
de puiflance, parce qu’anciennement les fei^neurs
Efpagnols & Portugais nommés Ricos Hombres 3
hommes puiffans, en allant à la guerre faifoient
porter de ces .chaudières pour nourrir leurs foldats.
Ces chaudières font repréfentées dans leurs armes,
fafcées , êchiquetées, 8cc; avec des ferf eus..
E>e bars r en Efpagne; d’azur à devx chaudières
fàfcees d’or & de fable, huit biffes de finople n,aif-
fantes, quatre de chaque côté à chaque chaudière.
( PI. X L fi g. 360. )
• P e Gufrnan, auffi en Efpagne; d’azur à deux chau-
dières étiquetées d’or & de gueules, douze biffes
de fînople naiffantes, fix aux côtés de chaque chaudière.
} CHAUSSE, ( l’ordre de la ) ou de la Calzà
a Venife, ordre militaire inftitué de temps immémorial
; on dit qu’il eff aufli ancien que la fondation
de la républiquei
Cet ordre, qui fe nomme de la Chauffe de Saint*
Marc, n a ni {latuts , ni conftitutions, 8c les chevaliers
ne font aucun voeu : de jeunes nobles Vénitiens
le compofont ; ils fe vouent volontairement
a combattre pour la foi 8c la république.
L ordre de la Chauffe de Saint - Marc fut renouvelle
en 1562,
La marque de cette chevalerie eff une efpèce
de botine d’or émaillée de diverfes couleurs , 8c ornée
de pierreries , le talon émaillé de fable. PI. X X V II
M 87. {G . D. L .T . )
CHAUSSÉ , ÉE, ad]. Voyeç (C happÉ. )
CHAUSSE-TRAPE, fi f. meuble d’armoiries qui
repréfente un infiniment de fer garni de quatre
peintes difpoffies en triangle , de manière que,
quand on 1e jette à terre, une pointe fe trouve
toujours en haut.
On fait quel eff l’ufage des chauffe - trapes à la
guerre , pour bleffer les chevaux des ennemis , ou
pour ralentir leur marche, & il eff très-vraifem-
blable qu’elles ont paffé. delà dans le Blafon , foit
en mémoire de quelque ufâge heureux 8c remarquable
qu’on en avoit fait, foit feulement à l’imitation
d’un üfage guerrier.,
DTftrapes, d’argent , au chevron de gueules,
accompagné de trois chauffe-trapes de fable ( P LX .
'fiç- JH- )
CHAUVE - SOURIS , C f. meuble d’écu repréfen-
tant cet animal.
f C o r , d’azur, à une chauve - foùris de gueules, la.
tête & les ailes d’or. ( PL .X L fig: 594. )
CHEF, f. m. pièce honorable qui occupe la partie
fopérieure'de l’écu, 8c dont là hauteur eff du tiers
ou des deux foptièmes de celle de rêcu. f Pl. 11.
fig. 98. de l’Encyclopédie, 8c PLXXVIII.fig. 2. )
Il y a des chefs unis, il y en a qui font chargés
de diverfes pièces.
Chef abaissé, eff celui qui fo trouve fous un
autre chef, foit comme nous l’avons dit à l’article
abaiffe, de la manière dont les chevaliers de Malte
abaiffent le cÆe/particulier de leurs armes fous celui 1
de la religion , foit quand la couleur du champ détache
le chef du bord fupérieur de l’é cu, le fur-*
monte 8c le rétrécit.
Moncoquier , de fable, à trois fleurs de lys d’o r;
au chef ©ndé & abaiffe de même. ( Pl. IL fig. 109. )
Chef bande , eff celui qui eff divife en fix parties
par cinq lignes diagonales , dans le fens. des
bandes, de deux émaux alternativement.
Chef charge , celui fur lequel on voit un ou plufieurs meubles.
Schulembergd’azur, au chef de fable , chargé de
quatre poignards d’argent, garnis d’o r , les pointes
en haut. ( PL IL fig. 107. )
Chef cousu , eff celui qui fa rencontre métal
fur métal, ou couleur fur couleur, ce qui eff contraire
à; la règle (générale du Blafon ; c’eft pourquoi
ces fortes de chefs font regardés comme une pièce
étrangère, ajoutée 8c coufue à l’écu des armes de
la famille. Les armes de Schulemberg qui viennent
d’être citées, en offrent un exemple, puifque le
fond eff d’azur 8c le chef de fable.
