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. BECASSONS ou Bécafious , d'azur , à trois
têtes de bécaffes, arrachées d’or. ( Pl. VI. fig. 324. )
B E CQ U É , ée j adj. fe dit des oifeaux dont le
bec eft d’un autre émail que le corps.
. De la Trémoille , d’or , au chevron de gueules,
accompagné de trois aiglettes d’azur , becquées &
membrées de gueules. ( Voyeç pi. VI. fig. 304. )
- BELETTE , f. f. meuble de l’ecu. -
Cartigny , d’or, à trois belettes d’azur , l’une fur
l’autre. (P L Vl. fig.2p1. )
BELIER, fubf. m. mâle de la brebis ; il fe diftlngue
par fes cornes en forme de volutes , il eft de profil
& prefque toujourspaffant ; quand le bélier eft debout,
on l’appelle f autant ; quand il a une. fonnette
au col, clarine^ -
Balbi, en Provence, d’or au belier de fable, accolé
& clarine d’argent.
Le belier eft aufti un meuble de l’écu , reprè-
fentant une de ces machines dont les anciens fe
fervoient dans les fièges pour renverferles murailles
d’une ville. C ’eft une poutre pofée enfafee, avec
deux chaînes , & dont le bout à gauche imite la
tête d’un belier. On l’appelle belier militaire.
- Berty , en Angleterre , ' d’argent' â trois béliers
militaires d’azur, enchaînés & liés d’or & rangés
en fafee pofés l’un fur l’autre. ( PL XI. fig. $91. )
B E S A N , B E Z A N T ou B I Z A N T , f m.
'By z a n t i i nummus , c’eft une monnoie qui fut
frappée à Byfance ou Conftantinopîe, du temps
«de l’empire des Latins. Dans le Blafon , c’eft une
pièce d’or ou d’argent, fans marque, ronde & platte.
Les anciens Chevaliers en chargèrent leurs écus,
pour montrer qu’ils avoient été de la quatrième
croifade qui donna naiflance à l’empire des Latins ,
& dans la fuite pour annoncer en général qu’ils
avoient été d’une croifade , ou plus généralement encore
, qu’ils avoient fait le voyage de la Terre-Sainte.
De Rieux , en Bretagne , d’azur, à dix befans
d’or , trois, trois, trois & un.
De Villeneuve, en Franche-Comté , de fable à
cinq befans d’argent, en fautoir.
Boula , d’azur à:trois befans d’or. ( PL V. fi'g. 235.)
Le befan eft toujours de métal, en quoi il diffère
du tourteau , qui a la même forme & qui eft toujours
de couleur. Quelquefois le befan & Ié 'tour-
■ téau font mêlés dans la même pièce, & on l’appelle
befan-tourteau ou tourteau-befan, fuivartt que
la pièce commence par le métal ou par la couleur.
( Voye1 pi. V. fig. 235.—6<—7.S . ) "
BESANTÉ ou BE ZANTE , ée , adjeft. fe dit
d’une pièce chargée de befans ; par exemple , une
bordure befantée de tant de pièces.
Rochefort, en Angleterre , écartelé d’or & de
gueules , à la bordure befantée d’or.
BETHLÉEM , ( Notre-Dame de ) ordre niili-
.taire inftituépar Pie II. lé 18 Janvier 1459. Mahomet
II. ayant pris Lemnos , Calixté III.. là fit reprendre
par le. cardinal d’Aquiléè ; & fon fuc-
ceffeur Pie IL pour la conferver , créa l’ordre de
Notre-Dame de Bethléem. Les chevaliers dévoient
B I G
demeurer â Lemnos, & s’oppofer aux courfes.qpe?
les Turcs faifoient dans l’Archipel & le détroit de
Gallipoli : mais peu de temps après l’inftitution,
Lemnos fut reprife par les Turcs , & ce grand
déffein s’évanouit..
BIGARRÉ , ee , adj. fe dit du papillon & de
tout ce qui a diverfes couleurs.
Ranerolles , en Picardie, de gueules, à un papillon
d’argent, mirailïé & bigarré de fable.
BILLETTES , f. f. meuble d’armoiries fait en
forme de quarré long , dont on charge fouvent
l’écu .; il y a des billettes de métal , d’autres de
couleur. . < . .
Lorfque les billettes font pofées horifontale-,
ment ., ce, qui eft rare , on les appelle couchées.
