
théologiques & canoniques, Jérôme les points,
d’hiftoire 8c de critique. Ils ont donné fur-tout
des éditions eftimées, telles que celles des oeuvres
de faint Léon-le-Grand, de celles.de faint Raimond
de Pennafort, de celles du cardinal Norris, 8cc.
Ces estimables & laborieux eccléfiaftiques étoient
de Vérone ; ils moururent vers 1764. Pierre étoit
né en 1698 , Jérôme en 1702.
BALLOTER, v. neuf. {Hifl.mod.') maniere de
donner Ton Suffrage dans les éleétions, 8cc. par le
moyen de certaines petites balles de diverfes couleurs;
en France on les nomme des b allâtes':
l’ufage eft de les mettre fecrettement dans une
boîte. (G)
BALOUFEAU, ( Jacques ) ( Hiß. mod. )
connu dans le monde fous le nom dû baron de
Saint-Angel ; avanturier, banqueroutier, qui fai-
foit métier de fuppofer des conjurations & d’ac-
cufer des gens qui n’exiftoient pas, pour fe procurer
quelque argent des princes qu’il alarmoit 8c des
particuliers qu’il menaçoit d’accufer , il voyageoit
par- tout & fe marioit par-tout. Ses fourberie^
furent découvertes, & il fut pendu à Paris en
1626. Il étoit fils d’un avocat de Bordeaux.
BALSAC. ( Hiß. de France. ) La maifon de
Balfac d’Entragues tiré ce nom de Balfac d’une
petite ville d’Auvergne , voifine de Brioude.
Jean de Balfac, feigrreur d’Entragues , fervit
utilement Charles VII contre les Anglois; Anne
de Balfac, fa petite-fille , porta en mariage la terre
de Malesherbes à Louis Malet , feigneur de Gra-
y ille , amiral de France, dont la fille , Anne Malet,
l’a reportée dans- la maifon d’Entr^gues par fon
mariage avec Pierre de Balfac, feigneur d’Entragues
, fon coufin germain. Leur petit-fils fut ce
fameux François de Balfac, feigneur d’Entragues,
de Marcouffy, 8cc. qui époufa Marie Toüchet,
déjà mère du comte d’Auvergne, & dont il eut
Henriette de Balfac, marquife de Verneuil - fur -
O ife , maîtreffe de Henri IV. On connoît les intrigues
8c les complots de toute cette famille contre
Henri IV, foit pour l’obliger à époufer Henriette,
à laquelle ce prince avoit eu la foibleffe de faire
une promeffe de mariage, d’abord déchiréè par
S u lly , enfuite renouvellée par Henri à Malesher-
b es , foit pour fe venger 8c la venger de ce que
Henri avoit époufé Marie de Médicis, Il en eût
coûté la tête au feigneur d’Entragues & au comte
d’Auvergne , fi l'un n’eût pas été le père & l’autre
le frère d’Henriette.
On trouve dans un de nos meilleurs hiftoriens
modernes la note fuivante :
-•« 'J ’ai vu en 1744, fur la-principale porte du
s> château de Verneuil, actuellement détruit, »
. ( c’eft le château de Verneuil-fur-Oife, bâti par
HenriIV-pour Henriette de Balfac') « une fculp-
jj ture à demi-boffe , déjà bien effacée, formant J
»> un grouppe de personnages à demi-hauteur
v d’homme. On remarquoit Henri IV monté fur.'
v un cheval vigoureux, attaqué par quatre-hommes.
» couverts d’armures, mais fans armes ©ffenfives.'
» Il pouffoit vigoureufement fon cheval, en fou-
» loit deux aux pieds, renverfoit le troifième
» d’un coup de botte , 8c frappoit du fabre.le qua-
» trième, qui vouloit faifir la bride. Les accom-
n pagnemens du grouppe marquoient que la fcène
» s’étoit paffée dans un bois, & on voyoit dans
w les taillis les têtes de quelques autres qui accou-
» roient au fecours des premiers. On me dit pour
» lors quec’étoit une rencontre de voleurs ; mais
» l’armure de ces hommes , le caractère pafîionné
» que le fculpteur leur avoit donné,marquoient plu-
» tôt des conjurés que des voleurs. Il eft pomble
» que le comte d’Entragues ait fait ériger ce monu-
j> ment pour perpétuer le feuvenir d’une aCtion
» dont il fe glorifia en préfence de Henri IV lui-,
» même. »
Il ne s’en glorifia point, il l ’avoua, alléguant pour
fon excufe le defir de venger l’honneur de fa fille.
