
dans ce pays J autrefois chrétien qu’il fallut
Convertir deux fois. Ce faint Auguffin paffe pour I apôtre de 1 Angleterre , les hiftoires modernes
d’Angleterre, écrites à la vérité par des proteftans,
ne lui font pas aufli favorables que les anciennes
chroniques des moines. 11 mourut à Cantorbery le
26 mai 607.
AUGUSTULE , ( Hiß. rom. ) prince enfant,
dernier empereur d’Occident, détrôné en 476 par
Odoacre, roi des Hérules. Ce nom diminutif paroît
lui avoir ete donne par dérifion* & par mépris pour
fa jeu nèfle & fon incapacité. Son vrai nom étoit
Romulns Auguftus ; il ne monta fur le trône, que
pour en être remverfé. Orefte, fon père, général
des armées Romaines dans les Gaules, l’avoit fait
proclamer en 475. Odoacre fit périr Orefte, dé- j
pouilla Auguflule de l’empire, l’exila dans la Campanie,
en lui laiffant par pitié un revenu de fix
mille livres pour fubüfter. Odoacre prit le titre
de roi d’Italie. Ceux qui aiment les Angularités
hîftoriques n’ont pas manqué d’obferver que le
premier & le dernier empereur Romain avoient :
porté le nom. d’Augufte, & que l’un & l’autre :
avoit été précédé par un prince du nom de Jules.
Le prédéceffeur d’Augufte étoit Julius nepos.
AVICENNE , ( Hiß. des Arab . ) philofophe &
médecin Arabe, du XI fiecle, doit être mis au
rang des enfans illuftres & des favans précoces,
& y a été mis par Baillet. A dix ans , il favoit
tout l’alcoran par coeur, & à dix-huit toutes les
/ciences connues de fon temps ; il s’attacha,comme
fit dans la fuite Averroès. mais avec moins de
fuccès & d’éclat qu’Averroès, à l’étude d’Ariftote.
A feize- ans , il exercoit la médecine & avec fuccès. :
II mourut, dit-on, des fuites de fes débauches,
à ç6 ans en 1036. Mort plus honteufe encore,
.ce femble, pour un médecin que pour un autre.
Ses ouvrage de médecine & de philofophie ont
été imprimés d’abord en arabe, Rome, 1593 , in-fol.
puis traduits en latin à Venife, 1594 , 2 vol... in-fo l.
Ils ont encore été traduits depuis , & fur-tout
commentes.
AVIENUS , ( Rufus Festus ) ( Hiß. litt, anc.)
poète latin, qui vivoit vers la fin du quatrième
fiècle , fous les règnes de Gratien, & de Théodofe.
On a de lui une traduction en vers latins des
phénomènes d’Aratus, de la defcription de la terre
de Denis d’Alexandrie , & de quelques fables d’É-
fope. Il avoit mis tout Tite-live en vers ïambes;
ç’étoit apparemment des vers techniques, faits
pour aider la mémoire.
AVILA., ( d’ ) (Hifi. mod.) Il y a plufieurs ef-
pagnols célèbres de ce nom.
i° Louis d’A v ilA , général de la cavalerie fous
Charles-Quint au fiège de Metz en 1.553. On a
de \mdes mémoires de la guerre d’Afrique, & d’autres
mémoires hiftoriques plus -connus encore de la
guerre de Charles - Quint contre les proteftans
d’Allemagne. Ceux-ci ont été traduits de l’efpa-
gnol çn latin & en ,françois.
v a®. Jean d’AviLA dit l'apôtre dé YAndaloiiJîe ;
. prédicateur auquel on attribue des convenons
célèbres, telles quecelles de saint François de Borgia,
de faint Jean de Dieu & la vocation de fainte
Thérèfe. M. Arnauld d.’Andilly a traduit fes oeuvres.
Mort en 1569. 3 9. Sanche d’AviLA , ainfi nommé, parce qu’il
étoit de la ville d’A vila, confefl'eur de fainte Thérèfe
, évêque de Carthagène, puis de Siguenza ;
puis de Placentia. Mort en 1626. On a de lui des
fermons , des traités de piété, & les "vies de faint
Auguftin _& de faint Thomas. 4°. Gilles Gonzales d’AviLA, ainfi nommé par
la même raifon, hiftoriographe du roi d’Efpagne,
Philippe IV, pour la Caftille, auteur des antiquités
de Salamanque, & du théâtre des égllfes des Indes,
ouvrages espagnols.
Aucun de ces auteurs ne doit être Confondu
avec le célèbre Davila , qu’il faut voir à fon
article.
