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«fe fes fujets. On voit encore paroître dans l’hif-
toire un quatrième Arface qui envoya des ambaf-
fadeurs à Sylla pour faire alliance avec les Romains.
Quoique fes fuccefleurs enflent des noms diftinâifs,
on leur donne à tous indiftinéfement celui à'Arfa-
ci des.
( Ces trois articles d’Arface font de M. T—N. )'
ARSÈNE , diacre de l’Églife romaine , nommé
en 383 précepteur d’Arçadius, fils aîné de Tempe--'l
reur Tliéodôfe. Il a donné lieu.à un trait devenu
mémorable dans Thiftoire de l'éducation des prit}-<
ces. Théodofe. étant entré inopinément dans lai
chambre de fon fils pour affîfter à fa leçon,.fut'
étonné de voir le prince aflis & le préceptèur de- s
bout, il fit afl'eojr Arfène & donna ordre à. fon fils
de recevoir debout & avec le plus grand refpëél:
les leçons d'Arsène. Mais Arçadius étoit un prince-
auprès duquel dé voit, éclipuer. toute l’habileté des,
plus grands, maîtresfiArsJne ».'convaincu de cette
vérité ,«qlu'ifta l'a cour & fè retira dans Te défert.
de Sçèthé“. Arçadius.., devenu empereur, 'voùlutle-
. râppeller auprès, de. lu i, lui fit les offres les
plus avantageufes ». Arsène préfera ‘on défert. Le'
défintéreffeinent étoit la première de fes vertus.
Un de es pareris Payant ihftifoè fon héritier, iL
demanda combien il y avoit de temps que le, tef-
tateur étoit - mort ?’ ondui dit qu’il y avoir quèlques
mois. IL y a, bien plus long-temps , dit1 i l , que je fuis f
mort au monde, & il refufa la fiiçceflion. Il mourut;
l’an 445, âgé de-05 ans..- - , Arsène efl aufli le nom d’un évêque d’Hÿpsèle
dans la Thébaïde.. Saint Athanafe fut accufé par
les Ariens , au concile de T y r en 335 , dé l’avoir-
tué , & . d’avoir gardé fa main, droite dêflechéè,.
pour.s’en fervir à des opérations magiques ; poiir
convaincre faint Athanafe., ils montroient une main
qu’ils difoient être celle ^Arsène ÿ faint Athanafe
fe défendit d’üne manière qui avoit quelque force 3 !
il fit paroître dans lé Concile Arsène lui- même J
avec les deux mains ; il n’en fut pas moins dépofé J
dans ce Concile ; on jugea fenfément que ce n’é- •
toit point Arsène, mais fon phantôme évoqué par
une opération magique... Arsène.eft.encore:le nom d’un patriarche, de.
Confiantinople » nom me.'en 1255 ,. dégofé & relégué
en .1 abo , pour avoir peut-être fait fori devoir ,,
en excommuniant l’empereur Michel Paléologue,
qui avoit' fait crever les yeux au jeune Jean Laf-
caris , dont il étoit le tuteur. On a de cet Arsène
un livre intitulé : Nomocanon, _c’éft un recueil de
canons de l’églife, comparés,aux loix impériales.
ARSINOÉ, ( Hifi. d’Egypte. ) foeur de la fameufe
Cléopâtre, en eut toute l’ambition fans en avoir
les talens & la beauté. Céfer lui fit préfent de l’île
de Chypre-, dont elle fut mife en pofleflion avec
fe-plus-jeune de fes frètes ; - mais mécontente du
partage, elfe engagea Photin à fe révolter contre
lès Romains. Cet* eunuque qui. avoit tous les talens
néceflàires pour gouverner un empire, s’affocia
ayfift Achillas qui avoit tous.les talens.nécçflaires.
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pour commander une armée Ces deux rebelles^,
follicités par Arfinoé, raflemblèrent des efclaves
fugitifs de Syrie & de Cilicie ; qu’ils joignirent k -:
un corps.de foldats qui avoient fervi fous Gabi-
nius, mais dont le féjour en Egypte, avoit amolli
le coqrage. & les moeurs-. Ces nommes autrefois
célébrés par leurs^ exploits- militaires .,, n’étoient :
plus connus que par des larcins & des meurtres. .
Ce fut de cet amas impur qu’Achillas & Photin
.formèrent, une armée. Arfinoé, fut affez aveugle
pour croire, que cette guerre cHangeroit le deftin ■
de l’Egypte.. Ellè fe'retira dans le camp des ré-
‘ belles f où fa préfencé éleva le courage des Egyp»
tiens, flattés d’avoir à leur tête une princefle dia '
fàhg de leurs-rois. La'jaloufiè du commandement-
divifa les chefs Achillas" fut aflafliné. Arfinoé re-
- vêtue du pouvoir , mit à la tête dé l’armée, Ga- -
nimède j qui , quoiqu’eunuque, avoit l’âme d’un
héros.- Ses talens né purent balancer la fortune de
Céfar, & malgré-la fupériorité du nombre, il fut
vaincu dans une.- bataille qui rendit le calme à .