Au refte, la conjeéture de l’auteur ne nous paroît
pas pouvoir être admife ; c’eft Henri IV , 8c non le
comte d’Entragues, qui a fait bâtir le château de
Verneuil ; 8c puifque Henri IV paroiffoit à fon
avantage^ dans ce monument, il neft pas vraifem-
blable que ce fût l ’ouvrage d’un ennemi. D'ailleurs
, qui eût jamais ofé confacrer par un monument
l’affaffinat d’un roi, 8c un affaflinat quin’avoit
pas réulfi ?
Henriette de Balfac fut foupçonnée de celui qui
ne rèulfit que trop le 14 mai 1610. Mais quel intérêt
pouvoit-elle avoir à faire commettre ce
crime, 8c fur qui les foupçons ne fe font-ils »pas
égarés à ce fujet ?.
BALSAMON. ( Théodore ) ( Hiß. litt. mod. )
Ce Balfamon, patriarche d’Antioche vers la fin du
douzième fiècle, eft principalement connu par la
manière dont il fut trompé par l’empereur Ifaac
Lange. Ce prince lui, fit entendre qu’il vouloit le
faire paffer d’Antioche à Conftantinople, mais que
comme l’efprit de l’églife grecque étoit contraire
à ces fortes de tranflations, il craignoit de l’oppo-
fition de la part des évêques. Balfamon, qui’apparemment
avoit une éloquence Ou un crédit dans
le clergé dont l’empereur vouloit. profiter, employa
, ou cette éloquence, ou ce crédit à rendre le
clergé favorable aux tranflations. Il travaillait pour
un rival. Quand ou eut l’agrément du clergé ,
l’empereur nomma au patriarchat de Conftantinople,
Dofithée, patriarche de Jéritfalem. Balfamon eft
connu par quelques ouvrages qui annoncent un
zèle bien amer contre l’églife latine. Les principaux
font des notes fur 1 e Nomocanon de Photius , des
méditations fur les privilèges des patriarches, 8cc„
OU croit qu’il a vécu jufqu’en l’an 1214.
B ALTAG IS , f. m. ( Hiß. mod. ) forte d’azamo-
gians ou valets du ferrail, occupés à fendre, fcier
& porter le bois, dans les appartemens. Leur nom
vient de balta, qui en langue turque ,„ fignifie
’-hache ■ ôvLcùig-néè. Les-balta fis portent le bois partout
le ferrail, 8c jufqu’auxportes de l’appartement
des femmes-> où les eunuques flairs Viennent le
Erendre, parce qu’ils ont leuls droit d’y entrer.
e vifir Méhemet Kuperli , fous Achmet III ,
avoit ètèbaltagi ; & il en retint lç nom , même dans
fort élévation , félon la coutume des Turcs , qui
portent fans rougir le nom de leur première pro-
féffion, Guer, jnczurs & ujages des Turcs, tome II.
( G )
BALTHASAR , ( Hiß. facrée ) fils d’Evilmero-
dach , 8c petit-fils de Nabucliodonofor, fut Je dernier
roi de Babylone. Dans un. grand feftin qu’il
donna à fes femmes, à Tes concubines, & aux
feigneurs de fa cour, il but dans les vafes facrés
que fon aïeul avoit emportés du temple de Jérusalem
: cette profanation fut accompagnée des
louanges des idoles. La joie de cette fête fut bientôt
changée en deuil, jBalthafar apperçut comme la
main d’un homme qui traça fur la muraille ces
trois mots, mané, thecel, phareç. Le roi épouvanté ,
fit appeller les devins pour les lui interpréter. Daniel
feul les comprit 8c les expliqua. Il dit à Ba\
thafar qu’ils fignifioient que les jours de fon regne
étoient comptés & touchoient à leur fin, que fes actions
venoient d’être pefées & réprouvées , que fon
royaume allait être divifé 6» devenir la proie des
M'edes & des P er fes. Le roi de Babylone. fut tué
cette même nuit, & Darius le Mède s’empara de
'fon royaume l’an du monde 3.466.
Il paroît que Balthafar eft le même prince que
les hiftoriens profanes appellent Nabonide , autrement
Labynit. Tout ce qu’-Hérodote dit de celui-ci
convient à celui-là. ( A . R. ) Balthazar Gérard,( Hiß. mod.) G’eft le nom
de l’affaffin du prince d’Orange Guillaume I. Il
exécuta fon deffein le 10 juillet 1584 à Delft; mis
à la torture;, il n’âccufa perfonne, & ne parla
que d’infpiration divine ; mais Jauréguy, qui, deux
ans auparavant avoit manqué fon coup, fut reconnu
pourEfpagnol & pour émiffaire de l’Éfpa--
gne. Balthasar Gérard étoitFranc-Çomtois; l’hifto-
rien Strada, trop fayorable aux Efpagnols de ce
temps , n’ofe pas cependant aller jijfqu’q louer
l’aétion de Balthasar, Gérard ; mais il'dit que ceux
qui afîiftèrent à fon fuppliee ( il fut écartelé ) admirèrent
la confiance 8c le courage de ce jeune
homme de vingt-fix ans ; tous les fanatiques four-
niffent le même fujet d’admiration.
