
Chrétiens de leur obéiflance, & qu’ils expofenï
au premier choc de l’ennemi. {A. R.j
ASARHADDON, ( Hiß. d’JJfyrie.) Après l’ex-
tinoron de la première race des rois Babyloniens
, il y eut un interrègne de huit ans.
Les troubles qui agitèrent l’état, firent fentir au
peuple la néceflitê de fe réunir fous un chef.
Afarhaddon profita de ce temps de trouble pour
monter fur le- trône d’AfTyrie. On ne fait s’il y
fut appellé par les voeux de la nation , ou s’il établit
fa grandeur par l’épée. Il étoit,dèja roi de Baby-
lone, d’où l’on peut conjeâurer qu’il étoit allez
puifiant i>oiir envahir un empire -voifin, qui étoit
agité de troubles domeftiques. Onand les deux
empires furent réunis fous unPm- ;me maître , la
puiflance AlTyrienne devint formidable. La Palef-
tine & la Syrie avoient été enlevées au defilier
des rois Aflyriens, Afarhaddon va fit la conquête.
Quelques Ilraëlites qui, après la profcription prononcée
par Sennacherib, étoient reliés dans leur
pays, furent tranfportés en AfTyrie, & les plaines
de la Paleftine furent changées en déferts. Afarhaddon
les peupla de colonies étrangères, qui fubfti-
tuèrent l’idolâtrie au culte du vrai Dieu. Le fléau
de la ftérilité fut la punition de ce peuple profanateur,
ce fut pour le détourner qu'Afarhaddon
leur envoya un prêtre ifraëlite, chargé de rétablir
le culte dans fa première pureté ; mais l’erreur
avoit pris de trop profondes racines. La religion né
fut qu’un mélange de judaïfme & de fuperftitions
étrangères. Et ce fut la fource de l’averfion des Juifs
pour les Samaritains. Quand toutes les nations
fléchifloient fous Afarhaddon , l’Egypte fe crut
affez puiiîante pour réfifter à fe*armes ; .mais
elle fut bientôt afTervie. Ceux qui admettent deux
Sardanapale, l’un efféminé & l’autre belliqueux,
croyent appercevoir dans cet Afarhaddon, le Sardanapale
conquérant. Son règne en AfTyrie fut' de
trente-neuf ans, il en avoit déjà régné treize à
Babÿlone. ( T—N.)
ASBIORN , ( Hiß. de Danemarck. ) chef de
rebelles en Danemarck. Canut IV ayant voulu
punir une révolte, de fon armée par Pimpofi.tion
d’une taille & dès décimes en laveur du clergé,
occafionna une fécondé révolte plus fiinefte que la
première, en 1085. Son deflein étoit de fourni
ettre une province, & tout le royaume fe fou-
leva. Les rebelles choifirent Asbiom pour leur
chef ; il étoit beau-père du feu roi Harald ; & ce
titre lui donnoit beaucoup d’afeendant für tous
les efprits. j Ce qu’il y a d’étonnant, c’eft que cette
proclamât on fe fit fans que A roi en fût informé;
Asbiorn profita de fon ignorance. Il vouloit examiner
les forces de Canut, lui arracher le fecret de
fes deffeins , & le plan de fon expédition, pour
lui porter des coups plus sûrs. Il alla le trouver
à Odenfée. « Vos fujets, lui dit-il, ont pris les
v> armqs contre vous , je nie fuis préfenté à eux ,
v j’ai employé les menaces & les prières pour les
” engager' à venir fe jetter à'- vos pieds : mais les
» trouvant opiniâtres dans leur révolte, mon atta-
?> chement à votre perfonne m’a infpiré un arti»
' » fice qui a réufli. J’ai feint de partager leur mécorr-
» tentement , & d’entrer dans leurs deffeins. Ils
‘ » m’ont confié tout le plan de leur confpiration ,
« & je viens vous le révéler ». Alors, il lui ap*
prit tout ce que les rebelles n’avoient pas def-
' fein de faire; Canut le crut, Tembraffa, & lui
demanda confeil dans cette extrémité. Asbiom lui
perfuada que fon armée n’êtoit pas en état de
réfifter à la multitude des rebelles, & qu’il devoit
fe retirer jufqu’à ce que la première fermentation
des efprits s’étant diflipee, fon armée fût groflie ,
