
leurs imprimée à part; on la ton fuite & on la
c ite, faute de mieux , pour les premiers temps de
notre hiftoire. Aimoin eft mort au commencement
du onzième fiècle.
Un autre Aimoin, moine de faint Germain-des-
Prés , mort vers l’an 888 , moins connu que l’autr
e , eft auteur d’une hiftoire de la Tranflation de
S. Vincent,qu’on trouve jointe à l’hiôoire de l’autre
Aimoin. Dom Mabillon'|& dom Martène ont auffi
publié quelques autres écrits de cet Aimoin de l’ab-
$>aye de faint-Germain.
A IM O N , prince des Ardennes, père de ces
quatre Preux, fi connus fous lè nom des quatre
fils Aimon , appartient bien plus au roman
qu’à l’hiftoire. On croit cependant qu’il a exifté ,
qu’il a porté les armes fous Charlemagne, qu’il s’eft
enfuite fait moine à Cologne , & des légendaires
Allemands prétendent qu’il mourut martyr.
A IR AU L T , ( P i e r r e ) né à Angers en 1536,
y fut lieutenant-criminel, après avoir été à Paris
un avocat célèbre. Un de fes fils étant entré chez
les jéfuites à fon infçu & y étant relié malgré lui,
lui donna occafion defaire fon traité delà puiffance
paternelle ; cet ouvrage eft eftiiné , ainfi qu’un autre
du même auteur, intitulé : traite de l’ordre & .«ƒ-
truêlion judiciaire , dont les anciens Grecs & Romains
ont ufé en accufàtion publique, conféré à l’ùfage de \a
R rance. Paris, 1598, i/z-8°. Ménage étoit petit-fils
$ Airault, & il a écrit fa vie en latin, 1675 ■»
Airault mourut à Angers en i <5o i .
A IT ZEM A , ( L eon V an ) ( Hifl. Littimod.')
gentilhomme de la province de Frife, né à Doc-
kum en 1600, confeiller des villes anféatiques, &
leur réfident à la Haye, eft auteur d’une hifoire
des P rovinces-Unies, écrite en hollandois, 7 vol.
in-fol. & 15 in-4*. contenant les aétes & les preuves.
Elle ne s’étend que de 162.1 jufqu’à 1769 ,
année de la mort de l’auteur. On a donné en 3 vol.
in-fol. une continuation de cette hiftoire jufqmen
1692,.
C ’eft d’après l’ouvrage d'Ait^ema qu’a été faite
Y hiftoire françoife des Provinces- Unies, en 8 vol,
in-4®. publiés à Paris en 1757 & 1771.
On a encore d’Ait^ema une hiftoire latine de la
paix de Munfter, in-40. qui a paru en 1554.
A KAKIA. ( Hift. Mod J) Ce nom , qui, en Grec
fignifie fans malice, a été porté par quelques médecins
affez célèbres, dont un étoit médecin de
François premier, & l’autre, qui étoit fils de celui-là,
& qui fe nommoit Martin comme fon pere, a été
médecin de Henri III. On a du premier une tra-
duéhon de deux traités de Galien; favoir : Ars
medica , qu<z eft ars parva, & De ratione curandi.
[On a du fécond des confeils de médecine -, & un
traité des maladies des femmes ; l’un & l’autre en
latin.
Le pere eft mort en 1552, le fils en 1588.
Celui-ci eut deux fils, Martin mort en 1.605 »
& Jean en 1630, tous deux Médecins ; Jean fut
.médecin de Louis XIII. Charles Akakia, médecin
de Port-Royal, mort en 1670, étoit fon fils.
AKIBA , ( Hift. mod. ) rabin du deuxième fiècle,
trop célèbre pour que nous ne lui donnions pas
ici un petit article, quoique dans l’intention où
nous fommes de nous refterrer confidérablement,
noms n’ayons,.guères de place à donner à des rabins.
Celui-ci garda des-troupeaux jufqu’à l’âge de 40 ans ;
la fille de fon maître, laquelle apparemment avoit du
goût pour lui & pour les fciences, lui promit de
l’époufer, s’il devenoit favant ; il le devint &
l’époufa ; mais il eût mieux fait de refter berger ;
avec la fcience d’un rabin , il en prit le fanatiune ;
il fe jetta dans le parti du faux mefiie Barcochebas,
& comme ce nom de Barcochebas fignifie, enfant
de l’étoile, il lui appliqua la prophétie de Balaam :
orietur ftella ex Jacob, &c. ; & comme fous Ce
prétexte il excitoit les Juifs à-la révolte, &com-
mettoit & faifoit commettre beaucoup de cruautés*
l’empereur Adrien *le fit périr avec fa femme, fes
enfans, & plufieurs de fes difciples, l’an de J. C.