BALTUS ( Jean - François )( Hiß, litt. mod. )
jéfuite, connu pour avoir écrit en faveur des
démons coptre l’hiftoire des oracles de M. de Fon-
tenelle, qui les troubloit dans la poffeflion où ils
av'oient été long-temps d’être réputés les auteurs
des oracles. M. deFontenelle, après avoir lu l’ou-
yrage du P. Bakus, écrivit: » Je ne répondrai point
v au jéfuite de Strasbourg. . . . Je n’ai point du
j) tout l’humeur polémique, ôctoütes lés querelles
« me déplaifent : ' j’aime mieux que le diable ait
s» été prophète , puifque le P. Jéfuite le veut, &
v qu’il croit cela plus orthodoxe «.
J3ALUE. ( Je a n ) ( Hiß. de Fr. ) Le cardinal
ßißo'm, T&m> L Deuxième Part„
Èatue ( qui, pour cacher Ja baffeffe de fon extraction
, fe faifoit nommer le cardinal d’Evreux, du.
nom.de fon évêché, ufage dont il y a^beaucoup
d’exemples ) a été le feul miniftre de Louis XI
qui ait pu le flatter d’avoir pris quelque empire
lur l’efprit de Ibn maître; fils d’un tailleur de Poitiers,
il s’éleva par degrés au comble de la
faveur & de la fortune. Son génie & fes talens
lui méritèrent d’abord la protection de l’évêque
d’Angers, Jean de Beauvau, qui le fit fon grand-
vicaire. Le comte de Melun-Normanville ayant
eu occafîon de l’entretenir, crut devoir le préfen-
ter au roi, qui le goûta, le retint à fon fervice,
lui procura les abbayes de Fécamp, du Bec & de
Saint-Ouen, le mit à la tête des finances 8c du
gouvernement, 8c l’honora d’une confiance dont
fon coeur étoit très-avare. Une élection, due à la
protection du roi, plaça Balue. fur le liège d’Evreux,
la même protection l’éleva au cardinalat. On ignore
jufqu’où ce miniftre heureux pouffa la témérité de
fes vues ambitieufes ; mais l’ingratitude dont il
paya les fervices de fon maître, fes intelligences
avec les ennemis de l’état , fes intrigues criminelles,
fes efforts pour divifer le roi 8cMonfieur#
8c pour perpétuer les difeordes civiles, lui attirèrent
une difgraee cruelle 8c méritée. Enfermé
pendant onze ans dans une cage de fer, fon courage
fupérieur à fes maux cpnferva tp «jours l’eT
pérance de les voir finir. Le pape Paul II refiila
de nommer en France des commiffaires pour faire
le procès au cardinal Balue 8c à l’évêque de Ver-*,
dun , Haraucourt, coupables de haute trahifon 8c
de lèze=majefté, 8c il fit des inftances pour que ces
deux prélats fuffent jugés ou à Rome ou à A v ignon
, l’archevêque de Tours fut prié d’abandonner
à la juftice féculière quelques prêtres complices
du cardinal 8c de l’évêque , il le refufa pareillement
, 8c menaça d’excommunier ceux qui
avoient arrêté ces prêtres. On faifit fon temporel
8c on le décréta a ajournement perfonnel : l’excommunication
ne fut point lancée ni les prifon-
niers relâchés ; mais les oppofitions de la cour de
Rome fauvèrent la vie aux deux prélats coupa-»
blés, le cardinal Balue rentra même dans la faite
en poffeffipn d’une partie de fes bénéfices. On le
vit fous le règne de Charles VIII revenir en
France, revêtu des honneurs d’une légation mendiée
qu’il exerça, comme on devoit s’y attendre t
avec toute la hauteur de fon eara&ère , 8c fans
aucun égard pour les privilèges de la nation, que
lé parlement défendit avec zèle , mais fans fuc*
cès..
Cet homme étoit effentiellement ingrat ; on
vient de voir qu’il le fut envers fon maître qui
l’avoit comblé de biens 8c d’honneurs, il l’avoit
été envers Jean de Beauvau , fon premier bienfaiteur
, le premier auteur de fa fortune. Jean de
Beauvau avoit été transféré à l’évêché d’Arras ; il
le fit dépofer par le pape Paul I I , dont il difpo»
foif, 8c le fit nommer pour le remplacer, F
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