Chef denghé , celui dont le bord inférieur eff
coupé par des dents , comme celles d’une Scie. Perfîl, de fable , au chef denché d’or. ( P L IL
fig. 108. f
Chef éçhiqueté , celui qui eff divife en deux: ou trois rangs de carreaux.
D’A il ly , de gueules, à deux branches d’alizier
d’argent, paffées en double fautoir, au chef échiqueté
d’argent 8c d’azur, de trois traits. ( PL IL
fig.j o6d)'
Chef emanche ou emmanché, celui qui a datas- fa partie inférieure- de grandes dents en pointe qui entrent les unes dans les autres, ou dont la partie '
inférieure fe termine en plufieurs angles très-aigus.
De Gantes, d’azur., au chef emmanché de quatre
pièces emmanchées d’or. ( P/. IL fig. 89. )'
C hef engrêlé, celui qui a en haut 8c en bas
de petites dents plus fines que celles du danchè on.
denché, 8c dont les entre-deux ou cavités font arrondies.
Les planches de l’Encyclopédie n’offrent point
de chef engrêlé ; mais on peut fe faire une idée de
l’engrêlure en général par l’infpeélion de la barre
engrêlée de la fig. 173 , Pl. III, 8c de la croix engrêlée
de la fig. 172 de la L IV <- -
Chef losange , celui quf eff divife en lofanges*
Ce qui n s pas befoin d’exemples. Chef retrait , celui qui n’à en hauteur que là
moitié de fa proportion ordinaire». Chef SOUTENU , le chef foutenu reffemble a fiez:
à un chef abaiffe fous un autre ; il n’a que la moitié
ou les deux tiers de fa proportion ordinaire, 8c il eff
coupé par une efpèce de fécond chef qui femble'
foutenir le premier, 8c qu’on appelle une divife..
Des Urfîns, d’argent, bandé de gueules au chef
du premier, chargée dune rofe de gueules, pointée
d’or foutenu de même, chargé d’une givre ou guivre
cTazur. ( Pl. II. fig. 110 ) Chef surmonté, ne nous paroît différer du
chef foutenu que t e s la manière de confidérer dansle
chef coupé en deux parties, la partie fopérieure
comme furmontant la partie inférieure , ou la partie
inférieure comme foutenant la partie fopérieure.
( Voyez ibid. fig. I I I , les armes de la maîfon Gibo.) -
Le chef prend encore divers autres noms fuivant
fa forme; il s’appelle chevroné, quand il a un chevron;
..paie, quand il,a un pal ; herminè,. quand il eff com-
,pofé d’hermine ,, 8cc.
On appelle chef-pal, un chef qui eff du même émail
que le pal, 8c qui femble ne faire qu’un avec le pal
-abaiffé qui en fort. Le tout reffemble à une croix
potencée. •
Mun.fmgen, en Allemagne, de gueules , au chef-
pal d’argent. ( Pl. XII. fig. 626. )
On appelle chef-barre, un chef qui eff du même
émail que \a.barre abaiffée qui en fort ; le tout a la
forme d’un fept de chiffre 7.
Wisbecken, en Bavière, d’argent au chef-barre de
gueules .{fig. 627.)
Il peut y avoir aufli des chef-bandes, 8cc.
CHEMISE, f. f. meuble de l’é cu, repréfentant
ce que le mot exprime. :
Avandaenos ; de fînople, à une chemife enfan-
glantée de gueules , percée en flanc de trois flèches,
une en pal, une en bande, 8c l’autre en barre ; le
tout d’argent. {PL IX. fig. 461.')
CHÊNE, f. m. meuble de l’écu , repréfentant cet
,arbre. Il fe diftingue des autres arbres par les glands
.dont il eff chargé. On appelle \e chêne-fruité , lorfque
les glands font d’un émail différent.
On fait que chez les Anciens la couronne civique
étoit de chêne , 8c qu’elle étoit la récompenfe d’avoir
fauvé la vie à un citoyen.
On donnoit aufli des couronnes de feuilles de
chêne aux foldats, pour prix des avions éclatantes
qu’ils faifoient à la guerre. ( Voyez les ; armes de
.Lomenie , planche VIII. fig. 396 pour le chêne, 8c.
