
•patrie , il fut accufé d'avoir traduit en Italien -un
livre luthérien de Melanchton, le faint office lui
fit Ton procès 8c Ton affaire tournoit mal, il parvint
à le fauver de prifon, 8c il s’enfuit à Bâle ;
ihé en 1505 ; il mourut à Chiavenne en 1 <71.
CASTÏGLIONI, (Balthasar) ( Hift. lut.
mod. ) célèbre poète- Mantouan des quinzième 8c
feizième fiêclés. On eftime également fes poëfies
Italiennes 8c fes poéfies latines.. Les Italiens appellent
fon courtifan, le livre d'or : ve.uf d’Hyppo-
ly te Torella, femme d’un rare génie 8c d’une rare
beauté, dont on a auflî des ouvrages en vers 8c
en profe fort eftimés, il entra dans l’état eccléfiaf-
tique 8c fut évêque d’Àvila. Il avoit porté les
armes avec gloire, il avoit été employé avecfuc-
cès en différentes ambaffades ; il avoit plû dans
les cours étrangères comme dans fa patrie.. Tous
les fouverains de fon temps , lès Jules I I , les
Leon^ X , les Clément V I I , les Louis X I I , les
Henri V I I I , les Charles-Quint furent fes amis;
on croit que ce dernier avoit réfolu de le prendre
pour feconc}, fi fon du.l avec François I avoit eu
lien, on dit qu’il le regardoit comme le plus
brave chevalier 8c l’homme le plus parfait qu’il eût
■ connu ; en apprenant fa mort , il dit à Louis
Strozzi, neveu de Caftiglimi : yo os digq que es
muerto uno delos meiores cavalltros del mundo. Né
le 6 décembre 1478, Balthafar ou Baldaffar Cafti-
glioni, ainfi qu’il eft nommé dans fon épitaphe
compofée par Bembe, mourut à Tolède le 8 février
1529. Il étoit fils d’une Gonzague, fa mère
lui furvécut, centra voturn fuperfles, dit l’épitaphe.
Les Çastiglioni ou Castiglîone tirent leur
nom de la terre de Caftiglione près de Pavie, où
ils ont donné leur nom à cette terre. Ils prétendent
defeendre -de Stiliçon général d’Honorius, 8c le
•jiom de la terre de Caftiglione efi caftrujn Stiliconis.
CASTILLE ( royaume de ) , Hifloire d’Efpagne.
De tous les royaumes Européens fournis à la couronne
ffEfpagne, la Caflille eft, fans contredit, le
plus çonfidérable, foit relativement à fon étendue,
l’oit par la beauté du pays 8c fa fertilité, la douceur
du climat, le nombre 8c la richeffe des habitans ,
qui pourraient être bien plus heureux encore., s’ils
étojent plus zélés à cultiver les fciences 8c les arts ,
pour lefquels ils femblent faits, 8c que cependant
ris négligent, s’ils préféroient les avantages du travail
& de l’induftrie aux langueurs de l’indolence,
8c de la plus inaéfive oifiveté,. On divife comrcii-
men t .en Caflille vieille 8c en Caflille nouvelle, ce
royaume qui a au levant la Navarre, l’Arragon 8c
lé royaume de Valence ; Léon & le Portugal au
touchant/; les Afturies & la Bifcaie au nord ; l’An-
,dalo.ufie, Grenade 8c Murcie au midi. Quelques
écrivains ont fait, allez infriiélueufement, de pénibles
recherches pour trouver l’origine du nom
de Çaflille. Les uns ont prétendu que ce pays, ainfi
;que Ja Catalogne, fut jadis habité par une nation
laquelle les Romains .donnoienjt le nom de Cafi-
0 la n i? d’où l’qn yoit .clairement que le nom oe
Caflille dérive. Cette découverte étymologique eft
très-fatisfaifante ; mais, par malheur, elle eft entièrement
dénuée de preuyes; car jamais les Romains,
n’ont connu, dans cette contrée , de peuplé qu’ils
aient appellè Caflellani, 8c fuivant l’opinion démontrée
des critiques les plus favans, la Caflille
8c la Catalogne étoient habitées par les Vaccéens.
Quelques étymologiftes plus raifonnables ont affûté
que le nom de Caflille vient d’une fbrtereffe ,
conftruite lorfque ce pays fut reconquis fùr les
Maures, pour la défenfe de la frontière, 8c dans
laquelle le comte ou chef de cette vafte province
faifoit fa réfidence. Ce raifonnement me paroît plus
judicieux que les conje&ures fondées fur la fuppo-
fition des Caflellani ; d’ailleurs, il eft prouvé par les
faits, attendu qu’il eft très-certain qu’on ne trouve
le nom de Caflille dans aucun écrivain antérieur à
la conquête de ce pays fur les Maures, & qu’il eft
encore plus affuré que les nouveaux poneffeurs
conftruifirent alors, non une, mais plufieurs for-
tereffes fur les frontières, pour les mettre à l’’abri
des invafions de ces ennemis. Au refte , il me
paroît d’autant plus inutile de s’arrêter à ces fortes
de difeuflions , qu’elles ne peuvent conduire à aucune
découverte bien exa&e, bien démontrée ;
aitffi pafferai-je à des objets qui me paroiffent plus
utiles. Ce beau pays, fertile en bled, en vins, en
pâturages excellens, tenta les chrétiens 8c les Maures
, qui, defirant également pofleder cette riche
contrée, combattirent long-temps les uns contre
les autres pour tâcher de s’en emparer. Les Maures
l’emportèrent à la fin fur leurs rivaux, 8c pouffant
plus loin leurs fuccès, ils conquirent toute l’Efpa?
