
Tel eft l’article de M. le chevalier de Jaucourt,
mais nous croyons, avec l’auteur du Supplément,
que ce mot de piété repréfente moins les petits
que la poitrine du pélican ouverte ; car c’eft le père
qui eft pieux, 8c non pas les petits : nous croyons
auffi qu’on ne la nomme en blafonnant que lorf-
qu’elle eft d’un autre émail que l’oifeau.
Du Drefic de Kerforn, en Bretagne ; d’argent,
au pélican d’azur, fa piété .de gueules,
PIGNONNÉ, éè, adj. Ce dit de la repréfenta-
tion d’un pignon de muraille, qui fe termine en
pointe par briques ou carreaux les uns fur les autres
, en forme de plufieurs montans ou efcaliers.
Il porte d’argent, à un lion naiflant de fable, d’une
campagne maçonnée, pignonnée de deux montans
de gueules. Di&. de Trévoux. ( D . /. )
Klamenftein, en Bavière ; de labié, tranché, maçonné
, pignonné de deux montans d’argent. ( PL
I X . fig . 47jV )
Hohenftein, en Allemagne ; d’argent 4 à la fafce
fjgnonnée de cinq montans de fable. ( Fig. 476. )
PILE, f. f. ce mot fe dit d’une pointe renversée
ou d’un pal aiguifé qui s’étrécit depuis le chef,
6c va fe terminer en pointe vers le bas de l’écu :
quelques-uns croient que ce mot eft emprunté du
latin pilum, javeline armée de fer. Pile , £ f. pal aiguifé en forme d’obélifque ren-
verfé, la ba£e étant mouvante du bord fupérieur de l’écu.
Cette pièce eft rare en armoiries,
Ce terme vient du latin pilum ; les anciens nôm-
m oient piles les pièces de bois armées de fer, ainfi
que les traits ou dards qu’ils décochoient aux prises
des villes Sc dans leurs batailles ou combats.
DeMaillify , en l’Isle de France; d’azur, à trois
piles d’or 5 l’une en pal, les deux autres en bande
-& en barres1 appointées vers la pointe de l’écu. ( PL
J I .f ig .9S r )
PILIER, ( Ordre de Malte ) nom qu’on donne
dans Tordre 'de Malte aux chefs des nuit langues
qui compofent cet ordre : ainfi/ji/ier de langue lignine
celui des grands-croix, qui eft à Malte Je re-
préfentant & le chef d’une des langues. ( D. J, )
PILIER, f. m, colonne.
Des Pilliers de Fontet; de gueules, à trois piliers
d'argent, deux 8c un.
P IN , f. m. arbre qui fe diftingue dans Téçu par
fa tige droite, unie , fes branches écartées „ ainfi
que par fon fruit nommé pommes de pint
Les anciens fç fervoient du pin pour conftruire
les bûchers des viélimes qu’ijs offr.oient dans les
tâcrifices.
Silvain, dieu des forêts , fous la forme d’un fa-
tyre , eft quelquefois repréfenté tenant un rameau
de pin.
Lebouexier de la Chapelle, de Penieuc, en Bretagne
; d’argent, à trois pins de finople,
De Budes de Guebriant, de Terrejouan , près
£aint-B*ieux, en Bretagne ; d’o r , au pin de linopie
fruité du champ ; le fut de l’arbre accôté de
deux fleurs de lis de gueules.
De la LIve; d’argent, au pin de finople , lé fût
accôté de deux étoiles de gueules. ( PL VIII. fig.
397. )
PIQUE, f. f. meuble d’armoiries.
Villiers ; d’argent, à trois piques de fable, po
fées en pal. ( PL IX. fig. $00. )
Ferrier ; d’argent, à trois fers de pique d’azur.
C Ibid- fié- S0' . )
PLAINE, CHAMPAGNE, POINT-DE-CHAMPAGNE,
f. f. pièce qui occupe en hauteur au bas
de l’écu , une partie des fept de fa largeur. Le
bord fupérieur fe termine de niveau, ou en ligne
horizontale.
On coupe l’écu en quarré un peu au-defliis de la
pointe,& l’efpace que la pointe laiffe vufde au-deflbus
du quarré , étant d’un autre émail que l’écu , eft ce
qu’on appelle plaine ou champagne ou campagne.
Elle a fervi quelquefois de marque de bâtardife.
