1 écu, qui étant au-deflous de leur pofition ordi-
naire, font accompagnés en chef de quelque animal
ou meuble.
Bazan de Flamanville , en Normandie ; d’azur à
deux jumelles d’argent furmontées d’un lion léo-
pardé de même, couroné & lampaffé d’or.
Cibo ; de gueules, à la bande échiquetée de trois
traits d’argent & d’azur au chef d’argent à la croix
de gueules, furmontée , à l’aigle de l’empire avec
la devife ou divife {PI, IJ. fig, m. )
Rogier de la Ville ; d’argent à une ville d’azur
lur un rocher de même, furmontée de trois étoiles
de gueules.
Bigos, en Guyenne; d’azur, à une levrette d’argent,
courante, bouclée & accolée de même &
furmontée de trois tours aufft d’argent, maçonnées
de labié & mues en ran^.
Ernécourt, en Champagne ; d’azur à trois paux ou
pals d argent, abaiifés, furmontés de trois étoiles d’or.
T A B T A I
T P A B L E RONDE, f. f. Chevaliers de la table
ronde*, ordre militaire qu’on prétend avoir été inf-
titué par Arthur ou Artus, premier roi des Bretons,
vers l’an 516.
On dit ‘ que ces chevaliers , tous choifis entre
les plus braves de la nation , étoient au
nombre de vingt- quatre , & que la table ronde,
d’ou ils tirèrent leur nom , fut une invention d’A rthur,
qui voulant établir entr’eux une parfaite égalité,
imagina ce moyen d’éviter lé cérémonial, & les
difputes du rang au fujet du haut & bâs bout de la
table.
Lefly nous afliire qu’il a vu cette table ronde à '
Winchefire, fi on en: veut croire ceux qui y en
montrent une de cette forme avec beaucoup de
cérémonies, qu’ils difent être celle même dont
fe fervoient les chevaliers; &. pour confirmer la
vérité de cette tradition , ils montrent les noms
d’u n grand nombre de ces chevaliers tracés autour
de la table. Larrey , & plufieurs autres écrivains,
ont débité férieufement cette fable comme un
fait hiftorique. Mais outre que Çamden obferve
que la ftruéture de cette table eft d’un goût beaucoup
plus moderne que les ouvrages du fixième
fiècle , on regarde le roi Arthur comme un prince
fabuleux , '& le P. Papebrok a démontré qu’avant
le dixième fiècle on ne favoit ce que c’étoit que
des ordres de chevalerie.
Il paroît au contraire que la table ronde n’a point
été un ordre militaire, mais une efpèce de joute
ou d’exercice militaire entre deux hommes armés
de lances, & qui différoit des tournois où l’on*
combattoit troupe contre troupe. C ’efi ce que Matthieu
Paris difiingue exprefiement. « Non in hafli-
5; ludïo illo , dit-il, quod t o r n e a m e n t u m dici-
9? tur, fed potins in illo ludo militari qui m e n s A
y> r o t u n d a dicitur ». Et l’on croit qu’on donnoit
à cette joûte le nom de table ronde, parce que les
chevaliers qui y avoient combattu venoient au
retour fouper chez le principal tenant , où ils étoient
aflis à une table ronde. Voyeç encore fur ce fujet
l’abbé Juftiniani & le père Helyot.
Plufieurs auteurs difent qu’Artus , duc de Bretagne
, renouvella l’ordre de la table ronde , qu’on fup-
pofoit fauflfement avoir exifté. Paul Jove rapporte
que ce ne fut que fous l’empire de.Frédéric Bar-
beroufle qu’on commença à parler , des chevaliers
de la table ronde : d’autres attribuent l’origine de
ces chevaliers aux fadions des Guelphes & des
Gibelins. Edouard III. fit, félon Walfingham, bâtir
un palais qu’il appella la table ronde , dont la cour
avoit deux cent piés de diamètre. {A . R.) y.
T a b le, f.f. fe dit des écus ou des édifions qui
ne contiennent que la fimple^çouleur du champ ,
gui ne font chargés d’aucune pièce , figure, &c.
On les appelle tables cl attente , ou tables rafes. Voye2
{PI. J. les fig. 13. 14. /ƒ. 16. 17.) \
TAILLÉ, e é , adj. fe dit de l’écu divifé en deux
parties par une digne diagonale de l’angle fénefire
en chef, à. l’angle dextre oppofé.
D ’Efclope ; taillé d’or & d’azur. ( PI. J. fig. 28.y
Camus, originaire du Barrois , taillé d’or & d’argent,
au lion de fable, armé & lampafie de gueules
, brochant.
Clercy au pays de Vaud, près des Suifies ; taillé
d’or & de güeules , à un fanglier ifiant de fable &
| mouvant de gueules fur l’or.
1 Hainsbach ; taillé d’or ,. nuagé d’azur. ( PI. J.
fië - S3 - } !
Fentzl ; taillé de fable & d’o r , au lion de l’une
en l’autre. { Ibid. fig. 34. )
Lorfqu’il y a une tranche au milieu de la taille
on dit taillé - tranché, & quand il y a une entaille
fur la tranche, on dit trànchê-taillé.
■ On appelle taillé-chargé un écu taillé, dont chacune
des divisons efi chargée d’une pièce de l’autre
émail.
Goberg; taillé d’or & d’azur , l’or chargé d’une
molette du fécond de ces deux émaux, & l’azur
d’un çroiflant du premier. Ce qui fe rapporte à
ce qu’on appelle de l ’un en l ’autre. { Voyeç ce mot &
voye^ Pl. î . fig. 72. )
TANCHE, f. f. poiflon de rivière , repréfenté
montant, dans les armoiries.
Tanques, en Picardie ; d’o r , à trois tanches de
gueules.
T AN N É , f. m. fe. dit d’une couleur brillante,
faite de rouge & de jaune mêlés enfemble. Les
graveurs l’expriment par des lignes diagonales, qui
partent du chef fénefire , comme le pourpre dont
ils diftinguent cette couleur par un T.
Dans les cottes d’armes de tous ceux qui en Angleterre
font au-deflbus du degré des nobles , cette
couleur s’appelle tanné , dans célles des nobles
hyacinthe, oL dans celles des princes tête ou fanz
de dragon. {A . R. y . 0
TARRÉ, a<£j. fe dit du cafque qui termine l’écu
en fa partie fupérieure , foit qu’il fe trouve de
front ou de profil.
Un cafque tarré de front efi une maraue d’ancienne
noblefie.
Ce terme , félon le père Menefirier, vient des
grilles des cafques qui étoient repréfentés anciennement
à la manière des tarots des cartes. ( G. D. L. T. )
TARRER, v. aô. ce verbe fignifie donner un
certain tour au heaume ou timbre de l’écu. On dit
tarrer de front, de côté ou de profil. Ce terme
employé pour les calques, vient de leurs grilles