^’Egypte. Arfinoé^ fans armée, tomba aux pieds du
vainqueur- qui,. craignant qu’elle n’excitât de nou*
veaux troublés, la conduifit à Rome chargée de
chaînes , pour fervir d’ornement à fon. triomphe«,.
Après avoir eflhyé cette humiliation, elle fut re- -
léguée-dans le fond d’une province de TAfie, où
elfe vécut ©bfcure, &- fans confidération, jufqu’à ce ;
qu’Antoine,' fouferivant aveuglément .aux volontés -
de- Cléopâtre, lui facrifiât fa foeur Arfinoé elfe fut ;
égorgée à Ephèfei dans le temple dé Diane, où :
elle avoit cru-trouver un-afyle. ( T-n .)
A rsinoé, fille du premier-des Ptolémées, fut :
mariee a Seleucus., roi de Syrie. Elfe avoit deux
frères, Ceranus & Ptolomée Philadelphe ; Ceranus î
étoit laine , mais leur père par -fon teftament?,
appella le cadet au- trône. Ceranus ne put fe réfou- -
dre a obéir à celui que fe nature avoit deftin é à
être fon fujet , il fe retira à la cour de fon beau-
frere pour solliciter fon fecours ; mais Seleucus .
allégua la foi des traités qui l’obligeoient à ne ja- -
mais faire la guerre aux enfans de Ptolomée ; fur
fon refus, Ceranus fe fit aflàfliner: Arfinoé, veuve
de ce prince , fe retira avec- fes enfans dans Caf-
fandrée.j pour fes foufiraire^ aux-fureurs du,perfide -
Ceranus. Alors Ceranus g forcé dé diflimüler, fit
demander fa foeur en mariage, fuivant Tufage de
l’Egypte & de plufieurs autres contrées , & promit
d’aflurer à fes neveux l’héritage de leur père. Ar-
finaé qui.n’étoit .point . affez puiffante, pour lui ré-
fifler , confentit à. le recevoir dans Caflandrée...
Après qu’il eut prêté ferment fur l’autel de. Jupiter
qu’il feroit 1e proteâeur de fe^enfans., elle va à
fa rencontre, accompagnée des deux fils $ Arfinoé,
dont Taîné avoit feize.ans.& l’autre-trois. Cette
réception fût .brillante : on offrit des facrifices dans
Tés tèmples ,. Sc'.ce jour fut marqué par des fêtes..
Ceranus par011 recevoir fes neveux avec joie ; mais.
à peipe eft-il le maître de la ville , qu’il difte l’arrêt
dé. leur mort 3 Arfinoé fes défend ayep. couragq , .
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S-s font maflacrés dans fes bras ; on l’arrache de
defiiis leurs cadavres, & elfe eft.traînée, en exil
dans la Samothrace. Son autre frère Ptolomée Philadelphe
la fit venir-dans fa cour, & Tépoufa. Ce
fut.pour fe concilier TafFeélion des Egyptiens, amateurs
desfêtes;* qu’elle célébra, avec pompe la fête
d’Adonis, & toute' l’Egypte accourut en foule à
cette folemnité ; quoiqu’elle-, ne fût plus dans l’âge
d’avoir des enfans, & qu’elle eût perdu la fleur de
fa beauté,. elle conferva pendant toute fa vie- un
afcendànt-vainqueur fur fon époux,.qui, pour l’avoir
toujours préfente , lui.érigea une ftatue de
topafe , haute, de quatre, coudées ,, qu’il, fit placer
dans fes appartenons... Il lui confacra un temple
dans Alexandrie , & la nation dont elle- avoit fait
les délices, lui en fit bâtir une autre aufli magnifique
fur 1e promontoire de Zéphirie-, où elle fut
adorée.fous le nom de Venus Zéphiride.. Plufieurs
villes ne crurent pouvoir, mieux perpétuer fa mémoire.
