
de la mort d'Henri I V , 3 vol. i/z-fol. à Saint-Jean
d’A n g e ly , quoique le titre porte à Maillé, 1616,
16 18, 162,0, réimprimés en 162.6. Le premier
Volume fut brûlé par la main du bourreau dans la
cour du collège royal à Paris , comme nous l’apprenons
de d'Aubigné lui-même, qui en triomphe.
2 ° . Les Tragiques, 16 16 , in-40. & in-8°.
30. Petites oeuvres mêlées , Genève , 1630, in-8°.
4°. L’hiftoire fecrète de Théodore Agrippa d'Ait-
bigné, écrite par lui-même & adreffée à fes enfans ;
c’eft de cette hiftoire que nous avons tiré la plupart
des traits qu’on vient de voir.
Mais les deux ouvrages les. plus célèbres de
d'Aubigtié font la Confieflion de Sahcy, fatyre amère
contre l’homme illuftre & alors puiffant, dont elle
porte le nom , & le baron dé Fceneflè, qu’on croit
être une fatyre contre le duc d’Epernon , & qui
en eft une affez plaifante contre les Gafcôns , pu
de naiffànce, ou de caractère. L’interlocuteur du
baron de Foenefte, le fin & raifonnâble Enay,
qui parle toujours f i fiagement, dit le père le Long,
nefi autre chofie que Diiple/fis-Momay. Madame de
Caylus , dans fes fouvenirs , dit que c’eft à'Au-
bignê lui-même ce qui eft bien plus'vraifemblable.
Ce fage Enay n’eft pas fi fage qu’il ne fe permette,
des gaîtés un peu fortes , fur-tout contre les Catholiques
; c’efi lui qui rapporte cette épigramme
contre un maître de penfion nommé Goulu & fa
femme,
Du Goulu, faVant , ne prend guère s
Les barbus pour perifioiïnaires ,
Il choifit les petics-enfans :
' Mais la Goulue lès veut grands.
Parmi lés détails de cet ouvrage, nous obfer-
verons particulièrement deux points.
L’un concerne le duel ; Enay, prétend que par
l ’édit d’Henry’ I V , du mois de juin 1609, les
duelliftes font condamnés à être.pendus par les pieds,
circonftance dont l’édit ïië parle pas. L’éditeur
ajoute, d’après le Grain, que deux bravés foldafs
aux gardes furent paffés par les armes, non pas
pour s’ètre battus , mais feulement pour s’être entré
- appeilés en duel. Cependant Enay,qui condamne
les duels, avoue qu’il y en a de très-juftes, à fà-
v o ir , dit-il, « quand le roi les concè le , ou pour
jj crime de ièze-majèfté trop caché, ou pour ac-
« cufatïon de trahifon, où pour maintenir Thon -
jj neur d’une femme de bien oppreffée, Ou pour
» {apporter l’orphelin contre le meurtrier injufie
w du père jj.
Ce difcours fuppofe que dans ces cas le roi per-
m’ettoit le duel ; & en effet l’article V de l’édit de
juin 1609 j porte que la partie offenfée demandera
le combat aù ro i, ou aux maréchaux de France,
& cet édit en tout,paroît confèrver le duel judiciairé,
& ne profcriré que le duel entrepris par autorité
privée.
Le fécond article due nous avons à obferver efi
qu’on trouve dans le baron de Ftenefie une ample
énumération de tous'ces noms bifartés de couleurs
& de toutes ces parures de fantaifie , que nous
avons vu renaître dans des temps modernes & que
nous avions crus fans exemple. « Bleu turquoife,
jj orangé, feuille morte, ifabelle, zinzolin , cou-
jj leur du ro i, minime, triftamie, ventre de biche,
jj ou de nonain , amarante, nacarade , penfée,
jj fleur de feigle , gris de lin , gris d’été , orangé ,
jj paftel, efpagnol malade , céladon , aftrée , face
jj grattée, couleur dé rat, fleur de pêcher, fleur
« mourante , verd naiffant, verd g a y , verdbrun,
jj verd de mer, verd de pré, verd de gris , merde-
jj d’oye , jaune paille, jaune doré, couleur de Ju-
jj das , de vérole, d’aurore , de ferein, efcarlate ,
jj rouge, fang de boeuf, .couleur d’eau, couleur
jj d’ormus, argentin, finge mourant, couleur d’ar-
jj doife, gris de ramier, gris perle, bleu mourant,
jj bleu de la fève, gris argenté, merde d’enfant ,
jj couleur de felle à dos , de veuve réjouie, de
jj temps perdu, fiammette ,-de foulphre, de la fa^-
jj veur, Couleur de pain bis, couleur de confiipé ,
jj couleur de faute de piffer, jùs-- de nature, finge
jj envenimé, ris de guenon, trépaffé revenu,
» efpagnol mourant , couleur de baife - moi, ma
jj mignonne, couleur de péché mortel, couleur de
jj cryffalirie, couleur de boeuf enfumé, de jambons
jj communs, dè foucy, de defirs amoureux, de
jj racléurs de cheminées jj.
