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en comptant le prince qui enétoit le chef & grand-
maître.
Les jours de cérémonies, les chevaliers portoient
une robe de damas incarnat à larges manches , &
avoient une ceinture de velours bleu, doublé de
fatin rouge, & deffous cette ceinture le mot efpé-
rance en broderie d’or ; les boucles 8c ardillons de
fin or figurés en lofanges, avec l’émail verd comme
- tête d’un chardon ; fur leur robe un grand manteau
de fatin bleu-xélefte, doublé de fatin rouge.
Deflùs étoit le collier en forme circulaire entre
une double chaîne, les intervalles fur un femé de
France, une lettre du mot efpérance de chaque côté
du collier dans les vuides des lofanges ; une fleur
de lis au haut, une autre fleur de lis en bas, d’oîi
pendoit une médaille ornée de la Vierge au milieu
d’une gloire rayonnante,,un croiffant à fes pieds,
& deffous la médaille une tète de chardon;le tout
d’o r , émaillé de diverfes couleurs. ( Voyer la pL
X X V . fig. 7 i. G. D. L. T. )
BOURDON, f. m. meuble d’armoiries qui re-
préfente un bâton de pèlerin.
De la Bourdonnaye, de gueules, àtrois bourdons
de pèlerins d’argent, i 8c i. ( PI. X. fier. <47.)
BOURDONNÉ, ée, adj. fe dit d’un bâton arrondi
à fon extrémité fupérieure , ou d’une croix
pommetée dans la forme d’un bourdon de pèlerin.
Rafcasdu Cannet, à Aix en Provence, d’o r , à la
croix bourdonnée de gueules , au pied fiché, au chef
d’azur, chargé d’une étoile à huit rais d’argent.
Les Prieurs mettent un bâton bourdonné en pal
derrière l’écu de leurs armes. (PI.X IV.fie . <. )
BOURSE, f. f. meuble d’écu.
Bourfier, d’or , à trois bourfes de gueules. ( PI.
\XII.fig.638. )
BOUSE, f, f. C’efi une efpèce de chantepleure
avec laquelle on puife l’eau en Angleterre. Cette
pièce fe trouve for quelques écus.
Roos, en Ecofie, d’or , au chevron échiqueté
d’argent & de fable, de trois traits, accompagné
de troisboufes du dernier émail. (PI. XII. fig. 636.)
BOUTEROLLE ,*f. f. meuble d’armoiries qui
repréfente la garniture qu’on met au bout du fourreau
d’une épée.
Angrie, d’argent, à trois bouterolles de gueules,
( PL XII. fig. 637 ) *
BOUTOI ou BOUTOIR , bout du groin du
fanglier que l’on nomme lorqu’il efl d’un autre émail
que la hure, ou lorfqu’il efl tourné vers le haut
de l’écu ; car ordinairement la hure du fanglier efl
pofée en fafoe, 8c lç boutoir tourné vers le côté
droit de Fécu.
Pulnhofen , en Bavière, d’o r , à line hure de
fanglier de fable, Le boutoir vers le chef défendu
d’argent. (Pi. XI, fig. $89. )
BRANCHE , en Généalogie ; fe prend quelquefois
pour un rejetton, ou pour une famille ifiue
d’une autre ; ce que les généalpgiftes appellent aujourd’hui
fécondé ou troifieme branche.
R R A Q yE , f. m, meuble de l’écu*
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Brachet, d’azur, à [deux chiens braques d’argenf
paffans l’un fur l’autre. ( PI. VI. fig. 284 )
BRETESSES , f. f. pl. rangées de créneaux; il
efl moins d’ufage que l’adjeâif foivant.
BRETESSÉ, ée , adj. fe dit du fautoir, du pal,
de la fafce, de la croix, delà bande, du chevron,
qui ont des créneaux des deux côtés, lefquels répondent
les uns aux autres.
Sublet, d’azur, au pal breteffé d’or, maçonné de
fable, chargé dunevergettede même.
De la Pierre de Saint-Hilaire , de finople , à la
bande breteffèe d’argent, accompagnée de deux lions
de même , lampaffés & couronnés de gueules.
Saliceta, à Gênes , d’or 9 à la croix breteffèe de
finople.
Frizot de Blamont, (l’azur, au fautoir breteffé d’or.
( ! § § p pl» III• fig. 122, 148, 160 , & pl. IV . fig.
194.)
