
V AC VA I
A C A N T , ( l e ) on appelle le vacant, dans
l’ordre de Malthe, le revenu entier de chaque
commanderie après la mort du commandeur,
c*eft-à-dire l’année qui fuit le mortuaire. Le vacant
appartient au tréfor de l’ordre. Le commandeur
nommé à la commanderie, eft obligé de l’y faire
tenir. ,
V A C H E , f. f. meuble d’armoiries reprefentant
cet animal. | - f
Pueet; d’argent, à une vache de gueules, fur-
montée fur la tête d’une étoile d’or. (P L F.
fig. 274* )
On dit d’une vache, accornée, en parlant de fes
cornes , couronnée d’une couronne qu on lui met
quelquefois fur la tête , clarinée d’üne clochette
qu’elle a quelquefois au cou , accollée du collier
©u lien d’ou pend cette clochette , quand il y a
différence d’émaux.
Portail, femé de France, à la vache dargent,
clarinée de même, accollée , accomee 8c couronnée
de gueules. (P/. F. fig. 273,)
V A IR , f. m. c’eft une fourrure faite de plu-
fieurs petites pièces d’argent & d’azur à-peu-près
comme un U voyelle , ou comme une cloche de
melon. Les vairs ont la pointe d’azur oppofée à
la pointe d’argent, & la bafe d’argent à celle
d’azur.
On dit vair offrante , lorfque les vairs ont
leurs pointes tendantes au coeur de 1 écu & vair
appointé ,ou voir en pal, quand la pointe d un pair
xft oppofée à la bafe de l’autre.
On appelle pair contre voir, lorfque les vairs ont
le métal oppofé au métal, & la couleur oppofée
à la couleur : ce qui eft contraire à la difpofition
Ordinaire du vairr
Vairi fe dit de l’é.cu, ou des pièces de 1 écu
chargées de vairs : quand la fourrure eft d’un autre
émail que d’argent & d azur, alors on dit
vairi de telle couleur ou métal. Senecé porte vairé
d’or 8c de gueules. On appelle auffi des pièces
honorables .de Vécu vaireés , quand elles font
chargées de voir. ( Voycx les article V a ir , C on-
tre-v a i r , V aire §ç C ontre- v a ir é , au mot
ÉMAIL. (D . /•)
Fléville, ancienne maifon de Lorraine ; portoit
plein de vair, •,
' De Frefnoy, en Bretagne ; porte de meme.
Fay ; d’o r , à trois paux ou pals de vair, au
chef de gueules. ' ' . . .
Creue, ancienne maifon de Lorraine ; portoit
d’azur, à la croix d’argent, au franc-çanton vaire
d’or 8c de fable. . ,
Hennequin ; vairé dpr 8c d azur ail chet de
gueules , chargé d’un lion d’argent léopardé.
Rofrçdon ? en Auvergne ; éçartejé an premier
& quatrième,, d’azur, au lion d’argent, armé &
lampaffé dé gueules ; au deuxième & troifième ,
vairé d’argent & de finople de quatre tires.
VAISSEAU , f. m. navire, eft quelquefois un
meuble d’armoiries.
Auveüiers; d’azur, au vaiffeau d’argent, équippé
de gueules, fur une mer d’argent, au chef d’or ,
chargé d’une aiglette d’azur. (PI. X. fig. ^ 7 .)
VANNETS, f. m, pl. on appelle ainfi en termes
de Blafon, les coquilles dont on voit le
creux, a caufe qu’elles reffemblcnt à un van à
vanner.
De Gars ; d’argent, à trois bandes de gueules
au chef de finople , charge de trois vannets d’or.
{P l. F IL fig. 352. )
VEILLE, ( des armes, la ) ancienne ceremonie,
qui confiftoit en ce que la veille du jour où quelqu’un
devoit être fait chevalier, il pafloit la nuit à veiller
dans une chapelle où étoient les armes dont
il devoit être armé le lendemain ; & en ce fens
on difoit, faire la veille des armes. Voyez l’hifl. de
la Chevalerie par M. de Sainte-Pajaye. (D .J . )
V ER G E T TE , f. f. on appelle ainfi un pal rétréci
de moitié , félon les uns, des deux tiers,
félon les autres.
