
l’empire par des primes ) il régna bien & longtemps.
Quajid.ils ont fous leurs loix afTervi des provinces ,
Gouvernant juftenjent , ils s'en font iuftes princes.
AUREOLUS, {Hiß. de Y empire romain,) général
de l’armée d’Illiriç fous Gallien, fut proclamé empereur
par fes foldats ; qui le forcèrent de prendre
la pourpre. Gallien, tombé dans le mépris , aima
mieux l’avoir pour collègue que pour ennemi., 8c
n’ayant pu réuffr à le vaincre , il mandia fon aflif-
tance contre Pofthumc qui avoit envahi la .Gaule.
Gallien ayant perdu la vie dans un combat contre
C la u d iu s le vainqueur , fous prétexte de pacifier
l ’empire, demanda une entrevue à Aureolus ; celui-
c i, plein d’une confiance imprudente, fe rendit à
l ’invitation de fon rival, qui le fit affafîiner auprès
d’un pont, lequel depuis ce temps a çonferyé le nom
de cet empereur. ( TVn . )
( Pons Aureoli, aujourd’hui Pontirolo fur l’Adda,
tentre Milan & Bergame. L’époque de la révolte
d’Aureolus eft l’an 267, Celle de fa mort paroi* être
569,)
AVRIGNY , ( Hyacinthe Ro-billaed d’ )
$ Hiß. lit. mod. ) jéfuite , connu par deux ouvra-
ges qu’on Cite & qu’on lit. i c. Mémoires Chrono?-
logiques & Dogmatiques, pour fervir & l'hifloire
eccléflqflique , depuis 1600 jufquen 17 16 , avec des
;réflexions & (les remarques critiques, 4 vol. in-12.
3.0 Mémoires pour fervir à l'hifloire univerfellede Y Europe
, depuis i6po jufquen 17 16 , <?vec des réflexions
'& des remarques critiques, 4 vol. in-12. réimprimés
en 17572 en 5 volumes , avec des additions 8c des
corre&ions par le père Griffet. Le père f l A vrigny,
lié à Caen, en 1675 , fe fit jéfuite à Paris le
T5 feptembre i6 p i , mourut en 1719 du chagrin,
dit-on , que lui causèrent lçs retrançhçmçns faits
à fes ouvrages.
ÀVRÏLLOT, ( Barbe) connue fous le nom
de fleur de d Incarnation, pafle pour la fondatrice
des carmélites réformées en France. Fille d’un
maître des comptes , feigneur de Champlâtreux,
elle époufa un autre maître des comptes, nommé
Acariç , dont elle eut fix enfans, Devenue veuve,
elle fe fit carmélite à Amiens, en 16145 elle
mourut à Pontoife, en odeur, dit-on, defainteté,
en 1618. Plufieurs auteurs, entre autres, Duval,
doéleur de Sorbonne, 8c un barnabite, nommé
Maurice Marin ont écrit fa yie?
AURIOL ou d’AURIOL , ( B laise ) nom en
vénération dans i’univçrfité de Touloule. M. de
Lamoignon de Bâville , ce célèbre intendant dç
Languedoc, dans des mémoires pour fervir à l’hif-
toire de Languedoc, s’exprime ainfi : u François I ,
» aimoit fi fort les lettres 8c les fciences , qu’il fit
?» marcher à Tonloufe le reéleur à fon côté pré-
?» férabj?megt à tp^s autres 5 8c par fes leftres-pa.-
tentes du mois d’août 1533, il donna le droit dé
» chevaliers aux profeffeurs de cette même uni-
» verfité. L’un deux appelle B la i f e d’A u r i o l , reçut
» l’anneau d’or, l’épee & les éperons dorés. Les
» profeffeurs fe font encore enterrer avec ces
» marques d’honneur ». Ce B la i f e f l A u r i o l , qui
recevoit ainfi , comme chevalier, l’épée & les
éperons dorés, étoit prêtre & profeffeur en droit
canon. Il fut doyen de l’églife de Pâmiers, 8c il
étoit en même - temps référendaire en la chancellerie
du parlement de Touloufe ; il harangua le
roi, qui apparemment fut content de (a harangue ,
car ce fut lui qui obtint pour l’univerfité la- no-
bleffe 8c pour les profeffeurs le privilège de faire
des chevaliers, p r iv ile g iùm creandi m ilit e s . Comme
A u r i o l n’en pouvoit pas faire , étant prêtre , il fut
■ fait chevalier lui-même. Il y eut à ce fujet une
cérémonie folemnelle, le 1 feptembre 1533. Pierre
Daffis , doéteur - régent 8c comte es loix, Cornes
