
à quinze ans ; il eut le honheuf de vivfé dans
un temps où la plupart des fouverains aimoient
les lettres , & plufieurs d’entre eux contribuè-
rent a la fortune. Louis XII. l’appella en France
t - le v ï e? CUr de runiverfité de Paris. Le pape
Le onX , le fit bibliothécaire du Vatican & l’envoya
nonce en Allemagne , où il fignala fon éloquence
contre Luther , à la diète de Vormes| e m c io .
Clément VII. le fit Archévêque de Brindes &
I envoya nonce en France ;• il fîiivit François I ,
a la bataille de Pavie , & y fut fait prifonnier avec
tu. Paul III le fit Cardinal; il mourut à Rome
en -.15.43. Il fut du nombre de ces favans utiles
qu. ranimèrent dans l’Europe & fur-tout enFrance , 1 étude des lettres grecques. On a de lui une gram-
maire grecque, & un Lexique grec & latin.
Le fécond Méandre, nommé Jérôme , comme
le premier, etoit principalement antiquaire & Ju-
rifcoiifuite ; on. a de lui quelques ouvrages peu
connus aujourd’hui , il mourut d’indigellion à
cèdent’ ^ * petit neveu du prér
•AL? (?,AM^E ’ ( Philippe ) C Hi(l. mod.) jê-
luite de Bruxelles , devenu fecrétaire du général de
ion ordre , a continué & augmenté la bibliothèque
des écrivains jéfîiites , commencée par Ribàdeneira.
Alegambe.aè à Bruxelles le a 2 janvier 1501 mourut
aRomele ôfeptembre 1652. Dansfonouvrage d'ail-
./ s e®Vne4a d e Çnrpsplus iiîipérieitie que 1;
radon d état te fait trop fentir. L à , comme l’infinue
Jsailletjtout jefuite eft un fiint , &tout ouvrage de
jefuite un chef-d’oeuvre. La bibliothèque des auteurs
jefmtes par le père Oudin , efl beaucoup plus
ample & un peu plus exaéle,
ALEGRE, ( Yves d’ ) ( Hifi.mod,.) La maj-
lon dAlegrc. efl une des plus illuftres de la province
d Auvergne , le nom dCTves a été porté par
plufieurs perfonnages célèbres de cette maifon
fingulièrement par le maréchal d’Alegre, mort le
9 Mars 1733 , à 1 âge d’environ 80 ans. Avant
lu i, celui qui avoit le plus illuftré ce nom , étoit
Y v e s d’Alegre , gouverneur du Milanès pour le
roi Louis -XII, tué en 15 12, à la bataille de Ra-
venne, ou il avoit décidé la viéloire. Gaflon de
rFoix , due de Nemours, qui coinmandoi’t l’ar-
mee Françoifè & le chevalier Bayard, comna-
gnon d’armes du Baron d’Alegre, alloient être enveloppés
par la cavalerie légère du marquis de
refeaire & les gendarmes de Fabrice Colonne,
d’Alegre , qui voit leur danger , quitte fon pofte ’
vole à leur défenfe , les dégage ; leurs efforts
réunis mettent en. flirte Colonne , & détruifent
la troupe.
Ce fuecès important coûta plus que la vie au: malheureux
d’Alegre ; : i l apprend dans l’inftant que
Ion fils vient d’être tué, en combattant à côté du
duc déNemours, avec uns valeur- digne de lbn
nom. D Alegie avoit -perdu quelque temps auparavant
un autre fils; il fëntit en ce mcùnent qu’il
ycnou de les perdre tous deux ; le dé'fefpoir le '
faifif, il ne fonge plus à vaincre, il ne veut que
périr. Je vous fuis, mes- en fans l crioit-il d’une voix
douloureufe, & il fe précipitoit dans le ‘péril, &
dans la mort , qu’il fut trop heureux de trouver*
Ç’étoit un des plus, vertueux , des plus braves &
des plus habilles capitaines de fon temps. Bayard*
qui n’aimoit que la vertu, étoit fon ami, Gaftori
l’honoroit de fa confiance.
