
qui attentèrent plufieilrs fois à là vie de Saladin;ce fut
lin de ces AJfaJJms, qui étant entré dans la chambre
d’Edouardî,roi d’Angleterre,lorfqu’il faifoit la guerre
avec éclat dans la Paleftine, lui fit avec une dague
empoisonnée, une bleffure, dont la pureté de fon
Sang & 1 habileté des chirurgiens le guérirent. Il
n’eft pas auffi sûr qu’il iaiile attribuer aux AJfaJfws
la mort de Louis I , duc de Bavière, affaffmé en
1231 à Kelheim, en Allemagne , à la Sollicitation
de l’empereur Frédéric I I , comme Tritliême l’af-
fure ; mais il eft vrai que parmi les motiSs de la
dépofition de cet empereur allégués au premier
concile de Lyon en 1245 > on cite le meurtre du.
duc de Bavière, commis, dit-on, par les AJf«{jïns
à l’mftigation de Frédéric , & les relations que
cet empereur entreteno5: avec les Mahométans.
Le vieux de la Montagne envoya en 1250,
line affibaffade & des préSens à- S. Louis ; mais
il n’eft pas vrai, quoique Guillaume, de Nangis
l ’ait rapporté, qu’il eût envoyé des AJfaJJîns pour
le tuer, Sc que Sur le bruit de Ses vertus il les
ait contremandés. En général l’hiftoire des Af-
fajjîns eft très mêlée dé fables; on en peut voir
plufieurs réfutées dans le Seizième tome des mémoires
de l’académie des inferiptions & belles
lettres , page 15 5, & dans les deux mémoires de M.
Falconet Sur les Ajjajfins^ tome 17. Les Tartares,
Sous la conduite d’Holagou, frère & lieutenant
de Mangou-Kan, grand kan des Tartares, détruisirent
, vers l’an 12 5 7 ,les AJfaJJîns de Perlé &
firent périr leur chef; ceux de Syrie fùbfiftèrent
plus long-temps à la Saveur de leür pofition dans
les montagnes du Liban.
ASSEFS, S. m. pl. ( Hifl. mod. ) font en Perfe
des gouverneurs que le prince a mis dans quelques
provinces à la place des kans , dont le grand
nombre d’officiers êpuiSoient les peuples. [A. R.\
ASSELLN, ( Hijl. mod. ) Guillaume le Conquérant
ou le Bâtard, Sut enterré dans l’églife de S.
Etienne de -Caën qu’il âvoit bâtie ; mais ce n’eft
point en dépouillant les hommes qu’il faut bâtir
des temples à Dieu. Au milieu de la cérémonie
de l’enterrement, un gentilhomme, nommé AJJelin
ou Afcelin, Se préfenta devant les prélats : « Je
î> vous défends au nom de Dieu leur dit-il à haute
v oix , « d’enterrer ce corps en cet endroit, cet
» emplacement eft à moi, c’eft celui de la maifon
» de mon père , envahie par ce tyran ; Dieu qui
» m’entend, 8c qui vient de le juger, m’a vengé
» Sans doute de les injuftices ». Les prélats eurent
égard à cette violente requête, & on enterra le
corps un peu plus loin. D ’autres difent que le
prince Henri, troifième fils de Guillaume le Conquérant
, fit payer Sur - le-champ à cet AJJelin laJ-
valeur de Son terrein, qu’il favoit lui être due. Cet
événement arriva en 1087.
L’abbé A sselin , ( Gilles-Thomas ) doéteur de
Sorbonne, & provifeur du collège d’Harcourt ,
n’étoit pas un homme de collège ordinaire ; il étoit
élève de Thomas Corneille, il fut l'ami de M. ,
de la Motte. Plein d’eftime pour M. de Voltaire *
& d’admiration pour Ses talens, dans un temps où
le nom de ce, grand homme étoit un Sujet de Scandale
, "& un objet d’horreur pour les pédans, dont
quelques-uns donnoient encore le ton à l’Univer-
Sité, c’eft à lui que M. de Voltaire confia dans Sa
naiffance Sa tragédie de la mort de Ctfar; c’çft dans
le collège d’Harcourt qu’on en effaya les premières
représentations. M. l’abbé AJJelin n’en avoit pas
moins toute la gravité de Son état, toute la dignité
du caractère Sacerdotal, tout l’attachement convenable
à tous Ses devoirs. Il avoit unephyfionomie
patriarchale qui infpiroit le refpeéf, & une bonté
qui infpiroit à tous Ses difciples l’amour & la re-
connoiffance. Il avoit remporté en 1709 le prix de
poëfie à l’académie françoife , & en 1711 divers,
prix de poëfie à l’académie des jeux Floraux. Il
mourut à Paris le 11 octobre 1767 à 85 ans. Il
étoit né à Vire.
