
PA I PA L
P a i l l é , é i , adj. fe dit des fafces, peaux, &
autres pièces bigarrées de différentes couleurs, o
Clère, en Normandie* d’argent , à la fafce da-
zur , paillée d’or. PATRT.F., f. m. efpèce de p de l’écu, qui fe divife au centarle meonu dveaunxt idpuar tbieass édgua mlesê,m leef qeuceul.l es le terminent auxv angles du haut Le pairie eft affez femblable a l i grec, Y.
En pairie fe dit de plufieurs meubles ou pièces
rangés dans le fens du pairie.
Gemot vient de pergula, que f on a dit anciennement
d’une pièce de bois fourchee dont on fe
fervoit pour foutenir lés chappes & autres orne-
mens d’églife dans les facrifties.
Conigan de Cangé, au pays Nantois en Bretagne;
de fable, au pairie d’argent.
De Kercfereac, suffi en Bretagne ; de gueules , à trois bars d’or en pairie , les têtes au centre de
l ’écu. .
Iffoudun, ville du Berri, porte d azur, au pairie
accompagné de trois ffeurs-de-lis mal ordonnées ,
le tout à or. ( PL IV . fig- 218. )
Harach; de gueules , à trois plumes ( ou panaches
} pofées en pairie, mouvantes d un bêlant
pofé au centre de l’écu, le tout d argent. ( PL VI.
fig . 334. ) " .
Bricy ; d’argent, au pairie d’azur , charge de cinq
billettes du champ, & flanqué de deux ours de
fable, levés & affrontés, mufelés de gueules.
Le pairie renverje eft celui qui eft compofé de
trois branches qui partent du centre de l’écu, &
& dont la première, pofée en pal , aboutit au
milieu du chef, & les deux autres aux angles inférieurs.
C e ftun Y renverfé,
vaPchAeI,S dSuA mNTou, ttone,, adde j. lafe bdrietb idsu, &chce. vqauli, odne t llaa tête baiffée & femblent paître'.'
De Bonnefoi de Pucheric, diocèfe de Lavaur ;
d’azur, au mouton d’argent, paijfant fur une ter-
raffe de fmople ; au chef d’o r , chargé de trois croi-
fettes de gueules.
Berbily d’Hérouville ,près de Gifors en Normandie;
d’azur, à la brebis d’argent, paijfante fur une
terraffe de finople.
Berbifay, en Bourgogne ; d’azur , à une brebis
paijfante d’argent fur une terraffe de fmople. laiPreAmLen, tf .q mui. poicèccuep eh oenno lraarbgleeu rp ,o féétea ntp efrepuelned, icleus
deux feptièmes de la largeur de l’écu. ( Voyez fig.
4. pL XXV III. ) _ „
S’il y a deux pals dans un écu, cet ecu eft di-
rifé en cinq parties égales par quatre lignes perpendiculaires
; chaque pal occupe une partie deux
cinquièmes de largeur; les.trois vuides de même
proportion forment le champ. ( Fig. 12. pi. XXIX. )
S’il y à trois pals, la divilion de l’écu fe fait par
fix lignes perpendiculaires à diftances égales qui le
partagent en iept parties ; les pals ont chacun une
partie en largeur. ( Fig. 13. pi. XXVIII. Voyez
aulîi pi. I l.fig . 99. )
Le pal repréfente un pieu pofé debout, & eft
Une marque de jurifdiaion.
Plufieurs auteurs font venir le mot pai du latin
palus, un pieu, un poteau.
Ducange le- dérive de pallea, qui a lignifié un
tapis ou une pièce d’étoffe de foie, & il dit que
les anciens nommoieht pales les tapifferiesqiii cou-
vroient les murailles , qu’elles étoient d’étoffe d’or
& de foie coufues alternativement; il ajoute que
les anciens difoient pàlerpour tapijfer, &que delà
on doit tirer l’origine'des mots pal 8c paie. Ef-
fe&ivement bn voit encore dans quelques châteaux ,
de vieilles tapiflèries d’étoffes d’or & de foie par
bandes perpendiculaires , quiimitent le palé des armoiries.
