MAC M A I
A C L E , f. f. efpèce de petite figure faite coin me '
une maille de cnirafle, & percée en lofange. La
macle a la même dimenfion que la lofange, à la^
quelle elle eft tout-à-fait femblable, excepté quelle
e ft aufli percée au milieu en forme de lofange ; en
quoi elle diffère des mitres qui font percées en rond.
Rohan , de gueules, à neuf macles d’o r , pofées
3 9 3 & 3. {P L V. fig. 231. ) & pour la compa-
raifon des macles avec les lofangès & les ruftres f
rapprochez de cette figure 231. les figures 22-/—32. même
planche V.
MA ÇO N NÉ , ée , ad}, fe dit des ponts , des
tours , pans de murs, châteaux, & autres bâti-
mens, lorfque les lignes qui marquent la fépara-
tion des pierres font d’un émail particulier.
Pontevez, en Provence; de gueules, au pont de
deux arches d’o r , maçonné de fable.
Cafanova, en Efpagne ; d’azur , à une maifon
d’argent, maçonnée de fable , efforée de gueules.
De Marillac, d’argent, maçonné de fable, car-»
relé de fept pièces remplies de fept merlettes de
fable., —
Klamenftein, en Bavière ; de fable , tranché ,
maçonné, pignoné de deux montans d’argent. ( PI.
IX. fig. 466-74-3. )
MADELEINE, ( l ’ordre de fainte ) fut projetté
par Jean Chefnel, feigneur de la Chappronaye ,
tentilhomme Breton, qui le prèfenta à Louis XIII
c à la chambre de la noblefle pendant la tenue des
états-généraux ( qui s’étoientaffemblés à Paris,le
17 o&obre 1614.) Le roi en vit les ftatuts, & dit,
peu de jours apres , qü’il agréoit le deflein de ce
gentilhomme; cependant cet ordre ne fut point
infiitué. . A i t
La fin qu’il fe propofoit, étoit d empecher les
duels & les querelles parmi la noblefle; & , à
l’exemple de faïnte Madeleine, parfait modèle de
pénitence , de faire revenir les jeunes gentilshommes
de leurs égaremens, & les conduire à la vertu.
Les flatuts de l’ordre de fainte Madeleine , dref-
fés per Jean Chefnel, fe trouvent en vingt articles
dans Favin , en fon livre intitulé : Théâtre
d3honneur, page 872 & fiùvantes.
La marque de l’ordre étoit une croix grecque
naiflante d’un croiflant, dont la branche d’en-haut,
ainfi que les deux des côtés, fe terminoient en
fleurs-de-lis ; elle étoit accompagnée de huit palmes
, deux entre chaque branche pofées en cerc
le , les feuillages pendans intérieurement : au centre
de cette croix , on voyoit l’image de la Madeleine
profternée devant une croix.
Le collier étoit compofé de lacs-d’amour divins^
repréfentés par des flèches à têtes en forme de
croix panée*; des chiffres faits des lettres L A M 9
étoient placés entre les lacs-d’amour, & repréfeiï*
toient les noms de fainte Madeleine, du roi Louis
XIII & d’Anne d’Autriche , fa femme ; le tout
d’or, émaillé d’incarnat, de blanc & de bleu.
La devife de cet ordre étoit : Vamour de Dieu
ejl pacifique. ( jVoye[ pl, X X V I. fig. 62. )
M AILLET, f. m. meuble de l’écn qui repréfente
un infiniment de guerre de bois , propre à
rompre Si à brifer ; on s’en fert pour enclouer les
pièces de canon des ennemjs, pour enfoncer les
portes après l’efcalade des villes & à divers autres
ufages. On les appelle mailloches quand ils font de
fer Si plus petits que les maillets ordinaires.
De Mailly de Nesle, à Paris ; d’o r , à trois maillets
de finople. ( Pl. XL fig. 569. )
De Monchy de Hoquincourt , en Picardie ; de
gueules, à trois maillets d’or.
MAIN, f. f. eft quelquefois un meuble d’armoiries,
Rouillé, de gueules , à trois mains dextres à
paumes ou appaumées d’o r , au chef de même ,
chargé de trois molettes de gueules. ( Pl. IX. fig.
