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dés de fable, armés & lampaffes de gueules, l’un
fur l’autre , celui du milieu contre-paflant. ( fig.
2f4. Voye{ auffi le lion de gueules , armé, lam-
paffé & couronné d’azur, la qiieiie fourchée, nouée
& pafTée en fautoir, dont eft chargé l’écuflon d’argent
pofé fur le tout dans les armes de Montmo-
rénci. PL VI. fig. 307. )
LAN CE , ( Hijf. de la Chevalerie ) du temps de
Tancienne chevalerie, le combat de la lance à courfe
de cheval étoit fort en ufage, & pafioit même pour
la plus noble des joutes. Un chevalier tient ce propos
à fon adverfaire dans le roman de Florès de-
Grèce : « Pendant que nous fommes à cheval, &
>1 que les lances ne nous peuvent manquer , éprou-
3) vons-nou$ encore quelque temps, étant, comme
v il m’eft avis ,1 e plaifir de la cdürfe à lance, trop
>»' plus beau que1 le combat à l’épée. » C’eft pour
cette raifcn que la lance affranchiffoit l’épée, &
que l’épée n’affranchiffoit pas la lance. On ne pàr-
loit dans les récits de joutes que de lances à outrance
, lances à fer émoulu, lancés courtoifes, lances
moufles, lances frettées & mornées ; cès dernières
étoient des lances non pointues , qui avoient
une frette, morne ou anneau au bout.
De cette paffion qui régnoit alors, de montrer
à la lance fa force & fon adrelTe, vinrent ces ex-
preflüons fi fréquentes dans les livres de chevalerie
, faire un coup de lance, rompre des lances ,
brifer la lance, baiffer la lance. Cette dernière ex-
preffion fignifioit, céder la viftoire, & nous le di-
Ions encore en ce fens au figuré. -
Cependant tous les combats d’exercices & d’a-
mufemens à la lance cefsèrent dans ce royaume
par l’accident d’un éclat de lance qu’Henri II reçut
dans l’oeil le 29 juin 1559 , en joutant contre
le comte de Montgommery. On fait que ce prince
en mourut onze jours apres.
Enfin l’ufaee de la lance qui continuoit à la guerre,
perdit toute la gloire à la journée de Pont-Çharra,
Ou Amédée, duc de Savoie , fût défait par Lefdi-
guières l’an 1591. Voyez-en les raifons dans Méze-
r a y , tome III. p. 906. Et fi vous vouiez connoîfre
les avantages & les défauts de cette ancienne arme
de cavalerie, Georges Bafta, Walhaufen , & fur-
tout Montecuculli, vous ën inftruiront. ( D. J. ) Lance , f. f. meuble d’armoiries qui repréfente
la lance dont on fe fervoit autrefois à'la guerre &
aux joutes des anciens tournois.
De Villeneuve de Trans, de Vence en Provence;
de gueules, fretté de fix lances d’o r, les
dairevoies remplies chacune d’un écuflon de même;
fur le'tout un d’azur, chargé d’une fleur de lys du
deuxième émail. Cet écuflon, chargé d’une fleur
de ly s , eft une conceffion de Louis XII. ( PL IX.
fg . JM. )
LANGUE, dans l’ordre de M alte; c’eft le nom
général qu’on donne aux huit divifions des diffé-
rens pays ou nations qui compofent l’ordre des
chevaliers de Malte. Voici leurs noms & le rang
qu’on leur donne : la langue de Provence, la lan-
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gîte d’Auvergne, la langue.de France, celles d'Italie
, d’Arragon , d’Angleterre , d’Allemagne & de
Caftille. Ainfi il y a trois langues pour le royaume
de France , deux pour ’ l’Efpagne , une pour l’Italie
, autant pour l’Angleterre & pour l’Allemagne.
Chaque langue a fon chef, qu’on nomme pilier,
LANGUÊ, ÉE, adj. fe dit de la langue de l’aigle
&. de celle des autres oifeaux , lorfqu’elles fe
trouvent d’un émail différent de celui de leur corps. , Langue fe dit auffi du griffon quand fa langue
eft d’émail différent, parce qu’il a la partie fupé-
rieure de l’aigle.
