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Les princes de la maifon de Rohan ont aufli le
titre d altejje ; & ceux d’entr’eux qui font cardinaux
, tel que M. le cardinal de Soubife , évêque de
Strasbourg , prennent le titre d'altejfe éminentijfime.
* Ç et article eft refté tel qu’il étoit dans l’Encyclo-
pedie, mais prefque tous ces titres d’honneur & de
dignité feront renvoyés à l’hiftoire, ou eft leur véritable
place.
AM ADE S , f. f. pl. on appelle ainfi trois liftes
plates parallèles, dont chacune a la largeur du
tiers de la fafce , & qui traverfent l’écu dans la
meme fituation, fans toucher aux bords d’aucun côté.
§ AMARANTE , ( l’ordre de 1’ ) ordre de chevalerie
inftitue en Suède parla reine Chrifline en i 6<j3.
Ce qui en occafionna l’origine., fut une fête
qui fe faifoit chaque année en Suède, nommée
' JVirtfchaft, c’eft-à-dire divertijfement de Vhôtellerie ;
il conftftoit en repas, bal & mafcarades, qui du-
roient toute la nuit. Ce nom déplut à la reine
qui le trouvoit trop commun, elle le changea en
celui de fête des Dieux, & prit le nom d’amarante,
qui lignifie immortelle : elle invita feize feigneurs
oc autant de dames qui fe déguifèrent en pâtres
& en nymphes.
La reine, fous le nom d’amarante, étoit vêtue
<Tune riche étoffe couverte de diamans ; il y eut
des illuminations, un louper fomptueux, la prin-
ceffe étoit fervie par les nymphes & les pâtres ;
les danfes fuivirent le repas. À la fin de la fête,
elle quitta tout - à - coup fa robe & ordonna que les
diamans fiiflènt diflribués aux trente-deux mafques.
4 En mémoire d’une fête fi galante, elle inftitua
Xordre de la chevalerie d*amarante, pour en confére
r le fouvenir.
La marque etoit une médaille ovale d’or émaillée
de rouge au milieu , où fe trouvoit un A &
un V en chiffre avec une couronne de laurier
deffus, le tout en diamans : & pour devife à l’entour
dolce riella memoria , le fouvenir en eft agréable.
Cette médaille étoit attachée à un ruban cou*
leur d,e feu & fe portoit au col.
L’ordre de l’amarante fut éteint avant la mort
de la reine Chrifline ; cette princeffe mourut à
Rome en *689, âgée de 63 ans. ( Planche XXV,
fis- 42- G. D. L. T. ( Ces lettres défignent le nom
de 1 auteur du Bjafbn dans le fupplément à l’Encyclopédie.)
§ AMOUR du prochain , ( l’ordre de 1’ ) inftitué
par l'impératrice Elifabeth- Chrifline ,en 1708.
Les chevaliers portent à la boutonnière une
croix à huit pointes, poinmetées d’o r , émaillées,
les quatre angles rayonnans, au centre c,es mots ;
amor proximi • le ruban eft rouge. (PL XXIV,
fig. 26, G. Dr L, T.)
AMP
AMPOULE * , ( l ’ordre de la fainte) ou de'
Saint-Remy, fi.it inftitué, ainfi que le rapportent
Aimoin, Gaguin , Hiricmar, & quelques autres
auteurs, par Clovis ; mais ils ne marquent point en
quel temps : on croit que ce fut le jour de fon
baptême, l’an 496 **. Ce prince voulut que les
chevaliers priffent le nom de chevaliers de Saint-
Remy ; qu’ils ne fuffent que quatre, & régla leurs
ftatuts : leur fon&ion principale étoit d’afhfter l’évêque
, lorfqu’il portoit la fainte ampoule.
Suivant Favin , ces quatre chevaliers étoient
les barrons de Terrier, de Beleftre, de Sonatre &
de Louvercy. ■
Los chevaliers portaient au col un ruban de
foie noire, où étoit attachée une croix à furfaces
chanfrénées , & bordée d’or émaillé de blanc ,
ayant quatre fleurs de lys dans les angles ; au
centre de cette croix étoit une colombe, tenant
de fon bec la fainte ampoule, reçue par une main.
Au revers, on voyoit l’image de Saint-Remy
avec fes vêtemens pontificaux, tenant de fa main
droite la fainte ampoule, & de la gauche fa croffe.
