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BAUDELOT DE DAIRVAL , ( Charles CÉSAR ) avocat au. parlement, membre de l’académie
clés belles - lettres, auteur d’un Traité de
Tutilité des Voyages 5 172,7. Paris, 2 vol in-1 a ..Eide
quelques Diflertations inférées dans les Mémoires
de Littérature, Né en 1648 ; reçu à l’académie des
belles - lettres, en 1705 , mort en 1721.
BAUD1ER , ( Michel ) hiftoriographe de
France, fous Louis XIII, eft auteur i ° . d’une
Hifioire générale de la Religion des Turcs, avec la
vie de leur prophète Mahomet, & des quatre premiers
Califes ,* plus , le livre & la théologie de Mahomet
, im-8°. 1636, ouvrage traduit de l’Arabe.
20. D’une Hifioire de Vabbé Suger.
30. D ’une Hifioire du Cardinal d'Amboife, Paris
1651 , m-8®.
40. D’une Hifoire du cardinal Ximenès.
50. D’une Hi foire du maréchal de Toiras„ 1644,
in-folio ; 1666, 2 vol. in-i 2.
BAUDOT DE JÜILLY , (N icolas') {Hifi.
litt. mod. ) fils d’un receveur des tailles de Vendôme
, fut fubdélégué de l’intendant à Sarlat. Ses
nombreux & médiocres ouvrages peuvent être
diftingiiés en trois claffes.
i ° . Les Hiftoires romanefques.
De ce nombre font, VHifioire de Catherine de
France, reine d'Angleterre, publiée en 1696.
Germaine de Foix , nouvelle hiflorique , en
1701.
Vhifioire fecrette du connétable de Bourbon , en
1706. •
La relation hifiorique 6* galante de Vinvafion d'Ef-
pagnepar les Maures, en 1 7 2 2 ,4 vol. in-12.
20. Les Hiftoires véritables.
Telles font, F Hifioire de la conquête dl Angleterre,
par Guillaume, duc de Normandie , 1701 , in-12.
• U hifioire de Philippe Augufle , 1702,2 vol. in-12.
I l hifioire-de Charles V I I , 1697, 2 vol. i/z-12.
L ’hifloire des Hommes illuflres , tirée de Brantôme.
■ 3 Les ouvrages qui font attribués à M. Baudot
de Juilly, quoiqu’ils aient paru fous le nom de
mademoiselle de Luftan.
Telles font, THifioire de la vie & du règne de
Charles V I , 1753 , y vol. in - 12.
L ’hifloire du règne de Louis X I , 1756, 6 vol.
in-i 2.
• L ’hifloire des Révolutions de Naples , 4 vol. in-12.
1757. ;
BAUDOUIN, {Hifi. mod. ) c’eft le nom du premier
& du dernier des empereurs latins de Conftantinople.*
On fait comment à la quatrième c ro ifad e en
1204 „ le s François & les Vénitiens ,fe rendirent
maîtres de Conftantinople 8c fondèrent ce qu’on
appelle XEmpire des Latins, qui dura cinquante
huit ans. Ils élurent pour premier empereur Baudouin
, comte de Flandre, l’un des croifés. Les
devoirs de fa nouvelle dignité lui firent entièrement
perdre de vue les intérêts de fes états patrimoniaux*
II s’engagea dans des guerres contre
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Joannitze ou Calo Jean , roi des Bulgares, qui le
fit prifbnnier. Depuis ce moment on ignore la def-
tinée de Baudouin. Les uns difent*que fon barbare
vainqueur lui fit couper les bras & les jambes,
& le fit jetter ainfi mutilé au fond d’un précipice ,
où il mourut après trois jours de langueur ; les autres
croient qu’il fe fauva. de fa prifon , réfèrvé à une
plus étrange cataftophe ; on le croyoit mort depuis
vingt ans , & Jeanne , fa fille, régnoit paifiblemerit
en Flandre, lorfqu’on vit paroître avec quelque
myftèredansplufieurs villes de Flandre, un homme
qui lui reftèmbloit, & quife faifoit paffer pour lui:
cet homme racontoit comment il s’étoit échappé
des fers des Bulgares ; il fe fit fuivre par le peuple, &
l’on commençoit à le mettre en poffeffion de quelques
villes du comté. Jeanne s’adrefla au roi de
France, Louis V III, à qui, dit-on, elle fit plus
d’inftances pour être délivrée de cet imposteur,
fi ç’en .étoit un , que pour obtenir la liberté
de Ferrand de Portugal, fon mari, qui étoit alors
prifonnier dans, la tour du Louvre. Louis VIH
manda au prétendu Baudouin, de le venir trouver
à Péronne ; il y vint : Louis l’interrogea ; cet
homme, dit-on , fe coupa fur plufieurs articles^
j ou parut ignorer des chofes que Baudouin devoit
favoir , mais qu’il pou voit cependant avoir oubliées.