Langue fedit encore de la biffé & de quelques
autres reptiles, lorfque leur langue eft de différent
émail.
De Contades, à Paris, originaire d’Anjou; d’argent,
à l’aigle d’azur , au vol abaiffe , languie &
membrée de gueules.
Binot de.Touteville , à Paris; d’azur, à la biffe
d’argent, languie de gueules.
C’eflr ce qui s’appelle lampaffié pour les lions ,
lionceaux, léopards & autres quadrupèdes.
LAPIN, f. m. animal qui paroît courant. ^
Ménage fait venir ce mot de lepïnus diminutif
de lepus ^eporis, lièvre.
Dùfrefche de la Villeorien, en Bretagne ; d’argent,
à trois lapins courans de fable.
D’A yd ie , de gueules , à quatre lapins d’argent ,
courans l’un fur l’autre. ( PL VI. fig. 298. )
LARME, f f. meuble dont la partie fùpérieure
en pointe & ondoyante, s’élargit & fe termine en
forme ronde en bas.
Les larmes repréfententles gouttes d’eau qui coulent
des yeux lorfque l’on pleure ; elles défignent
l’affliétion & la douleur. On en met fur les orne-
mens d’églife deftinés pour les fervices des morts
dans les pompes funèbres, fur les catafalques, tombeaux
& maufolées.
D’Amproux de la Meflaye , en Bretagne ; de
finople , à trois larmes d’argent. 1
Turmenies de Nointel, cTazur, à trois larmes d’argent,
furmontées d’une étoile d’or. ( PL XII. fig.
630. )
LAURIER , f. m. arbriflèau à feuilles longues
& pointues, dont la tigeparôît unie & fans noeuds.
Le laurier eft le fymbole de la viCtoire; les Romains
en couronnoientceuxquirecevoient les honneurs
du triomphe.
Apollon & les divinités qui président aux arts
libéraux, ont des couronnés de laurier pour figni-
fier que les ouvrages de génie font confacrés à
l’immortalité, dont le laurier eft le fymbole , parce
qu’il conferve fa verdure malgré les rigueurs de
l’hiver.
De Launay., feigneur de Launay-Ravilîy, en
Bretagne ; d’argent, ati laurier de cinq rameaux de
finople.
Meflfemé, de gueules , à fix feuilles de laurier.
d’o r, pofées en rofe. ( PL VIII. fig. 404. )
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Lazare , ( ’ prêtres de faint ) nommés auffi La-
9arides, clercs féailiers d’une congrégation îiiftituêe
en France dans le dix-feptieme fiècle, par M. Vincent
de Paule. Ils prennent leur nom d une maifon
qu’ils ont dans le fauxbourg faint Denis à Paris ,
oui étoit autrefois un prieuré fous le titre de Jaint
Lazare. Ils ne font que des voeux fimples , & ils
peuvent en être entièrement difpenfés au befoin.
Leur inftitut eft de former des miffionnaires & des
directeurs capables de conduire les jeunes eccléfiaf-
tiques dans les féminaires , dontplufieurs en France
font confiés à leurs foins. Leur maifon ô& faint La-
rare où réfide le général, eft aufli une maifon de
force pour renfermer les jeunes gens dont les débauchés
& la mauvaife conduite obligent leurs païens
de févir contr’eux. Ces pretres dirigent auffi
quelques cures en France , entr’autres celles de
.Verfailles & des Invalides , de Fontainebleau , &c. Lazare , ( les ordres royaux , hofpitaliers &
militaires de faint ) & de Notre-Dame de Mont- Carmel.
L’ordre de faint Lazare eft le plus ancien ; on pré-
tend qu’il fut înftitué à Jérufalem, par les chrétiens
d’occident, en l’anriée 1 1 19 , pour recevoir les pèlerins
qui vènoient yifiter les faints lieux, les fe-
coürir' & les protéger.
Ces chevaliers s’établirent en France, fous le
règne de Louis V I I , dit le jeune. Ce prince leur
donna la terre de Bôigny à une lieue au midi d’O rléans
; ils y firent leur réfidence, & y tinrent
leurs chapitres.
Le pape Alexandre IV confirma l’ordre des chevaliers
de faint Lazare fous la règle de faint Au-
gufiin , par une bulle donnée à Naples le 11 avril
1255.