AVIRON , (Jacques le Bathelier d’ )
avocat aupréfidial d’Évreux, vers la fin du feizième
fiècle, compofa fur la coutume de Normandie, des
commentaires qu’on trouve imprimés avec ceux
de Berault & de Godefroy, Rouen, 1684, 2 vol.
in-fol. Ils avoient été imprimés à part, fans nom
d’auteur, peu de temps après la mort de d'Aviron ,
par les foins du premier préfident de Rouen,
nommé Groulard. Comme l’ouvrage étoit ano-
nyme> on crut que le premier préfident n’étoit'
pas fâché de fe l’attribuer, & on lui en fit compliment
comme d’un ouvrage de lui. Ce livre.ef
tant beau , dit-il gravement, qu'il ne peut être que
,1 oeuvre de Jacques le Bathelier, ne connu fous un
autre nom. Ce livre, tant beau, n e f plus connu
fous aucun nom, & le nom de Jacques le Bathelier
n’eft plus connu de perfonne , excepté de quelqües
jurifconfi.iltes normands.
AVITUS ,- (H if . du Bas-Emp.) forti d’une famille
patricienne , de la cité d’Auvergne, fut
moins illuftre par fa naiflance & fon élévation
que par fes qualités perfonnelles. Sa douceur &
fa modération lui méritèrent la confiance de Théodore
» roi des Vifigoths, qui ne fit rien fans le
confulter , & qui fembla ne voir que par fes yeux.
Avitus n’ufa de fon afcendant fur l’efprit de ce prince,
que pour rétablir la tranquillité dans fa 'patrie ; &
citoyen fans ambition, il fë crut affez. heureux en
jouiflant du bonheur qu’il avoit le crédit de procurer
aux autres. Il fut employé dans les plus importantes
négociations ; fa dextérité à manier les
efprits, fa prudence fans artifice en afturérent le
fuccès, & fa parole fut le plus sûr garânt des
traités. Ce fut par fon éloquence douce. & per-
fuafive, que les Vifigoths fe joignirent aux Romains
contre Attila; Aétius qui lui donna toute fa confiance,
eut toujours à fe féliciter d’avoir fuivi fes confiais
: fes fervices lui méritèrent la dignité de maître
de la milice dans le. département du prétoire des
Gaules. La manière dont il s’en acquitta, le fit juger
digne de l’empire ; il dut fon élévation aux belles-lettres,
à qui tant d’autres reprochent le renverfement
de leur fortune: ce fut en donnant des leçons de droit
& de littérature à Théodoric I I , qu’il développa fon
génie & fes connoiffances. Rome agitée de difcor-
des civiles, ne pouvoit fe réfoudre à nommer un
fucceffeur à Maxime. Théodoric qui pouvoit envahir
l’empire, n’afpira qu’à la gloire d’en difpofer.
Il fait venir dans fa cour Avitus, & le proclame
empereur ;« Montez au trône, lui dit-il , tant que
v vous gouvernerez l’empire , il n’aura point de
« foldatpus ardent que moi à le défendre. »> Ce
choix fait par un roi barbare, auroitdû foulever les
efprits. Les Vifigoths , il eft v ra i, étoient bien
foldats romains ; mais il n’avoient point la qualité
de citoyens : armés du pouvoir, la force fut leur
droit. D ’ailleurs la milice depuis long-temps avoit.
ufurpé le privilège de nommer les empereurs ; &
Théodoric étoit trop puiflant pour qu’on refu-
fât de foufcrire à fon choix ; il eût, été foutenu
par lès Gaulois, dont la vanité étoit flattée de voir
un de leurs compatriotes placé fur le trône d’Occident.
Ainfi, Avitus. ne vit que des fujets ent-
preffés à lui jurer obeiffance. Le jour, de fon inf-
tallation fut marqué par l’allégrefle publique, &
lui feul parut gémir de fa nouvelle grandeur. Tous
les députés de la nation , qui aflîftèrent à cette
cérémonie , font défignés par le titre d'honorable ,
qui alors n’étoit accordé qu’aux repréfentans de la
communauté , & que 'l’ufage proftitue aujourd’hui
aux plus vils favoris de la fortune ; il fut revêtu du
pouvoir fuprême par les mêmes raifons qui , du
temps de Rome vertueufe,, avoient élevé au con-
fulat ou à la dictature, les Camilles & les Cin-
cinnatus. Ce ne fut qu’à la follicitation des Gaulois
, qu’il confentit à accepter l’empire ; il favoit
combien il étoit dangereux de devenir le maître
de ceux dont on avoit été l’égal. Dès qu’il eut
été proclamé, il jura l’obfervation du contrat fo-
ciaU, dont les droits toujours facrés font fou-
vent violés par le plus fort. Il partit enfuite
•pour Rome, où il fut reçu avec autant d’ap-
plaudiffement que fi fa nomination eut été l’ouvrage
du peuple & du fénat; l’ancienne conftitu-
fiôn exigeoit qu’on n’élût les empereurs que dans
les murs de cette capitale du monde, qui n’étoit
plus que, l’ombre . de ce qu’elle avoit été.
