
. fils. Celui de Thèbes. fut l’héritage d'Athotis : il
paroît que le pouvoir fijprême réfida tout en lui,
& que fes frères ne furent que fes lieutenans.
Il eu du moins confiant qu’il fut le collègue de
celui qui regnoit k This, 8c qu’il n’avoit point
d’afl'ocié dans le gouvernement de Thèbes. Ce
prince ennoblit encore le trône par la fupériorité
de fes connoiflances. Les Egyptiens lui attribuent
l’invention de l’écriture & de la langue fa c r é e il
donna, dit-on, à fes peuples les premières leçons
de géométrie. Il découvrit la caufe des éclipfes
_ & détermina avec précifion leur retour. Ses décou-
. vertes dans l’afironomie furent gravées fur des
.colonnes de pierre & de marbre; 8c pour les
rendre plus refpeélables, il n’employa que des
caractères myftérieux , voulant prévenir la curio-
fité. indiferète du peuple qui eût négligé la culture
des arts utiles pour le- livrer à çles obfer-
varions plus fatisfaifantes & moins pénibles. ( Nous
n’entendons pas ce que c’eft que des myfières en matière
de fciences ; on veutinfiruire ou on ne le veut
pas. ) Ce monarque biênfaifant ne fe bornant point
a une étude oifive , voulut encore épier la-nature
pour lui dérober le fecret de fes opérations 8c
pour aider fa fécondité : l’expérience lui avoit ap?
pris que le fol d’Egypte n’étoit pas toujours éga-
lement fertile, 8c qu’une année d’abondance étoit
ifouvent fuivie d’une année de fiérilité ; ce fut
pour en connoître la caufe 8c pour en prévenir
les effets, qu’il fit creufer des caves profondes où
il obfervoit le dégré de fermentation de la terre.
C ’étoit fur la quantité des vapeurs qu’elle exhaloit
qu'il préfageoit les années d’abondance ou de fiéri-
lité. Il efi probable qu’en defcendant dans les
entrailles de la terre , on pourroit découvrir par
quels moyens elle enrichit fa furface. La reconnoif
fance publique lui donna une place dans le ciel, félon
l’ufage de déifier les bienfaiteurs de la patrie. Il fut
adoré fous le nom de Thot ou de Mercure. L’hif-
toire 8c la fable le repréfentent comme un génie
' créateur 8c comme une intelligence bienfaifante ,
envoyé fur la terre pour en régler la police 8ç
l’harmonie. Les détails de fa vie font tombés dans
l ’oubli. (Tt-n , ) (E t peut-être même en dit-on
trop dans cet article, fur un être qui appartient
bien plus à la fable qu’à l’hifioire. ) ..
ATHRONGE, (Hijl, des Juifs') fimple berger,
d’une force 8ç d’une taille extraordinaires , au
^apport de l’hifiorien Jofephe, qui nous apprend
que cet homme, fier de ces qualités, profita de
1 abfence d’Àrchelaüs, roi ou plutôt ethnarque de
Judée, pour ufurper fon trône ; mais qu’Archelaüs
à fon retour , s’étant faifi de lu i, le fit promener
ignominieufement par toutes les villes de fon
qthnarchie, monté fur un âne avec une couronne
de fer fur la tête , d’un poids proportionné à fa
force, puis le fit mourir. (A . R ,)
A TILIUS, (\Hifl. rom.) Romain connu par
fhorrible • défaftre dont il fut caufe ; il voulut
donner un fpeÇtaclç de gladiateurs 8c fit çonfirnirç .
exprès un amphitéatreprès'de Fidènes ; cet ouvrage
manquant de foliclité, s’écroula pendant le fpeétacle;
il y eut cinquante mille personnes écrafées ou ait
moins bleffées dangereufement. Ce malheur arriva
la treizième année de l’empire de Tibère. Le fé-
nat fit à cette ©ccafion une loi tardive, comme
elles le font prefque toutes, pour affurer à l’avenir
la foliclité de ces fortes d’édifices confàerés
aux jeux 8c aux fpeétacles publics.
ATOSSE, (Hijl. des Perfes.) fille de C y rus ,
epoufa , i ° . Cambyfe fon frère, 2°. Smerdis , 3^.
•Darius, dont elle eut Xerxès, qui fut préféré pour
! 1® trône , à Artabazane , fon frère aîné , mais
| d’un autre li t , principalement par la raifon, que
par Atojfe, fa mère', il étoit petit-fils de Cyrus ,
fondateur de l’empire des Perfes-, 8c qu’Artabazane
fon frère, étoit étranger à ce même Cyrus. Uffé-
■ rius croit qui Atojfe efi l’altière Vaftlii de l’écriture ,
8c que Darius efi Affuéms,. Atojfe avoit époufé
Darius l’an 521 avant J. C.