{PL XXIII. fiS. , y-2. G. D. L. T.)
ANANA S , f. m. meuble de l’écu, repréfen-
tation de ce fruit.
Dionis du féjour, d’azur, à trois ananas d’or ,
au chef de même, chargé d’une croix potencée
de gueules. {PL VIII. fis. 43?.)
ANCHÉ , adj. fe dit feulement d’un cimeterre
courbé.
T°urnier S. Viftoret, à Marfeille ,„de gueules
a l’ecuffon d’o r , chargé d’une aigle de fable, l’é-
cufîon embrafle de deux fabres badel aires ou bra-
quemars anches d’o r , les poignées vers le chef.
ANCOLXE, f. f. meuble de l’écu, repréfentant
la plante dont il porte le nom , ou la fleur de
cette plante.
Verforis, d’argent, a la fafce de gueules, accompagnée
de trois fleurs d'ancolie, d’azur. {PL VIII|
fiS■ 4'9> )
ANCRE, f. f. meuble d’armoiries qui repréfente
Vancre d’un navire j la tige fe nomme flansue, la
traverfe en haut trabe, & le cable gum'ene j mais
on n’exprime ces différentes parties en blafonnant,
que lorfqu’elles font d’un autre émail que V ancre.
Lancry des bains, diocèfe de Beauvais , d’or à
trois ancres de fable.
Du Fofle de la Mottevatteville, à Paris ; d’azur,
• à l’ancre accompagnée de quatre étoiles , le tout
d’or. {PL X. fië. 328. )
Péricard, d’o r , au chevron d’azur, accompagné
en pointe d’une ancre de fable, au chef d azur,
chargé de trois molettes d’or. {fis. $29, )
. f Ampoule vient du latin ampulla , a , xjui lignifie un vai> à col long & étroit,* c’étoit du temps de la primitive
eghie un flacon où l'on gardoit le vin qui fervoit à l'autel ; c’etoit aufli un ciboire où l'on confervoit l'huile & le
iaint-chreme pour les malades & les cathéchumenes.
, ** ‘'elon le préfideot Hénauit t dans fon Abrégé de l'hifloire de France > Clovis fut baptifé en 496 , après la bataille
de Tolbiac, . ■ • ’ T . ; . - . • ’
ANCRÉ,
ANC
AN C R É , i î , adj. fe dit des croix, & des faU-
toirs, lorfque leurs extrémités font termmees en
doubles pointes recourbées en façon a ancre.
D’Aubuffon de la Femllade, d or a la croix
ancrée de gueules. ( Voyeç p l III. fig. if8. ) I
JpuUes , d’or à la croix ancree & amlee de
^ D e Broglio , d’or , au fautoir ancré & aléfé
de gueules. ^
§ ANDRÉ (l’ordre de faint) en Ruihe, mlti-
tué par le czar Pierre le grand, au retour de fes
voyages en Angleterre, en Allemagne & dans les
Pays-Bas.. ,
La marque de cet ordre eft une croix de faint
André ; au centre fur un efpace ovale fe trouvent
fur trois lignes L. C. P. C. D. L. R. qui fignifient
le c^ar Pierre conservateur de la Ru (fie. Sur 1 angle
fupérieur de la croix, une couronne impériale j
aux autres angles, trois aigles, deux couches fur
le côté aux flancs \ celui qui eft en pointe renv.erfé ,
ayant fur l’éftomac un petit écuffon de gueules à un cavalier
d'agent, tenant une lance dont il tue un dragon
au naturel, qui font les armes de 1 empire de
Ruflie : le tout enrichi de diamans.
Le cordon eft une chaîne d’or ornée de rofes ,
à chacune quatre flammes émaillées couleur de
feu , pour les jours de cérémonies.
- Les chevaliers portent les autres jours un ruban.
. { Voyez la pl. XXV . fis■ 43• G. D. L. T.) § André ( l ’ordre de faint) du Chardon & de
la Rue, ordre militaire en Écofîê.