gne : cependant malgré tous leurs efforts, malgré
la terreur de leurs armes, il refta dans quelques
cantons de la Caflille , plufieurs feigneurs, qui s’y
maintinrent, s’y fortifièrent, 8c acquirent, avec le
temps , tant de puiflance 8c de richeffes, qu’ils fe
rendirent fouverains, 8c fe mirent fous la protection
des rois d’Oviedo. C ’eft des châteaux forts de
ces feigneurs que, fuivant l’opinion affez probable
de bien des écrivains, la Caflille tire fon nom. Les
faits font vrais ; mais quant à. la découverte étymologique,
on eft libre, ou de la rejêtter, ou d’y
ajouter foi. Quoi qu’il en foit, il eft prouvé que
ces feigneurs, après s’être vaillamment défendus
contre les Maures,8c avoir fait fur eux des incurfions
heureufes, ffe donnèrent le titre de comtes : il eft
encore vrai qu’ils étoient fouverains, 8c que ,
comme feudataires des rois d’Oviedo, ils étoient
obligés de marcher, à la tête de leurs vaffaux, au
fecours de c.es rois, 8c de fe trouver à l’affemblée
des états d’Oviedo. Le premier qui fut décoré du
titre de comte de Caflille, .du moins le premier de
ces comtes dont Fhiftoire ait fait mention, fut don
Rodrigue, contemporain & feudataire de don Alphonse
furnommé -le c h a f le roi d’Oviedo 0 qu’il
lervit très-utilement dans les différentes guerres que
ce monarque fit ou eut à fou tenir contréles Maures,
Don Piègue , fils de Rodrigue, fut auffi comte de
'Caflille; il Ce fienala plus encore que fon père, 8c,
par l’ordre d’Ajphonfe-le-Grand, il fitconftruirela
ville de Burgos. Au refte, cette dignité de comte
de Caflille n’étoit ni unique, ni indivifible : car on
fait que du temps même de don Diègue, fils de
Rodrigue; il y avoit plufieurs .feigneurs qui pre-
noient le titre de comtes de Caflille, tels que d'on
Almondareffurnommè le blanc; don Nugno Fernandez
, don Fernand Anfinez. Il eft vrai que'ceux-ci ne
tenoient ni leur titre,ni leur autorité des rois d’Oviedo,
fous la proteéïion defquels ils étoient feulement.
Peut-être,©: cela eft très-probable, que celui qui étoit
nommé par le roi d’Oviedo, étoit pluspuiffant que
les autres, 8c avoit la prééminence fur eux. C e qui
me paroît donner beaucoup de poids à cette con-
jeéhire, eft que ce fut à don Diegue feulement,
8c non à d’autres, que le roi don Alphonfe envoia
l ’ordre de conftruire Burgos, qui, dans la fuite, eft
devenue la capitale de la province 8c la réfidence
du.gouverneur. Mais au fond, ce ne font encore-,
là que des conjectures; voici des faits plus furs.