L’exemple dé Galba avoit autbrifé^à ne plus s’aflù-
jettir à cette formalité ; & Avitus fe fit un devoir
de la rétablir.
II . écrivit à Martian, empereur d’O rient, pour le
prier de le reconnoître pour fon collègue : c’eft ce
qu’on appelloit alors T unanimité; il exiftoit un ancien
préjugé que l’empire d’Occident, toutes les fois
qu’il venoit à vaquer , étoit réuni 4, celui de
l’O rient, & que la portion du peuple romain, I
reftée dans l’Italie , ne pouvoit fe i donner un j.
maître fans le concours de la portion tranf- !
plantée à ByzanCe. Les ambafladeurs envoyés à j
Martian furent reçus honnorablement, & Avitus *
fut reconnu pour fon collègue : il 11e foutint pas
fous la pourpre l’idée qu’on s’^toit formée de lui.
Il avoit des vertus; l’homme de bien n’eft pas
toujours le plus propre à gouverner les méchans
& les hommes entraînés par l’agitation de leurs
•paflions. L’empire alors avoit plufieurs maîtres ;
& les fujets ne favoient point obéir. Son règne
n’offre rien de mémorable ; il eût mieux aimé pacifier
les troubles de l’état , que d’en étendre les-
limites.il fournit un corps de troupes à Théodoric
I I , dans l’invafion que celui-ci fit en Ffpagne,
alors partagée entre les Romains & les Barbares.
Ce fut encore fous fon règne que Ricimer .tailla ■
en pièces , dans l’île de Corfé, les Vandales d’Afrique
; mais Avitiis. acheta bien cher les victoires
de fon général, qui abufa de fon autorité contre
celui qui l’en avoit fait dépofitaire. Ricimer.fouleva
l’armée d’Italie, & foutenu du fénat romain , qui’
murmuroit d’obéir à un Gaulois, il força enfin
Avitus d’abdiquer, l’an quatre cens cinquante-fix.
Sa dégradation l’expofoit aux vengeances de fes
ennemis; il crut s’y fouftraire, en entrant dans
les ordres facrés : le facrifice qu’il avoit fait de fa
dignité, & le caraélère d’évêque dont il venoit
d’être revêtu, ne défarmèrent point l’envie & la
haine. Le. fénat humilié de l’avoir eu pour maître ,
acheta des aflaflips pour l’en punir ; il fut informé
qu’on en vouloit à fa v ie ; il prit la réfolution de
fe retirer dans les .Gaules , où il fe flattoit de
trôuvèr un afyle dans l’Eglife de Brioude, dédiée
à Saint Julien , martyr ,‘ qu’il avoit clioifi pour fon
prote&eur, félon l’ufage de ce temps, ou chaque
fidèle fe choififfoit un interceffeur dans le ciéL’
Avitus mourut, à ce que l’on croit, fur la route ;
& l’on foupçonne qu’il fut aflafliné. On voit encore
, dans l’églife de Brioude, une grande urne
de marbre , ou l’on prétend que fon corps eft
renfermé; ce fut dans la troifiéme année de fon
règne, qu’il abdiqua l’empire qu’il n’avoit point
ambitionné. (T— v .)
(Il fe nommoit Marcus Macilius, il avoit été
proclamé en 455. Il mourut en 456. Son neveu-
Sex-tus Alcimus Avitus, archevêque, de Vienne,!
contribua beaucoup à laconverfion de Clovis. On ■
le voit préfider à divers Conciles. Dom Luc
d’Achery a publié dans le 5 e tome de (on Sßcilegey,
la conférence d’Avitus avec les évêques Ariens
en préfence de Gondebaud , roi des Bourgui-'
gnons, prince Arien qu’il vouloit convertir à la
foi Catholique, & dont il convertit le fils, Sigif-
mond. Le P. Sirmond a donné , en 1643 , les
oeuvres d’Avitus avec des notes. Ce prélat mourut
de 523 à 527. )
AULETE , (PtoloméeAulete ouA uletès.)
( Hiß. d'Egypte. ) Le privilège de la naiflance appelloit
au trône d’Egypte Selène , foeur de La-
thyre, à.l’exclufion^ d'Aulete, que la loi écartoit
comme bâtard. Aulete fe . faifit des rênes du gouvernement,,
quoiqu’il fût né de la concubine de
Lathÿré ; 8c les Egyptiens qui craignoient de paffer