Bolomier de Nercia, en Breffe; de gueules, au
pal d’argent. ( Pl. II. fig. 99. )
De Harlay de C e ly , à Paris ; d’argent, à deux
pals ou paux de fable. ( PL III. fig. '12 .)
De Robert de Lignerac de Quelus, en Quercy ;
d’argent, à trois pals de gueules.
D ’Eftiffàc ; d’azur, atroispals d’argent. (P/. I I I .
fig. 113. ) .
B r ic y , ancienne marfoft de Lorraine ; portoit
d’or à trois pals de gueules, a la bordure de labié.
On appelle pal broehant celui qui couvre quelque
pièce de 1 écu.
Le Clerc de Fleurigny ; de fable, à trois rofes
d’argent, au pal de gueules, broehant fur la troi-
fième. { PL III. fig. 116. )
Pal accoté , celui qui a des deux côtés quelques
autres pièces.
Vallée; d’azur, au pal d'argent, accoté de deux
aigles d’or. ( Fig. 117. )
Pals accompagnés, ceux qui ont entr’eux d’autres
pièces placées alternativement.
: Boullé ; d’argent, à la fafce de gueules , à trois
pals brochans d’azur, accompagnés de lix mouche-
; tures de fable, quatre en ehef& deux en pointe.
: ( Pl. III. fig. 118, ) "
Pals ondés , ceux qui étant de la même lar-
! geur dans toute leur étendue , font ondoyans &
préfentent des angles faillans & des angles rentrans.
Dabolio; d’azur, à quatre pals ondés d’or. {P L
I I I . fig. „9 . )
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De Layat; d’azur, à quatre pals ondés d’argent,
accompagnés de trois flammes d’or entre les pals ,
rangées en fafces. ( PL IX. fig. 478. ) Pals flamboyans , ceux qui n’ayant pas la
même largeur dans toute leur étendue, & ne touchant
pas l’extrémité de l’écu, font ondoyans ou
plutôt femblables à des flammes, & fe terminent
en pointe.
Bataille, en Bourgogne ; d’argent, à trois pals
flamboyans de gueules, mouvans de la pointe. ( Pl.
m fig* j2 f. ). | , . , . . ; , r Pals cométés font précifément la même chofe
que les pals flamboyans, mais en fens contraire ;
c’eft-à-dire qu’ils font mouvans du chef, & que
leurs pointes , dirigées vers la partie inférieure de
l’écu, ne touchent point à cette partie.
De Termes ; d’azur, à trois pals cométés ou ondoyans
d’argent. ( PL VII. fig. 381. ) Pal fretté eft celui qui eft formé par des frettes.
( Voye% ce mot. )
Miremont ; d’azur, au pal d’argent, fretté de fa- .
ble , accoté de deux fers de lance coupés d’argent
& de gueules. ( Pl. III. fig. 120. ) Pal ba nd é, celui qui eft formé par des bandes.
Ghauveron ; d’argent, au pal bandé de fix pièces.
( Pl. III.fijr.121. )
Pal bretesse-verGetté , celui qui a des bre-
teffes des deux côtés, & dont lé milieu rétréci offre
une vergette plutôt qu’un pal.
Sublet ; d’azur, au pal breteflé d’or , maçonné de
fable , chargé d’une vergette dé même. ( Ibid. fig.
122. ) , Pals alaisés & fichés, on appelle, ainft les
pals qui ne touchent point au haut de l’écu, &
qui fe terminent en pointes ; on les appelle aulîi,
à caufe de cette fécondé propriété, pals aiguifés ,
§c ils fervent à faire des paliffades.
