
BARBADILLO (Alphonse Jérome de Sàlàs) {Hift. lut. mod. ) auteur de quelques comédies ef-
ti triées en Efpagne , contribua, dit on , à perfectionner
la langue efpagnole, & mérite à ce titre
d’être nommé. Mort vers 1630.
BARBANÇON ( Marie de ) veuve de Jean
de Barret, feigneur de Neuvy-fur-1’Allier en Bour-
bonnois, eft au nombre des dames illüftres d’Hila-
rion de Cofte , & a été célébrée par M. de Thou,
pour le courage avec lequel, pendant les guerrès
civiles en 15 6 9 , elle foutint, dans un château en
B e r ry , un long fiège contre les catholiques , &
combattit en perfonne à la brèche, une pique à la.
main. Charles IX eftima cette bravoure , quoique
employée contrqjiii, & ne voulut pas qu’elle payât
la rançon dont elrc étoit convenue , en fe rendant
à la dernière extrémité.
BARBARIGO, famille il lu lire de Venife, qui
a produit deux doges , &L plufieurs cardinaux.
BARBARO, (Hermolaus Barbarus, eu )
{Hift. litt. mod.) né à. Venife en 1454, fut auteur
à dix-huit ans, ce qui étoit rare autrefois. On a
’de lui des Paraphrafes fur Anftote, une Traduction
de Diofcorïde, des éditions de Pomponius Le ta, &
de Pline le naturalise. Les Vénitiens l’employèrent
dans beaucoup de négociations importantes. Am-
baflàdeur auprès d’innocent VIII, il obtint de ce
pape une grâce qui empoifonna fa vie & hâta fa
mort. Innocent le nomma au patriarchat d’Aquilée
mais une loi de Venife , conforme peut- être au
caraétère défiant & foupçonneux de fon gouvernement
, mais cohforme aufli à la raifon, défendoit
à tous les miniftres de la république dans les cours
. étrangères , de recevoir aucun préfent & aïicune
grâce des princes auprès defquels ils étoient employés
, le fénat ne voulut jamais fouffrir que Bar-
haro prît pofleflion du patriarchat d’Aquilée. Zacharie
, fon père, en mourut de douleur. Hermolaüs
lui-même n’étant ni aflez patriote, ni aflez défin-
térefîe pour obéir à l’arrêt du fénat, qui lui enjoi-
gnoit de renoncer à ce patriarchat, mourut à Rome
dans une efpèce d’exil en 1493 , à 38 ou 39 ans.
François Barbaro , fon aÿéul., gouverneur de
Brefle, eft célèbre par la bellé défenfe de cette
place contre le duc de Milan, qu’il força d’en lever
le fiége en 1438. Oh croit qu’il a lui-même célébré
cette aéfion glorieufe dans un ouvrage qui n’a
été imprimé que long-temps après & que fous un
autre nom, à Brefle, eh 172,8, in-40. fous ce titre :
Evangeliftce Manélmi Vicentini comm'entariùlum de
obfidione Brïxiot anni 1438. On fait d’ailleurs que
ce François Barbaro n’étoit pas plus étranger aux
lettres qu’aux armes; on a de lui un Traité de re
uxoriâ , imprimé en 1639 ^ Amfterdam, in-i6,
& qui a été traduit en françois fous ce titre : De
Vétat du fnariage.
Daniel Barbaro, arrière petit-fils de François
& neveu d’Hermolaüs, fut employé comme fon
oncle dans les ambafladeç & fut coadjuteur de ce
même patriarchat d’Aqüilée, dont fon onde n’avoit
pu obtenir la pofleflion ; on a de lui divers
écrits aflez eftimésfur l’éloquence & fur les arts ,
entr’autrès une Traduction italienne de Vitnive * avec
des commentaires, Venife, 1584, i/z-40. avec
figures. Né en 1573 , mort en 1070.
B A R B A T I U S ou Bardius Philippiçus ;
( Hift. Rom. ) efclave fugitif qui par la faveur d’Antoine
parvint aux plus hautes dignités. Un jour
?u’il rendoit la juftice en public, il fut reconnu par
bn maître , & il étoit dans le cas d’être réclamé :
c’étoit précisément le cas dont parle Horace :
Sçrlba qubd effet
Nihilb détenus domini jus effe.
