
paffé, à certains agens on folticitturs ffne l’armée
créa pour veiller à fes intérêts.
Cromwel fe ligua avec les agitateurs, trouvant
qu ils étoient plus écoutés que le confeil de guerre
même. Les agitateurs commencèrent à propofer la
réforme de la religion & de l’état, & contribuèrent
plus que les autres faâieux à l’abolition de 1 épilcopat 8c de la royauté : mais Cromwel parvenu
à fes fins par leur moyen , vint à bout de
les faire cafter. ( G. )
AGNÈS SOREL. ( Fbyeç Sorel. )
AGNIUS, ( Hift. de Suède.} fils de Dager, roi
«e Suede, fiiccéda a fon père en 172. Sa paflion
pour la guerre lui fit quitter bientôt les rênes du
gouvernement pour prendre les armes. Il les tourna
contre les Finlandois. Çes peuples s’étoient fi-
-gpales fous le régné de fon père , par de fréquentes
;révoltes. 11 les fournit 8c les força de lui donner,
our ôtage de leur fidélité, Sehialvia, fille de
roton, dont la beauté faifoit l’ornement de cette
.contrée. Mais dans le trajet, il fut tellement épris
des charmes de fa captive, que dès qifil fut abordé
au port de Stok-Sund, il nt drefler fous un arbre
une tente fuperbe, époufa la princefle en préfence
de fes officiers , & la fit proclamer reine. Elle feignit
de lui rendre tendrefle pour tendreffe ; mais
•elle avoit conçu le projet de venger la Finlande
•par une perfidie que fon patriotifme ne peut ex-
eufer. Tandis que fon époux étoit plongé dans le
lommeil léthargique qui fuit llvreffe, elle l’étran-
;gla, le fufpendit à l’arbre même où l’hymen avoir
été célébré, 8c s’enfuit en Finlande : on la poursuivit
en vain. Agnius fut enterré au pied de l’arbre
même; & c’eft là , dit-on , que fut bâtie depuis)a
.ville de Stokolm. (Af. de Sa c y .)
(Cette hiftoire fort peu vraifemblable, comme l’ob-
ferve M. de Sacy, paroît avoir été imaginée d’après
celle de Judith, 8c en général à l’époque dont il s’agit,
l’hiftoire ne fe diftingue pas encore de la fable. )
AGNO DIC E , jeune athénienne , fe déguifoit
en homme pour affifter aux leçons de médecine
d ’Hierophile. Les dames d’Athènes firent en fà faveur
révoquer la loi qiti interdifoit aux femmes
l ’exercice de la médecine.
A G O B A R D , archevêque de Lyon , prit part à
la révolte de l’empereur Lothaire contre fon père
Louis-le-Débonnaire. On a même de ce prélat une
apologie de cette révolte. Dépofé en 835 au concile
de Thionville, il fut rétabli dans la fuite, 8c
rentra en grâce auprès de Louis-le-Débonnaire. Ses
ouvrages, dont Papyre Mafîon donna la première
édition en 1606, oc dont Baluze en a donné une
autre en 1666 en deux volumes in—8°. font très-
remarquables , en ce que les préjugés du temps &
qui ont fubfifté fi long-temps encore après, tels
que le duel judiciaire , les épreuves par l’eau 8c
par le feu , l’opinion qui attribue à des fôrciers les
tempêtes 8c je ne fais quels maléfices, y font formellement
combattus ; c’étoît un heureux effet des
lumières que Charlemagne avoit répandues; mais
ces lumières n’éclairèrent que quelques efprîts
privilégiés , 8c ne parvinrent pas jufqu’au peuple.
Ces oeuvres d'Agobard reflètent long - temps oubliées
, 8c Papyre Maffon , qui les publia , en acheta
le manuferit d’un relieur qui alioit s’en fervir à
couvrir d’autres livres. Agobard mourut en 840. AGOULT, ( Guillaume d’) gentilhomme 8c
poëte provençal du douzième fiêcle , annoncé'
comme un des hommes les plus aimables de fon temps, eft fur-tout connu par fon poëmé, intitulé:?
La maniera d'Amar dal temps paffat ; titre qui fournit
une preuve de plus , que la manie de regrette? le pafle n’eft pas nouvelle.
ÀGRÉDA, ( Marie d’) fille de François Co*
ronel. Son père fe fit cordelier, fa mère 8c fes foeur»
fe firent cordelières, elle fut cordelière auflr, 8c
leur maifon paternelle fut changée en un couvent
de cordelières , fous le titre de l’Immaculée conception.