A TTA LE ( Hijl. une.) C’efi le nom de trois
rois de Pergame , qui nous fourniront peu de
détails. .
Attaîe, ce grand roi, dans la pourpre blanchi,
Qui du peuple Romain fe difoit l’affranchi ,
n’en étoit que l’efclave, 8c n’étoit pas un grand
roi. C’étoit le fécond des trois princes de ce
nom.
Le premier de ce nom, fut aufii le premier de
fa race qui prit le titre de roi de Pergame ;
il fut conquérant , il s’étendit jufqu’au Mont-
Taiirus 8c cependant il fut ami des Romains ,
qu’il fecourut contre Philippe. Il eut des vertus
aufii bien qu Appollonias fa femme , 8c ces vertus
furent récompenfées. Ils eurent quatre fils diffin-
gués dans l’hiftôire par cette union parfaite qu’011
appelle fraternelle / plutôt en confidération de ce
qu’elle devroit être que de ce qu’elle efi ordinairement.
Ces quatre frères fe nommoient Eumenès,
Attale I I , Phiiétète 8c Athénée. '
A ttale II, nommé Philadelphe, à caufe de cette
tendreffe pour fes frères, fut tureur d'Attale- III fon
neveu, fils d’Eumenès ; il prit le titre de foi, mais fans
dépouiller fon neveu ; ce fut lui qui fut l’ami, l’allié,
l’affranchi, i’efclave des Romains qu’il fervit 8c qu’ils
protégèrent contre Antiochus, contre Perféè j contre
Prufiasv 8cc. ce qii’il fit de mieux , fut qu’il
bâtit deux villes en Lydie : Attalïe 8c Philadelphie.
On reconnoit encore dans le nom de Celle-ci l’in-’
clination dominante du fondateur pôur fes frères.
A ttale III, fils d’Eumenès, fut furnomméPhilo-*
metor, à caufe de fa tendreffe pour fa mère ; titre
qui n’auroit jamais dû diffinguer perfonne. D’ailleurs
il abandonna le foin de fon royaume, pour
fe livrer à des goûts particuliers , tels que le jardinage
, fur-tout, la culture des poifons, 8c la fonte
des métaux; il .envoyait en préfent k fës amis
l’aconit 8c la ciguë qu’il cultiyoit dans fes jardins*
Varron,. Pline 8c Columelle, difértt qu’il laiffa
des traités d’agriculture ; il fe fit -aufii architecte
par tendreffe pour fa mère ; il voulut lui bâtir
de fa propre main un tombeau : cette occupation
le tenant expofé, trop long - temps au foleil, il
y gagna la fièvre dont il mourut. Comme il étoit j
apparemment aufii affranchi du peuple romain,
il l’inftitua fon héritier dans ces termes : Populus \
Romanus meorum heures ejlo. Qn croit qu’il n’enten-
doit par ce mot meorum que les chofes à fon
ufage particulier, nommément les meubles de fon
palais ; mais on efi fur que les Romains voulurent
l’entendre de la manière la plus étendue 8c la
plus favorablè à leurs intérêts, 8c qu’en confé-
quence ils s’emparèrent de fes états qui étoient
fort vaftes 8c de fes richeffes qui étoient paffées
en proverbe : Attalicis cohditionibus, neque Attali
ignotus heures regïam occupavi/
On attribue à cet Attale l’invention, des Tapif-
feries. Le premier Attale mourut l’an 198 avant
J.' C. ; le fetond l’an 1^9; le troifième l’an 134.
Il y a encore, ùn autre Attale connu dans l’hif- .
toire par les viciflltudes ridicules de fa fortune.
Alaric le trouva préfet de Rome, lorfqu’il prit
cette ville en 409. Il voulut s’amufer à le faire
empereur. L’année fuivante il le défit 8c lui préféra
Honorius. Depuis ce temps il tenoit Attale
à fa cour comme une efpèce de bouffon, qu’il re-
vêtoit un jour de la pourpre impériale, 8cle lendemain
d’une robe d’efclave. Après la- mort d’Ala-
ric , arrivée en 410, Attale voulut redevenir empereur
fans aucun moyen pour réufiir dans .ee
projet ; il erra de province en province, fè montrant
par-tout aux fa&ieux, fans pouvoir acquérir
un feul partifan, il fut pris 8c conduit à Honorius,
qui lui fit couper la main droite , dont
il avoit prétendu porter le feeptre, 8c après l’avoir
donné en fpeéiacle8c-traîné en triomphe à Rome,
l’exila dans l’île de Lipari, où Attale mourut obf-
.cur 8c oublié.