AUB1G N Y , ( Hifi. de Fr. ) ville & terre confi-
dérable dans, le Berry , fut donnée en apanage
à la branche d’Evreiix, puis étant retournée à la
couronne, .par l’extinfrion de cette branche , Charles
VII en ntdorià Jean Stuart, Comte de. Buchan,
pour prix de fes fervicës & du fecours de fept
mille Ecoffois , qu’il lui amena dans fes befoins
preffans. On fait d’ailleurs qu’il fit le comte de
Buchan , connétable., & qu’il forma de quelques
braves, choifis parmi les Ecoffois de Buchan, une
! compagnie d’ordonnance, à laquelle il confia la
garde aè fa pérfcnne , & qui efi encore repre-
fentée par la première compagnie des gardes dit
roi-, qui en a retenu le nom de garde éçôfibije.
Quant au domaine d'Aubigny, il fut encore réuni
à la couronne en 1672 par l’extinélion de la branche
delà maifon Stuard, iffue du comte de Buchan.
En 1684, Louis XlVjàlafollicitation de Charles II,
roi d’Angleterre, érigea Aubigny en duché pairie,
en faveur de la duchèffe .de PortsmOutfi & de fes
héritiers ; en conféquence il paffa au duc de Riche-
mont, fils de. Charles. I I , & de la ducheffé de
Portfmouth. Ce prince , né le 2 août 1672, fut
naturalifé en France , en 1685 & y fit profefiion
de la religion catholique ; dans la ftite il repaffa
en Angleterre, s’attacha au roi Guillaume I I I ,&
fit profefiion de la religion anglicane. Il efi mort
le 7 juin 1723 , laiffant pofiêrité.
A U B R E Y ,( Jean ) ( H ifi. Tut. mod.) Anglois,1
né en 1626, mort à Oxford en 1700, auteur de
la vie de Hobbes , en anglois, & d’une hïftoiie
naturelle de la province de Surrey, fous le titre de
Promenade de la province de Surrey, aufli enanglois.
On a de lui encore des mélanges fur divers jüjets.
AUBRIOT, (H u g u e s ) {Hifi. de Fr.) prévôt
de Paris, avoit obtenu la faveur du roi Charles V ,
par fes talens, & celle du duc d’Anjou, fon frère ,
par un peu de penchant au defpotifme ; c’eft lui
qui fit conftruire la baftille, pour tenir en refpeft
les bourgeois de Paris , & le petit châtelet pour
tenir dans le devoir les écoliers de Tuniyerfité.
Ceux-ci, quiétoientprefque tous des hommes faits,
étoient devenus redoutables par le nombre, par
l ’infolence & par l’impunité. Aubriot entreprit de
leur ôter ce dernier avantage ; il les faifoit.arrêter
par-tout où on les trouvoit caufant du défordre,
& il les1 retenoit dans fa prifon du petit châtelets
Il y avoit fait creufer deux grands cachots,
qu’il appeloit le clos Bruneau, & la rue dû Fouare,
•du nom de deux quartiers de Paris, où l’univerfité
tenoit fes écoles. L’univerfité jura fa perte ; mais
Aubriot avoit pour lui la faveur des princes & les
droits d’un bienfaiteur public. Paris lui devoit la naif-
ïance de la police en tout genre, la sûreté -, la
propreté des rues , la falubrité de l’air, l’invention
des égoûts & des canaux fouterreins, le revê-
tiflement du quai du Louvre , en pierres , la conf-
truélion du pont Saint-Michel, la reconfiruâion
du pont-au-Change, Sel-emploi de tous les indigens à
èes travaux utiles. Nui homme public n’avoit encore
fi bien mérité de l’état : l’infamie fut le prix de fes '
fervices. A force de perquifitions fur fa vie privée , 1
on parvint à découvrir que cet homme aimoit
les femmes; on lui imputa d’aimer par préférence
•les Juives : bientôt il fut Juif & hérétique tout .