legum , titre qu’on donnoit dès-lors aux doâeurs
qui avoient profeffé vingt ans, lui mit les éperons
d’or aux pieds , la chaîne d’or au cou, l’anneau
au doigt. Il lui dit dans fa harangue : « Vous êtes
» le premier prêtre qui ait été pourvu de la charge
» de référendaire dans la chancellerie de Toulouf e.,'
» le premier de votre nom, ( de B la i f e ) qui ait
v écrit fur le droit, le premier qui ait enfeigné
» l’art d’écrire fur l’art oratoire en langue fran-*
» çoife, 8cc. » Ses ouvrages de droit fe ré.duifent
à quelques commentaires , mais il y a de lui un
ouvrage de poëfie a fiez célèbre, intitulé : L a dép
a r tie d 'am o u r s , o u i l y a d e toutes le s ta ille s d e rimes
q u e V o n p o u r r o it prouver ; on trouve cette pièce à la
fuite de la ch a jfe d 'am o u r s , par O&avien de îaint-
Gelais, Paris , 1533. in -4 0. gothique. On prétend,
8c c’eft Bodin qui le dit, que des aftrologues ayant
annoncé un nouveau déluge univerfel pour l’année
1524, A u r io l prit fes précautions en conféquence ,
8c à l’imitation de Noé, fit faire une arche pour
s’en garantir. D’autres difent que c’eft un ridicule
qu’oij a voulu lui donner gratuitement, 8c que la
prétendue arche étoit un batteau qu’il avoit fait
faire pour la pêche. A u r io l étoit de Caftelnaudari;
on ignore le temps de fa mort.
AUSEN, f. m. ( H i f l . mod. ) nom que les Goths
donnoient à leurs généraux ; il fignifioit derjii-dieu
ou p lu s q u ’h om m e , 8c ou ne l’obtenoit que par des
yidoir.es. ( A , R . )
AUSONE. { H i f l . lu i . a n cfl) { D e c im u s magnus
A u f o n iu s ) un des meilleurs poètes du quatrième
liècle, étoit de Bordeaux ; il avoit pour père , un
médecin, nommé Jule, né à Bazas, qu’il a rendu
çélèbre par deux de fes pièces, intitulées, l’unep a -
r e n ta lia , l’autre E p k e d io n in p a trem . A u flo n e le père
eut un avantage plus grand encore pour un médecin
que pour un autre homme , par la cour
fiance qu’il infpire dans la médecine 8c dans le
médecin, c’eft qu’il vécut jufqu’à quatre-vingt-dix
£ns ? feus reffeptir aucupc dçs infirmités de fe
Vieîlleffe, & qu’à cet âge il marchoit encore fans
appui,
Noriaginta annos baculo f l ne , eorpore totb
lExegi , eunàis irteger officiis.
C'étoit fon moindre avantage, fi l’on en croit
fon fils. Si le portrait du père eft fidèle, il n’y a
point de louanges qu’il n’ait méritées , s’il eft
flatté, il faut louer au moins la piété filiale du
poète. Celui-ci profeffa d’abord la grammaire 8c
la rhétorique à Bordeaux ; il devint enfuite précepteur
de Gratien, fils de l’empereur Valentinien ;
tes deux princes le comblèrent d’honneurs ; il fut
qucôeur fous Valentinien, préfet du prétoire en
Italie, dans les Gaules, 8c enfin conful fous
Gratien.
Si fortuna volet, fies de rîictore conful,
M. le baron de la Baftie réfute très-bien auffi
la plupart des raifons particulières qu’on employé
pour prouver le chriftianifme A u f lo n e , mais il ne
les réfute pas toutes, & Bayle qui fe déclare
pour cette opinion ,. en rapporte quelques preuves
qui font reftées fans réponfe, celle-ci , par
exemple : Saint-Paulin, ce fameux évêque de Noie,
natif de Bordeaux comme A u f lo n e , 8c qui
avoit été fon difciple, avoit renoncé ä tout pour
s’enfevelir dans une retraite près de Noie,. avant
d’être eveque de cette ville. A u flo n e qui vivoit h
la cour, f e moque en courtifan de ce renoncement
univerfel 8c de ce goût de retraite qui lui paroît
exceffif, il compare Saint - Paulin à Bellerophon.
Triflis , egenI , deferta \eolat , taeitufqae pererret
Alpini eonvexa jugi : ceu dicitur olim
‘ Mentis inops , coetus hotninum , & vcjlig’m vitatis j
Avia perluftrafle vagus loca JBellerophontes.