Il prévint ce fcandale, joignit fon maître, lui demanda
le . feçrèt & la liberté, & lui en paya ma-,
gnifiquement le prix.
B A R B A Z A N , (Arnauld-Guillaume de) {Hift. de F r .) chambellan du roi Charles V I I , fut
un des héros de ce règne & du précédent, & un
de ceux qui contribuèrent le plus à l’expulfion des
Anglois; aufli,Charles VII lui'avoit-ilfait préfent
d’une, épée , fur laquelle étoient gravés ces mots
dont il faifoit une application ingénieufe aux Anglois :
Ut cafu graviore ruant.
Il y avoit eu fous Charles V I , en 1404, un combat
finguîier livré à la tête des deux armées ennemies
, entre Barba^an, champion dés François, &
le chevalier de l’Efcale , champion des Anglois,
fuivis chacun de fix autres champions. Barbarin
avoit été vainqueur, ce qui arrivoit plus fouvent
aux chevaliers François dans les combats fingu-
liers, que dans les grandes batailles générales qui
demandent de l’enfemble & l’habitude d’une difei-
pline exaéle. Il paroît que Barba^an joignoit la conduite
à la valeur. Sa défenfe de Melun contre les
Anglois eft eftimée. Il eut, comme beaucoup d’autres
chevaliers , le titre de chevalier Jans reproche ;
mais Charles VII lui donne dans des lettres-
patentes le titre beaucoup plus diftingué de.reftau-
rateur du royaume & de là couronne de France : il
lui permit de porter les trois > fleurs - de - lys de
France fans brifure. Barbaçan mourut en 1431 des
blefîiires qu’il avoit reçues à la bataille de Belle-
ville ou Bullegneville , près de Nancy. Aflez peu
de gens favent qu’il eft enterré à Saint - Denis
comme le connétable du Guefclin & le vicomte de
Turenne, & en général ce capitaine n’eft peut-
être pas aufli connu qu’il a mérité de l’être.
Barba^an fut accufé d’avoir-confeillé l’afîaflinat
commis à Montereau dans la perfonne du duc de
Bourgogne Jean, & fous ce prétexte, lorfqu’a-
près fa belle défenfe de MehÂi il fut obligé de fe
rendre, à condition que tous les aflxégés feroient
libres , il fut retenu prifonnier par les Anglois au
mépris de cette capitulation ; mais plufieurs auteurs
afliirent que bien loin d’avoir confeillé cet aflafli-.
B A R
nat ou d’y avoir confenti, il avoit toujours pror..
tefté hautement , que pat cet aflaflinat on avoir ’
perdu & déshonoré le dauphin , en voulant le
lervir.
BARBEAU DE LA BRUYERE, (Jean-Louis)
favant & eftimable auteur de la Mappe - monde
hiftorique qui a paru en 1759, & où il fait marcher
de front la géographie, la chronologie & l’hif-
toire ; il eut part aux ouvrages de M. Buache. On
lui doit l’édition des Tablettes chronologiques de
l’abbé Lenglet , 1763 & 1778; delà Géographie
moderne de l’abbé de la Croix ; des deux derniers
volumes de la bibliothèque de la France du père
le Long, & il ne fe bornoit pas à être Amplement
éditeur ; il y a.beaucoup de chofes de lui dans tous
les ouvrages d’autrui qu’il a publiés. Il a traduit
aufli de l’allemand la Defcription de l ’empire de .
Buffle, du baron de Stralemberg, 1757, 2 volumes
in-12. Né à Paris en 1710. Mort, aufli à Paris, le 20
novembre 1781. On vantoit fa mémoire &fes con-
noiflances bibliographiques.
BARBEAUX, abbaye fur la feine, à deux lieues
de Melun, ou Louis-le-Jeunex eft enterré, comme
'fondateur.
BARBERIN, {Hift. mod. d’Italie.) maifon.il-
luftre d’Italie , connue dès le treiziéme fiècle.
François Barberin ou Barberino, né à Barberino
en Tofcane , l’an 1264, mort à Florence en 1348 ,
eft auteur d’un poëme-moral italien, imprimé à
Rome en 1640,, in-40. avec de' belles figures, &
fort eftimé. Il a pour titre : Documenti d’Amore.