à la fois ; car on croyoit alors fortifier les accufations i
en les accumulant, fans s’embarraffer fi elles étoient ;
éontradiâoires. Comme c’étoit pour des péchés & •
non pour des crimes qu’on l’arrêtoif, ce fut dans
les prifons de l’offieialité qu’on le eonduifit , ce
fut à l’officialité qu’on le jugea ; il alloit être brûlé
v if : la cour n’ofant le défendre, crut faire beaucoup
, en follicitant pour lui une fentence plus
modérée; Il fut obligé de demander pardon à
gènoux & nue tête fur un échafaut dreffé devant
Téglife de Notre-Dame , & de fe foumettre à la
pénitence publique qui lui feroit impofée. On lui
•mit enfuite par dérifion, une mître fur la tête ;
d’évêque de Paris le prêcha publiquement, & le '
condamna au pain & à l’eau , & à finir fa vie ■
dans la joffe^ c’efi-à-dire , dans un cachot, fentence
vifiblement di&ée par l’univerfité, qui afiifioit à
‘cette cérémonie , ayant le reôeur à fa tête. Le
peuple, qui avoit paru voir avec plaifir rhumilia-
tion d'Aubriot, le délivra l’année fui van te dans une
fédition, pour en faire fon chef;, c’étoit la fédition
•des Mdillotins au commencement du règne de
1 Charles VI. Le fage Aubriot ne fit d’autre ufage ‘
de fa liberté, que de fe dérober par la fuite àv-de
tels amis & à de tels ennemis ; il alla chercher
dans la Bourgogne, fa patrie, un afyle ignoré., .
où il pût vivre en paix & en sûreté. De ce moment
l’hifioire efi muette'fur fon compte, par con-
féquent il y a lieu de croire que le refte de fa carrière
fut heureux.
La place de prévôt de Paris, qu’il avoit remplie
avec tant de gloire , étoit alors aufli prageufe
qu’importante; la police naiffante étoit fans ceffe
aux prifes avec la tyrannie & la fédition. On
compte jufqu’à vingt-quatre prévôts de Paris fous
le feul règne de Charles VI. Il faut même en compter
vingt - fep tp a r c e que Pierre des Effarts le fut deux
fois , & Tanneguy du Châtel trois fois. Un prévôt
de Paris étoit toujours alors un favori de la faétion
dominante , défigné pour vifiime à la faéfion contraire
lorfqu’elle feroit dominante à fon tour. Au-
douin Chauveron , fucceffeur d'Au briotfut dépol/é
par le duc d’Orléans,. uniquement pour avoir été
en place fous le gouvernement des ducs d’Anjou.,
de Berry ,& de Bourgogne. On lui fit fon procès,,
il fut trouvé irréprochable, & h’en refta pas îiioins
dépofé. La difgraçe ,des autres, fouvent plus méritée
, n’eut prefque jamais de motif plus jufte,
AUBR Y , (Jean) efi le nom d’un charlatans
empyrique & alehymifie, médecin , chirurgien y
prêtre , moine, Voyageur, aventurier en un mot,
dont Guy Patin parle avec beaucoup de mépris
& qui a laiffé des ouvrages propres à juffifier ce
mépris , tels que l xabrégé des Jecrets de Raimond
Lulle, la merveille du monde', ou la médecine véritable
rejfufcitée ‘ le. triomphe de l'archée, & le défie fi-
pair de la médecine. Ces deux ^derniers ouvrages«
ont depuis été réunis fous ce titre : La médecine uni-
verfielle & véritable. Jean Aubry eft mort vers 1667» Au bry, (Jacques Charles) efi aufli le nom
d’un avocat très-célèbre , mort le 22 o&obre 1739^
& dont le fils exerce encore aujourd’hui la même profefiion ,. avec l’eftisne publique.
5 AUBUSSON ( D’ ) m m de Fr. ) C’efi le nom
d’une grande & ancienne maifon;elle le tire à'Aubufi-
fon y ville de la province de la Marche , limitrophe
de l’Auvergne , & célèbre par fes tapifleries. De
cette maifon étoient lé chevalier de Rhodes, Louis-
à'Aubuffon , connu fous le nom du commandeur
de Charroux ; fon neveu , plus célèbre que lui ,r.
Pierre\d’Aubufifion,, trente-neuvième grand - maître-
de l’ordre de Saint-Jean de Jérufalem , dont la ré-
fidence étoit alors à Rhodes; ce fut lu i, qui en-
1480 , fit lever aux turcs le liège de Rhodes j.
Rhodes , des Ottomans ce redoutable écueil:..
De la même maifon étoient encore ce fameux
maréchal de la Feuillade, colonel des gardes fraii-
çoifes , qui fit fondre à fés dépens,. 8c élever ep
1686, dans la place des Vi&oires, la ftatue pédeflre-
de Louis XIV, & le due de la Feuillade, gendre
de M. de Chamillart, & qui en 1706 , conduifoit lp:
fiège de Turin. Ce dernier étoit fils du maréchal..
L’archevêque d’Embrunoncle du duc &. frère ;
du maréchal, fut employé dans plufieurs- ambaf-
fades importantes; ce fut lui qui em 661 %engagea