448* )
MAISON, f. f. meuble de l’écu qui repréfente le
domicile d’un citoyen. Ouverte , ajourée Si maçonnée
, fe dit de la porte , des fenêtres Si des joints
des pierres, lorfqu’ils font d’un autre émail que l’édifice.
On nomme maifon efforée, celle dont le toit eft
de différent émail.
Le mot maifon vient du latin manfio , demeure ,
féjour.
De Saifmaifons de la Saulcinière de Trêambert,
à Nantes; de gueules, à trois maifons d’o r, ouvertes
, ajourées Si maçonnées de fable.
Cafanova, cité ci-defliis %r d’azur , à une maifon
d’argent, &c. efforée de gueules. ( Voye^pl. IX,
j g . 466.) Maison, f. f. famille d’une ancienne noblefle,
ou élevée par de grandes dignités.
MAL-ORDONNÉ, ée , adj. fe dit de trois pièces
ou meubles de l’écu, qui, au lieu d’être pofés
deux Si un , comme il fe pratique ordinairement,
font au contraire un en chef & deux en pointe.
De l’Eftrange de Garofon, en Vivarais ; de gueules,
au léopard d’argent, & deux lions d’or adof-
fés mal-ordonnés.
De Bifien de la Salle, en Bretagne; d’argent, à
la fafce de fable , accompagnée cFune étoile & de
deux croiflans de gueules mal-ordonnés.
MAL-TAILLÉE, adj.f. fe dit d’une manche d’ha-: bit taillée d’une ihanière capricieufe & bizarre.
Le P. Méneftrier s’eft trompé dans fa Méthode du
MAU
Blafim, quand il dit qu’il n’y en a des exemples
qu’en Angleterre. ( Voyez p l IX. fig. 4^0. )
r Condè de Coenry, élection de Reims; d o r ,a
trois manches mal-taillees de gueules.
Herpin du Coudrey, en Berry ; d argent, à deux
manches mal-taillées de gueules , chacune rayee
en trois endroits en fautoir du champ , au cher emmanché
de trois pièces de fable.
Levemont de Moufflaines , en Normandie ;
fafcé d’argent & d’azur, à la manche mai-taillée te
gueules, brochante fur le tout.
MALTE, ( l’ordre de ) cet ordre de religieux
militaires commença vers 1 an 1048; des marchands
de la ville de Melfi au royaume de Naples, eurent
permiflion du calife d’Egypte, moyennant un
tribut annuel, de bâtir a Jerufalem une eglife du
rit latin , qui fut nommée Sainte-Marie la Latine ;
- ils fondèrent à côté un monaftère pour y foigner
les malades , fous la dire&ion d’un recteur, qui
i devoit être à la nomination de l’abbé de Saïnte-Ma-
| rie la Latine : on y fonda de plus une chapelle
j fous l’invocation de faint Jean-Baptifte , dont Ge-
I rard, provençal, de la ville de Martigues, fut le
I premier reéleur en l’année 1009.
| Godefroy de Bouillon, généraliflime de l’armée
des croifés, ayant été élu roi de Jérufalem le 22
! juin de la même année , enrichit cet hôpital de
quelques domaines qu’il avoit en France; d’autres
[ ieigneurs imitèrent cette libéralité. Les revenus de
| l’hôpital ayant- augmenté confidérablement, Gé-
| rard, de concert avec les hofpitaliers , réfolut de
[ fè féparer de l’abbé &des religieux de Sainte-Ma-
f rie la Latine , de faire un ordre à part, fous le
«om de faint Jean-Baptifte, ce qui donna lieu de
les nommer hofpitaliers ou frères de l’hôpital de S.
[ Jean de Jérufalem.
Le pape Pafca(II, par une bulle de l’an 1113
\ confirma les donations faites à cet hôpital, qu’
l mit fous la protection du faint fiége , ordonnant
[ qù’après fe mort de Gérard, les reûeurs feroient élus
[ par les .hofpitaliers.