ALEMDAR, f. m. ( Hift. mod. ) Officier de la
cour du grand-feigneur. C’êft celui qui porte l’en-
feigiie ou étendard verd d$ Mahomet, lorfque le
fultan fe montre en public dans quelque folemnité*
Ce mot efl compofé déalem qui fignih& étendart 9 Sc
de dar, avoir * tenir. Ricault, deVemp. Oit. (G)
A L E N Ç O N , {Hiß. mod.') Alençon a fou vent été-
donné en apanage à des princes de la maifon de Fran»
ce,Saint-Louisl’avoit donné au cinquième de fes fils,
qui mourut fans poftérité. Philippe le Hardy le
donna au comte de V a lo is , Charles, fon fils puîné *
& celui-ci à un autre Charles, aufli fon fils puîné *
frère de Philippe de Valois , & qu’il faut regarder
comme la tige de la branche d5Alençon ,. éteinte
fous François I , en 1 525, Alençon , qui n’étoijr
d’abord qu’un Comté-Pairie , fut érigé en duché,,
en faveur de Jean , petit - fils de Charles , lequel
Jean , fut tué à la bataille d’A zincou rt, le 15 O c tobre
141*). Charles fon aïeul avoit été tué à celle;
C r é c y , le 26 Août 1346. Jean II 5 fils de Jean I , fut
le premier exemple d’un prince du fang , foleni-
nellement condamné à mort, enpréfence & en per-
fonne par le roi dans fa cour des pairs ;■ le comte
d’A r to is , le roi de Navarre , Charles - le -Mauvais*
les dtics de Bretagne, n’avoient été jugés que par
contumace. Pareil au rebelle d’Artois , comme lui.
fils & petit-fils, de princes morts' pour la patrie, le
duc d?Alençon a v o it , comme l u i f è r v i l’état avec-
gloire avant de le trahir. Prifoanier à la bataille
de Verneu il, en 1424, & maître de recouvrer fa.
liberté, en traitant avec les A n g lo is , il avoit pré-
' féré les. fers à ^infidélité ; i f devint infidèle en s’attachant
au dauphin ( qui fut depuis Louis XI. ) ;
Le crime du duc d’Alençon * fut de tra iter, à la’
follicitation de ce fils dénaturé avec les Anglois *
contre Charles VIF* père de Louis. Son arrêt fut
rendu a- Vendôme , le 10 O&obre 1458. Charles;
V U , suffi clément que ju fte , fit grâce de la vie;
au duc d’Alençon , mais il-le tint enfermé pendant;
tout fon règne ; le dauphin Lou is ,.parvenu au trône*,
s’empreffa de lui rendre la liberté & de le réhabiliter;',
cela étoit préfque jiifte, il étoit fon complice ; mais,
le duc <£Alençon ayant dans la.fuite entretenu quelque
intelligence contré les intérêts de Louis X I , avec:
le duc dé Bou rgogne, Charles-le-Téméraire, il y
eut un fécond arrêt de mort* prononcé contre l e
duc d’Alençon, le 18 Juillet 1474. Le roi commua
la peine en une prifon perpétuelle. Jean II*,
mourut en 1476, René fon f ils , fut une des mal—
heureufes viéfimes des injufikes de Louis XI. I l
avoit toujours été fidèle, cependant il plut à Louis;
XI , qui apparemment ne l’aimoit pas de le.
traiter en coupable & de le comprendre dans les
lettres d’abolition accordées à fon père ; il s’en
plaignit, on n’eut aucun égard à fes plaintes. Ces
lettres contenbient une claufe par laquelle Louis
X I ; ennemi de tout privilège, faifoit renoncer
aux privilèges de la pairie le pair auquel il accor-
doit ces lettres, s’il arrivoit que celui - ci retombât
dans la félonie. René, qui ne craignoit pas d’y
retomber , puifqu’il n’y étoit pas tombé, ne fentit
pas la conféquence de cette claufe, & ne prévit
pas l’abus qu’on en feroit contre lui dans
la fuite. Louis X I , armé de cette pièce, employa
le grand art qu’il poffédoit fupérieuremént, de faire
des mécontens & des rebelles, il l’employa tout
entier contre René , il le raffafia de dégoûts &
d’outrages, fupprima fes pennons, donna les biens
à d’autres, le fit infeker dans fa maifon & dans
fa perfonne, lui fit craindre des perfécutions plus
violentes encore, apofta de faux amis pour l’alarmer
& le déterminer à une fuite dont on vouloit
lui faire un crime; il parut en effet vouloir fe réfugier
auprès du duc de Bretagne , comme lui
prince du fang & vaffal de la couronne, qui étoit
aéhiellement en paix avec la France , & du pays
duquel nulle loi ne défendoit l’entrée aux fujets du
roi ; mais Louis XI , dans le fond de fon coeur
îiaïffoit & craignoit le duc de Bretagne, & d’ailleurs
il vouloit perdre le duc d'Alençon. René eft arrêté,
enfermé à Chinôn dans une eage de fer d’un pas
& demi de long, où on lui donnoit à manger à
travers les-barreaux au bout d’une fourche, &
d’où on ne le faifoit fortir qu’une fois la femaine,