V ergeté, ée , adj. fe dit d’un écu partage en
vergettes comme le pal l’eft en pals, & on appelle
bretejfé-vergeté ou vergeté-bretejje, celui ^ou un pal
ainh rétréci a des bretejjes des deux côtés. Foye^
Bretsse.
Sublet; d’azur, au pal breteffé d o r ; maçonné de
fable, chargé d’une vergette de même.
Ou d’azur bretejfé-vergeté d’or & de fable. (PL LU•
fig. 122. )
VERSÉ, ée , fe dit des glands , pommes de
pin, croiffans.
Arlande, en Dauphiné; d’azur au croiffant ver Je
d’or fur une étoile d’argent, -
V Ê T U , adj. m. ce mot fe dit lorfque Vécu eft
rempli d’un quarré pofé en lofange dont les quatre
pointes touchent les bords ; alors ce quarré
dent lieu de champ, 8c les quatre cantons qui r e f
tent aux quatre flancs du quarré , donnent à Vécu
la qualité de vêtu, parce que cette figure eft com-
polée du chappé par le haut, 8c du chauffe par
le bas. Méncflricr. (D . / .)
Gibing; de gueules, vêiufior. (RL II. fig. $5. )
Gervaife, en Lorraine ; d’azur , à un bras droit
de carnation , vêtu d’argent, 8c tenant une croix
de calvaire d’or. .
VICAIRE ou CHAMPION, étoit celui qui fe
fubftituoit à quelqu’un 8c fe battoit pour lui en duel,
ou qui fubiffoit à fa place quelqu’autre épreuve du
nombre de celles qu’on appelloit purgation vulgaire
, telles que celles de Veau frpide ou de l’eau
r bouillant?
V I E
bouillante, du feu , du fer ardent, de la croix,
de l’Euchariftie , &c. Hincmar , archevêque de
Reims, parlant du divorce de Lothaire , roi de
Lorraine, avec Tierberge , dit qu’à défaut de
preuve, le vicaire de la reine fe préfenta pour
fubir l’épreuve de l’eau bouillante dont il lortit
fans aucun mal.
V IL LE , f. f. meuble de quelques écus repré-
fentant line ville.
Rogier de la Ville ; d’argent, à une ville fur un
rocher d’azur, furmonté de trois étoiles de gueules.
( Pl. IX. fig. 4J2. )
VILENÉ, adj. fe dit du lion dont la verge eft
d’émail différent.
De Feuillens du Chaftenay , en BrefTe ; d’argent
au. lion de fable , lampaffé & vilené de gueules.
Rochay Guengo; d’argent, au lion vilené, armé
& lampaffé de gueules. ( Pl. F. fig. 2p. )
V IO LE T T E , f. f. fleur du printemps , qui
paroit quelquefois dans l’écu.
Jaquot en Bourgogne ; d’argent à trois violettes
au naturel, tigées & feuillées- de finople-g
VIOLON', f. m. c’eft quelquefois un meuble
d’armoiries.
Sueting en Angleterre ; d’azur , à trois violons
d’argent, les manches en- bas, pofés 2. 8c i . (P L
X fig. S30. )
V IR E , qui fè dit de plufieurs anneaux paffés
les uns dans les autres, en forte que les plus petits
foient au milieu des plus grands, avec un centre
commun , comme aux armoiries d’Albifli 8c de
bVirieu.
VIROLE, f. f. ce mot fe dit du cercle, ou de
la boucle qui eft aux extrémités du cornet, du
huchet, ou de la trompe, qu’il faut fpécifier en
blafonnant, quand elle eft d’un différent émail
& en ce cas on l’appelle- le cornet virolé d’or ou
d’azur, &c. (D. J . )
Nefmond ; d’or , à trois cors de chaffe de fable
., liés & virolès de gueules. ( PL X. fig. s34• )
VIVR E , ée , adj. fe dit de bandes & de fafees qui
font fmueufes & ondées avec.des entailles faites
d’angles rentrans 8c faillans, comme des redens
de fortification.