ASSELMAN, {Hiß. lin. ) théologien modéré*
naquit à Soeft en Weftphalie. Il a mis au jour un»
traité : De ferendis hoereticis, non auferendis, titre qui
tient un peu du jeu de mots ; mais l’ouvrage part
d’un efprit raisonnable. (A . R.)
ASSER, {Hiß. mod.) rabbin célèbre, auteuF
en grande partie du Talmud , dit de Babylone
mais que nous importent le Talmud & les rabbins,,
fi ce n’eft comme monumen? de la Sottife humaine?
. ASSER, ou ASSERIUS, {Hiß. d’Angleterre.')
bênêdiétin, puis Secrétaire de l’évêque de Saint-
David , puis précepteur des fils d’Alfred, puis
évêque de Salisbury. Il a écrit la vie de cet excellent
Alfred , auffi grand & meilleur que Charlemagne.
Heft auffi Sauteur d’une hiftoire d’Angleterre.
Il mourut, Selon les uns en 883 , Selon les-
antres en 909. Ce fut, dit.- o n , par Ses confeils
qu’Alfred fonda l’univerfité d’Oxford.
ASSISTANT, adj. pris fiihft. {Hiß. mod. ) personne
nommée pour aider un officier principal dans-
l’exercice de Ses Sondions. Ainfi en Angleterre, ua
évêque ou prêtre a Sept ou huit ajßßans.
AJJifiant, Se dit principalement d’une èSpéce de
confèillers qui Sont immédiatement au-deffous des.
généraux ou Supérieurs des monaftères, & qui prennent
Soin des affaires de la-communauté. Dans là
congrégation de Saint Lazare , chaque maifon particulière
a un Supérieur 8c un ajßflant. Le général
des jéSuifes a cinq ajßßans, qui doivent être desgens
d’une expérience confommée, choifis dans,
toutes les provinces de l’ordre ; ils prennent leur
nom des royaumes ou pays qui Sont de leur ref-
Sort ; Savoir , l’Italie, l’ESpagne, l’Allemagne, la.
France, 8c le Portugal..
Plufieurs compagnies de négocians en Angleterre
ont auffi leurs ajßßans.
On appelle encore ajßßans ceux qui Sont condamnés
à affifter à fexécution dun criminel. (G)
ASSONAH, ou Assona , S. m. ( Hifl. mod. y
c’eft le livre des Turcs qui contient leurs traefe-
rions. Ce mot eft arabe ; U Signifie parmi les Ma?
hométans, ce que fignifie mifns parmi k?s Juifs. !
Sonna veut dire une Seconde lo i , & as eft l’arti- 1
cle de ce mot. L’alcoran eft l’écriture des Mahométans
, & la fonna ou l'ajfona contient leurs traditions.
Nos auteurs appellent ordinairement ce
livre-là Znfe 01u Sonne. Ricauk, de l'empire Ottoman.
(G )
ASSOUCY, (Charles Coypeau, Sieur d’) ( Hiß. litt.mod.)
Et jufqu’ à d'Ajjouey j tout trouva des Lefteurs.
D'AJfoucy, avec Son page , eft encore bien plus
maltraité dans le voyage de Bachaumont & de
Chapelle, & penfa l’être bien davantage par la
juftice ; à Calais , on voulut le noyer comme Sorcier
; à Montpellier , le brûler comme libertin, à
Rome , comme impie. A Paris, on le mit à la Baf-
tilie, puis au Châtelet ; il vécut Sort errant, comme
ceux qui ne peuvent s’aftreindre à refpe&er les loix,
Sc même certains préjugés de leur pays. Il appela
i t les prifons de l’Inquifition, où il avoit éfé enfermé,
un pieux enfer ; c’eft un enfer, mais il n’eft
as pieux, la piété doit premièrement être humaine,
i d AJfoucy a eu de Son temps des le&eurs, il n’en
a plus. Il avoit Sait pour Ovide ce que Scarron a
fait pour Virgile , il l’a dégradé par le burlefque.
Il a travefti les Métamorphofes-9 Sous le titre d’Ovide
en belle humeur. Il a pareillement dégradé Claudien
par Sa baffe & burlefque traduâion du ravijfement
de Proferpine. On a Ses avantures écrites par lui-
même , du même ftyle. Il mourut en 1679. On
l’appelloit le Singe de Scarron.
ASSUERUS, { Hiß. des Juifs. ) roi de Perfe, qui
après avoir répudié Vafthi, époufa une Juive nommée
Efiherpparente de Mardochée ; il eft toujours
nommé Artaxërxès dans le grec du livre d’Efther ,
quoique l’hébreu & la vulgate lui donnent le nom
ixAJfuèrus. Mais quel eft cet AJfuéms ? eft-ce Darius
, fils d’Hyftafpe ? eft-ce Àrtaxerxès Longue-
main ? eft-ce Cambyfe ? Les fentimens des Savans
font partagés fur ce point, 8c l’en peut con&ilter
là-deffus les différens commentateurs de l’Ecriture
Sainte. { A . R .)