pour donner de l’air à fa cage. Voila ce Louis
X I , qu’il plaît encore à quelques Machiavelliftes
d’exalter !: qu’il foit à jamais l’exécration de tous
les amis de la Juftice & de l’humanité! Le duc à'A-
lençon, innocent, éprouva pendant douze femaines
entières, ce traitement barbare : on lui nomma
des commiffaires, il les rêcufa & obtint enfin
d’être jugé par le Parlement , mais fans l’adjonction
des pairs.. Le Parlement rendit ün arrêt politique
, par lequel il voulut fauvêr le prince fans
irriter le roi ; il déclara donc le duc $ Alençon
coupable de quelques' fautes & défobéiffances,
pour lefquelles il ne lui infligea d’autre peine
que dé recourir à la clémence du roi. Tout
fujet peut avoit befoin des bontés du roi ,
tout courtifan les réclame trop fouvent, mais le
coupable feul a befoin de clémence & de pardon;
Cet arrêt eft de 1482. Charles V I I I , qui fut fur
plufieurs points préparateur des torts de fon père ,
rétablit le duc d’Alençon dans tous fes biens &
dans tous fes droits. Ce duc mourut le 1 Novembre
1492. Son fils Charles, dernier prince de la
branche d’Alençon ,. étoit à l’avénemënt de François
I , le premier prince du fang; il époufa la
foeur de François I , cette charmante Marguerite
de Valois ou d’Angouîême , depuis Reine de Navarre
, qui n’eut jamais que du mépris pour ce premier
mari,, dont en effet, la figure & le mérite
rêpôhdoîeflt afiez mal à la dignité de ran5
& plus mal encore aux grâces de Marguerite^?- A 11
paffage de l’Eféaut en 1521 , où François I pe?H
dit l’occafion de battre Cliàrles - Q uint, & peut-.
être de le faire prifonnier , il donna au duc d’A lençon
la . conduite de l’àvant - garde , en quoi il
défobligea fenfiblementle connétable de Bourbon ,
qui regardoit comme un droit de fa place l’honneur
de conduire l’avant-garde ; aufli lorfqu’après fa
défedion, le roi lui envoya redemander l’epée de
connétable, Bourbon répondit-il,. il me Vota au paffage
de VEfcaut. Bourbon fut bien vengé à Pavie *
non - feulement par fa vidoire & par la prife du
roi , mais encore par la honte du rival qu’on lui
avoit préféré. Pendant qu’à Pavie toute la nobleffs-
Françoife mouroit autour du roi, le duc d*Alençon
, beau-frère de ce ro i, premier prince du fang *
au lieu de voler à fon fecours avec l’aile gauche
toute entière qui n’avoit point- encore donné, s’épouvante
de la ruine de l’aile droite, du dèfordre-
du corps de bataille , & fe livrant à une lâcheté
à laquelle rien n’avoit encore préparé de fa part *
il fait fonner la retraite, & par-là décide la perte,
de la bataille. La Roche du Maine, fon lieutenant
, ayant vainement combattu de tout fon pour
voir cette étrange réfolution, le quitta & s alla jetter
dans le corps de bataille, où les débris de l’aile droite
s etoient aufli réfugiés. Tout fut tué ou pris-
avec le roi,, le duc d’Alençon reparut feiil en France.
D e quel front put-il foutenir les regards d’une
cour qu’il reinpliflbit de confternation &. de défefi-
poir ? Il ne les fou tint pas long-temps; Les mépris
que fa femme lui prodigua plus que jamais *,
les reproches dont la duchefîe d’Angoulêine l’accabla
, les murmures de toute la France révoltée
contre^ lu i , fes propres remords lè eonfumèrent'
bien-tot. Il mourut de honte & de douleur, à-
L y on , le 21 Avril 1525. Doublement malheureux
de: n avoir point perdu avec honneur, dans la bataille
, unè vie qu’il devoit conferver fi. peu 3Ê
dont les reftes furent flétrisé
Enfin, le titre dé duc dé Alençon fut encore porté
par le quatrième des fils de Henri I I , & le feu!
de ces princes qui n’ait pas régné. Les principaux
evenemens de fa vie répondent au règne de Henri
n i , & alors il portoit le titre de duc d’Anjou, nous
en parlerons fous ce titre,.
A l e x a n d r e b a l e s *©u b a la s * ou b a l a *
roi de Syrie ,. {Hift.. de Syrie. ) fut un de ces infi-
trumens dont la politique fe fertpour troubler
les états. Sa naiffance étoit pour le moins incertaine.
Hèraclidè, ehafle de Syrie* s’étoit retiré:
aRome^,. où il éleva ce jeune homme fous le
nom d’Alexandre ,. fils d’Antioclius Epiphanes.
Le fenat fermant les yeux fur une impofture
dont il efpéreit profiter ,. voulut placer cet
‘ aventurier fur le trône dé Syrie ron lui donnai
une armée pour appuyer fes prétentions .: Dénié-
trius Soter, qui régnoit en Syrie* vint à fa rea-
- con£re £e c°mbattit & remporta ik viûoire* Mais;