Les defçendans légitimes des bâtards, en ôtant la
barre, le filet ou t:«averfe que portoient leurs pères
, çoupoient ainfi la pointe de leurs écus d’un
autre émail ; ce qui annonçoit la légitimité dans
une branche originairement bâtarde,
La plaine ou champagne eft rare en armoiries : elle
Ce nomme après les pièces 8c meubles qui fe trouvent
fur le champ, .excepté le chef. ,
De Geoffroy des M arets, à Paris ; d’azur, à trois
épis de frled, tigés Sc feuilles d’o r , mouvans d’une
plaine d’argent, au chef coufu de gueules, chargé
de trois étoiles du troifième émail. ( G. D. L. T. )
Brochant ; d’o r , à l’olivier de finople, accolé de
deux croi flans de gueules, à la plaine ou champagne
d’azur, chargée d’un brochet d’argent.
Petite-Pierre ; de gueules, au chevron d’argent,
à la plaine d’or, ( PL II. fig. 73—4. )
On a pris quelquefois le point de plaine ou de
champagne pour brifure, pu pour marque de dégradation,
PLEIN , adj. m. fe dit d’un écu rempli d’un feul
émail, où il ne fe trouve par conféquent aucune
pièce ni meuble,
Duvivipr de Sarrautç, de Lanfac, de Liffac, dio-
cèfe d’Alet 8c de Rieux-, en Languedoc ; plein de
gueples.
La maifon de Rubei , en Tofcane ; porte auffi
de gueules tout pur, ou plein de gueufes. (P/. 'I.
w S sM .
De Barge, en Lorraine, porte ; d’azur pur, ou plein
d’azur, ( Ibid. fig. 14. )
Les anciens comtes dp Gournay & Defgabetz-
Dombale-Lorraine; pleip. de fable. ( Fig. /ƒ. )
Bordeaux, Puy-Pgulin , Paernon , Bandinelli à
Rome, maifpn dont étoit Alexandre III * pape en
1159 ; d’or pur-pu plein d’or. ( Figure n. )
Boquet, en Normandie ; d’argent pur. ( Fig.'fa. )
PLEINES ,adj. f. pi. fedit des armoiries qui fiant
f?,ns aucune écartelurç pi brifure, telles que-les portent
les aînés d’une maifon illuftre 8c ancienne. Ce
terme
terme s’employe, lorfque les branches cadettes font
obligées de mettre des lambel, bâton ou abîme, bor- _
dure, &c. pour faire des diftin&ions entr’elles ;
alors on dit : la branche aînée portant, les armes
pleines, (G .D.L.T.')
PLIÉ, ée , adj. ou PLOYÉ, fe dit de ce qui eft
Amplement courbé , auffi bien que des oifeaux qui
n’étendent pas leurs ailes, 8c fur-tout de l’aigle
qu’on nomme alors au vol plié. Plié , ée , fe dit auffi du chevron, de la fafce
& de quelques autres pièces de longueur, dont la
fuperficie eft creufe ou concave.
Saumèfe deBouze, du Thil-Saint-Loup, en Bourgogne;
d’azur, au chevron plié d’o r, accompagné
de trois glands de même, à la bordure de gueules.
(P L IV. fig. 200. )
PLUMETÉ, ée , adj. eft la même chofe que le
moucheté ou papillonné.
Ceba , à Gênés; plumeté d’argent 8c d’azur.
POÊLE ou POILE, f. f. polie à frire, infiniment
de ménage, eft quelquefois un meuble d’armoiries.
Padella , en Efpagne ; d’azur, à trois polies à
frire rangées en pal, d’argent, accompagnées de
neuf croiffans de même, pofés trois en chef rçn-
verfés, trois en fafce , contournés , 8c trois en
pointe. ( Pl. X I. fig. 361. )
PO INT, f. m. fe dit de la divifion de l’écu en
plufieurs quarrés , au nombre tantôt de neuf, tantôt
de quinze, dont les uns font d’un émail, 8c les
autres de l’autre, qu’on appelle auffi points équi-
pollès. Voye^ Équipollé 8c les armes de Buffy-
Rabutin. (Planche IV. figure 221.)
On nomme pareillement points les divifions de :
la- componure. Il y a auffi une autre divifion de
î ’écu én plufieurs points, où fe trouvent le point
d’hoiftieur, le nombril, Sec.
