
qui étoient autrefois repréfentées à la manière des
tarots de cartes. Menefi.
T A U , f. m. meuble cle l’ècu qui a beaucoup
de reflemblance au T . On le nomme aufli croix
de Saint-Antoine , à caufe qu’il eft fembîable .à la
croix que portent les chanoines réguliers de Saint-
Antoine.
L’origine du tau, félon quelques-uns , eft tirée
de FApecalypfe où elle eft une marque que l'ange’
mit fur le front des prédeftinés. Selon d’autres , c’é-
toit une béquille d’eftropié , convenable à- l’ordre
de S. Antoine , qui étoit hofpitalier. Enfin , il- y
a des auteurs qui difent, que c’eft le deffus d’une
crofle grecque ; ils fondent leur opinion, fur ce que
les évêques & abbés durit grec la portent encore
à préfent ainfi, & ils ajoutent que fi les chanoines
réguliers de S. Antoine la portent de cette façon,
ç’eft que leur fondateur étoit abbé.
Jourdain de la Panne, au Mans ; de gueules au
tau d’argent.
La Potterie de Pommereux , en Normandie.;
d’argent au tau de fable.
Quelo de Gadouan , en Bretagne; d’azur à trois
taux d’argent. ( G. D L . T. )
TAUREAU, f. m. cet animal dans Fécu paroît
furieux ; c’eft-à-dire, rampant, la queue retrouffée
fur le dos , le bout tourné à féneftre.
Ce qui le diftingue effentiellement du boeuf,
c’eft qu’il eft tout-à-fait vilaine ; c’eft-à-dire, re-
préfenté avec ce qui conftitue le mâle dans cette
efpèce.
Couflant de Morainville ; d’azur au chef d’argent,
chargé d’un taureau, de fable naifîant, allumé d’argent.
Ranconnet, en Périgord;, de gueules à la fafee
d’argent, furmontée d’un taureau d’or , paffant.
De Becary, en Provence ; de gueules au taureau
furieux d’o r , au chef coufu d’azur , chargé de trois
fleurs-de-lis du fécond émail. g ..
Berthier ; d’or au taureau furieux de gueules ,
chargé de cinq étoiles d’argent, pofées en bande.
( PL V. fig, m - )
T E N A N T , f. m. on appelloit proprement tenons
, ceux qui ouvroient le caroufel, & qui fai-
foient les premiers défis par les cartels que pu-
blioient les hérauts ; c’étoit eux qui compofoient
la première quadrille; les autres chevaliers étoient
les afiaiîlans. Les tenons furent ainfi nommés, parce
qu’ils foutenoient les armes à la main les pro-
pofitions qu’ils ayoient avancées. fiD. J. )
TEN AN T , te , adj. fe dit d’une figure humaine,
d’un dextrochère, d’une main, qui paroît tenir quelques
pièce ou meuble dans un écu.
Du Chaftelier, en Bretagne ; de gueules au dextrochère
, mouvant de l’angle féneftre en chef,
pofé en barre , tenant une fleur- dè - lis-, accompagnée
de quatre befkns, un en chef-, deux-
aux, flancs, un en pointe; le tout d’argent.
Gemmel, en Bavière; de gueules -au pal d’argen
t, accôté de deux enfans de carnation , tenant
un coeur du champ pofé fur le pal. {PI. 8. fig. 437')
Wolefkeel, en Franconie ; d’o r , à un homme
paffant de carnation habillé de fable, tenant de la.
main droite une branche de rofier, de trois rofes
de gueules , & la main gauche pofèe fur fon côté.
( ibid. fig. 438. )
Dcfmartes; d’azur au dextrochère d’argent , tenant
une plante de tüfois lis de même , {fig. 447* )
' De Maffol ; coupé d’or & de gueules, l’or chargé
d’une aigle éployée de fable, membres & languée
de gueules,le gueules chargé d’un dextrochère armé
d’or, tenant un marteau de même, & mouvant
d’une nuée d’argent, {fig. 447. ).
T enans , f. m. plur. anges , fauva^es , mores,
firènes , qui femblent tenir Fécu. Ils font ordinai-
rement deux, un de chaque côté.