ASSUR , ( Hifl. anc. ) fils de Sem , quitta le pays
de Sennaar, forcé, par l’ufurpateur Nemrod, d’aller
plus haut vers les Sources du Tigre , où il s’arrêta
, bâtit la SameuSe ville de Ninive, & jetta auffi
les premiers Sondemens de l’empire d’Affyrie,auquel
il donna Son nom. Cependant les auteurs Sont partagés
fur ce qui concerne AJfur. Les uns le regardent
, ainfi que nous venons de le dire, comme le
fondateur de l’empire d’Affyrie ; d’autres prétendent
que ce nom défigne une vafte contrée, qui, dans
la Suite, envahit la domination des peuples voifins.
Les différentes interprétations Sont également Sondées
Sur ce texte' de l’Ecriture, de terra ilia egref-
f u? efl AJfur & edificavit Niniven ; chacun donne
à ce paffage une interprétation arbitraire , que l’ambiguité
de la eonftruâion fayorife, Les uns rapportent
ces paroles à Nemrod, qui, Sortant de 1a
C haldée Se répandit dans la contrée, nommée AJfur
pu AJfyrie. D’autres prétendent qu’A(fur, fils de
Sem, ne polivant Souffrir le joug d’un maître, Se
retira de Babylone, & alla chercher une nouvelle
patrie; un peuple de mécontens s’affocia à Ses def-
tinées, 8c le nombre dut en être grand, Si Ion
confidère que des hommes nés dans l’indépendance ,
font prêts à tout Sacrifier, plutôt qu’à Se courber
Sous le joug : il n’y a que l’éducation qui puiffe familiariser
avec la Servitude. AJfur, devenu chef de
ces émigrans, remonta vers les Sources du T ig re ,
où il donna fon nom à la contrée, qui depuis Sut
connue. Sous le nom d’Affyrie. Il y jetta les Sorf-
demens d’uné ville qui, quelque temps après „
devint la capitale d’un floriffant empire : cette opinion
eft la plus probable 8c la plus Suivie.
' Il ne paroît pas qu'AJfur, chef de ce peuple
fugitif, ait jamais été revêtu du pouvoir Suprême ,
8c ainfi l ’on a tqrt d’appercevoir en lui la Source de
la royauté. Ceux qui avoient Suivi Sa deftinée ,
n’avoient quitté les lieux de leur naiffance, que
pour Se fouftraire à la domination d’un maître. Ils
avoient refufé d’obéir à Nemrod , il eft abfurde de
penfer qu’il Se fuffent dépouillés de la nobleffe de
leurs inclinations, en changeant de climat ; on Sait
que dans ces temps voifins de l’enfance du monde ,
la liberté étoit le plus précieux des tréfors. De plus *
il ne nous refte aucun monument hiftorique qui
attefte qu 'AJfur ait eu des fucceffeurs; 8c ce n’eft
qu’en l’an cinq cens quarante-trois qu’on voit un
guerrier élever Sa tyrannie dans Ninive. Il eft donc
probable que le gouvernement d’autonomie ou de
pleine liberté fut le privilège de cette Société naïf*
Santé; chaque famille où chaque tribu Se gouver-
noit par Ses moeurs 8c Ses ufages ; il SuffiSoit qu’il
y eût des juges pour décider les différends qui pourvoient
s’élever entre les différens cantons : il n’y avoit
point encore de roi à Ninive du temps de Loth 8c
, d’Abraham, 8c il paroît que les champs n’avoient
1 point de poffeffeurs privilégiés. ( T—N. )
ASSYRIE , ( Hiß. ancienne.) L’empire d!AJfyrie
a effuyé tant de révolutions, qu’il eft difficile d’en
fixer les limites : Son étendue a varié félon Ses
profpérités ou Ses revers. L’opinion la mieux Sondée
SuppoSe qu’il renfermoit tout les pays Situés
entre le Tigre 8c l’Indus: on lui donne pour fondateur
'Affur, que quelques-uns confondent avec
Nemrod. U AJfyrie, dans Son origine eut des rois
| ou des chefs héréditaires, qui, comme dans toutes
les Sociétés naiffantes , n’eurent qu’un pouvoir limité;
l'habitude de commander leur fit rechercher
les moyens d’établir la-tyrannie Sur-les débris de
la liberté publique, 8c le Sceptre mis dans leurs
mains pour les faire Souvenir qu’ils étoient les conducteurs
des ‘peuples , fut une verge dont ils frappèrent
les hommes , déchus de leur indépendance
naturelle. L’AJfyrie Sut le berceau du deSpotifine,
parce que ce fut le premier empire où l’on déifia,
les rois; on les vit exiger 8c recevoir l’encens