Mais c’eft comme poète qu’il eft célèbre^ C’eft
une grande queftion parmi les critiques de favoir de
quelle religion étoit A u f lo n e , Plufieurs de fes ouvrages
annoncent un payen , quelques-uns ne
peuvent-êt-re que d’un chrétien. Vofiius 8c Bail—
let l’ont cru payen , Lilius Gyraldus & la foule
des auteurs font du fentiment contraire : on a même
été jufqu’à à dire qu’il avoit été évêque de Bordeaux
8c même qu’il avoit été canonifé. On l’a
auffi confondu avec un évêque d’Angoulême du
même nom , qui fouffrit le martire au temps
de l’irruption des Vandales dans les Gaules. Celui,
qui a traité le plus à fond cette queftion eft M.
le Baron de là Baftie dans la quatrième partie de
f o n mémoire fur le fouverain pontificat des empereurs
romains. Il y prouve fort bien que le plus grand
nombre des ouvrages qui portent le nom d'A u flo n e ,
font visiblement d’un payen , que toutes lès idées
y font empruntées de la théologie payenne , 8c il
fait à ce lujet une réfléxion qui prévient toute
difficulté , en diftinguant les temps 8c les conjonctures.
» A la vérité,, dit-il, un de nos poètes
n pourroit aujourd’hui employer toutes ces idées
v Sc tous- ces noms dans fes ouvrages , fans
?» que perfohne en fût fcandalifé ; on fauroitbien
»• qu’il ne les met en oeuvre que pour préfenter
des images plus poétiques ; mais cette manière 3>- de parler étoit-elle indifférente au fiècle d’A u - 3>: flone., dans un temps ou la moitié de l’empire1
3>. encore imbue de ces fi&ions , les prenoit pour
»' des réalités, 8c où les chrétiens n’étoient occupés. 3> qu’à les combattre 8c à en montrer l’extravagance?. 3>- Quels font les poètes chrétiens des quatre pre- 3» miers fiècles de l’églife qui. ayent ofé fe fervir
» dans leurs ouvrages, des idées prifes de la my-
» thologie.Quelqu’un d’eux a-t-il feulementuommé'
n îès. divinités des payens , fans, y-ajouter des-
» épithètes qui fifient voir combien il les mépri-
33 foit? A-t-il fait mention de leurs fables, autre-
V ment que pour en montrer le .ridicule ?
Obfervons en paffant, comme une rencontre fin-
gulière, qu’il femble que la Fontaine ait voulu traduire
8c embellir ce paffage dans les vers fuivans;
Certain ours montagnard, ours à demi léché ,
Confiné par le fort dans un bois folitaire,
Nouveau Bellerophon , vivoit feul & caché ?
Il fut devenu fou : la raifon d’ordinaire
N’habite pas long-temps chez les gens fequeftrés ?
Il eft bon de parler , & meilleur de fe taire ,
Mais tous deux font mauvais alors qu’ils font outrés#
Saiijt-Paulin répond k A u f o n e , mi’îl refpeae
comme &n maître , qn’il appelle fon père , &
auquel il donne l’épithète de Saint : u Je ne puis 3> croire que ma conduite foit condamnée par morï 3> pere , ni qu’il regarde comme une erreur 8c une;
I ^[ie. ’ ^ Parti que j’ai pris de vivre pour Jefus-
>3 Chrift feul,» r i
Hon reor hoc fanfto fie difpVicuifle parent? y
Mentis ut errorem credat , fie vivere Chriftoï
3, 14 un e“ retien.. Une erreur plaifante eft celle
a un lavant Danois, nommé Borricnius, qui perfuadé
q a A u fo n e étoit payen, a pris fur lui d’affirmer
que î»aint Paulin , dans toutes fes lettres, lui faifoit
la guerre fur fon paganifme ; on vient cle voir le
contraire^
On peut encore faire quelques obfervations ai
1 appui de cette preuve.
. Valentinien , empereur chrétien', auroit-il donné
a ion fais, pareillement chrétien , un payen pour
P.re“ Pteur - !} y a Plus : A u fo n e étoit. d’une famille
chrétienne , il avoit été élevé par deux tantes reli-
gieules-; u or ,’ceft la remarque de Bayle, en ce
” e temPs;*à le; chriftianifme étant fur le trône &
» le paganifme étant expofé aux difgraces & à la;
» perlecution, il n’ai'rivoit gusres qu’un chrétien