C ’eft de ce François Barberin que font defeendus
les Barberins fi célèbres dans le dix-feptièmefiècle,
nommément le pape Urbain V I I I , élu en 1623.
Cette maifon porte d’azur, à trois abeilles d’o r ,
marquetées de fable ; ces abeilles dont l’écuflon
des Barberins eft chargé, ont fourni à un poète du
temps une’ allufion heureufe aux intérêts politiques
de fon fiècle & aux caraftères des principales nations.
Les François & les-Efpagnols étoient alors
continuellement en guerre. Le poète, pour peindre
à. la fois la préfomption françoife , la ja&ance
efpagnole, gl l’acçortife italienne , fait dire au
François en parlant des abeilles de Barberin :
Gallis mella dabunt, hifpanis fpicula figent•
L’Elpagnol répond :
Spicula f i figent , emorientur apes, '
L’Italien les met d’accord :
Cunctis mella dabunt 3 nulli fiua fpicula figent j
Spicula nam princeps figere hefeit apum.
Le François.
« Elles donneront du miel aux François, elles
}) piqueront les Efpagnols.
B A R S 3 9 ,
V E s p a g n o l ?
» Si elles piquent, elles mourront. L’It AL IE N.
» Elles donneront du miel à tous, elles ne pi-
» queront perfonne : le roi ( ou la reine ) des
yy abeilles ne fait point fe fervir de l’aiguillon. »
Urbain VIII mourut en 1644. C ’eft lui qui a
donné aux cardinaux, aux éleéfeurs eccléfiaftiques
& au grand-maître de Malte le titre d'‘ém in e n c e .
Les cardinaux François & Antoine B a r b e r in ,
fes neveux, après avoir fait nommer pour fon
fucceflenr le cardinal Pamphilio, ( Innocent X ) fè
brouillèrent avec lui, & lui firent une petite guerre,
connue fous le nom de g u e r r e d e s B a r b e r i n s , qui
eft reftée ridicule dans l’opinion des hommes,
comme il feroit à fouhaiter, polir le bonheur du
monde, qu’elles le fuflent toutes : perfonne alors
n’oferoit en entreprendre une. On brave la mort,'
on craint le ridicule.
Les Barberins vinrent chercher un afyle en
France ; le cardinal Mazarin fit donner au cardinal
Antoine l’archevêché de Rheims & la grande-
aumônerie de France : ils fe réconcilièrent dans la
fuite avec le Saint-Siège. Le cardinal Antoine
mourut dans fon château de Nemi, à 6 lieues de
Rome , le 3 août 16 71, âgé de 64 ans. François ,
fon frère aîné, mourut doyen du facré collège le
10 décembre 1679, à 83 ans.
Un autre cardinal Antoine Barberin , leur oncle,’
frère du pape Urbain V I I I , & mort le 11 feptem-
bre 1 6 4 0 , âgé de 77 ans, eft enterré au grand
couvent des capucins de Rome qu’il avoit fait
bâtir ; on lit fur fa tombe cette épitaphe mife par
fon ordre :
H i c j a c e t p u l v i s e t c i n i s .
PoSTEA NIHIL.
Il faut croire que ce n i h i l fe prend dans un lens
d’humilité chrétienne , ou dans ce fens que Bofluet
a fi bien développé :
» La mort ne nous laifle pas aflez de corps pour
»> occuper quelque place.........notre chair change
» bientôt de nature : notre corps prend un autre
» nom : même celui de cadavre, dit Tertullien
» parce qu’il nous montre encore quelque forme
» humaine, ne lui demeure pas long-temps : il-
» devient un je ne fais quoi, qui n’a plus dejnom
» dans aucune langue ; tant il eft vrai quw tout
» meurt en lu i, jufqu’à.ces termes funèbres par,
» lefquels on exprimoit fes malheureux reftes. »
BARBEROUSSE, { H i f t . m o d . ) c’eft le nom
de deux frères , tous deux pirates & ayanturiers
célèbres dans le ferzième fiècle.
L’aîné, nommé Aruch ou Horuc, fe fit roi
d’A lger, battit plufieurs fois le roi de Tunis, &
fe rendit redoutable, même aux Efpagnols ; le
marquis de Gomares ou Comares , gouverneur
1 d’O ran, l’attira dans une embufeade à quelques
Yy,y z