BRICIEN, f. m. l’ordre militaire des Briciens fut
inftitué en 1366 par fainte Brigitte, reine de Suede,
fous le pontificat d’Urbain V , qui l’approuva, & lui
donna la réglé de S. Auguftin. Cet ordre avoit pour
arme une croix d’azur, lemblable à celle de Malte *
& pofée fur une langue de feu, fymbole de foi 8c
de charité. On y fàifoit voeu de combattre contre
les hérétiques, 8c pour la fépulture des morts, 8c
l’afiifiance des veuves, des orphelins 8c des hôpitaux.
Toutes ces infotutions font plus recommandables
par la pureté d’intention des perfonnes qui
les ont inflituées, les riches commanderies dont
elles ont été dotées, la naiffance 8c la piété de plu-»
fieurs de leurs membres, que par leur conformité
avec l’efprit pacifique de l’Eglife, 8c de celui qui
dit de lui-même , qu’il efl f i doux qu’il ne fauroit
éteindre la lampe qui fume encore. Voyer Fleuri, Di f i
cours fur les Religieux. ( Article reftéfi)
BRIOUDE ( Comte de ). Le chapitre de Saint-
Julien de Brioude en Auvergne, efl çompofé de
chanoines, qui prennent le titre de comtes. L’origine
de fon établiffementfe trouve inférée dans Balufe»
entre les notes capitulaires de nps rois.
Louis I , dit le Débonnaire, empereur 8c roi de
France, donna à Bérenger Le. comté de Brioude à
titre de fief. Ce comté'voulant rétablir l’églife de
Saint-Julien de Brioude, qui avoit été incendiée par
lés Sarrafins, fonda trente-quatre places de chanoines,
leur donna des biens confidérables pour,
leur entretien 8c pour celui d’un abbé, dont il leur
laiffa l’éleélion,
. Berenger, comte de Brioude , fupplia Louis le
Débonnaire d’accorder à ce chapitre une indépen-»
dance de tout feigneur particulier. Cet empereur,
roi de France, y confentit, à condition que chaque
année le chapitre lui préfenteroit, 8c à fes fiicc.ef-
feurs, pour nommage , un cheval, un écu 8c une
lance, L’aéle de çonceffion de l’an 825, efl conçu eh
ces termes :
In nomine Domini & Salvatoris noflri Jefu Chrifli%
Ludovicus , divinâ ordinante providentiâ imperator a f i
guflus ; notum effe volumus cunttis fidelibus fanBa Dei
JZcçlefioe 3
B R I
Ecclefia, & noflris feu etiam Deo difpenfantè fuccefi
foribus, quia poflquam comitatum Bnvatenfemfideli
noflro Berengario illuflri. cottiiti conceffimus, ille in-
genio quo valuit quamdam Ecclefiatn ubi S. Julianus
Martyr requiefcit, qutz efl conflruéla in agro Briva-
tenfi non procul à caflro ViEloriano, quai à Sarracenis
deflru£îa & igné combufla erat ad priflinum flatum re-
duxit & in eadem Ecclefia conflituit triginta quatuor
canonicos , ut juxtà canonicum ordinem Domino milita
rent , & canonicè viverent, quibus dédit res ex- Be-
ijeficio fuo, fcilicet de rebus pradilta Ecclefia. S. Ju-
liani manfos centum unde eorum necejjitates fulcircnt &
fuflentationem habere potuiffent , &c ..............Idem ,
Berengarius fidelis cornes noflram exoravit clementiam ,
ut per noflrum authoritatis praceptum conflitueremus
qualiter_______ Ipfe abbas velcongregatio ejusfub
nullius ditione fuiffent & noinvni cuilîbet | obfequium
feci(fient, nifi tantîim adpartem regis annuatim cabalum
unum , cum fcuto 6’ lancea prajentaffent & inpoftmo-
dhm ab omni exa&ione vel defunîlione publica aut
privatd immunes & liberi effent.
Sur ce qui a été représenté au ro i, que le chapitre
de faint Julien de Brioude efo.de fondation
roy ale, que les places de chanoines-comtes font
données à des nobles de race , qu’ils font des
preuves aufîi rigides que celles des comtes de
L yon, depuis l’inflitution dudit chapitre de Brioude
; qu’entre autres prérogatives, il jouit de celle
d’avoir Sa Majeflé pour premier chanoine, qu’il a
eu l’honneur de donner des fouverains pontifes à
l’Eglife, des cardinaux au facré College, 8c un grand
nombre d’évêques au Clergé de France ; que ce chapitre
s’eû d’ailleurs toujours maintenu dans la pureté
de la foi, 8c dans une difcipline conforme aux
décifions des conciles : le roi a confidéré qu’il étoit
autant de fa juflice que de fes bontés, d’ajouter aux
grâces 8c diftinélions qu’il a déjà accordées, ainfi
que les rois fes prédéceflèurs , aux chanoines-comtes
de ladite églifo ; defirant auffi donner à ce chapitre
de nouveaux témoignages de fon affeâion particulière
, en les décorant par une marque exté- <
rieure qui réponde à la dignité du chapitre 8c au>.
