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même cas ; on mettoit purent! , au lieu de forori, Sc
alors le dernier vers :
Sic tu c&cus Atnor fie erit ilia Venus.
avoit un degré de plus de convenance.
AM AN, \Hifi-des juifs. ) Amalécite,fils d’Ama-
dath, & favori d’Affuérus , qui l’éleva au-deffus de
tous les princes de fa cour, s’enorgueillit tellement de
la faveur du r o i , qu’il fe fit rendre des honneurs qui
alloient jufqu’à l’adoration ; & le roi de Perfe qui
le fa v o it , avoit la foibleffe de le fouffrir. Tout le
monde fléchiffoit le genou devant le fuperbe Aman ;
le juif Mardochée étoit le feul qui refusât de ramper
fervilement devant lui. Aman en fut choqué, •&
réfolut de perdre Mardochée avec tous les juifs j il
furprit au roi un ordre pour les exterminer. Le jour
de cette fanglante exécution n’étoit pas encore
arrivé ; Aman voulut le prévenir pour Mardochée.
Il fit élever une potence , & alloit demander' à
Afiuérùs qu’il lui fût permis de faire pendre ce
■ juif infolent, lorfque le r o i, qui venoit d’être informé
que cet homme -, • avoit autrefois découvert
une conlpiration tramée contre lui., voyant
éntrer fon favori, lui dit : n Aman, que peut-on
faire à un homme que le roi défire*de combler
» d’honneur » ? Aman croyant parler pour lui-
même , répondit à Afiuérus qu’il falloit revêtir
cet homme des habits royaux, lui mettre le diadème
royal fur la tête, le faire monter fur ie
cheval du ro i, & ordonner au premier des grands
de la cour de le conduire en triomphe par la v ille,
en criant : Ce fl ainfi que fera honoré, celui que le roi
voudra honorer. Afiuérus lui 'dit : » Allez, & faites
w vous-même ce que vous venez de dire envers
v le juif Mardochée , qui a découvert une çonf-
s> piration contre ma perforine, & qui n’en a point
3) été récompenfé «. Aman fut contraint d’obéir.
Efther faifit cette occàfion de défabufer Afiuérus
des calomnies qu’on lui avoit faîtes contre les
juifs. Le roi reconnut I’impofiure à'Aman , ordonna
qu’il fut attaché à la potence qu’il avoit fait drefler
pour Mardochée, & donna un édit en faveur, des
juifs , qui révoquoit le premier. ( A. R. )
AM A N D , voye{ Saint- Amand.
AM A SIA S , ( Hift. Jainte. ) huitième roi de
Juda , fuccéda à fon père Joas, l’an du monde
3165 , remporta une viétoire coniplette contre les
Iduaiéens. Àii'- milieu de fes fucaès, il'fe livra aux
fuperfiitions de l’idolâtrie , après avoir adoré le
vrai- dieu dans le commencement de fon règne.
Le roi d’Ifraël lui déclara la guerre , le vainquit &
le fit prifonnier. Amafias racheta fa liberté au
prix de tous les tréfors du temple de lérufalem.
Dans la fuite-, fes fujets ne voulant point d’un
roi idolâtre, fe foulevèrent contre lui. Il s’enfuit
à Lachis où les conjurés le firent afiaffiner
l’an du monde 3 1 9 4 après un règne de 2.7 ans.
A . R.
AMASÏS , ( Hift. d’Egypte. ) Ce prince, fans
être iflii des rois d’Egÿpte ? eut les droits les plus
facrés d’ert ôccuper le trône, parce qu’il y fut
appellé par le fuffrage de la nation, ôc-qu’il fut la
rendre heureufe 8c floriflante. On peut juger
de fon caradère par la douceur avec laquelle
il voulut traiter Apriès, que la fortune avoit précipité
du trône dans les fers. Il fe contenta de le
confiner dans.le palais de Sais, que ce roi dégradé
occupoit au temps de fes plus grandes prospérités
; mais le peuple craignant qu’un caprice de la
■ fortune ne le relevât de fa chute, demanda fa mort É
pour, ne pas éprouver un jour fes vengeances.
Aniafîs. après une longuëxréfiftance, l’abandonna
en gémiflant aux fureurs de la multitude ; mais
refpèdant toujours en lui le cara&ère de r o i, il
le fit enterrer dans le tombeau des monarques de
l’Egypte, & lui rendit les honneurs funèbres qu’on
avoit coutume de rendre aux rois.