135. Les Juifs difent qu’il avoit alors 120 ans. On
le croit auteur d’un livre intitulé : jeyira ou de la
création que' les Juifs ont attribué long-temps fur
là parole à Abraham.
A K O N D , f. m. ( Hift. mod. ) terme de relation
officier de juftice en Perfe qui juge des caufes des
veuves & des orphelins, des. contrats & autres
. affaires civiles. Il eft le grand-maître de l’école de
droit, & c’eft lui qui en fait leçon aux officiers
fubalternes. Il a des députés dans toutes les cours
du royaume ; & ce font ces députés , affiliés d’un
fadra, qui font tous les contrats. (G )
ALARBES, c’eft, félon Marmol, le nom qu’on
donne aux Arabes voleurs établis en Barbarie.
A LA CO Q U E , ( Marguerite-Marie) dévote
myftique très -inconnue , avant qu’elle fût
trop connue par le livre de M. Languet, archevêque
de'Sens. Ce n’eft pas que cette hiftoire de
Marie Alacoqué fût plus ridicule que beaucoup de
légendes , & elle étoit mieux écrite ; mais le temps
des légendes étoit paffé, il n’y a plus de nouveaux
faints qui réuffiffent que ceux d’un parti perfécuté,
l’archevêque avoit écrit contre les Janféniftes , ce
nom de .Marie Alacoqué prêtoit au ridicule, &
ce ridicule des noms mal fonnans a une grande
force en France.
Il favoit même fin peu de foliloque
Et des traits fins de Marie, Alacoqué.
Ververt.
On dit qu’un particulier, prenant un billet de
la loterie de faint Sulpice, indiqua pour devife :
Marie Alacoqué, & que le buralifte faifant difficulté
de recevoir cette devife , parce qu’il la regardoit
comme une infulte faite au frère du Curé, ( Languet)
le curé qui arriva au milieu de ce débat, & qui
s’intérefloit plus au fuccès de fa loterie qu’au
fuccès des livres de fon frère , donna gain de
eaufe au particulier* & lui dit : je feuhaite, Monfleur,
que ce nom vous foit plus favorable qu'il ne I
Va été à mon frère.
A L A G O N j (Claude) {Hift. mod.) Provençal,
qui du temps d’Henri IV. voulût livrer Mar-
feille aux Efpagnols , & eut la tête tranchée à
Paris en 1.605, pour ce complot.
ALAIN , ( Hift. mod. ) Il y a plufieurs perfon-
nages célébrés de ce nom.
i Q. Alain, roi des Alains, inconnu aux auteurs
, & dont l’exiftence n’eft atteftée que par
une médaille , au revers de laquelle on voit la tête
d’Abgare ou Agbare roi d’Edeffe. On croit que
cet Alain, Alanus, a été un chef ou un roi de
ces barbares connus fous le nom à'Alains, qu’ils
ont peut-être même pris de lui. On les croit Scythes
d’origine. Mais comment ces peuples fi fameux
par les ravages qu’ils firent en Europe & en Afrique,
fe trouveroient- ils ainfi au milieu de l’A fie ,
& pourquoi cette tête d’un roi d’Edeffe fur la médaille
dé Alain} Jofephe, dans le. livre VII. chap. 29.' •
de la guerre des Juifs, dit que du temps de Vct-
pafien , les Alains qu’il place près du Tanaïs
& des Palus méotides , ayant fait, un traité avec
le roi d’Hircanie ,. feul maître du paffage connu
fous le nom de portes Cafpiennes, pafserent ces
portes, ravagèrent la Médie, puis l’Arménie. Les
voilà donc voifins d’Edeffe, Sl,Alain , leur roi peut
avoir fait alors avec Abgare , roi d’Edeffe, ,un
traité d’alliance , qui ait donné lieu à une médaille,
portant d’un côté la têté d’Alain, de l’autre celle
d’Abgare,
20. Alain de l’Isle , dit le DoSteur univerfel,
dont on difoit : fujftciat vobis vidiffe Alanum. . Qu’il
vous fufftfe d’avoir vu Alain , eft un de ces héros
de la fcolaftiquê , dont on ne peut fe difpenfer de
parler, parce que leur réputation, quoique détruite
depuis long-temps, fert à faire connoître l’efprit
& la littérature de leur fiècle. Il mourut âgé , dit-
on , de plus de cent ans , vers la fin. du treizième
fiècle. Ses ouvrages, tant en profe qu’en vers, ont
été imprimés à Anvers, en 1653 , in-folio. ,
30. Guillaume Alain, nommé le cardinal
d’Angleterre perfécuté comme catholique par la
reine Elifabeth , fut fait cardinal en 1587 , par
Sixte-Quint; il fut un des revifeurs de la bible.de
Sixte V . Il mourut à Rome en 15 94. âgé de 63 ans.
