintres 8c des graveurs mal habiles ,, a retenu
CRÉ
depuis, la même figure dans les armoiries. D ’autres
le prennent pour une forte de prunier fauvage,
qui croît en Picardie dans les haies , 8c qui porte
un fruit qu’on appelle crèque.
La maifon de Créquy porte d’o r , au créquier de
gueules , 8c ce créquier en repréfenté fous la forme
d’un chandelier à fix branches , 8c il paroît avoir au
bout de chaque branche de petits fruits femblables
à des câpres. ( Voyeç pl. VIII. fig. 400. j
CRÊTÉ, adj. fe dit des coqs à caufe de leur
crête. Voyeç C o q , 8c l’exemple des armes de V o gué.
Il fe dit en général de tous les oifeaux 8cpoif-
lons qui ont des crêtes.
C R I, f. m. cri de guerre. Le cri a du rapport avec
la devife ; il fe met, comme la devife, fur le timbre,
8c parmi les ornemens del’écu, il en eft cependant
diftingué, foit par la brièveté, foit parle
défaut d’allufion. La devife de France e ft, lilia non
laborant ne que nent , par allufion à notre loi fali-
que, 8c le cri de guerre des François e ft, Montjoye
S. Denis. Le cri de guerre de la maifon de
•Beaumanoir, Beaumanoir, bois ton fang , vient de
ce qu’au fameux combat dit des trente en 13 5 0 , entre
trente chevaliers, Bretons 8c trente chevaliers An-
glois , Beaumanoir , accablé de chaleur 8c de fatigue,
8c perdant beaucoup de fang par fes bleflu-
res , fe plaignit d’une foif brûlante, 8c demanda fi
on ne pouvoit pas lui procurer un peu d’eau; le
combat n’étoit pas entièrement achevé ; les Anglois
réfiftoient encore ; un chevalier du parti françois
cria : Beaumanoir, bois ton fang. Beaumanoir fit de
ce mot fon cri de guerre.
CROISADE, CROISADES, f. f. ce font les
croifades qui ont rendu fixe 8c héréditaire l’ufage des.
armoiries, introduit peu de temps auparavant par
les tournois, ç’eft tout ce que nous nous permettrons
d’en dire ic i, en réfervant le refte de l’article pour
l’Hiftoire moderne, où eft fa place véritable. Quant
au rapport des crçifades avec les armoiries,. voye%
le mot Blason,
CROISÉ, ée , adj. fe dit du globe impérial ,
des bannières où il y a une croix, 8c de. tous les
meubles de l’écu où il y en a.
Gabriel, en Italie; ü’azur, à trois bezans d’argent
, croifés de gueules, un croiffant d’argent en abîme,
8c une bordure endentée d’argent 8c de gueules.
CROISETTE , f. f. petite croix.
Boivin, d’azur, à trois croifettes d’or. ( Pl, IVT
fig, 18p. )V
Il y a des écus femés de croifettes, des fafees 8c
autres pièces honorables qui en font chargées ou
accompagnées.
CROISSANT, eft -le nom d’un ordre militaire •,
inftitué par René d’Anjou, roi de Sicile, 8cc. En
1448 , les chevaliers portoient fur le bras droit un
croijfant d’or émaillé, duquel pendoient autant de
petits bâtons travaillés en forme de colonnes, que
le chevalier s’étoit trouvé de fois en bataille ou
autres occafions périlleufes.
Ce qui donna occafion à l’établiffement de cet
ordre >
CRO
ordre, c’eft que René avoit pris pour devife un
croijfant, fur lequel étoit écrit le mot -los, ce q u i,
en ftyle de rébus, vouloit dire los-en-croiffant, c eft-
à-dire qu'en avançant en vertus, onménte des louanges.
Les chevaliers portoient un manteau de velours
cramoifi, un mantelet de velours blanc , avec la
doublure Scia foutanede même. L’ordre étoit com-
pofé de cinquante chevaliers, y compris le féna-
teur ou président, c’eft-à-dire le chef, 8c nul n y
pouvoit être reçu ni porter le croijfant, s il n étoit
duc , prince, marquis , comte , vicomte ou ijfu d ancienne
chevalerie, & gentilhomme de fes quatre lignées ,
6* que faperfonnefut fans vilain cas de reproche. D anciens
manuferits de la bibliothèque de faint Victor
nous ont confervé la formule du ferment qu ils
prêtoient en vers de ce temps-là.
La méfié ouïr , ou pour Dieu tout donner
Dire de Notre-Dame > ou manger droit le jour
Que pour le fouverain , ou maître , ou fa cour »
Armer fes frères ou garder fon honneur ,
Fête 8c dimanche doit le croijfant porter,
Obéir fans contredit toujours au fénateur.
Cet ordre étoit fous la protection de faint Maurice
, 8c s’affembloit dans l’églife de faint Maurice
d’Angers. Favin, théat. d’honn. ( G. )
Le nombre des chevaliers étoit fixé à cinquante.
