
couleurs & dé métaux ; ils s’en fervent pour de
l’argent ou pour du blanc.
PERROQUET*, f. m. oifeau qui entre dans quelques
armoiries ; il paroît de profil & arrêté ; fon
émail éfl le finople. Il eft le fymbole des voyages
aux Indes.
Defchamps de V ito t, de Boishebert, de Beure-
v ille , en Normandie; d’argent, à trois perroquets
de finople, becqués & membrés de gueules.
Bournel de Monchy, en Picardie ; d’argent, à
un écuflbn de gueules, accompagné de" huit per-~
roquets de finople en orle , becqués & membrés
du fécond émail.
Beaudoire , en Lorraine ; d’argent, au perroquet
de finople, pofé fur une terrafîe de même, bec-
qué & membré de gueules.
Dormy de Vefvres, à Bourbon-Lancy, en Bourgogne
; d’argent, au chevron de gueules , accompagné
en chef de deux perroquets de finople affrontés
, & en pointe d’un tourteau de fable. *
La Cave ; de gueules , au perroquet de finople.
( PL VL fig. ,7. )
PHÉONS, ce font des fers, des dards, des flèches
ou d’autres armes , barbelés.
D’Egerton ; de fable* à la fafce d’hermine entre
trois phéons.
Sidney , comte de Lancaftre ; d’or , au phéon
d’azur.
PHOENIX, f. m. oifeau qui paroit de profil,
les ailes étendues fur im bûcher, qu’on nomme immortalité
, laquelle ne s’exprime en blafonnant que
lorfqu’elle eft d'un autre émail que l’oifeau.
Sur les médailles & anciens monumens le phoenix
eft le fymbole de l’immortalité , parce que ,
félon la fable , cet oifeau fe renouvelle de cinq
fiècles en cinq fiècles ; alors il fe dreffe un bûcher,
bat des ailes pour l’allumer, s’y confume ; il naît
dans l’inftant un ver de fa cendre, d’où il fe forme
un autre phoenix.
Yiart de Quemigny, en Bourgogne ; d’or , au
phoenix de fable fur fon immortalité de gueules-;
au chef d’azur , chargé de trois coquilles d’argent.
Malet de Lufart; d’azur, à un phoenix {ùr fon immortalité
, regardant fixement un foleil d’or. (P/.
VI. fig. 315.)
PIE* f. m. nom d’un ordre de chevalerie , inf-
tituéparle pape Pie IV en 15 do. Il créa jufqu’à
cinq cent trente-cinq chevaliers de cet ordre pendant
fon pontificat, & voulut qu’à Rome & ailleurs ils
précédaflent les chevaliers de l’empire & ceux de
Saint-Jean de Jérufalem : mais, malgré ces prérogatives
& beaucoup d’autres qu’il leur accorda, cet
ordre ne fubfifte plus depuis long-temps. Pie , f. f. meuble d’armoiries repréfentant cet
oifeau.
Mauger ; d’o r, à trois pies au naturel. ( PL XI. fig. f<?f. )
PIÉj on appelle en termes de Blafon, pie de
Vécu, la pointe ou partie inférieure de l’écu ; &
on dit qu’un animal eft en pié, pour dire qu’il eft
pofé fur fes quatre pies. Lorfqu-’il ne paroît que les
trois fleurons de lis , & qiie le pié qui eft au def-
fous en eft retranché , on dit pié coupé & pié nourri.
On appelle pié fiché, celui qui eft pointu & propre
à ficher en terre.
PIÈCES HONORABLES, eft le nom que l’on a
donné à certaines pièces regardées comme les principales
qu’on employé dans le Blafon.
. Les pièces honorables font au nombre de dix, lavoir,
le chef, le pal, la bande, la barre, la fafce,
la croix * le fautoir, le chevron, la bordure & l’orle.
( Voyeç chaque pièce fous fon article particulier £
voyez Ch ef, Pa l , & c. )
Quelques-uns y ajoutent le pairie & la pointe ;
d’autres, au contraire, n’en veulent compter que
fept & retranchent la barre , la bordure & l’orle.