& celles des ennemis diminuée. Canut alloit fuivre
ce confeil, fi Benoit, fon frère , ne. s’y fût oppofé*
« A lle z , dit Canut à Asbiom, retournez vers les
» rebelles ; dites-leur que je leur pardonne s’ils
» mettent bas les armes ; mais s’ils perfiftent dans
» leur défobéiffance, revenez combattre, vaincre ,
» ou périr avec moi». Asbiorn, après, avoir examiné
tous les endroits par lefquels on pouvoir
entrer dans Odenfée , retourna vers les rebelles
qui, fuivant fes ordres, s’étoient avancés dans la
Fionie, tandis qu’il étoit auprès du roi. Son deflein
étoit de fe faifir de la perfonne de ce prince. I). les
conduifit jufqu’aux portes d’Odenfée , affembla fes
officiers, & leur dit : « J’ai fondé le coeur de Canut ;
» c’eft une ame féroce , également incapable de re-
” pentir & de clémence; fi vous vous foumet-
” tez, vous êtes perdus; ne.vous fiez point à la
” foi des traites: rien n’eft facré pour lui. Notre
” feule reffource eft dans notre courage. Attaquons
» Odenfée, je marcherai à votre tête. Si quel-
” qu’un de vous aime mieux mourir fur un écha-
” taud qu’au champ d’honneur , qu’il aille fe jetter
” aux genoux du tyran ». L’armée pouffa des cris
de joie, & s’avança en bon ordre déjà l’alarme
eft répandue dans la ville ; on court aux armes
on excite le roi à fe défendre ,, on lui montre Par»
mée des rebelles déjà prefque aux portes , il refufe
d’en croire fes yeux : » Non, dit-il, fi ma vie
» étoit menacée, mon fidèle, Asbiom feroit re-
» venu m’en avertir : au refte, mes amis, fauvez-
” vous ; s’il faut que quelqu’un périfle , ce fera
» moi ». Cependant l’armée eft entrée dans la
ville , Canut fe retire dans une églife.; il eft maf-
facré aux pieds des autels. Asbiorn tout couvert
du fan g de fon roi, vouloit fe faire proclamer roi
lui-même. Mais fon armée fediffipa ; i l fe vit aban-
| donné, en horreur à fes amis même , fi les fcélé-
| rats ont des amis. Enfin il périt miférablement. (AL
D É S a CY.')
ASÇ£LTN , moine de l’abbaye du- Bec , difciple
de Lanfrin..., connu comme lui , pour avoir combattu
1 es erreurs de Bérenger, vers le milieu du
onzième fiècle.
ASCLÉHADE. Nous ignorons quel fut l inven^
teur du vers Afclêpiade. Ce nom eft principalement
célèbre dans l’hiftoire de la médecine an,-
«îenne; car fans parler de ces defeendans d’Efcn-
lape , défignés par ce nom d'Afclépiades , qui
ouvrirent diverfes écoles de médecine dans la
G rèce, & dont l’hiftoire eft entièrement renfermée
dans l’hiftoire de la médecine, qui ne nous
regarde pas, il y en a eu quelques-uns à Rome,
dont la vie- rentre un peu plus dans l’hiftoire commune
; un entr’autre qui vivoit fousTrajan; mais
le plus célèbre , eft celui qui- exercoit fort art à
Rome du temps de Pompée : il'étoit de Prufe
en Bithynie ; il refufa de s’attacher à Mithridate ,
peut-être par jaloufie de métier. Un évènement
heureux fit fa réputation & fa fortune. Un' de fes
malades fut réputé mort, & on alloit l’enterrer ;
Afclêpiade lui trouva un refte de v ie , & le rétablit.
Pline parle fouvent d’Afclêpiade, mais avec
peu clleftime ; il avoit un principe qui devoit plaire a fes malades ; c’étoit de les guérir promptemeiît,
sûrement, & agréablement. Etoit-ce une promeffe
ou un fiinple voeu ? Il recommandoit particulièrement
cinq, chofes plutôt comme préfervatifs, fans
doute, que comme remèdes ; l’abftinence de viande,
l’abftinence du vin dans de certains cas, les fripions,
la promenade, l’ufage des voitures. Il fit, dit-on, une
gageure qu’aucun médecin fenfé n’oferoit faire, &
il la gagna, c’étoit de n’être jamais malade, il ne
le fut point ; il mourut d’une chûte, dans un âge
très-avancé, l’an 96 avant J. C.
