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font pas encore terminées. Un citoyen honnête
avoit propofé de ramener cet établiffement à fa
première inftitution ; mais- il ne paroît pas qu’on
ait goûté fon projet. Voyeç , parmi les difterens
mémoires qu’il a publiés fous le titre de Vîtes d'un
citoyen, celui qui concerne l’hôpital dont il s’agit.
( Article refié. )
JAMBE, f. f. meuble d’écu. ( Voye^ les armes
de Coffa & de Gojirtin. PL IX. fig. 449—20. )
JANVIER, ( l’ordre de faint ) fut inftitué le 2
juillet 1738, par Charles, infant d’Efpagne, roi de
Jérufalem & des deux Siciles.
La croix de cet ordre a huit pointes pommetées ,
& quatre fleurs de lys dans les angles , le tout
d’o r , émaillé de blanc; au centre eft l’image de
faint Janvier, évêque, avec fes ornemens pontificaux
, la mitre fur la tête ., la main dextre levée
comme pour donner la bénédiction , tenant de la
main feneftre fa croffe ; il paroît à mi-corps, naif-
fant ou mouvant de plufieurs nuées : fur le revers
eft une médaille émaillée d’azur; au centre on voit
un livre d’o r , chargé de deux burettes de gueules
, & accompagné de deux palmes de finople.
Le collier eft une chaîne , & des trophées de
croffes & de croix longues paffées en fautoirs, entremêlées
de fleurs de ly s , le tout d’or.
Les chevaliers portent fur leurs habits .un large
ruban bleu célefte, où eft attachée cette croix. ( Voyeç
la planche X X V . fig. ƒƒ. G. D. L. T. )
JARRETIÈRE, f. f. lien avec lequel on attache
fes bas.
L’ordre de la jarretière eft un ordre militaire
inftitué par Edouard III en 13-50, fous le titre des
fuprêmes chevaliers de Tordre le plus noble de la jarretière.
Cet ordre eft compofé de vingt-fix chevaliers
ou compagnons , tous pairs ou princes., dont leroi
d’Angleterre eft o'u le chef, ou le grand-maître.
Ils portent à la jambe, gauche une jarretière garnie
de perles & de pierres précieufes, avec cette
devife , honni fait qui mal y penfe.
Cet ordre de chevalerie forme un corps ou une
feciété qui a fon grand &. fon petit fceau, & pour
officiers un prélat, un chancelier, un greffier, un
roi d’armes & un huiffier.
Il entretient de plus un doyen & douze chanoines,
des fous-chanoines , des porte-verges, & vingt-
lîx perifionnaires ou pauvres chevaliers.
L ’ordre de la jarretière eft fous la proteâion de
faint Georges de Gappadoce , qui eft le patron tutélaire
d’Angleterre.
L ’tffièmblée toy chapitre des chevaliers fe tient au
château de Wjndfor, dans la chapelle de faint-Geor-
dont on voit le tableau peint par Rubens ,
fous -le -règne de Charles I , & dans la chambre du
chapitre,, que le fondateur a fait conftrujre pour cet
« f e .
J A R
Leurs habits de cérémonie font la jarretière enrichie
d’or & de pierres précieufes, avec une boucle
d’or qu’ils doivent porter tous les jours ; aux
fêtes & folemnités, ils ont un furtout , un manteau
, un grand bonnet de velours , un collier de
G G G , compofé de rofes émaillées , &c.
Quand ils ne portent pas leurs robes , ils doivent
avoir une étoile d’argent au côté gauche, & communément
ils portent le portrait de faint Georges
émaillé d’or & entouré de diamans au bout d’un
eordon bleu placé en baudrier, qui part de l’épaule
gauche. Ces chevaliers ne doivent point paroître
en public fans la jarretière , fous peine de dix fols,
huit deniers qu’ils font obligés de payer au greffier
de l’ordre.
Il paroît que l’ordre de la jarretière eft de tous les
ordres féculiers le plus ancien, & le plus illuftre
qu’il y ait au monde. Il a été inftitué 50 ans avant
l’ordre de faint Michel de France, 83 ans avant
celui de la toifon d’o r , 190 ans avant celui de faint
André, & 209 ans avant celui de l’éléphant.
Depuis fon inftitution, il y a eu huit empereurs
& vingt-fept ou vingt-huit rois étrangers, outre un
très-grandnombre de princes fouverains étrangers ,
qui ont été de cet ordre en qualité de chevaliers
compagnons.