Marie d'Agréda en fut fupérieure. Elle avoit
des vifions 8c des révélations ; elle écrivit la vie
de la vierge fous la di&êe de la vierge elle-même;
mais fes divers dire&eurs furent d’avis différèns fur
cet ouvrage ; l’un lui ordonna de jetter fon manul-
crit au feu, elle obéit ; un autre lui ordonna de le
refaire, elle obéit encore. L’ouvrage ne parut qu’a-
près fa mort fous ce titre : La myflique cité de Dieu r
miracle de fa toute-puijja/ice , abyme de la grâce de
Dieu , hiftoire divine & vie de la très - fainte vierge
Marie mère de Dieu , manifejlée dans ces■ derniers
Jiècles par la fainte vierge, à la foeur Marie de Jèfus *
abbeffe du couvent de Vimmaculée conception de la ville
d*Agréda. La leéhire en fut défendue à Rome, 8c
le P. Crozet, récollet de MarfeHle , en ayant publié
en 1696 la première partie en françois, elle
fut cenfurée par la Sorbonne ; ce qui n’empêcha
pas la tradu&ion entière de ce récolîet de paroître en
1717 à Bruxelles, en h uit vol. in-12, 8c en trois vol.
in-49. Marie à*Agrédaynèt en 1602,mourut en 1665.
AGRICOLA. Il y a. plufieurs hommes- célèbres,
de ce nom. r°- Cneius - Julius Agricola, gouverneur;
fous Yefpafien, de la Bretagne qu’il avoit foumife,
perfecutê fous Domîtien ; fa plus grande gloire eft
d’avoir eu Tacite pour gendre 8c pour hiftorien.
20. Rodolphe A gricola y favant hollandoi*
du quinzième fiècle , loué par Erafme, protégé par
le duc deFerrare, Hercule cPEft; aujourd’hui oublié*
né en 1442,. mort en- 1485 à Heidelberg. On a
fes oeuvres en deux voL i/z-40. Cologne, 1339.
3°^Jean-Islebius A g r ic o l a , ou plutôt fean»
Agricola Iflebius, c’efl-à-dîre natif dlflebe, ainfi que
Luther, théologien proteflant, efl connu pour avoiir
rédigé fous les ordres de Charles-Quint le fameux
intérim du 15 mai 2^48 , avec k s deux évêque#
catholiques, Phlug, évêque de Naumbourg, 8c
Helding , évêque titulaire de Sidon ; il écrivit contre
Luther fon compatriote, 8c contre Melancîiton, 8c
il en demanda pardon. Il ne fut eflimé ni dans fon
parti, ni dans le parti ennemi. Né le a© avril 1492^
U mourût à Berlin eji 1 566*
‘4°. GeorôE Agricola , favant médecin allemand,
dont le traité de re metaîlicd, annonce une
grande connoiffance des métaux 8c des foffiles : ne
a Glauchen dans ta Mifnie en 1494 » m©rt a Cheiu-
uitz auffi en Mifnie, fan 1555.
AGRIPPA. Il y a plufieurs perfonnages célèbres
de ce itïo'm.
i°. Ménénius A grippa , conful romain, vers
,1’an 25 a de la fondation de Rome. Il y a principalement
trois chofes à obferver fur ce qui le concerne
; l’une, qu’il fut le premier qui reçut à Route
les honneurs du triomphe ; l’autre, que ce fut lui
qui par l’apologue fameux des membres révoltés
contre l’eftomach, 8c plus encore fans doute par
fon adrefle à manier les efprits ramena dans Rome
le peuple, qui mécontent du fénat, 8c accablé de
mifère, s’étoit retiré fur le mont facré ; la troi-
fième enfin, qu’après avoir rempli les premiers
emplois de la république, il mourut fi pauvre, que
fe peuple fut obligé de fournir aux frais de fes funérailles
8c à la fubfiftance de fes enfans ; ce qui
arriyoit fouvent aux héros grecs 8c romains dans
l’âge d’or de ces républiques.
20. Marcus V ipsanius Agrippa , l’ami 8c le
gendre d’Augufte, l’ame de fes confeils, 8c le principal
infiniment de fes viûoires; qu’il ait été trois fois
conful, deux fois tribun, une fois cenfeur, qu’importe
? ce n’étoit plus la république qui conféroit
ces dignités ; il fut le véritable vainqueur de Phi-
lippes 8c d’A&ium. Dans ce fameux confeil où
Augufte délibéroit s’il quitteroit l’empire, fruit des
victoires cY Agrippa, 8c s’il rendroit la liberté à
Rome, il fut pour l’affirmative , 8c Augufte ne lui
en fut pas mauvais gré ; voilà la gloire de tous
deux. Agrippa fournit les Germains 8c les Canta-
bres, 8c foit modération , feit prudence, il refufa
les honneurs du triomphe ; il enrichit Rome de
plufieurs monumens ; il bâtit le Panthéon , qui fub-
fifte encore aujourd’hui fous le nom de Notre-Dame
de la Rotonde ; il époufa Jolie, fille d’Augufte 8c
veuve de Marcellus , 8c fut le martyr de fa coquetterie
; il en. eut trois fils, Caitus 8c Lucius , qui
moururent avant Augufte leur ayeul, 8c le jeune
Agrippa, prince d’un caraélère farouche 8c violent
6c d’une force de corps fingulière. Quelques em-
portemens indiferets contre Augufte , ou plutôt
contre Livie , le firent reléguer dans l’ifîe de Pla-
nafie , 8c lorfque fon ayeul commençoit à s’attendrir
fur fon fort, 8c penfoit à le rappeller , on croit
que Livie prévint ce projet en empoifonnant Augufte
; ce qui eft certain, c’eft qu’à la mort d’Augufte
, Livie 8c Tibère envoyèrent un centurion
tuer Agrippa , qui, quoique (ans armes , fe défendit
long-temps contre lui. Ainfi mourut à vingt-
fix ans le dernier des petits-fils d’Augufte; mais la
poftérité d’Augufte 8c $ Agrippa fut continuée par
Agrippine, foeur du jeune Agrippa, 8c des princes
Caïus 8c T vcius, laquelle époufa Germanieus, fils
jde Drf fus, neveu de Tibère} 8c petit-fils de Livie.