Quelques blafonneurs les avoient multipliées juf-
qu’à vingt, & avoient mis au nombre des pièces
honorables ime multitude de pièces qui ne font point
réputées telles : les héraldiftes fe partagent aujourd’hui
entre le nombre 10 & le nombre 7.
Si on demande pourquoi ce titre dû honorables donné
à ces pièces, ils en rapportent différentes raifons..
i° . L’ancienneté de ces pièces, qu’on croit avoir
été lés premières employées dans le Blafon , &
avoir conftitué dans l’origine cette fcience. -2°..
Le volume de ces pièces & la place~qu’elles occupent
dans l’écü , dont elles touchent les bords &
dont elles ont près du tiers de la largeur. 30. Les
rapports qu’on trouve entre ces pièces fia les pièces
principales de l’armure des chevaliers ou leurs expéditions
les plus importantes : à la vérité , ces
rapports font un peu arbitraires, & peux qui admettent
un plus grand nombre de pièces honora-
blés, trouvent dans toutes , les mêmes rapports que
les-autres n’apperçoivent que dans un moindre nombre.
Quoi qu’il en foit, voici les principaux & le s
plus naturels de ces rapports.
Le chef occupe la plus haute partie de l’écu ; il.
repréfente le cafque de l’homme de guerre.
La fafce placée au milieu horifontalement , re-;
préfente l’écharpe de l’ancien chevalier.
Le pal au milieu de l’écu perpendiculairement
eft une marque de jurifcliâion.
La croix s’étend par fes branches jufqu’aux bords
de Técù, & 'laide quatre cantons ruides égaux
entr’eux ; elle défigne les voyages des croifades.
La bande poféé diagonalement de l’angle dextre
du haut de l’é cu, à l’angle feneftre du bas, repréfente
l’écharpe du chevalier fur l’épaule.
Le chevron formé de deux pièces qui fe joignent
en pointe vers le haut de l’écu, & s’étendent, l’une
à l’angle dextre, l’autre à l’angle feneftre du bas ,
reprélente, félon certains auteurs, une barrière de
lice des anciens tournois ; félon d’autres, l’éperon
du chevalier. -
Le fautoir a la forme d’une croix de Saint-André
: c’étoit anciennement un cordon couvert d’une
étoffe précieufe, qui étoit attaché à la felle d’un
cheval, & feryoit d’étrier pour monter deffus.
La Garde de Chambonas, en Languedoc; d’azur,
au chef d’argent.
Laftic de Saint-Jal, en. Auvergne ; de gueules,
à la fafce d’argent.
De Meyferia , en Breffe ; de fmople * au pal
d’argent, '
D’Albon de Montaut, de Saint-Forgeux, en
Lyonnois ; de fable, à la croix d’or.
De Vaflignac d’Imecourt, des Loges, en Champagne;
d’azur , à la bande d’argent.
De Nettancourt de Vaubecourt, en la même .
province ; de gueules-, au chevron d’or.
De Gerente, ou Jerente, ouJarente de Sérias*
en Provence; d’or , au fautoir de gueules. ( Voyez
pi. IL fig. ç8-‘-ç—100—1 --2—3—4—y. )
, PIECES HÉRALDIQUES. Nous avons déjà dit plu-
fieurs fois combien les auteurs varient fur les proportions
que doivent avoir foit entr’elles, foit avec
l’écu, les différentes pièces honorables & autres,
& nous avons quelque peine à nous figurer qu’on
doive abfolument réduire -à la rigueur fcrupuleufe
& infajllible des proportions géométriques l’ufage
'de diftinéhons eflentiellement arbitraires & yrai-
femblablement très-irrégulieres dans l’origine ; cependant,,
comme la régularité ne peut, que donner
de la conftftance & du poids à la fcience du
Blason, nous inférerons ici l’article fuivant tout
entier, tel que nous le trouvons dans le Supplément
de l’Encyclopédie.
Ecu ou écujfon. La largeur de l’écu divifée en
fept parties égales , on en ajoute une huitième
pour la hauteur. On arrondit les angles d’en-bas •
d’une portion de cercle dont le rayon eft d’une demi
partie ; deux autres portions de cercle de même
proportion , au milieu de la ligne horizontale inférieure,
fe joignent en dehors & forment la pointe.