S a r t , au pays de Valois; dé gueules à la bande
ryivrée d’argent.
De la Baume Montrevel ; d’or , à la bande
vivrée d’azur.
L’ancienne maifon de Chatel, portoit d’argent,
à la fafee de gueules vivrée.
B e aufor td e fable, à la fafee d’or vivrée 8c accompagnée
de deux léopards de même, armés de
gueules', celui de la pointe .contourné.
VCEU DU PAON ou DU FAISAN ; du temps
que la chevalerie étoit en vogue , c’éfoit le plus
.authentique de tous les voeux que faifoient les chevaliers
, lorfqu’ils étoient fur le point de prendre
quelqu’engagement pour entreprendre quelqu’ex-
pédition, La chair du paon & du faifan étoit, fe-
tlijloire. Tom. /,
V ® U 177,
Ion nos vieux romanciers, la nourritiire particulière
des preux & des amoureux. Le jour auquel
on devoit prendre l’engagement, on apportoit
dans un grand baflin d’ôr ou d’argent, un paon
ou un faiian , quelquefois rô ti, mais toujours paré
de fes plus belles plumes. Ce baflin étoit apporté
avec cérémonie par des dames ou damoifelles ;
on le préfentoit à chacun des chevaliers, lequel
faifoit fon voeu fur l’oifeau ; après quoi on le rap-
lortoit fur une table, pour être diftribué à tous:
es afliftans, & l’habileté de celui qui le decou-
poit, étoit de le partager de manière que chacun
en pût avoir. Les cérémonies de ce voeu font expliquées
dans un mémoire fort curieux de M. de
Sainte - Palaye, fur la chevalerie, où il rapporte
un exemple de cette cérémonie, pratiquée à. Lille
en 1453 , à l’occaflon d’une croifade projettée
contre les Turcs, laquelle néanmoins n’eut pas
lieu,
VOEUX de chevalerie , engagemens généraux ou
particuliers , que prenoient les anciens chevaliers
dans leurs entreprifes , par honneur , par religion
, & plus encore par fanatifme.
Soit que l’on s’enfermât dans une place pour
la défendre, foit qu’on en fît l inveftiffement pour
l’attaquer, foit qu’en pleine campagne on fe trouvât
en préfence de l’ennemi, les chevaliers faifoient
fouvent des fermens & des voeux inviolables
, de répandre tout leur fang plutôt que de
trahir, ou d’abandonner l’intérêt de l’état.
Outre ces voeux généraux, la fuperftition du
temps leur en fuggéroit d’autres, qui confiftoient
à viliter divers lieux faints auxquels ils avoient
dévotion ; à dépofer leurs armes ou celles des
ennemis vaincus, dans les temples & dans les mor
naftères ; à faire différens jeûnes, à pratiquer
divers exercices de pénitence. On peut voir la
Colombière , théâtre d’honneur , c. x x j , des voeux
militaires ; mais en voici quelques exemples qui
lui ont échappé , & qui fe trouvent dans l’hiftoire
de Bertrand du Guefclin,
Avant que de partir pour foutenir un défi d’arômes
propofé par un anglois, il entendit la meffe ;
8c lorfque l’on étoit à l’offrande, il fit à Dieu
celle de fon corps & de fes armes qu’il promit
d’employer contre les infidèles , s’il fortoit vainqueur
de ce combat. Bientôt après, il en eut encore
un autre à foutenir contre un anglois, qui
en jettant fon gage de bataille, avoit jure de ne
point dormir au lit fans l’avoir accompli. Bertrand
relevant le gage, fit voeu de ne manger que trois
foupes en vin au nom de la fainte Trinité, juf:
qu’à ce qu’il l’eût combattu. Je rapporte ces faits
pour la juftification de ceux qu’o.n voit dans nos
romans ; d’àilleurs ces exemples peuvent fervir
d’éclairciflemens à quelques paffages obfcurs des
anciens auteurs, tels que le Dante.
Du Guefclin étant devant la place de Moncon-
tour que Cliffon afiiégeoit depuis long-temps fans