ALAMANNI, ( Louis ) '( Hift. mod. ) gentilhomme
Florentin, poète italien célèbre , ayant
confpiré contre Jules Médicis , qui fut depuis le
pape Clément. VII. , fe réfugia en France, où
François I. qui accueilloit toûs les favans , le combla
de bienfaits, lui donna l’ordre de Saint-Michel,
& l’envoya en anibaft'ade .auprès de Charles-Quint.'
Henri II l’employa auffi en diverfes négociations.
Il n’eft plus connu aujourd’hui,que. comme poète.
Indépendamment de diverfes poéfies fugitives ,.on
a de lui deiix poèmes-célèbres.,d’un intitulé Girone
il Cortèfe, tràduélion du roman de Giron le Courtois
; l’autre délia coltivafiohe , que les Italiens
mettent à côté des Georgiques. •
•ALAMOS, (Balthasar) (.Hlfl.lm. nwd.)efoa-
gnol moins connu pour avoir été onze ans en prifon,
pour je ne fais quelsmyftèrespolitiques, oequ ela
tyrannie compte pour rien, & pour avoir été en-
fuite revêtu de. grands emplois , que pour avoir
fait une traduction efpagnole de Tac ite , avec
des aphorifmes politiques, publiée en 1614 ; mort
vers le milieu du dix-feptième fiècle, âgé de 88 ans.
ALARIC, {Hift. des Vifigoths. ) I l p deux
rois Vifigoths de ce nom également célébrés, favoir
: . . .
1. AlARIÇ , dit le Hardy & Y entreprenant. L r.il-
toire commence à faire mention de ce prince vers
fan 395. Il étoit alors allié de Théodofele Grand,
qui s’en fervit utilement dans plufieurs guerres, &
qui lui dut en partie fa . viaoire fur le Tyran
Eugène. Arcadius & Honorais , ces fbibles fuc-
ceffeurs de Théodofe le Grand, dont le nom eft
pour ainfi dire paffé en proverbe pour défignèr des
rois toujours enfans , ne furent pas conferver un
allié fi utile , ils devinrent les ennemis d’Alartc. ,
Stilicon , qui étoit fous Honorais ce qu’Aètias^ fut
depuis fous Valentinien I I I , c’eft-à-dire , un général
& un miniftre plein de talens & de reffources,
mais fufpeCt d’intelligence avec les barbares qui
ébranloient alors l’Empire Romain, Stilicon livra
bataille aux Vifigoths , près de Quierafque. Le
choc fut rude des deux côtés, mais il dura peu.
On prétend que Stilicon ménagea le roi barbare
pour s’en faire un appui contre Honorius, qu’il
avoit deffein de renverfér du trône pour y mettre
Eucher, fon fils.. Il eut en fa puiffance la femmé
& les enfans d’Alaric, qui, pour les délivrer, fit
un traité par lequel il s’obligeoit de fe retirer en
Epire , pourvu qu on lui donnât quatre mille livres
pefant d’or. Il fe retira , & on ne les lui
donna pas. Alaric refte tranquille fe laiffe tellement
oublier , qu’on le cuoit mort, & le bruit
s’en étoit répandu dans l’Empire, lorfque tout-à-
coûp il parut aux portes de FItalie. Avant de traiter
les Romains, en ennemis, il envoya des députés
! au fénat , demander les fommes qu’on lui avoit
promifes pour féjourner en Epire. Lé fénat, voyant
l’impoffibilité de réfifter à une fi formidable puiffance
, prit le parti de l’appaifer en payant les quatre
mille livres d’pr. Mais Honorius qui n’avoit eu
le courage ni d’avouer, ni de défavouer le traité, eut
la, perfidievde faire attaquer Alaric , au moment
où ce prince, fe croyant fans ennemis , n’étoit
point fur fes gardes. C’étoit le jour de pâques 408,
& les Vifigoths dans la ferveur de ’leur çhriftianifme
récent, aimèrent mieux fe laiffer tailler en pièces
que de combattre le jour de pâques ; ils furent donc
martyrs, mais ils furent défaits. Pour comble de
malheur Alaric apprit la mort de Stilicon fon ami,
qu’Honorius venoit de faire affaffiner comme Valentinien
III. fit affaffiner dans la fuite Aëtius, &
par les mêmes raifons. Alaric revient pour venger
fon ami, & demander raifon à Honorius de toutes
fes perfidies ; Honorius répondit avec l’info