.planche XIV. dernière figure pour la couronne civique.)
.
CHÉRUBIN, ordre militaire de Suède, dit autrement
de Je fus ou collier des Séraphins, établi par
Magnus ÏII, roi de Suède, l’an 1134; mais il ne
fubfifte plus que dans quelques hiftoires, depuis que
Charles IX , roi de Suède, 8c père de Guftave Adolphe,
introduifit dans fes états laconfeflïon d’Augs-
hourg, au commencement du dix-feptième fiècle.
Et comme cet ordre n’eft plus d’une curiofité actuelle
, on peut confolter fur fon établiffement André
Tantôt le cheval paroît tout entier, comme dans
les armes de Dugué 8c de la chevalerie, planche V ,
figures 277 8c 278 , tantôt on n’en voit que la tête 8c
le col , comme dans les armes de la croix de Che*
vrièrés, fig. 279. . ;
Favin 8c La Colombière , dans leur Théâtre d’Hon-
rneur. {Article refié. ) Chérubin , f. m. meuble de l’écu. Il fe diflingue
de l’ange, en ce qu’on ne voit du chérubin que la tête
8c les ailes, comme fur l’arche d’alliance , 8c que
les chérubins ne fervent point de tenans comme
les anges.
De Cailly, d’argent, à trois chérubins de gueules.
{F i.x 1 .fig .s S 3 .)
CHEVAL , f. m. cet animal paroît toujours de
profil dans l’écu. On nomme gai le cheval en liberté
£ans bride 8c fans licol.
On appelle cheval cabre, celui qui eff levé fur les
pieds de derrière.
Courant, celui dont les quatre jambes font étendues
en l’air.
Animé, celui qui a l’oeil d’un autre émail que le
corps. •
Effaré, celui qui èft levé fur fes jambes de derrière
, 8c prefque droit. .
Bardé, houffé 8c caparaçonné, celui qui a tous fes
harnois.
CHEVALERIE, f. £ ce terme a bien des figni-
fications ; c’eft un ordre, un honneur militaire , une
marque ou degré d’ancienne nobléffe, la récompenfe
de quelquespiérite perfonnel.
Il y a quatre fortes de chevalerie ; la militaire, la
régulière, l’honoraire 8c la fociale.
La chevalerie militaire eff celle des anciens cheva-*
liers, qui s’acquéroit par des hauts faits d’armes»
i Ces chevaliers font nommés milites dans les anciens
titres : on leur ceignoit l’épée 8c on leur chauf-
foit les éperons d’orés, d’oü leur vient le nom de
équités aurati, chevaliers dorés.
La chevalerie n’eft point héréditaire : elle s’obtient.'
On ne l’apporte pas en naiffant, comme la fimple
nobleffe ; 8c elle ne peut point être révoquée. Les
fils des rois, & les rois même , avec tous les autres
fouverains , ont reçu autrefois la chevalerie comme
une marque d’honneur. On la leur çonféroit d’ordinaire
avec beaucoup de cérémonies à leur baptême,
à leur mariage, à leur couronnement, avant ou
après une bataille, 8cc.
La chevalerie régulière eff celle des ordres militaires
ou on fait profefiion de prendre un certain habit,
de porter les armes contre les infidèles , de favorifer
: les pèlerins allant aux lieux faints, 8c de fervir aux
hôpitaux où ils doivent être reçus. Tels étoient jadis
les Templiers, 8c tels font encore les chevaliers de
Malte, 8cc; Voyez Templier , Malte , 8cc. ,
La chevalerie honoraire eff celle que les princes
confèrent aux autres princes, aux premières per-
fonnes de leurs cours, 8c à leurs favoris. Tels font
es chevaliers de la Jarretière, du S. Efprit, de la
Toifon d’O r , de S. Michel, 8cc. Mais cette chevalerie
eff aufli une affociation à un ordre qui a fes
ftatuts 8c fes réglemens.
La chevalerie fociale eff celle qui n’eft pas fixe, ni
confirmée par aucune inftitution formelle, ni réglée
par des ftatuts durables. Plufieurs chevaleries de cette
efpèce, ont été faites pour des faétions, des tournois,
des mafquarades, 8cc.
L’abbé Bernàr'do Juftiniani, a donné, au commencement
de fon Hifloire des Ordres de Chevalerie , un
catalogue complet de tous les différens ordres, qui 0