Don Garde, après s’être révolté contre le roi don
Alphonfe le-Grand, fon père; après avoir excité,
par les confeils 8c le fecours des comtes de Caflille,
beaucoup de troubles dans l’état, parvint à la couronne,
8c changeant de conduite 8c de manière
de penfer, méfeftima ces mêmes comtes qui l’a-
voient fi fort appuyé dans fa rébellion; don Or-
dogno, fon frère 8c fon fucceffeur, ne vit en eux
que des fuj.ets rebelles * des fa&ietix , des grands
d’une ambition outrée 8c des citoyens dangereux,
dont il étoit très-important de réprimer la licence
8c L’audace. Afin de n’avoir plus à craindre ces vaffaux
trop puiffans, il diffimula le projet qu’il avoit
formé de les détruire, 8c fous quelques prétextes
qui flattoient leur vanité, il les appella auprès de
lui dans une petite ville nommée Régulax ; ils s’y :
rendirent, Ordogno les fit arrêter 8c conduire enchaînés
à Léon , où, par fos ordres, ils furent tous
mis à mort. Cet aéïe de fé vérité, ou , f r l’on veut y
de tyrannie , fouleva les Caftillans, 8c fit naître
entre les deux nations une haine violente , 8c qui
s ’accrut fous Froïla I I , encore plus cruel envers
les nobles Caftillansqu’Ordogno- ne l’avoit été à
l ’égard des comtes, punis/du moins avec quelque
apparence de juftice, puifqu’ils avoient fufeité
des révoltes, 8c foutenu le foulèvement de don
Garcie contre don Alphonfe fon père. Indignés de
la cruauté d’Ordogno 8c de la tyrannie de Froila
I I , les Caftillans réfolurent de fecouer un joug
qu’ils trouvoient infupportabje. Ils s’armèrent, fe
révoltèrent, 8c adoptant une nouvelle forme de
gouvernement, ils choifirent deux feigneurs de la-
plus haute diftin&ion, auxquels ils confièrent,
fous le titre de juges , les rênes du gouvernement
qu’ils venoient d-établir. Les premiers qui furent
élevés à ce pofte éminent , furent don Nunno
Rafura, chéri de fes concitoyens par l’aménité de
fon cara&ère, autant qu’il étoit refpeélé par lafa-
geffe de fes moeurs 8c par fon équité, 8c don Laiü
Caîvo, jeune homme rempli de valeur 8c dé zèle
pour la patrie. Celui-ci fut chargé du commandement
des troupes , 8c Rafura de l’admi niftration
des affaires civiles & politiques. Don Gonzales
Nunno, fils, de don Rafura , fucpédâ- à fort père ,
8c fu t, comme lui, décoré de la dignité de juge:
il réunit les talens les plus rares- aux plus refpec-
tables qualités.- Quelques Itiftoriens affurent qu’il
fut le père de don Ferdinand Gonçalez’, fondateur
de la principauté de Caflille, 8e le premier qui
fubftitua au titre modèfte de jtige, le- titre plus
brillant 8c plus pompeux de fouverain. Cependant
la plupart des annaliftes regardent comme' très-fa-
buîeufe cette généalogie ; quelques-uns même prouvent
que cet illuftre Ferdinand Gonçalez, qui par
fes grandes a&ions, fes vertus , fes viéfoires , paf-
foit pour ua héros étoit" fils de don Ferdinand
Gonçalez de l’antique maifon de Lara en Caflille.
Je fatiguerois inutilement le leéleur, 8c j’aurois moi-'
même trop d’ennui à dévorer, fi j’entreprenois de
rapporter ici les accablantes recherches faites par'
Ies'annaliftes qui ont foutenu , les uns que ce Fer-'
dinand Gonçalez étoit fils- de Gonçalez Nunno ÿ
les autres , qu’il- ne lui appartenoit point, 8c qu’il'
étoit iftù des feigneurs de Lara. Cette difcufTiom
me paroît d’ailleurs fort peu importai!fe-,. parce'
que, quels que fiiffent- les aïeux de Ferdinand, il»
luffit de favoir qu’il- fonda lé trône de Caflille, &:
qu’il en fut le premier poffefîèur. A l-’égard des faits
poftérieurs à ce fouverain, 8c des événemens les;
plus mémorables qui fe font paffés dans ce royaume
, j’ai pris foin de les rapporter dans 1’hiftoire'
des différens rois de Caflille.-(L.. C .)
CA S TR A T I , fe m. pl. (Hifi. mod.') Cerrom, qui
eft purement italien , fe donne à ceux qu’ort a. faits
eunuques dans leur enfance, pour leur procurer
une voix plus nette 8c plus argue. Les caflratl
chantent dans les concerts la même partie que- les'*
femmes , ou deffus. A l’égard'de la caufe phyfique"
pour laquelle les caflrati ont la voix grêle 8c aigue
il ne paroît- pas plus facile de la trouver, que d’ex--
pliquer pourquoi ils n’ont point de barbe, mais le;
fait eft certain, & cela fuffit. (O )
CASTRICïUS, ( Marcus) (Hifl. Rom. ) on ne^
fait de lui qu’un mot, il étoit magiftrat delà? ville d&
Plaifance, leconful Cneïus Carbon vouloit engager
cette ville dans le parti de Marius contre S ylla, 8c-
démandoit des otages, Caflricius les refufa. Je vous
prie de confiderer r dit Carbon , que j ’ai pour appuyer
ma demande beaucoup d?épées, <S* moi, répondit Caf--
triciuspour appuyer mon refus , beaucoup d’années».
Caflricius vivoit vers l’an 85 avant J. C.-
GASTRIÖT, voyeç Scanderberg.-
CASTRO ( Tnès de ). voye^ inès»-
CASTRO , (Paul de) {.Hiß. litt, mod.) jurifo*
confulte célèbre du quinzième fiècle, ainfi nommé'
arce qu’i l étoit de Caftro ; il profeffa le droit à
lorence, à Bologne, à Sienne, à Padoue.. On-
difoit de lui: fi Bartholus non effet, effet Pauliisa.
Cujas difoit : qui- non habet Paulum de Caftro y.tu~