Les billettes étoient, dit:on , anciennement des
pièces d’étoffes d’or , d’argent ou de couleur, plus-
longues que larges , qu’on mettoit fur les habits
par intervalles égaux , & qui fervoient d’orrte-
mens r on les â depuis transférés fur lés écus, au;
moins quant à la forme. D’autres veulent que laf
billctte répréfente un billet cacheté , & qu’elle en
tire fon nom. Toutes- ces origines font très--
incertaines ; on' compte ordinairement les billettes
employées dansrècu, & on en indique l’ordre &
la pofition, quand elle ri’eft pas verticale.
. Beaumanoir , d’azur , à onze billettes d’argent y
pofées 4. 3. & 4.- ( Voye{ la pi. V, fig. 233. )
Choifeul , d’azur à la croix d’or cantonnée en
chaque canton de cinq billettes de même,.en fautoir*
Çhâtelus,.d’azur;à.la bande d’or., accompagnée
de feot billettes de même.-
BILLETÉ, ée , adj. peut fe dire du champ femé
de billettes ou d’une pièce qui en feroit chargée.
. Conflans , d’Auchy & Brennè , d’azur au lion
d’or , l’écu billeté de même.
. BISSE , f. f. ferpent, couleuvre', guivrè , tous
ces mots paraiffent fynonymes ; le nom de biffe i
arnfr que l’Italienbifeia, qui fignifie aufti ferpent,-
paroît exprimer le fixement de cet animal , &
cette étymologie paroît plus naturelle que celle
qui . dérive.' ce nom du mot françois bis, lequel
fignifie couleur grife ou couleur cendrée , parce que
lesferpens font pour la plupart d’un gris cendré.
Le ferpent paroît ordinairement dans les armoiries
, formant plufieurs finuôfités en ondes , la tête
pofée en fafee s’élevant au haut de l’écu , la
queue s’étendant en bas vers la pointe.
Quelquefois le ferpent paroît dévorer un enfant y
& on ajoute alors en blafônnant : à Venfant ïffant. 'Colbert., d’o r, à la biffe ou Couleuvre d’azur
pofée en pal.
Reffuge, d’argent à deux fafees de gueules, &
beux biffes affrontées d’azur , armées de gueules ,
brochantes fur le tout.
Milan , ville , d’argent , à une givre ou guivre
d’azur, couronnée d’o r , à l ’enfant iffant de gueules*
( p i.r t i .f ig .3 n - - 4 - - s - JH , , . ^ I
BLAISE ( l ’ordre de faint ) ,= a ete inftitue par
les rois d’Arménie de la maifon de Lufignan ; ils
BL A
l'établirent ii l’honneur de ce faint, comme étant le
patron de leur royaume. , . «
Les chevaliers avoient des robes bleues, & por-
toient fur leur poitrine une croix d’or. ( Voye^ la
pl. XXV. fig-S8- G .P .L .T . ) i l
r Blaise , ( l’ordre mditaire de faint ) *• de la
fainte Vierge Marie , eft des plus anciens ; on ignore
la daté de fon inftitution.
La marque de cette chevalerie eft une croix
pattée de gueules, chargée d’une médaille de même,
bordée d’o r , où fe trouve l’image de faint Blatte ,
évêque , la mitre fur la tête avec fes omemens
pontificaux , la main droite étendue,, - ce tenant
3e la main gauche fa croffe : au revers eft représentée
la Vierge. ( F,la pl. XXVI.fig 6, G.D.L.F.)
BLASON , f. m. fcience ou art Héraldique, qui
enfeigne à déchiffrer les armés ou armoiries des
nobles , & à nommer , dans les termes propres
les pièces & meubles qui les compofent. ^
Le mot blafon fe prend aufti pour les pièces o£
meubles qui entrent dans l’écu.
Origine du Blafon & fon étymologie.
La plupart des auteurs , dit M. de Foncèmagne,
f Mém. de Liuérat. tome XX. pag. 779. & fuiv, )
qui ont écrit fur les armoiries , n’en ont fa it,remonter
l’origine jufqu’à l’antiquité.la plus reculee ,
que parce qu’ils les ont confondues avec lés images
Symboliques, qui, dès les premiers temps, furent
.employées dans les enfeignes militaires des nations
& dans l’armure des guerriers. On convient
aujourd’hui qu’à les confidérer comme des? marques
héréditaires de noblefte & de dignité , l’ufage
n’en faùroit être plus ancien que le onzième fiècle.