& .leur, reconnoiflance , qu’en renonçant à
leur ancien nom, pour prendre celui d’Arfinoé;
telle fut Patère dans la L y cie, &.une autre dans,
le Delta. ( T-n . Arsinoé , fille de -Lyfimaque, roi de Macédoine,
époufa le fécond des Ptolomées, & cette union
fut mo.fource d’amertumes & cfe crimes. Sa ja-
loufië, excitée par la prédileâion de fon maripour
une autre, la précipita dans, un défefpoir qui la rendit
capable des- plus grandes atrocités ; elle corrompit
par? fes carefles & fes préfens.Amintas & 1e
médecin. Chrifippe, qui s’engagèrent affaire périr
par le poifon fa rivale-& fon époux infidèle.-Les
confpirateurs furent découverts & punis ; Ptolomée
refpeôant encore dans Arfinoé le titre de fon
époufe plus encore celui- de mère des enfans
qu’elle lui avoit donnés , eut la modération de ne
pas la faire expirer dans les fupplices ; il borna fa
vengeance à. la reléguer à Copte, ville de la Thé-
b'aïde. , où .devorée de remords, elle .languit dans
un .éternelrOubli. -( T—N. ) , Arsinoé , -foeur & femme dé Ptolomée Philo-
pator,, ne put foufirir , ou le partage du coeur d’un
mari qu’elle aimoit, ou l ’affront d’être fupplantée
par une courtifane, elfe éclata en reproches contre
fon infidèle mari. Ptolomée qui fe fèntoit
coupable n’en fut que plus importuné de fes plaintes,
& pour ne les plus entendre, il chargea fon
miniftre de 1e délivrer d'Arfinoé par 1e fer ou 1e
poifon. L’ordre barbare' fut- bientôt exécuté &
Arfinoé expira viâime d’un époux - qui ne- pourvoit
lui reprocher qu’un excès de tendr-efie- dont iï n’é-
toit pas- digne. ( T --n . )
ART-ET-PART, {Hift. modi)auteur. & complice ;
défi: une expreflion ufitée dans l’extremité fepten-
trionale de l’Angleterre & en Ecofle. Quand quelqu’un
eft accufé d’un crime ^ on dit : il eft art-&-pau
dans cette aétion ; c’eft-à-dire que non-feulement
ü l’a confeillée & approuvée , mais encore qu’il a
contribué perfonnelfement à fon exécution, (G )
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ARTABAN , ou Artabane, {Hiß. de Perfe.)
Hircanien de naiflance, tint 1e premier rang parmi
les favoris de Xerxès dont il fut capitaine des gardes.
Ce prince qui n’accordoit fa confiance qu’mix
compagnons de. fes débauches , lui abandonna le
.foin dés affaires,. & ne fe réferva qïie 1e titre de
roi. Artabane étoit le diftributeur des grâces, il lui
fut aifé dé fe faire des adorateurs. Xerxès, tombé
dans le mépris , lui. parut une vifîime qu’on pou*
voit immoler impunément » & fon ambition? croif-
fant avec fa puiflance,, il efpéra pouvoir s’élever
de crime en crime jufqu’au trône, & rendre propre
à fa race l’autorité dont il n’avoit joui jufques-
îà qu’à titre précaire. Il confpira donc contre Ta vie
d’un maître endormi dans lès voluptés. Il profita
des ténèbres de la nuit pour entrer dans fa chambre
, où , fuivi des eunuques qu’il avoit fait fes
complices , il 1e tua pendant fon fomineil ; il va
enfuite trouver Artaxerxès, lui annonce que fon
frère Darius venoit de fe fouiller d’un parricidé,
& que lui - même alloit être enveloppé dans le
meurtre de fon père. Artaxerxès, crédule & fans
défiance , ajouta foi' à- l’impoffure ; & .pour fauver
fa vie -, .il autorifa Artaban à donner la mort à fon
frère. Ce meurtrier difpofâ de la couronne, qu’il
mit fur la tête du jeune Artaxerxès, en attendant
l’ocafion favorable der la mettre fur la fienne. Il
avoit fept fils qu’il pourvut, des- premières dignités •
de. l’état; Eier de leur appui, il prodigua fes tréfors
de l’état pour fe faire, des partifans ; quand il crut
fon pouvoir affez affermi, il feifla appercevoir fes
deffems. Artaxerxès en fut inftruit, & 1e fit aflafi-
finer-avant qu’il, pût fes exécuter. Ses fils voulurent
venger fa- mort : ils levèrent une armée, &
ils livrèrent 1111 combat où ils furent défaits &
pris, ils expirèrent au milieu des tourmens avec
tous leurs complices. {T—Ni) (Artaban, ou Artabane, eft auflï le nom
du frère de Darius I , ou Darius Ochus , qui ne
donna jamais, à Darius & à Xerxès fils de Darius ,
& fon . neveu , que. d’excellens confeils j toujours
très-mal fuivis; il s’oppofa ,de tout fon pouvoir,,
à la malheureufe expédition de Darius contre fes
Scythes, fur-tout à ^expédition plus malheureufe
encore de Xerxès contre la Grèce, & s’attacha en
toute occafion à préferver ces deux princes du
poifon des flatteurs. C ’eft à ce titre qu’il mérite,
une place dans Thiftoire. )
( I l y a eu cinq, rois Parthes du nom d'Artaban. )
ARTABASD E , on- Artavasde, {Hift. des
empereurs Grecs. ) gendre de Léon Tlfaurien, qui-,
après la mort de. ce prince., ayant difputé l’Empire
à Conftantin Copronyme , fils de Léon -, & s’étant
fait, proclamer, empereur , l’an 74a ,,.fut défait & .
pris , & eut fes yeux crevés..
ARTABAZANE , ( Hifl. de. Perfe.) fils aîné dé
Darius , roi .de Perfe, étoit appelle par ledroit de
fa naiflance. au trône de fon père; mais fon frère
Xerxès , lui fut préféré , parce qu’il étoit hé depuis
l l'élévation de' fon p è r e q ^ i ’il .defcendoit. pas