On eft incertain fur l’inftitution de cet ordre ,
les uns l’attribuent à Hungus, roi des Piâes , &
rapportent qu’après la vidoire qu’il remporta fur
Atheiftadam, îl lui étoit apparu une croix de faint
André ; il voulut, en mémoire de ce patron de
l’Écoffe, que l’on mît fur fes .étendarts la croix
de ce faint, & inftitüa en même temps cet ordre,
dont le collier eft d’or ayec des chaînons faits en
forme de chardons., • ornés de feuillages ou eft
fufpendue une médaille .qui repréfenteyain/ André
tenant fa croix de la main droite, avec une légende
circulaire , où font ces mots latins nemo me
impuni lacefcet ; perfonne ne m’attaquera impunément.
D ’autres prétendent, que cet ordre fut inftitue
par Jacques , roi d’Écofle, en 1452, après qu’jl
eut conclu la paix avec Charles VII ? roi de
France, furnommé le viâorieux.
Le*roi d’Angleterre eft grand-maître de l’ordre
& chef de douze chevaliers , qui portent fur le
jufte - au - corps & fur leur manteau au côté gauche
, une croix de faint André, cantonnée de
feuilles de rue avec le chardon & la devife au
milieu. Us portent aufïi fur l’épaule un ruban verd
en écharpe. ( Voyezlapl. XXIV.fig. 37. G.D.L. T. )
ANGE , f. m. Les anges s’employent de deux
manières dans le Blafon.
Ou comme meubles de l’écu.
Langelerie, d’azur, à Y ange d’argent, tenant de
Hiftdire. Tom. /,
AN G 9
fa main dextre une couronne d’épine de même,
au chef coufu de gueules, chargé de trois étoiles
d’or. {PL XI. fig. $82.) r
Ou comme ornemens exteneurs ex comme J apports
ou plutôt tenans de l’écu.
Les armes de France ont pour fupports ou pour
tenans deux anges vêtus chacun d’un côte d’azur,
l’un à droite , de France , & l’autre à gauche, de
Navarre, tenant chacun une bannière aux mêmes
armes. ( Voyez pl. X lr ■ fig• fl- )
Plufieurs auteurs héraldiques diftinguent les
fupports & les tenans. Les fupports font tous les
animaux privés de raifon.
Les tenans font les anges & les hommes.
Les ANGES font attribués aux princes & aux
rois ; les particuliers n’en peuvent avoir que par
conceftion.
Les figures humaines fe varient en fauvages,
maures, firènes, &c. au gré de ceux qui les emploient.
ANGÉLIQUES, f. m. pîur. ancien ordre de
chevaliers inftitué en 11-91 par Ifaac Ange Flavius
Comnene, empereur de Conftantinople.
On les divifoit en trois clafïès, mais toutes fous
la dire&ion d’un grand-maître. Les premiers étoient
appellés torquati, à caufe-d’un collier qu ils portoient
; ils étoient au nombre de 50 : les féconds
s’appelloient Champions di Juflice , 6c c étoient
des eccléfiaftiques \ le refte etoit appellè chevaliers
fervans. { G ( Cette lettre défigne l’auteur de divers
articles du Blafon dans la première édition de l’Encyclopédie.)
ANGEMME, fleur imaginaire, à laquelle on
donne fix feuilles femblables à celles de la quinte-
feuille , fi ce n’eft qu elles font arrondies, oc non
pas pointues. Plufieurs auteurs héraldiques croient
que ce font originairement des rofes d’ornement ,
faites de rubans, de braderies, ou de perles. Ce
mot paroît venir du verbe Italien , ingemmare, orner
de pierreries : on dit . aufli angene & angenin.
ANGLÉ, ÉE, adj. fe dit de la croix & du fau-
to ir , quand ces pièces ont des figures longues à
pointes, qui font mouvantes de leurs angles. La
croix de Malte des chevaliers François, ett anglée
de quatre fleurs de lys ; celle de la maifon de
Lambert, en Savoie eft anglée de rayons. 1
ANILLE, f. f. eft une figure en forme de crd~
chets adoffés & liés e.nferable par le milieu , de
forte cependant qu’il fe trouve un vuide quarré
au centre. &
Vauclerois de Gommas, de la Ville-au-bois, en
Champagne, porte d’argent à Vanille de fable.
D’A rtigorty, dans la même province, d’azur à
Vanille d’argent. v ;
Dç Moulins de .Damiette, de Baulieu , de Ville-
neuve en Poitou , d’argent à trois anilles de
fable. Habert, d’azur au chevron d’or , accompagné
de trois anilles d$ même. ( Voir la pl. X. fig. 743. )