ASCLÉTARIO N, (Hift.rom.) c’eft feulement
pour remarquer combien l’amour du merveilleux
a de tout temps corrompu l’hiftoire que nous rapporterons
d’après: Suétone & Dion, la prétendue
avanturè de cet Afclétarion. C ’étoit un aftrologue
qui ofa prédire le moment de la mort de Domitieh,
l’empereur le fit venir & lui dit, d’un ton menaçant
: Mais toi, qui fais fi précïfément le moment de
ma mort, fiais-tu feulement le genre de la tienne? ——
Oui., dit Afclétarion , je ferai dévoré des chiens ;
Domitien, pour démentir cette .prédiélion , le fit
tuer, & ordonna'que fon corps fût brûlé ; mais il
furvint un violent Orage, & la pluie éteignit le
bûcher; des chiens mangèrent lecadavre. Cette fotte
liiftoire eft d’autant plus mal imaginée, qu’en la
fuppofant vraie, Afclétarion auroit toujours mal
prédit. Les-chiens ne l’auroient mangé qu’après fa
mort. Angelo Cattho fe tira plus habilement d’une
pareille queftion de Louis XL Quand moürras-tu?
•.— Trois jours avant le roi.
ASCONIUS PEDIANUS , ancien gzainmairien
célèbre, ami_cl%Virgile, a laiffé des Commentaires
fur les .harangues de Cicéron ; il ne nous en refte
qu’une partie. La première édition de ces commentaires
, faite à Venife en 1477, in-fifl. eft rare & recherchée;
mais ces commentaires fe trouvent dans
le Cicéron de Gronovius, publié en 1692, en deux
vol. in-40.
ASDRUBAL, fils de Magon, ( Hifl. des Carthaginois,
) Plufieurs généraux Carthaginois ont anno-
bli lè nom d'Afdrubal. Le premier qui paroît dans
l’hiftoire, étoit fils de Magon , célèbre capitaine ,
qui le premier introduifit la difeipline militaire des
Grecs parmi les Carthaginois. Ce fut fous fa tente
que fon fils Afdrubal fit l’apprentiffage de la guerre.
Le fils formé par des exemples & des leçons do-
meftiques, fut l’héritier de la gloire & des talens
de fon père, lorfqu’après fa mort il fut élevé au
commandement des armées. Quoiqu’il eût les qualités
qui forment le grand général, il ne fut pas
toujours fécondé de la fortune : une trop grande
étendue de génie s’oppofo quelquefois aux fuccès.
A force de trop v o ir , on juge mal des vues des
généraux qu’on a en tê te , & ce fut la fource des
revers qu’éprouva fouvent Afdrubal. Régulus , qui
lui étoit bien inférieur en talens, remporta fur lui une
grande vi&oire en Afrique, & quelque temps après
il fut encore défait par Ceeilius Metellus, qui lui
enleva tous fes éléphans. Ces animaux , avec qui,
les Romains n’étoient point encore familiarifés, furent
promenés, comme autant de trophées; dans
toutes les villes d’Italie. Afdmbal, quoique malheureux
dans, les combats , n’en fut pas moins refpeélé
de fes concitoyens, parce que fécond en reftour-
ces, il réparoit promptement fes pertes , & paroif-
foit aufli redoutable aprèsÉune défaite, que d’au-,
très après une vi&oire. Il paroît qu’il ne fut pas
toujours malheureux à la guerrepuifque Carthage,
fort économe dans la diftribution des récompen-
fes, lui accorda les honneurs de quatre triomphes,
ce qui fuppofo qu’il fit au moins quatre campagnes
glorieufes. La Sardaigne fut le plus brillant théâtre
de fes vi&oires. Il y mourut en héros dans une bataille^
dont le fuccès afliira à Carthage la conquête
de cette île. I l laifta un fils auquel il tranfmit tous
fes talens, & qui les déploya dans la guerre de
Numidie. Afdrubal, grand homme de guerre, exerça
avec gloire tous les emplois civils. Il fut élevé onze.
fois à la dignité de fuffete. Cette fuprême magiftra-
ture étoit éleâive & annuelle comme le confulat
à Rome. Celui qui en étoit revêtu avoit la même
autorité à Carthage , que les rois avoient à Lacédémone.
Le commandement des armées n’étoit
point attaché à cette dignité, parce qu’il paroiiTôit
dangereux de mettre dans la même main le glaive
de la loi & celui de la guerre. ( T--N. ) Asdrubal , fils de Gife~n , fut nommé par le
fénat pour commander en Sicile, pendant1 la première
guerre punique. Son incapacité favorifa les
progrès des-Romains, & toujours mal fécondé par
fes foldats, dont il étoit méprifé, il n’efliiya que
des revers. Après l’avoir accablé d’outrages, ils
pondèrent la licence & la cruauté jufqu’à le'cru-
eifier. Cette milice infolente & cruelle ne fit que
prévenir l’arrêt de mort que devoit p< ononcer contre
lui le fénat de Carthage , qui avoit coutume
de regarder les malheureux comme coupables.
. y Asdrueal, furnommé le Beau, avoirreçu de
la nature le don de plaire, & de grands talens ; il
obtint là bienveillance du grand Amilcar, à qui
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