... Deux fentimens partagent les critiques fur l’origine
des armoiries ; les uns l’attribuent aux tournois,
les autres aux croifades. Il paroît qu’il faut
admettre les deux opinions. L’ufage des armoiries
s’introduifit d’abord par les tournois , dont leta-
bliffement a précédé, au moins de quelques années,
la première croifade. On trouve des l’an 1072. uii
écu chargé d’un lion, or la première croifade eft
de 1095 ; mais les armoiries ne commencèrent pas
dès-lors à être fixées, le droit d’ailleurs en fut
reftreint , dans les commencemens , aux feuls
Gentilshommes qui avoient aflifté à quelque tournoi
; il étoit réfervé aux croifades d’en rendre
l’ufage plus général, là pratique plus invariable ,
& le droit conftamment héréditaire. Les fils de
ceux qui s’étoient approprié des fymboles pour ces
expéditions , fe firent un point de religion &
d’honneur de tranfmettre à leurs defeeridans l’ecu
de leurs pères, comme un monument de leur valeur
& de leur piété.
C ’eft par les croifades que font entrées dans le
B/fz/o/zplufieurs de fes principales pièces; entr’autres,
les croix de tant de formes différentes , & les
jnerlettes, forte d’oifeaux qui pafient la mer tous
les ans , & qui font repréfentés fans pieds & fans
BLA
reçu dans la guerre fainte le chevalier qui les
nnrfoif. C’eft aux croifades que le Blafon doit les
reçu cians îa guenc y „ y - \ ., ,
portoit.les
noms de fes émaux, ayir, gueule, finople & fable,
s’il eft vrai que les deux-premiers foient tires de
l’arabe ou du perfan , que le troifieme foit emprunté
de celui d’une ville de la Cappadoce , <x le
quatrième , une altération de fabdlina pellis,
martre zibeline , animal commun dans les pays
que les croifés traversèrent. C’eft probablement
par les croifades , que les fourmes d hermine &
de vair , qui fervirent d’abord à doubler les habits ,
puis à garnir les écus , ont paffe dans le Blafon_
Le nom même de Blafon, dérive de 1 allemand bla-
fen , former du cor, nous eft peut-être venu par le
commerce que les François eurent avec les Allemands
, pendant les voyages d’outremer.
Emaux.
Les armes ou armoiries des chevaliers qui ve-
noient aux tournois , ou qui alloient à la guerre,
étoient repréfentées en or ou en argent, avec diverfes
couleurs fur" leurs écus ; on y employoït
l’émail pour réfifter aux injures du temps, ce qui
a fait donner le nom d’émaux aux métaux , couleurs
& fourures qui entroient dans ces armoiries.
B y a neuf émaux , dont deux métaux, cinq
couleurs & deux fourures.
Les métaux font le jaune , qu’on nomme or ;
le blanc, qu’on nomme argent. ( P L I . fig. //• & 12.)
Les couleurs font le bleu , quon nomme atçur,
le rouge-, gueules ; le verd , finople ; le noir ,
fable ; le violet , pourpre. (F ig . '3^-/7; )
Les fourures font Xhermine & le vair. (Fig.^ 18 & 20. j
Depuis environ deux ftèclbs on a imaginé de re-
préfenter ces émaux en ;gravure, par des points ,
traits ou hachures. .. • " .
L’o r , par hn grand nombre de^petits points.
^^argent , tout blanc & (ans aucune hachure.'
f Fig. 12.) ' ’ . • . . .
L’aznr, par des lignes horizontales. ( Fig, 14. )
•Le gueules , par dés lignes perpendiculaires.
(Fig. 13.y
Le fable, par des lignes horifontales & perpen-
diculaires croifées les unes fur les autres. ( Fig.iƒ.)
Le finople , par dés lignés diagonales à droite.
(,<?.) I
Le pourpre ,fà r des lignes ftiagonales a gauche.
( , 7.)
L’hermine, par l’argent chargé de mouchetures
de fable. ( ’/#.)
Le vair , par l’azur , chargé de petites pièces
d’argent en forme de clochettes renverfees. (19.20.)
A ces neuf émaux on en ajoute deux autres. |
La couleur de carnation, pour le corps humain
& fes parties , lorfqu’ils font de couleur de chair.
: {P L VIII. fig. 437.-8^-440.)^ -
La couleur naturelle, pour les animaux oc les
plantes , lorfqu’on ies repréfente tels qu’ils font