( Voyez U planche XXVIII. ) Planche XXVIII. Opération. Première figure.XJ ne
ligne horizontale tracée à volonté A , B , fera divifée
en ’deux également au point C.
On prend fur l’échelle 3 parties I que l’on porte
de C en Z) & de ,Ç en EL
On ouvre le compas que l’on porte de A en
F , & enfuite de B en F , en traçant des portions
de cercle ; le point de îe&ion F répond au point
C pour la ligne perpendiculaire ; on tire cette ligne
^de F en C.
On prend avec le compas huit parties qui font
la longueur de l’échelle que l’on porte de D en
G , en traçant une portion de cercle , on fait la
même opération de E en F ; on trace la ligne G H.
On prend fur l’échelle-3 parties \ qui eft la longueur
de C en D , de C en E que l’on porte de I
en G 8c de I en H , qui donnent 7 parties de G
en H , de même qu’il y a 7 parties de D enE .
On arrondit les angles D , E par des portions
de cercle dont le rayon eft de \ ’partie ; & par
deux autres portions de cercle de femblables proportions,
on fait la pointe extérieurement fous la
lettre Ç. : '. ,
En traçant les lignes pon&uées' (a ) G H ,D E ,
D G , E H , on a la hauteur & la largeur de le-
cu , lefquelles lignes, rnifesà l’encre, donnent la
forme de l’écu en lignes pleines G , H , D , E. PIECES honorables. Ces pièces font ainü nommées,
parce qu’elles font les premières qui ont
été miles en ufage dans l’art du Blafon ; elles font
au nombre de fept, & ont chacune deux parties
de fept de la largeur de l’écu.
2? figure. Le chef qui repréfente' le cafque de
l’homme de guerre, occupe deux parties au haut
de l’écu ; on prend cette mefure fur l’échelle ; on
porte les 2 parties de A en B , de C en D ; on
tire la ligne B D , ifrefte 6 parties pour le champ
de chaque .côté , & f partie de plus vers la pointe.
'3e figure. La fafce repréfente l’écharpe de l’ancien
chevalier pofée.autour du corps; elle fe met au
milieu de l’écu horizontalement ; pour la déterminer,
on trace.une ligne horizontale A B , qui partage
l’écu en deux , en manière de coupé. On prend
fur l’échelle une partie que.l’on porte de A en C ,
de A en E , de B en D , de B en F', la fafce fe
trouve avoir en largeur de C en E , de D en F ,
2 parties ; le champ a 3 parties au-deflus, autant en
bas & | partie de plus vers la pointe.
.4c figure. Le pal qui eft une marque de juriU
diélion des.feigneurs , eft mis perpendiculairement
.dans l’écu ; on trace une ligne perpendiculaire A B ; -
on prend fur l’échelle une partie que l’on porté
■ de A en C, de A en D , de B en E., de Ben F , 1
■ on tire les lignes E C, F D ; le pal a 2 parties ,
& les côtés qui remplifîent le champ , fe trouvent
avoir chacun 2 parties : v , -
' figure. La croix qui défigne les voyages faits
en. terré fainte du temps des croifades, occupe par
fes branches la hauteur & la largeur de l’écu ; pour
en Ravoir les dimenfions, on trace deux lignes, une
perpendiculaire' A B , l’autre horizontale- C D , qui
fecroifent au centre & partagent l’efpace en quatre
également dans le fens du parti & du coupé ;
on prend fur l’échelle ùne partie que l’on porte de
A en I , de A en L , de B en M, de B en N , de
C en E , de C en G , de D en F , de D en H. Les
branches de la croix ont deux parties de largeur,
& chaque' canton a 2 parties f de large & 3 par-,
tiès de hauteur.
( a ) Les lignes ponctuées fur les planches fe font au crayon fur lés dellins, & oncles effape. lorfque l’on a traeè
les lignes à l’encre. '
On auroit pu ne donner à la ligne A , B , ponftuée de la première figure que la longueur D , 1i ; mais plus une
ligne horizontale eft étendue , plus la perpendiculaire tracée géométriquement eft précîfe. ^ (
Les groffes lignes des fix planches marquent les ombres des bords des éeuffons & dçs pièces où figures qui s’ y
trouvent. ^ -
b |