L ’Egypte , délivrée des guerres civiles , reprit
fous Amafis fon premier éclat ; les abus fureift
corrigés 8c la licence réprimée par le frein dés
loix : ce fut lui qui afliijettit chaque citoyen à
déclarer au magifirat quelles étoient fes reflources
pour fübfifter, 8c quiconque ne pouvoit alléguer
de moyens honnêtes, étoit puni de mort. Il ne
négligea rien pour peupler l’E gypte, pour y
attirer l’étranger , pour y faire germer l’induftrie.
Il employa fur-tout fes foins à déraciner ces
haines nationales qui troublent les états où de
^nouvelles colonies viennent fe confondre avec les
anciens habitans. Toutes fes infirmions le firent
refpeéler comme le légiflateur de la nation. La
conquête de Chypre oc de Sidon lui affigna une
place parmi les rois conquérans.
• La bafiefle de fon extraction diminltoit le refped
qu’on deyoit au trône annobli par fes vertus ; ce
fut pour détruire ce préjugé populaire qu’il ordonna
de prendre un vafe qui lervoit à laver les
pieds 8c les mains de fes convives, pour en faire
la ftatue d’un ’Dieu. Quand l’ouvrage fut achevé ,
le peuple vint fe profterner devant la nouvelle
idole ; alors il déclara que ce vâfe, autrefois défi-
tiné aux plus fales ufages«, 8c devenu, l’objet de
leur culte , étoit le fymbôîe de fa fortune , 8c qu’il
prétendoit qu’on oubliât ce qu’il avoit é té , pour
ne fonger qu’à ce qfi’il étoit. '
Sa- conduite avec Polycrate, tyran de*Samos ,
dont il avoit toujours été l’ami’ 8c Vàlliêÿ fut fort
fingulière. On dit qu’Amafis étonné dbs confiantes
profpérités de fon ami, préfagea qu’il feroit malheureux
fur le déclin de fa vie. Ainfi il aima mieux
rompre avec lui pendant le cours de fes profpérités,
que d’avoir un jour à partager les infortunes d’un
ami. Il par oit que fur la fin de fon rggne , les
Perfes tournèrent leurs armés, contre l’Egypte,
puifqu’on -la voit tributaire de C yrus , contemporain
de ce prince ; 8c Amafis , grand politique
8c grand guerrier, ne tranfinit à fon fils qu’une
puifiance chancelante. ( T-n . ) .
AMAUTAS ,7f. m. ( Hift.- mod. ) philofophes du
Pérou, fous le régné des încas. On croit que ce fut
V inc a
A M B
YInca Roca qui fonda le premier des écoles aCufco,
afin que les Amautas y enfeignaffent les fciences aux
princes 8c aux gentilshommes ; car il" croyoit que la
fcience ne devoit être que pour la noble lie. Le devoir
des Amautas étoit d’apprendre à leurs difciples
les cérémonies 8c les préceptes de leur religion; la
raifon, le fondement 8c l’explication des loix ^apolitique
8c l’art militaire; l’hifioire 8c la chronologie;
la poéfie même, la philofophie, la mufique 8c
l’aftrologie. Les Amautas compofoient des comédies
8c des tragédies qu’ils repréfentoient devant leurs
rois 8c les feigneurs dé la cour, aux fêtes foien-
nelles. Les fujets de leurs tragédies étoient des actions
militaires, les triomphes de leurs rois ou d autres
hommes illuftres.Dans les comédies ils partaient
de l'agriculture, des affaires domeffiques, 8c des divers
événement de la vie humaine. On n’y remar-
quoit rien d’obfcène ni de rempant ; tout, au contraire,
y étoit grave, fententieux, conforme aux bonnes
moeurs 8c à la vertu. Les afteurs étoient des per- i
Tonnes qualifiées ; 8c quand la pièce étoit jouée, ils
venoient reprendre leur place dans l’affemblée, chacun
félon fa dignité. Ceux qui avoient le mieux réufîi
dans leur rôle, recevoient pour prix des joyaux ou
d’autres préfens.confidérables. La poéfie des Amautas
étoit compofée de grands 8cde petits vers, où ils
obfervoient la m efure des fyllabes.On dit neanmoins
qu’au temps de la conquête des Efpagnolsils n’avoient
pas encore l’ufage de l’écriture, 8c qu’ils fefervoient
de lignes ou d’iiiftruments fenfibles pour exprimer
ce qu’ils entendoient dans les fciences qu’ils enfei-
gnoient. Garcilaffo de la Vega, ( Hift. des Incas,
liv. II. & IV. ) (G ) .
AMBASSADE,' fub. f. ( Hift. mod.) envoi que
les princes fouverains ou les états fe font les uns
aux autres de quelque perfonne habile 8c expérimentée
pour négocier quelques affaires en qualité
éiamba(fadeur. Veye^ AMBASSADEUR.