L’origine des tenansvient de ce que dans les
anciens tournois, les chevaliers faifoient porter leurs
éçus par des valets déguifés en -mores.,. fauvages
& dieux de la fable , même en monftres pour inf-
pirer de la terreur à leurs adverfaires.
Il y avoit aufli des valets déguifés en ours, lions
& autres animaux.
Ges valets tendent l’écu de leurs maîtres ; lorf-
que l’on ouvroit les pas d’armes , ceux qui dévoient
combattre, touchoient de leur lance Fécu du chevalier
avec lequel ils dévoient entrer en lice. Celui
qui voyoit touchoit fon écu, fe préfentoit & atta-
quoit le champion.
Les auteurs ont nommé tenant dans les armoiries,’
les figures" humaines, & [apports les figures des
animaux. ( Voye* la PL XXII. ) Figure' i. où deux
religieux Auguftins foutiennènt. d’une main l’écu
des Grimaldi , princes de Monaco , & tiennent
de l’autre une épée.nue pour le défendre; fig. 2. ou
deux firènes font les tenans des armes de Vérac.
Voye^ aujjl la Planche XV. fig. 2 où des anges font
les tenans de l ’écu de France ; fig. 8. où deux fauvages,
cachés de lierre , armés de leur maftùe,
font les tenans des armes du roi de Dannemarck ,
& fig. i l , où les armes de roi de-Prufle,. ont pour
tenans deux fauvages cafqués qui tiennent deux été n*
darts,. chargés d’une aigle impériale.
TENTE , f. f. meuble d’armoiries.
Hutte-zu-heufpach, en Bavière ; de fable à une
tente d’argent. ( PL X I. fig. 602. )
TERRASSE, f. f. terra [cuti, pièce mouvante
du bas de Fécu en toute fa largeur-, çlle n’a de
hauteur qu’une partie f de fept ; la ligne qui la termine
n’eft pas de niveau , mais elle a quelques fi-
nuofités arrondies qui la diftinguent de la Champagne.
La terrafie ve fe nomme qu’àprès les pièces ou
meubles de Fécu qui font dçflùs,. foit arbre , animal,
tour, &>c.
De Suge de Braffac , près de Gaftres , en Albigeois;
d’azur, à un-olivier d'argent pofé* fur une
terrajfe de finople, adextré d’un croiffant d’o r , &
féneftré d’une étoile de même.
De Vignes de Puilaroque , du bas Montauban ;
t f o r , à une vache de gueules, clarinée d’argent,
partante, fur une terrajje de finople.
De Lier cFAndilly ; d’o r , au fauvage au naturel,
appuyé fur fa mafliie de même, fur une terrajfe
de finople, chappée & arrondie d’azur, à deux lions
affrontés d’azur. ( PL XI. fig. 384. )
Le Fevre d’Argencé ; d’argent à une loutre de fable,
pofèe fur une terrajfe de finople , au chef d’azur,
chargé de deux rofes d’argent. ( Pl. VI. fig. 28g. )
D ’Ofîùn ; d’or, à l’ours paffant de fable, fur une
terrajfe de finople. {Ibid. fig. 294.')
Des Pruetz, en Languedoc ; d’azur, à une chapelle
d’argent, fur une terrajfe d’or, ombrée de finople
, au chef d’argent, chargé de deux arbres aufli
ce finople.
TERRASSÉ , ée , adj. fe dit de la pointe de Fécu
foite en forme de champ plein d’herbes.
Il fe dit en général d’un écu chargé d’une ter-
rafle 3 on peut aufli s’en fervir pour défigner un
animal abbatu & renverfé.
TERTRE, f. m. petite terraffe, employée comme
pièce d’armoiries, & dont la pofition eft indéterminée.
TÊTES DE MORE, ou de MAURE , f. f. meu-
ble de Fécu qui repréfente une tête de more ; elle
eft ordinairement de. profil avec un bandeau ou
tortil fur le front, noué fur le derrière des cheveux
qui paroiffent crépus & courts ; fon émail eft
le fable.
, De Sarrafin de Chambonnet, près Genolnac
dans les Cévennes ; d’o r, à trois têtes de more de
fable.
Camus de Romainville , en Anjou ; d’o r , à la
tête de more de fable , tortillée d’argent, accompagnée
de trois coquilles de gueules.