Louis le crut un impofteur, & le renvoya
comme tel avec mépris. Cet homme erra en divers
lieux , abandonné de tout le- monde depuis
le jugement que Louis VIII en avoit porté. On
le trouva déguifé dans la Bourgogne, il fut pris &
mené à larcomtefle de Flandre , qui lui fit donner
la queftion, & le fit pendre après lui avoir arrache
l’aveu de fôn impofture. Mais tant d’empreffe-
ment à fe défaire dé eet homme, eut au moins fort
mauvaife grâce. Si ce n’étoit pas un fourbe, c’étoit
fon père, -l’alternative étoit terrible. Le peuplé
qui naturellement vertueux , aime pourtant à croire
aux grands crimes, ou à feperfùader qu’il y croit,
fentiment qui tient chez lui à l’amour du merveilleux,
affeâa de penfer que Jeanne avoit fait pendre
fon père, pour fe difpenfer de lui rendre fes états ;
l’aveu de l’impofture parut extorqué. Il eût mieux
valu, ce femble, tenir cet homme enfermé fous
une sûre garde, & mettre de fon vivant fous les
yeux du public les preuves de fon impofture. Ce
qui pouvoit faire penfer que ce n’étoit pas un im-
pofteur, c’eft que le moment étoit mal pris, &
qu’un fourbe habile eut choifi pour paroître fur la
fcène, le temps d’une guerre entre les François &
. les Flamands, fûr de trouver un appui dans l’un
des deux partis.
Le fécond & dernier Baudouin 8c qui fut le
dernier empereur latin de Conftantinople , étoit de
la maifon de Courtenay ; il fut élu en 1228^, obligé
en 1261 d’abandonner l’empire à Michel Paléolo-
gue, fon concurrent, il céda fes droits au comte
d’Anjou, roi de Sicile , frère de Saint-Louis &
aux rois de Sicile fes fucceffeurs. Il mourut en 1273. 2°. Baudouin eft aufii le nom de trois liom-
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mes de lettres , nom en effet, plus connu que
leurs ouvrages. . . . . . . • J
ï O ( Benoît i l théologien d Amiens, auteur d un
traité de la Ch au jure des anciens, fous le titre de
Calceus antiquus & myficu s , publié en 1615 , w-o •.
ce qui a fait dire qu’il etoit fils d’un cordonnier, qu il
avoit été cordonnier lui-même , à-peu-près comme
dans une mauvaife vie de Virgile, faufîement attribuée
à Donat,il eft ditqu’Augufte parodiant en peine
de favoir au jufte qui étoit fon père, Virgile lui dit,
qu’il le croyoit fils d’un boulanger » parce que pour
récompenfe de fes vers il lui avoir aflïgne un certain
nombre de rations de pain par jour.
20. (François) célèbre profefleur de droit en
France 8c en Allemagne , né à Arras en 1520, mort
en ï 572. Le roi de Navarre , Antoine de Bourbon,
lui confia l’éducation d’un de fes fils naturels, oc 1 envoya
au Concile de Trente, défendre fes droits.
Henri III, le fit Confeiller d’état ; il eut avec Calvin
des liaifons qui le firent foupçonner d’incliner vers
les opinions nouvelles , mais il mourut entre -les
bras du jéfuite Maldonat. On a de lui des ouvra-,
ges de jurifprudence , d’hiftoire, de théologie oc
de controverfe. . . „
3°. / Jean) néàPradelle en Vivarajs, leéteur
de la reine Marguerite, 8c l’un des quarante de 1 a-
cadénûe françoife. On a de lui des traduirions oubliées
, de Sallufte, de Suétone, de Tacite , de
Lucien, de Dion Caflius, du Ta fie , de Davila,
de Bacon ; il a fait aufli quelques ouvrages de Ion
chef, tels qu’un Recueil d’emblèmes, avec des dij-
cours moraux , qui fervent d explication , Paris, j
3.638. in-$°. 3 vol. ornés de figures, gravées par
Briot. Une Iconologie L Paris , 1636 in-folio U ib p .
in-40. Une hifioire de Malthe , 1659, 2. vol. in-Joho.
Des Fables d’Efope , avec des Réflexions Morales
quelques Romans. Jean Baudouin étoit fans talent,
& il eft à remarquer que plufieurs des anciens oc
premiers académiciens étoient dans ce cas la , parce
que l’autorité avoit alors trop d’influence lur les
choix ; des protecteurs particuliers ne peuvent que
nuire à la liberté du corps.