Philippe IV , dit le Bel, accorda des lettres de
fauve-garde & de protection à cet ordre, au mois
de juillet 1308.
Philippe V , dit le Long, maintint le grand-maître
&Jes chevaliers dans la poffeffion de la haute
& baffe-jufiiee de Boigny, par arrêt du 14 août
M l
Il y eut une bulle du pape Pie V , qui commence
par les mots Sicuti bonus agrïcola, en faveur de ces
chevaliers : elle fut donnée à Rome le 7 des calendes
de février 1567.
L’ordre de Notre-Dame de Mont-Carmel fut infii-
tué par Hepri W ; ce monarque écrivit au pape
Paul V à ce fujet ; le pontife lui envoya une bulle
datée du 16 février 1607, par laquelle il approuvoit
l’intention du roi, qui fit expédier à Philibert de
Nerefiang, chevalier de fon ordre, capitaine de
fes gardes, le 4 avril 1608 , des lettres-patentes
pour la grande-maîtrife ; il prêta ferment de fidélité
à Fontainebleau, le 30'oâobre fuivant.
Les ordres de faint Lazare & de Notre-Dame dé
Mont-Carmel furent unis enfemble le lendemain 31
ofîobre de ladite année 1608.
Ces ordres furent confirmés par lettres-patentes
de Louis X IV , du mois , d’avril 1664.
Un arrêt dugrand-confeil du même.roi, daté du
L A Z 9$
premier mars 1698, maintient les chevaliers royaux,
hofpitaliers & militaires de faint Lazare & de Notre
Dame de Mont-Carmel, dans les privilèges qui
leur ont été acordés par les papes, & particulièrement
Pie V & Paul V , de . pofféder & de jomr
des penfions fur toutes fortes de bénéfices.
Louis X V donna un édit au mois d’avril 1722,
portant confirmation defdits ordres dans leurs biens y
droits & privilèges; un autre édit le 15 juin 1767,
jour l’adminiftration defdits ordres , & fa majefte
es confirma au mois defeptembre 1770. |
La4 marque diftinâive des ordres de faint-La^are
Sc.de Notre-Dame de Mont-Carmel eft une croix a
huit pointes, émaillée de pourpre & de verd alternativement,
bordée d?o r , anglée de quatre fleurs
de lys de même. _.;
Le ruban eft de pourpre moiré, pafîe à la boutonnière
de leur habit.
Les commandeurs portent une femblable croix .
attachée à un large ruban de même couleur paffé
au c o l, laquelle pend fur la poitrine.
Ils mettent les uns &les autres une grande croix
à huit pointes , pourpre & verte, derrière l’écu de
leurs armoiries.
Monfeigneür le comte de Provence, grand-maître
& chef général , ( a&uellement Monfieur ) tint
chapitre le mardi 19 avril 1774» dansja maifon des
pères miflionnaires qui deflervent l’églife paroif-
fialede S. Louis de Verfailles , & ordonna avec
l’agrément du feu roi fon aïeul, à tous les chevaliers
& commandeurs profès, de porter journellement
une croix verte à huit pointes, coufue fur
leurs habits, & dans les cérémonies fur leurs manteaux.
Devife de ces ordres, dieu & mon roi.
Souverain chef & protecteur, le Roi.
Grand-maître & chef général, Monfieur,
Un gèrent & adminiftrateur de l’ordre.
Grands officiers commandeurs.
Un chancelier, garde des fceaux.
Un prévôt, maître des cérémonies.
Un procureur-general.
Un greffier, {ecrêtaire-général.
'Autres officiers„
Un intendant.
' Un généalogifte.
Un héraut, roi d’armes & garde armorial.
Deux huiffiers.
Un agent, principal commis du greffe & prêpofê
à la garde des archives.
Un hiftoriographe.
Hifoire des ordres royaux, hofpitaüers & militaires
de faint Lazare de Jérufalem. & de Notre-Dame de Afo/zr-
Carmelyïmpreflion du Louvre , 1 vol. in-4*. édition
de 1772 par M. Gautier de Sibert, de l’académie
des belles-lettres, hiftoriographe defdits ordres. On