Les auteurs varient fur fon origine : on raconte
communément qu’il fut inftitué en l’honneur d’une
jarretière de la comteffe de Salisbury, qu’elle avoit
laiffié tomber en danfant, & que le roi Edouard
ramaffa : mais les antiquaires d’Angleterre les plus
eftimés traitent ce récit d’hiftorictte & de fable.
Cambden, Fern, &c. difent qu’il fut inftitué à
r©ecafion de la vi&oire que les Ânglois remportèrent
fur les François à la bataille de Crécy : félon
quelques hiftoriens, Edouard fit déployer fa
jarretière comme le lignai du combat ; & pour con-
ferver la mémoire d’une journée fi hëureiffe, il
inftitua un ordre dont il voulut qu’une jarretière
fût le principal ornement, & le fymbole de l’union
indiffoluble des chevaliers. Mais cette origine s’accorde
mal avec ce qu’on va lire ci-defious.
Le P. Papebroke, dans fesAnaleEles fur faint Georges
, au troifième tome des Ailes des faints publiés
par les Bollandiftes, nous a donné une diflertation
fur l’ordre de la jarretière. Il obferve que cet ordre
n’eft pas moins connu fous le nom de faint Georges
que fous celui de la jarretière ; & quoiqu’il n’ait
été inftitué que par le roi Edouard III, néanmoins,
: avant lui, Richard I s’en étoit propofé l’inftitution
| du temps de fon expédition à la terre - fainte ( fi
! l’on en croit un auteur qui a écrit fous le règne
d’Henri VIIÏ ) ; cependant Papebroke ajoute qu’il ne
voit pas fur quoi cet auteur fonde fon opinion, &
que, malgré prefque tous les écrivains qui fixent
l’époque de cette inftitution en 1350 , il aime mieux
, la rapporter avec Fr.oiftard , à l’an 1344 ; ce qui s’accorde
J AV
torde beaucoup mieux avec l’hiftoire de ce prince,
dans laquelle ôn volt qu’il convoqua une aflem-
ïlé e extraordinaire de chevaliers cette meme an-
^ S i ’ par^'cette affemblée extraordinaire de chevaliers
, il faut entendre les chevaliers de la jarrc-
tièrej il s’enfuivra que cet- ordre fubfiftoit dès 1 an
j , 44 ; par conséquent l’origine que lui ont donnée
Cambden, Fern & d’autres, eft une purefuppo-
fttion, car il eft confiant que la bataille de Créc
y ne fut donnée qu’en 1346 le^ié,,d’août. Corn-
ment donc Edouard auroit-il pu inftituer un ordre
de chevalerie en mémoire d’un événement qui
„ ’étoit encore que dans la claffe des chofeè pofii-
bles ? Ou s’il a retardé jufqu en 13 50 à l’inftituer en
mémoire de la viftoire de Crcci , il-faut avouer
qu’il s’écartoît fort de l’ufage commun de ces fortes
d’établiffemens, qui fuivent toujours immédiatement
les grands événemens qui ÿ donnent lieu.
Ne feroit-il pas permis de conjeélurer que les écrivains
anglois ont voulu pâr.-là. fauver la gloire dE-
douard, & tourner du côté de l’honneur une action
qui n’eut pour principe que la galanterie ? .Ce
prince fut un héros, & nous le fit bien fentir ;
maïs comme beaucoup d’autres héros, il eut fes
foibleffes. En tout cas, fi la jarretière de la comteffe
dé Salisbury eft une fable , la jarretière déployée
à la bataille de Crécy pour fignal du combat
, eft une nouvelle hiftorique.
En 15 51 , Edouard V I fit quelques changemens
au cérémonial de cet ordre. Ce prince le compofa
en latin, & l’on en conferve encore aujourd’hui
l’original écrit de fa main; il y ordonna quel ordre
ne feroit plus appellé Tordre de faint-Georges ,
mais celui de la jarretière ÿ & au lieu du portrait de
faint Georges fufpendu ou attaché au collier, il
fubftitua l’image d’un cavalier portant un livre fur
la pointe de fon épée, le mot prote&io gravé fur
l’épée, verbumDeï gravé fur le livre , & dans la
main gauche une boucle fur laquelle eft gravé le
mot fides. Larrey.
On trouvera une hiftoire plus détaillée de l’ordre
de h jarretière dans Cambden, Dawfon , Heland,
Polydore Virgile, Heylin, Legar, Glover & Favyn.