; BAUDRAND , (M ichel-A n toine) ecclé-
fiaftique, né àParisen 1633 ,'jnorten 1700. Auteur
d’un dictionnaire géographique en deux volumes
in-folio, imprimé d’abord en latin-en 1682,
puis en français en'1705, après la mort delauteur.
Samfos y a relevé bien des méprifés.
BAUDRICOURT, ( Hifi, mod. ) c’eft le nom
du gouverneur ou commandant de Vaucouleurs,
qui envoya au roi Charles V II la pucelle d Orléans.
Jean de Bauiricourt fon fils , maréchal de France,
gouverneur de Bourgogne, fignala fa valeur (Sc ia
Bonne tconduite.à la bataille de Saint-Aubin du
Cormier en 1488, où. Louis de la Tremoille fit
prifonnier le duc d'Orléans , ( depuis Louis XIL)
Baudricourt accompagna Charles VIII a la conquête
du royaume de Naples, & y contribua, Il mourut
•n 1.499.
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BAUHIN. C ’eft le nom de trois favans médecins
allemands , originaires d’Amiens , Jean &
Gafpard , frères , & Jean-Gafpard, fils du dernier#
Jean eft principalement connu par fon Hifioria
plantarum univerfalis, Gafpard par fon Theatrum
botanicum que Ion fils a publié. Jean mourut en
1613 , Gafpard en 1624, Jean-Gafpard en 1685.
BAVIÈRE, {Hifi. mod, ) La Bavière eut d’abord
des rois ; il paroît qu’elle fut foumife par les premiers
rois mérovingiens , peut-être par Clovis ,
car les Bavarois étoient fous l’obeiflance de Childe-
bert I , puifqu’il leur donna des loix. Ils étoioat, dit-
on , formés des débris de l’ancienne ligue des
Quades & des Marcomâns. Sous la première race
de nos rois, ils étoient vaflàux de la France ; ils
avoient leurs ducs particuliers ; la Bavière étoit un
grand fief relevant de la couronne de France,
comme il relève aujourcHiui de l’empire ; mais
ces vafiaux étoient quelquefois rebelles. Le
duc de Bavière Garibald , en donnant Theudelinde
fa fille à Autharis , roi des Lombards , avoit, de
concert avec ce prince, tente vainement de fe-
couer le joug de l’Auftrafie fous Childebert, fils
de Sigebert. Les Bavarois étoient fous l’obéifiance
de Dagobert I , puifqu’ils obéirent à un ordre
affreux que leur donna ce prince. Une peuplade
de Bulgares, nation dont les anciens chroniqueurs
rapportent & beaucoup de merveilles & beaucoup
d’horreurs, étoit venue s’établir en Pannonie avec
les Huns ou Avares , & n’avoit fait qu’un peuple
avec eux 5 ils fe brouillèrent pour l’eleélion d un
roi, chacun voulant en avoir un de fa nation :
les Bulgares furent entièrement défaits; il n’en
refta que neuf mille , qui vinrent avec leurs femmes
& leurs enfâns fe réfugier fur les frontières
de la. France, offrant de les défendre & demandant
qu’on leur donnât un canton a cultiver.
Dagobert envoya ordre aux Bavarois qui etoient
alors fous la domination de la France auftrafienne ,
de les nourrir par provifion, pendant l’hiver qui
commençoit alors ; puis, apres avoir plus mûrement
délibéré fur la demande des Bulgares , il
fuivit, dit l’auteur des geftes de Dagobert, un cou-
feil bien fage, fapïenti confilio, ce . fut d envoyer
ordre aux mêmes Bavarois de maffacrer^ tous les
Bulgares, ce qui fut inhumainement execute.
Du temps de Charles-Martel, de pepinje-Bref,
de Charlemagne, les ducs de Bavière etoient toujours
des vaffaux de la France très-remuans. Son-
nichilde, fécondé femme de Charles-Martel, belle-
mère de Carloman & de Pépin , & mère de Griffon,
étoit nièce d’Odilon , duc dq Bavière, & elle
lui avoit fait époufer Hildetrude, fille du premier
lit de Charles-Martel : ce mariage fait contre le
gré de Carloman & de Pépin, avoit eu pour objet
de procurer un partage plus confidérable à
Griffon ; il fit naître une guerre entre la France Sc
la Bavière 1, Odilon; fut vaincu, §c n’obtint la paix
que fous la condition exprefle de rhommage. A la
mort d’Qdilon, qui iaiffoit poyr fils & pour héri»
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