Le point d’honneur fe • dit de la place qui eft
dans un écu, répondant au milieu du chef 8c au-
deffous.
On appelle le nombril de l’écu , un point qui eft
au milieu du deffous de la fafce, & qui la lépare
de la pointe. Ainfi on dit : N. porte d’or à un écuf-
fon de gueulês mis au nombril. (D . J .) Point - champagne , le point - champagne ,
dans le blafon ' d’Angleterre , eft une marque
déshonorante, ou une tache à la nobleffe, qu un
gentilhomme eft forcé de porter dans fes armes,
lorfqu’il a tué un ennemi qui demandoit quartier.
Cette pièce eft rare, dans le blafon de France :
elle s’appelle encore plaine , & elle occupe l’efpace
en - bas d’un peu moins du tiers de l’écu. Voyez Plaine & Champagne.
POINTE, f. f. la partie inférieure de Técu qui
aboutit ordinairement à une petite pointe. C’eft
auffi une pièce qui monte du bas de Técu en-haut,
6c qui étant plus étroite dans fa largeur que le
ehappé, occupe feulement le tiers de la pointe de
Técu. On appelle pointe en bande, pointe en barre,
celle qui eft pofée dans la fituation de la bande
pu de la barre. Pointe en fafce eft celle qui eft
Hijloir.e, Torn. I.
mouvante d’un des flancs de Técu ; 6c pointe ren-
verfée celle qui étant mouvante du chef contrebas
, occupe les deux tiers du chef en diminuant
jufqu’à la pointe de Técu, fans la toucher néanmoins.
_ . . „
Plus généralement, la pointe eft un pal aiguifé
qui, mouvant du bas de Técu , fe termine vers
le bord fupérieur à une partie de diftance : fa
bafe a deux parties de large.
La pointe diffère du giron, en ce que ce der-
nir finit au centre de Técu.
Gaillard , baron d’Heillimer ; d’argent, a trois
fafees d’azur , à la pointe de gueules, Brochante fur
le tout, & chargée de trois befans d’or , mal or-,
donnés^
Gueret deMontet; d’azur, à la pointe dor chargée
d’une croifette d’azur potencée 8c accompagnée
en chef de deux autres croifettes d’o r , auffi poten-
cées.
Saint-Blaife de Changy, en Champagne; dazu?
à la pointe d’argent. .
De Fumel, en Quercy ; d’or à trois pointes
d’azur. ^
Bredel, au Tirol ; d’argent, à trois pointes d azur,
à la champagne , de gueules. ( PL II. fig. 93• )
POINTÉ, ÉE, adj. On appelle écu pointé fafce,
un écu chargé de plufieurs pointes en fafees, qui
font en nombre é g a l, d’émaux différens. Pointé
fe dit auffi d’un écu marqué de pointures ou pi-
quures, comme les pointes qui fervent de mafle
à la rofe, tandis qu’elle eft en bouton. Il porte
trois rofes boutonnées d’or 6c pointées de finople,
POIRE ; f. f. meuble d’armoiries repréfentant
ce fruit.
Peruffys, d’azur, à trois poires d’or. (P L VIII,
fig. 424. )
P O I S S O N , f. m. dans l’art héraldique ;
on diftingue parmi les poijfons, le dauphin qui
eft de profil , courbé en demi-cercle , dont
la tête oc la queue fe trouvent tournées du côté
dextre de Técu.
Dauphiné ; Province, d’or au dauphin d’azur ,
crété oc oreillé de gueules. ( PJ. VI. fig. 33 s-)-
Les bars un peu courbés, 8c ordinairement deux
enfemble 8c adoffés.
Poiffon de Marigny ; de gueules, à deux bars
adoffés d’or. (P L VII. fig. 337.)
Les chabots montrent le dos 8c font en pal, la
tête vers le haut de l’écu.
Chabot d’azur ; à trois chabots de gueules.
( Ibid. fig . 336. )
Les éçrévijfes montrent auffi le dos 8c font en
pal, la tête en haut.
Thiars de Bifly ; d’or , à trois éçrévijfes de -
gueules.\fig. 346. )
Les autres efpèces de poijfons font nommés fim-
plement poijfons, lorfque Ton ne peut pas ea
diftinguer l’efpèce.
Vadlaut de Benneyille , de Barbeville, près de
T