Erhard , Cellius & le prince d’Orange , ajoute
Papebroke, ont donné dés defcriptions des cérémonies
ufitées à rinftallation ou à la réception des
chevaliers. Un moine de Cîteaux ,• nommé Mendo-
cius Valetus, a compofé un traité intitulé la jarretière
, ou fpeculum anglicanum, qui a été imprimé
depuis fous le titre de Catéckifme de Tordre de la
jarretière, où il explique toutes les allégories réelles
ou prétendues de ces cérémonies avec leur fens
moral. (Article refié. )
JÀ V E LO T, f. m. ( Voye^ le deuxième & le
troifième quartier des armes de la maifon O-Brien.
(PI. XI. fig. 299. )
JEAN ET DE SAINT THOMAS, ( l’ordre de
faint ) en Portugal, inftitué en l ’année 1254. Les
chevaliers peuvent fe marier; leu#.croix eft pattée
ffifioire. Tom. I.
J E S
de gueules & chargée au centre fur un médaillon,
des images de, faim Jean & de famt * ’
côté l’un de l'autre. (_Voyc{ lapUruhc'XXIV.flg■
G D L: T. )
^ ’jEAN de L ATR a n , ( l’ordre de faint ) dit de
l’Éperon, à Rome , fut inftitué par le pape PielV ,
e n l’année 1560. Ceux qui font reçus dans cet ordre',
de même que les chevaliers de Notre-Dame
de Lorette, ne font aucune preuve de noblefle ni
de fervice militaire. La croix eft à huit pointes ; entre
les deux pointes d’en-bas eft attache un éperon
: au centre de cette croix , fur un médaillon ,
eft l’image -de f a in t J e a n -B a p t if le , fur ime terra ie
de finople , & entouré de la légende, Ordmismf-
titu t ïo M. D. L. X. Sur le revers fe trouvent deux
elefs paffées en fautoir , furmontées d une tiare ,
& pour légende, Prcemium virtuti & pietati. { Voye^
la planche XXVII. fig. Sa. G. D. L. T. )
JESUS-CHRIST , ( ordre de ) nom dun ordre
de chevalerie, inftitué en 1320 à Avignon pari«
pape Jean XXII. Les chevaliers de cet ordre por-
toient une croix d’or pleine, èmaillee^ de rouge ,
enfermée dans une autre croix pattée d’or de meme
façon ; les émaux étoient différens de ceux de lz
croix de l’ordre de Chrift en Portugal. ( Voyeç
CHRIST. Favin, théat. d'honn. 6* de chevalerie. ) ^
Jésus e t Ma r ie , ordre de chevalerie connu a
Rome du temps du pape Paul V , qu'on croit en
avoir été l’inftituteur vers le commencement du aix-
feptième fiècle. Par lesloix de cet ordre, que I on a
encore, il eft ordonné que chacun des chevaliers
portera un habit blanc dans les folemmtes, (St qu U
entretiendra un cheval & un homme arme contre
les ennemis de l’état eccléfiaftique. Ces chevaliers
portoient une croix bleù-célefte , fur laquelle etoient
écrits les noms de Je fus 6* Marie. Le grand-maître
étoit choift par le chapitre, parmi trois chevaliers
que le pape propofoit. On pouvoit entrer dans
l’ordre fans faire de preuves, mais a condition d«
fonder une commanderie de deux cents ecus de
rente , dont le fondateur pouvoit jouir lui-meme
pendant fa vie, & qui, après fa mort, appartenait
à l’ordre. Bonami, catalog. ordin. equefir. ( Articles
refiés.')
IMMORTALITÉ, f. f. bûcher du phénix, nom-
né ainfi du mot immortel, parce que, félon la fable
, il fe dreffe lui-même l’on bûcher, bat des ailes
deffus pour l’allumer, s’y confume ; & il^ naît
de fa cendre un ver d’où fe forme un autre phénix.
On n’exprime, ou du moins on n’eft obligé d’exprimer
l'immortalité, en blafonnant, que lorfqu elle
eft d’un autre émail que cet oifeau.
Feyne de Lavanne, à Paris ; d’argent, au phénix
de fable , fur fon immortalité de gueules.
Malet de Lufart, d’azur, à un phénix fur fon immortalité
9 regardant le foleil, le tout d’or. (P L
VI. fig. 3’ f - J x .
ISALGUE, f. f. fleur en forme de cinq trefles,
à queues alongées, dont les bouts traverfent une
portion de xercle qui imite un croiffant renverfé»