( Voyeç planche X X V I. fig. 6$. )
§ Croissant , en Turquie , ( l’ordre du ) fut
inftitué par Mahomet I I , empereur des Turcs , qui
en fut le grand-maître 8c premier chef ; ce prince
étoit fur le trône Ottoman en 1481.
La marque de l’ordre eft un collier en chaîne
d’or, où eft attaché un croiffant, orné de pierreries.
( Planche X X V I I , fig. 88. G. D. L. T. )
Croissant , f. m. demi-lune;
Les Ottomans ou Turcs portent de finople x au
croijfant montant d’argent. ( Voyeç pl. XVI. fig. 9. )
Avant que les Turcs fe fuffent rendus maîtres de
Conftantinople, 8c de toute antiquité, la ville de
Byfance avoit pris un croijfant pour fymbole, comme
il paroît par les médailles des Bylantins, frappées
en l’honneur d’Augufte, de Trajan, de JuliaDom-
n a , de Caracalla.
La pofition ordinaire du croiffant dans l’écu eft d’être
montant, c’eft-à-dire d’avoir les pointes en haut,
telle eft fa pofition dans les armes des Turcs.
On appelle croijfant verfé ou renverfé, celui qui
a les pointes en bas. ( Voyeç dans les armes de Pé-
richon , pl. VII. fig. 37.0. le croijfant d’en bas. )
Croissant tourné, celui dont les pointes font
tournées vers la droite de l’écu.
Croissant contourné, celui dont les pointes
font tournées vers la gauche.
Croissans affrontés , ceux dont les pointes
fe regardent, comme les deux croijfans du chefdes
armes de Lunati. ( Pl. VII. fig. 373. )
Hijloirc, Tom. I.
C R O 4 p
Croissans adossés, ceux qui en effet fe tournent
le dos , comme les deux croijfans du chef des
armes de Périçhon. ( Ibid. fig. 370. )
On appelle croijfans en coeur, trois croijfans, deux
en chef oc un en pointe , qui tous trois fe tournent
le dos. ( Voyeç les mêmes armes de Périçhon. )
ÇROISSANTÉ, ÉE, adj. on dit d’une croix qu’elle
eft croiffantée, lorfqu’elle a un .croiffant attaché à
chacune de fes extrémités.
CRO IX , ( ordre de la ) ou CROISADE. Ordre
de chevalerie compofé feulement de dames, 8c inftitué
en 1668 par l’impératrice Eléonore de Gonzague,
femme de l’empereur Léopold , en recon-
noiffance de ce qu’elle avoit recouvré une petite
croix d’o r , dans laquelle étoient renfermés deux
morceaux du bois de la vraie croix. Cette croix d’or
avoit échappé à l’embrâfement d’une partie du palais
impérial, 8c fut retrouvée dans les cendres. Le
feu, dit-on , avoit brûlé la boîte où elle étoit renfermée,
8c fondu le cryftal, fans toucher au boiS
de la vraie croix. ( G ) § Croix étoilée , ( l’ordre des dames de la )
l’impératrice Marie - Thérèfe - "Walpurge - Améüe-
Chriftined’Autriche a inftitué cet ordre , le 18 juin
17^7, à l’occafionde la vi&oire de Çhotemitz.
La marque de l’ordre eft une croix pâtée , émaillée
de blanc, bordée d’or , au centre un écuffon
de gueules, chargé d’une fafce d’argent, entouré
de la légende fortitudo, les lettres en ordre, 8c au
revers un chiffre, compofé des lettres M T F , doublées
, entourées d’un émail verd. ( Voyeç la pl.
X X IV . fig. 29. G. D. L. T. ) Croix , f. f. ce motn’a pas befoin de définition r
c’eft une des pièces honorables de l’écu. Les auteurs
héraldiques ne s’accordent pas plus fur fa largeur
que fur celle des autres pièces honorables. ( On peut
en voir les proportions, planche XX V III. fig. ƒ. )
Quand la^7tria:n’eft ni chargée, ni cantonnée , elle
ne doit occuper qu’environ un cinquième de l’écu :
dans le cas contraire, elle peut en occuper environ
le tiers.
Ç ’eft de tontes'les pièces honorables celle dont
il-yr a le plus de différentes efpèces. Le P. Méneftrier
en compte quarante ; la Colombière, foi-
xante-douze. Upton dit qu’il n’ofe entreprendre de
les détailler toutes, parce qu’elles font innombrables.
Les croifades paroiffent avoir donné lieu à
cette multiplication 8c à cette variété.
On dit que , dans ces expéditions, les François
portoient une croix d’argent ; les Anglois, une croix
d’or ; les Ecoffois , une croix de laint André ; les
Allemands, une croix de fable ; les Italiens, une
d’azur ; les Efpagnols, une de gueules.
Les principales font les croix aléfées, ancrées,
anilées, danchées, échiquetées, engrêlées, fleurde-
lifées, frettées, gringolees, hautes , de Lorraine,
pâtées , potencées, recroifettées ,de Touloufe, tref-
flées, vairées, vuidées.
On trouvera ces croix Bc quelques autres encore
dans leur ordre alphabétique.
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