Saligny; d’o r , à trois pals alaifés, ou aléfés au
pied fiché de fable. ( Fig. 123.’ ) | Pals abaissés ; ce font ceux qui fontpofésdans
une fituation plus baffe qu’à l’ordinairej, 8c qui, I
par exemple , ne commencent que vers le milieu
dé l’écu:
Croffe ; d’azur, à trois pals abaijfés d’or, furmon-
tès de trois étoiles de même. ( Fig. 124. ) Pal retrait. ( Voyez Retrait ., & voyez pl.
x u .f ig .6 4 0 .) ■ . _
PALADIN, f. m. ( Hifi. de la Chevalerie ) On
appelloit autrefoispaladins , ces - fameux chevaliers
errans , qui cherchoient des occafiôns pour figna-
ler. leur valeur & leur galanterie. Les combats &
l’amour étoient leur unique occupation ; & pour
juftifier qu’ils n’étoient pas des hommes vulgaires,
ils publioient de toutes parts, que leurs maîtreffes
étoient les plus belles perfonnes qui fuffent au mond
e , 8c ils obligeoient ceux qui-n’en convien-
droient pas volontairement, de l’avouer ou de perdre
la vie.
On dit que cette manie commença dans la cour
d’A rtus, roi d’Angleterre, qui receyoit avec beau-
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coup de politeffe & de bonté les chevaliers de fon
royaume & ceux des pays étrangers , lorfqu’ils
s’étoient’acquis parleurs défis, la réputation de
braves & de galans chevaliers. Lancelot étant arrivé
à la cour de ce-pfince, devint amoureux de
la reine Genèvre, & fe déclara fon chevalier ; il
' parcourut toute l’île , il livra divers combats dont
il fortit victorieux, & fe rendant ainfi fameux par
fes faits guerriers, il publia la beauté de fa mar-
treffe , la fit reconnoître pour être infiniment
au-deffus de toutes les- autres beautés de la terre.
Triftan, d’un autre côté, amoureux de la reine If-
forte- ou Ifeult publioit de même la beauté & les
! grâces de fa maîtreffe, avec un défi à tous ceux
qui ne le reconhoîtroient pas.
L’amour qui eft fondé fur le bonheur attaché au
plaifir des fens, fur le charme d’aimer & d’être
aimé, & encore fur le defir de plaire aux femmes ,
fe porte plus vers une de ces trois chofes , que
vers les deux autres, félon lès circonftances différentes
dans chaque nation & dans chaque- fiècle.
O r , dans le temps des combats établis par la loi
dès Lombards, ce fu t, dit M . dé Moritefouieu , l’ef-
prit de galanterie qui,dut prendre des forces. Des
paladins, toujours armés dans une partie du monde
pleine de châteaux, de fortereffes & de brigands,
trouvoient de l’honnèur à punir l’injuftice , oc, à défendre
la foibleffe. De-là encore, dans nos romans,
ila galanterie fondée fur l’idée de ramour, jointe à
celle de force & de prote&ion. Ainfi naquit la galanterie
, lorfqu’on imagina des hommes extraordinaires,
qui, voyant la vertu jointe à la beauté &
à la foibleffe, furent portés-à s’expofer pour elle
dans les dangers, & à lui plaire dans les adions
ordinaires de la viè. Nos romans de chevalerie flattèrent
ce defir de plaire, & donnèrent à une partie
de l’Europe cet efprit de galanterie , que l’on
peut dire avoir été peu connu par les anciens.
Le luxe prodigieux de. cette immenfe ville de
Rome flatta l’idée des plaifirs des fens. Une certaine
idée de tranquillité dans les campagnes de
la Grèce , fit décrire les fentimens de l’amour ,
comme on peut le. voir dans les romans grecs du
moyen âgé. L’idée des paladins, proteâeurs delà
vertu & de labeaut-é des femmes, conduifit à celle de
la galanterie. Çet efprit fe perpétua par l’ufage des
tournois, qui, unifiant enfemble les droits de la
valeur & de l’amour , donnèrent encore à la galanterie
une grande importance. Efprit des loix.
(£ > ./ .)
PALÉ ,.ée , adj. fe dit d’un écu divifé en fix pals
égaux par cinq lignes perpendiculaires , dont trois
pals d’un émail, trois .d’un autre ; un de métal ,
l’autre de couleur alternativement. Ces fix pals
qui formentle paie ont chacun une partie unfixième
de partie. ( Voyez fig. 20—1. pL X X X . )
Il y a auffi des écus paies de huit pièces ; alors
chaque pal eft de fept huitièmes de partie ; & en
blafonnant, on dit, palé de huit pièces.
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