Agrippa le père mourut vers l’an 12 avant J. C.
Il étoit d’une famille obfcure.
30. Il y a encore deux Agrippa , qui furent les
deux derniers rois des Juifs ; l’un nommé Hérode
Agrippa, fils d’Ariftobule, 8c petit-fils d’Hérode-
le-Grand. Perfecutê, 8c même emprifonné par T ibère
, il fut comblé de biens par Caligula & par
Claude. Ce fut lui q u i, à la prière des Juifs , fit
mafïacrer faint Jacques, 8c arrêter faint Pierre.^ Il
mourut, dit-on, de la maladie pédiculaire , l’an,
43 de J. C. L’autre fut fon fils , nommé comme
lui Agrippa ; il fe joignit aux Romains, fes tyrans,
contre les Juifs fes fujets ; il étoit avec Titus a\t
fiége de Jérnfalem. Il mourut fous Domitien, vers
l’an 94 de J. C. On l’accu foit d’un commerce in-
ceftueux avec Bérénice fa foeur. C’eft devant lui
8c devant cette princefle que faint Paul comparât
8c plaida fa caufe à Céfarêe.
4°. Parmi les modernes, Henri Corveillï
A grippa mérite ici un article à part. Cet homme
fingulier a vécu par-tout, comme il arrive à ceuïe
qui 11e peuvent vivre nulle part ; l’énumérationu
leule de fes voyages, de fes divers féjours 8c de
fes différentes profeffions , fuffit pour peindre foîï
inconftance. Ne à Cologne le 14 feptembre i486
d’une famille noble, il fut fecrétaire de l'empereur
Maximilien, puis militaire , doâeuren droit, médecin,
théologien. Il étoit en France avant 1507,-
en Efpagne en 1508, à Dole,en Franche-Comté*
en 150p. L à , fe voyant perfecutê par les moines,
il voulut leur oppofer les femmes ; il fit un traité
en leur faveur, il l’intitula : De l'excellence des
femmes. La perfécution fut la plus forte ; il s’enfuie
en Angleterre ( 1 5 1 0 ) , oùiL travailla fur les épi-
très de faint Paul ; il revint à Cologne ; il alla faire
la guerre en Italie, puis il fe fit théologien du concile
de Pife ; ( 1511 ) il fe réconcilia avec les papefr-
qu’il avoit mortellement offenfés par cette feule
qualité ; il alla enfeigner la théologie à Pavie 8c à
Turin (1515.)^ Sur quelque nouvel ora^e, il fe fauva
de cette dernière ville 8c vint à Metz, ou il fut fyndic
8corateur delà ville(i 5 i8.)Les moines,quivouloienç
qu’il h’y eut qu’une Magdeleine, vouloient en re*
vanche que fainte Anne eût eu trois maris, 8c le
Fèvre d’Etaples , qui avoit trouvé trois Magdelei*-
nés, ne trouvoit qu’un mari à fainte Anne , double
héréfie, félon les moines. Agrippa prit parti pour ltf
Fevre, 8c de peur d’être brûlé , il quitta Metz 8c
revint à Cologne ( 1520.) Il alla enfuite à Genève
( 1 5 2 1 ) , puis à Fribourg en SmflTe ( 1 5 2 3 . enfiiu
il vint à Lyon ( 1 3 2 4 obtint une penfien de».
François I oc entra an fervice de la duchefle d’An-
goulême en qualité de médecin 8c d’aftrologue
il étudia fes goûts 8c fes fcibleffes pour les cou*
trarier. La duchefle qui erôyoit à Paftrologie, lut
demanda fon horofeope, il ne voulut jamais le.
tirer. Elle haïfîbit le connétable de Bourbon , il fit
l ’horofeope du connétable, 8c lui promit toute forte
de triomphes ; on le ehaffa & on le raya d’e l’état
des penfions ; il sea. vengea par des wtyres,