titre de comte, qui appartient à chacun des membres
qui le compofent : fa majeflé a accordé, par brevet
du 9 Juin 1772 , aux prévôt, doyen, oc à chacun
des chanoines-comtes de ladite églife de faint
Julien de Brioude, préfens 8c à venir, le droit de
porter par-tout une croix d’or émaillée à deux faees,
fur l’une defquelles fera repréfèntée l’image de faint
Julien, patron de ladite églife , avec la légende :
Ecclefia Comitum Brivatenfium ; 8c fur l’autre face,
Fimage de faint Louis, protëfoeur 8c bienfaiteur de
ladite églife, avec la légende : Ludovicus decimus
quintus inflituit, laquelle croix fera fofpendue au
col par un ruban moiré , bleu cèlefle, de quatre
pouces de large, liferé de chaque côté en couleur
rouge moiré, de deux lignes de largeur.
En vertu de ce brevet du mois de Juin 1772, les
chanoines-comtes de Brioude ont été décorés publiquement
de ce nouvel ordre » 8c ea ont fait la céré-
- Hïfloire, Tom. I.
B R I z ?
nionie dans leur églife le 12 Août foivant, en pre-
fence de la noblene du pays qui y avoit été invitée.
Ils ont chanté un Te Deum en mufique, ainfi que la.
priere pour le roi.
Le chapitre, en reconnoiflance de cette faveur, a
fondé à perpétuité une méfié chaque femaine pour
fa majeflé. (G . D. L. T.)
BRISÉ , ee , adj. fe dit des armoiries des puînés
où il y a quelque changement par addition , dhni>'
nution ou altération de quelque piece , pour diflin-
guer lés différentes branches de la même maifon.
Il fe dit encore des chevrons dont la pointe efl
déj ointe.
Baugier, d’azur , au chevron brifé, formonté en
chef d’une croix de Lorraine, accompagnée de trois
étoiles, deux en chef 8c une en pointe, le tout d’or.
(P L IV.fig. 204.) f
BRISER, verbe, fignifie charger un écu de bri-
fores, comme lambel, bordure , 8cc. C ’efl ce que-
font les cadets pour fe diflinguer des aînés qui portent
les armes pleines.
BRISURE, f. f. addition , diminution ou altération
dans quelques pièces des armes de famille
pour diflinguer les cadets des aînés.
Le roi porte feul les armes de France pleines.
Le dauphin, comme héritier du trône, ne porte
point de brifure ; l’écartelure de Dauphiné qu’il
porte , n’efl pas une brifure.
La Maifon d’Orléans a pour brifure un lambel
d’argent,à trois pendans.
C’étoit aufli h. brifure du duc d’Orléans Gaflon ,
frère deLouispXIII, 8c Monfiear,frère de Louis X IV,
portoit pour brifure une bordure de gueules. Ce
n’a été qu’après.la mort de Gaflon que Monfieur a
quitté la bordure pour prendre le lambel, trouvant
cette brifure vacante 8c la jugeant la plus noble.
Quand une. fois un prince de la Maifon de France
a pris une brifure, il ne la quitte plus , quoiqu’il
naifle des princes-* cadets dans la Branche aînée 5
tous fes entans 8c defcendans en ligne mafculine
gardent cette brifure-, quelque éloignés qu’ils foient
de la Couronne.
La Maifon de Condé a pour brifure un bâton péii
en bande de gueules.
BROCHANT, a n te, adj. fe dit des pièces qui
paffent fur d’autres, S t qui les couvrent en partie.
La Maifon de la Rochefoucault porte burelé d’argent
8c d’azur, àtrois chevrons de gueuLes, brochant
fur le tout. ( Voyeç auffi dans la planche III.
les fig. 116, & 118.)
Le verbe Brocher s’emploie dans le même fens.
BROCHET, f. m, meuble de l’écu repréfentant
ce poiflon.
Gardereau, d’azur, au brochet mis en fafce, fur-
monté en chef d’une étoile, 8c en pointe d’un croif-
fant, le tout d’argent. (PL VII. fig. 940.)
BROSSE, BROSSES, f. f. meuble d’ècü.
De Broffes, en Picardie, d’azur , à trois broffes
d’o r , à la bordure comppnnée d’argent 8c de gueu-
les. {PL X , fig. 549.)