Le P. Daniel dit que c’étoit la coutume fous
les premiers rois de France, d’envoyer enfemble
plufieurs ambaffadeurs qui compofoient une efpece
de confiai.: on obferve encore quelque chofe d affez
femblable 4 cela dans les traités de paix. L'ambajfade
de France à Nknègue, pour la paix, étoit compofée
de trois plénipotentiaires ; celle de Munfter de
deux, &c.
L’hiftoire nous parle aulfi d’ambaffadrices ; madame
la maréchale de Guébriant a é té , comme
dit Wicquefort, la première femme, 8c peut-être
la feule, qui ait été envoyée par aucune cour
de l ’Europe en qualité d'ambaffadrice. Matth. liv.
IV. vie d’Henri IV. dit que le roi de Perle envoya
une dame de fa cour en ambajfade , vers le
grand - feigneur, pendant les troubles de l’Empire.
AMBASSADEUR, fub. m. ( Hift. mod. ) mi-
niftre public, envoyé par un fouverain à un autre,
pour y représenter fa perfonne. "
Ce mot vient de ambafeiator, terme de la balle
latinité, qui a été fait de ambaElus, vieux mot
emprunté du gaulois| fignifiant fervitcur, client,
Hiftoire, Tom, I.
A M B . 297
domejlique ou officier . félon B ord , Ménagé, &
Chifflet, d’après Saumaife & Spelman : mais les
jéfuites d’Anvers, dans les ait. fanEti Man. tome
II. page 128. rejettent cette opinion, parce que
ïambafl des Gaulois avoit ccffé d’être en ufage
long - temps avant qu’on fe fervît du mot latin
ambafeia ; cependant cela n’eft pas ftriâement
vrai ; car on trouve dans la loi falique, tit. xjx .
- ambafeia qui s’efl fait clamballia , en prononçant
le t comme dans altio ÿ "& ambaltïa vient d arnbac-
\ tus, & ce dernier Sambalt. Lindenbrog le dérive
de l’allemand ambacht, qui fignjfie oeuvre, comme
fi on le louoit pour faire quelque ouvrage ou
légation. Chorier eft du fentiment de Lindenbrog
atifujet du même mot, quife trouve dans la loi des
Bourguignons. Albert Acharifius dans fon diéiion-
naire italien, le dérive du latin ambulare, marcher
ou voyager. Enfin les jéfuites d’Anvers , i l’endroit
que nous venons de citer, difent que 1 on trouve
ambafeia dans les loix des Bourguignons, & que c’efi
delà que viennent les mots ambajfuatores & ambafeia-
tores, pour dire les envoyés, les agent d’un prince ou
d’un état, à un autre prince ou état. Us croyent donc
que chez les barbares qui inondèrent l’Europe, ambafeia
fignifioit le difeours d’un homme qui s’humilie
ou s’abaiffe devant un autre, & qu’il vient de la
même racine egiabaïffer, c’efl-a-dire de an ou am &
dé bas.
En latin nous nommons ce minifire legatus ou ora-
tor : cependant il e ff certain que ce mot ambajfadeur
a chez nous’ une fignification beaucoup plus ample
que celuide legatus chez les Romains J oc a lareferve
de la proteéfion que le droit des gens donne a lu n
& donnoit à l’autre, il n’y a prefque rien de commun
entr’eux.
Les ambaffadeurs font ou ordinaires ou extraordt*
nairés.
A m b a s s a d e u r o r d in a i r e , eft celui qui refide
dans la cour d’un autre prince par honneur, pour entretenir
réciproquement une bonne intelligence ,
pour veiller aux intérêts de fon maître, & pour négocier
les affaires qui peuvent furvenir. Les ambajfa-
deurs ordinaires font d’inftitution moderne ; ils étoien t
inconnus il y a deux cents ans : avant ce temps - la
tous les ambaffadeurs étoient extraordinaires, & fe re-
tiroient fitôt qu’ils avoient achevé l’affaire qu’ils
! avoient à négocier.
A m b a s s a d e u r e x t r a o r d in a i r e , eft celui qui
eft enyoyé à la cour d’un prince pour quelque affaire
particulière &preffante, comme pour conclure une.
paix ouun; mariage, pour faire un compliment, &c.
A la vérité, il n’y a nulle différence effentielle
entre ambajfadeur ordinaire & ambajfadeur extraordinaire
: le motif de leurs ambaffiades eft tout ce
qui les diftingue : ils jouiffent également de toutes
les prérogatives que le droit des gens leur ac—
Athènes & Sparte floriffantes, dit M. de Toureil
n’avoient autrefois rien tant aimé que de voir &
d’entendre dans leurs affemblées divers ambajfa-
Pp