' On connoit encore un ATTALEde Rhodes auteur
de commentaires fur le poème d’Aratus.
Et un philofophe ffoïcien qui vivoit fous l’empire
de Tibère, 8c que Senèque reconnoît pour
fon maître.
ATTELIER, f. m. (Hijl: mod. J fe dit d’un lieu
où l’on enferme les pauvres, les vagabonds 8c
les fainéans, pour les y.faire travailler, moyennant
la-nourriture8c l’habillement, 8cc.
Tels font k Londres Bridwell, 8c plufieurs autres
lieux dans les fauxbourgs, fur-tout dans la rue de
Bishopfgate , où l’on retire les pauvres enfans de
la ville qui n’ont aucun établiffement ; 8c celui
qui efi dans la paroiffe de fainte Marguerite à
.Weftminfter, appelle the-Grey-Coat-hofpital.
Il y a à Amfferdam un fameux attelier ou maifon j
de correction, appellée Rafphuyfc'y qui, par un
privilège obtenu en 1702 , a feule le ,droit ae feier
8c de couper les bois qui feryent pour la teinture > i
comme le brefil, le fantal, le cairfpêche, le faf-
fafras, 8cc.
Chaque perfonne efi obligée de donner
livres de bois râpé par jour , 8c ceux qui font
moins robufies, une certaine quantité de coupeaux.
, (G )
ATTER BU R Y , (F rançois ) évêque de Ro-
chefier, prélat très-favant, a mis en beaux vers
latins VAbfalon & Achitophel de Dryden ; il a fait
une apologie pour Martin Luther3 fort efiimée des
protefiants. Il fut chapelain du roi Guillaume, 8c
enfuite de la reine Anne , qui le fit évêque de
Rochefter en 1713. Cette princeffe l’ayant vrai-
fémblablement fait entrer dans fes vûes fecrettes
pour. le prétendant, il fe déclara pour lui à la
mort de la reine Anne, ce qui fit mettre l’évêque
à la tour de Londres en 1722, 8c le fit bannir
l’année fuivante. Il fe retira en France, 8c en débarquant
à Calais, il y trouva le lord Bolingbroke*
qui, pour la même caufe, s’étoit retiré en. France,
8c ayant obtenu fon pardon , s’embarquoit pour
retourner en Angleterre ; je vois bien, lui dit-il,
que je né fuis qu'échangé: Les lettres le confolèrent
dans fou exil ; elles lui attirèrent line confidéra-
tion qui fuffit k fon bonheur. Les gens de lettres .
avouoient que fes lumières leur avoient été plus
d’une fois utiles. Il mourut à Paris en 1732;. Il étoit
né à Mittleton dans la province de Buckingham, -
en 1662. O11 a de lui des fermons en Anglois;
ides lettres latines , inférées, dans Je quatrième
tome dii recueil des pièces de littéra'ture de l’abbé
Granet, 8c d’aütres ouvrages , tous fort eftimés
ainfi que fa perfonne.
A T T ICU S , (T itus Pomponius) (Hijl. Rom.)
fut le plus grand philofophe des Romains , puisqu’il
fit fervir fes connoiflances, non à contenter
une curiofité ftérile 8c fùperbe, mais à fe rendre
meilleur. Savant fans orgueil, généreux fans fafie, il
chercha moins à briller qu’à plaire 8c à être utile.
Son hifioire , fans offrir aucun de ces traits qui
frappent l’imagination, 8c que le préjugé ennoblit,
doit fervîr de modèle aux grands 8c aux riches,
qui, nés avec des paflions tranquilles , s’éloignent
du tumulte des affaires dans les temps orageux,
pour jouir d’eux-mêmes 8c de leurs amis. Atticus,
né chevalier romain, fut fatisfait d’être ce qu’étoient
fes pères. La nature en le comblant de tous les dons
aimables , jetta encore dans fon coeur le germe de
toutes les vertus ; un père tendre 8c vigilant fe
fit un devoir de diriger fes inclinations naiffantes ;
heureux qui peut avoir un tel maître ! les progrès
$ Atticus furent fi rapides, que les premières familles
deRomebriguèrentl’avantage d’affocier leurs enfans
à fes études. L’aménité de fes moeurs tempéroit
l’envie, attachée à la fupériorité de feà talens, il
n’infpirà que de l’émulation à fes égaux. Une mort
prématurée lui enleva fon père, dans un âge où
les paflions font le plus impérieufes , 8c où l’on ne
fait pas encore combien elles font dangereufes.
Maître alors d’une grande fortune, recherché pour