Le Goux; d’argent, à une tête de more de fable,
tortillée du champ , accompagnée de trois molettes
d’éperons de gueules. {PL VIII. fig. 442.')
TÊTE DE MORT (ordre de la ) , inftitué par
Silvius Nimrod, duc de Wirtemberg, en Siléfie ,
l’an 1652,
La marque de cet ordre eft une tête de mort,
avec un ruban blanc, en manière de liftel, où font
écrits ces mots: memento mari ; le tout attaché &
fufpendu à un ruban noir. {PL XXIII. fig. 20. ) T ête de mort, f. f. meuble d’armoiries. Tête
humaine décharnée. Cette pièce, dit la Colombière,
porte fa fignification avec elle.
Mortal, en Lorraine ; de fable, à trois têtes de
mort d’argent, deux & un , au chef d’azur, coufu
& chargé d’un cheval d’argent, naiffant & cabré.
TÊTES D ’ANIMAUX, f. f. plur. têtes de lions,
aigles , licornes, lévriers, béliers , boeufs , & de
uelques autres animaux qui fe trouvent de profil
ans Fécu.
Les têtes des léopards font toujours de front ;
c’eft-à-dire 9 montrent les deux yeux ; les têtes de
front des autres animaux quadrupèdes, font nommées
rencontres.
Lampajfées fe dit des têtes des animaux pédêf-
trës ;
Languies, de celles des aigles & autres oifeaux,
lorfque les langues font de différent émail.
Si parmi plufieurs têtes il s’en trouve d’affrontées-,
on l’exprime en blafonnant.
La tête du fanglier, toujours de profil, eft nommée
hure, ainfi que celle du faumon &. du brochet.
Têtes arrachées, font celles des lions, des aigles
& autres animaux, où Fon voit quelques parties
pendantes & inégales deffous.
Têtes coupées, celles qui au contraire font fans
aucun filament.
De Morges de Ventavon, dans le Gapençois ,
pays du Dauphiné ; d’azur , à trois têtes de lion d’or,
couronnées d’argent, lampaffées de gueules.
Carnin de Lillers, en Artois ; de gueules à trois
têtes de léopards d’or.
Aifcelin de Montagu , en Auvergne ; de fable à
trois têtes de lion , arrachées d’o r , lampaffées de
gueulés.
Thierry; d’azur, à trois têtes de levrierd’argent,
accolées de gueules & bouclées d’or.
Fruche de Domprel, en Franche - Comté ; de
gueules à trois têtes de licornes d’argent, les deux!
en chef affrontées.
Mercier de Malaval , en Gévaudan ; d’or à
deux hures de fangliers de fable , allumées de
gueules..
Saint-Amadour ; de gueules, à trois têtes de lion
d’argent', arrachées. {P L V. fig. 25$. )
Fremont d’Auneuil; d’azur, à trois têtes de léopards
d’or ( ibid. fig. 261. )
Voyez même Planche le rnajfacre ou la tête de cerf.
C i 26 Ï-) Là hure de fanglier, {fig. 269.) Le reheontre
de boeuf, ( fig. 272.) Debelier, (fig. 276. ) La tête &
le col d’un cheval, (fig. 279.) Planche VI. une tête de
licorne, {fig. 282. ) Des têtes de levrette, {fig. 284.)
De braque, ( fig. 286. ) Une tête d’ours emmu-
felée, (fig. 293. ) Une de loup arrachée, {fig.
296.) Des têtes arraphées d’aigles, {fig. 303. ) D e
corbeaux , {fig. 319.)' De perdrix, {fig. 323.) Dè
bécaffes, {fig. 324.,)
TIERCES ou TIERCHES, f. f. pl. ce font des
fafees en divife qui fe mettent trois à trois, comme
les jumelles deux à deux, les trois fafees n’étant
comptées que pour une, & toutes les trois n’occupant
que la largeur de la fafee ordinaire, ou
de la bande ^ fi elles y font pofées, pourvu qu’il
n’y en ait qu’une dans un écu.
Bourbourg; d’azur, à trois tierces d’or. ( Pl.H I.
TIERCE - FEUILLE, f. f. figure dont on charge
les écus des armoiries ; elle a une queue par laquelle
elle eft diftinguée des trefles.