Raimond Dupuy, fucceffeur de Gérard en 1118
donna une règle aux frères ; elle fut approuvée
par Calixte II Fan 1120; ce premier maître voyant
que les revenus de l’hôpital furpafîoient de beau-
[ coup la dépenfe néceflaire à l’entretien des pèle-
[■ rins & des malades, crut devoir employer le fur-
[ plus à la guerre contre les infidèles : il s’offrit dans
1 cette vue à Baudouin I I , alors roi de Jérufalem :
f il fépara fes hofpitaliers en trois clafles ; les nobles
| qu’il deftina à la profeflion des armes pour la dé-
I fenfe de la foi Si la protection des pèlerins ; les
I prêtres & chapelains pour faire l’office divin; les
[ frères fervans qui n’étoient pas nobles , furent.aufli
I deftinés à la guerre : il régla la manière de rece-
| voir les chevaliers; le tout fut confirmé par Inno-
[ cent I I , élu fouverain pontife le 17 février 1130
I qui cette même année ordonna que l’étendard d
| ‘ l’ordre feroit une croix blanche fur un fond rouge ,
f laquelle fait encore’ actuellement les armoiries de
MA L loïl’ordre
de ces chevaliers, qui font de gueules, à la
croix d’argent.
Après la pefte de Jérufalem , ils fe retireront a
Margat, enfuite à A c re , qu’ils défendirent avec
beaucoup de valeur en 1230.
Après la perte entière de la terre fainte en 1291 *
les hofpitaliers , avec Jean de Villiers de lTsle-
Adarn, leur grand-maître, fe retirèrent dans 1 île
de Chypre, ou le roi Guy de Lufignan qu’ils avoient
ftiivi, leur donna la ville de Limifîo, qu ils habitèrent
environ 18 ans.
En 1309, ils prirent l’île de Rhodes fur lesSar-
rafins & s’y établirent ; ce n’eft qu’alors qu’on commença
à leur donner le nom de chevaliers ; on
lês nomma chevaliers de Rhodes, équités Rhodii.
AndronicII, empereur de Conflantinople , accorda
au grand-maître, Foulques deVillaret, l’in-
veftiture de cette île en 1310.
L’année fuivante , fecourus par Amédée IV ,
comte de Savoie, ils fe défendirent contre unem>
mée de Sarrafins, Si fe maintinrent dans leur île.
Le grand-maître, Pierre d’Aubuflon , la défendit
contre Mahomet I I , & la conferva malgré une
armée formidable de Turcs, qui l’afliégea pendant
trois mois. Soliman l’attaqua le 21 juin 1522,
avec une armée de trois cent mille combattans ,
& la prit le 24 décembre füivant,, après que l’ordre
l’eût pofîedé 213 ans.
Le grand-maître, Philippe de Villiers de Flsle-
Adam, & le s chevaliers allèrent en l’ile de Candie;
puis le pape Adrien VI en 1523, & fon fuc-
cefleur Clément VII , élu le 29 novembre de la
même année , leur donnèrent Viterbe : enfin Char-
les-Quint.leur donna l’île de Malte au mois de
mars 1539; le grand-maître & les chevaliers y
arrivèrent le 26 oâobre fuivant : ils prirent alors
le nom de chevaliers de Malte ; mais leur véritable
nom eft celui de chevaliers de l ’ordre de faint Jean
de Jérufalem, & le grand-maître fe qualifie dans
fes titres, frater N. N. Dei gratid facree domûs hof-
pitalis fanâi Joannis Hierofojimitani & militaris or-
dinis fantii Sepulcri Dominici, magifter humilis pan-
perumque Jefu-Chrifti euftos.
Frère Marie-des-Neiges-Jean-Emmanuel de Rohan,
né le 19 avril 1725 , a été élu grand-maître
de Malte le 12 novembre 1775.
Les chevaliers donnent au grand-maître le titre
d’éminence, Si les fujets de File, celui ôüalteffe.
Ceux qui fe présentent pour être admis dans
l’ordre, doivent faire des preuves de noblefle de
quatre degrés, tant du côté paternel que du maternel.
La croix que portent les chevaliers de Malte eft
d’o r , émaillée de blanc à huit pointes , attachée à
la boutonnière de leur habit, avec un ruban noir.
Les chevaliers françois ont quatre fleurs-de-lis
aux angles de leur croix : ils y mettent fouvent
une couronne royale entre les deux pointes d’en*
J haut, fous l’attache.
| Les cheyatiçrs profés portent avec cette crois