20 BL A
Pièces honorables.
Les pièces honorables ont été ainfi nommées,
Pafce ftue font les premièces pièces qui aient
été mifes en ufage dans l’art du Blafon , & parce
que plulieurs maifons anciennes en portent depuis
1 invention des armoiries.
Ces pièces ( lorfqu’elles ne font point accompagnées
d’autres pièces ou meubles) occupent
félon l’auteur du fupplément, que nous fuivons
principalement ici, deux parties de fept de la largeur
de l’écu , c’eft-à-dire , un peu moins du tiers
leurs extrémités en touchent ordinairement le*
’ e^e ^ont 9 fdon le même auteur , qui
diffère en ce point de plufieurs autres , elles font
au nombre de fept feulement.
Le chef.
La fafce.
Le pal.
La croix.
La bande.
Le chevron.
Le fautoir.
C PJ- H. fig. 98. 99. ioo.~,.2.~3.~4.~s. )
Quelques auteurs mettent au rang des pièces
honorables , le franc - canton , la barre , la bordure
, la champagne , l’orle , le pairie , le trê-
cheur ; mais , dit l’auteur du Supplément, le
franc-canton eft a fiez rare en armoiries.
La barre eft une bande, qui, au lieu d’être po-
iee a droite , le trouve à gauche ; par exemple ,
une maifon a une bande dans fes armes , un fils
naturel de la meme maifon porte cette bande en
barre , doit-on mettre une marque de bâtardife
au rang des pièces, honorables ?
La bordure , la champagne , l’orle, le pairie &
le trêcheur , font trop rares encore dans les armoiries
pour être difètngués par le titre de pièces honorables,
Pofition des Pièces honorables.
Le chef occupe la plus haute partie de l’écu ,
il repréfente le calque du guerrier. (PL II. fig. 98.)
La- fafce eft placée horifontaleraent, au milieu,
elle repréfente l’écharpe des anciens chevaliers.
( Fig. l oo. )
^ Le pal.occupe le milieu perpendiculairement,
c e ft, dit-on, une marque de jnrifdiflion. {Fig. 99.)
La croix s’étend par fes branches jufqù’aux bords
de l’écu , & laifle quatre cantons vuides. Il y a
quantité de croix de diverfes efpèces , elles furent
prifes pour armes dans le temps des croifades.
(Fig. 103. )
La bande eft pofée diagonalement de la droite
. du haut de l’écu vers la gauche du bas , & reprè-
fente le baudrier, ou écharpe du chevalier pofée
fur l’épaule. {PI. II. fig. ioi. )
Le chevron eft formé de deux pièces qui fe
terminent en pointe au milieu du haut de l’é cu ,
& s’étendent vers les angles du bas ; félon quel-
B L A
ques auteurs, il repréfente l’éperon du chevqliei*:
félon d autres, c’eft la repréfentation d’une barrière
dehce des anciens tournois. Il y a loin d’un .éperon
à une barrière de lice, & il eft difficile q/un
même objet reflemble à tous les deux ; on peut
juger par-là de l’arbitraire qui règne dans tous ces
fymboles forcés ; mais il faut fe prêtçr jufqu’à un
certain point à ces idées des héraldiftes , qui ont
quelquefois du fondement. {Fig. 104.)
Le fautoir a la forme d’une croix de faint André ;
c étoit, dit-on, anciennement un cordon couvert
dune,riche étoffe, qui étoit attaché à la felle du
cheval, & qui forvoit d’étrier. {Fig. 104.)
Partitions ou divifions de l’écu.
^es Partitions fe forment d’une foule ligne qui
divife l’écu en deux parties égales. Il y en a de
quatre fortes, le parti, le coupé , le tranché , le
taillé.
Le parti divifo l’écu par une ligne perpendicu-
laire. ( p i . i,f ig .2 S, ) * l V
Le coupe, par une ligne horizontale. ( 26. )
Le tranché, par une ligne diagonale à droite. (27.)
Le taillé, par une ligne diagonale à gauche. (28.)
Répartitions.
Les répartitions font des figures compofèes de
plufieurs partitions réunies.
L’écartelé eft formé du parti & du coupé. (Fig. 29.)
L’écartelé en fautoir du tranché & du taillé. (30.)
Le gironné , qui eft ordinairement de huit girons ,
eft formé du parti , du coupé , du tranché & du
taillé. (3 1 .)
Les points équipolés de neuf carreaux , font
formés de deux partis & de deux coupés. (P L 4 ,
fig. 221.)
Le bandé , le burelé , le coticé, l’échiqueté, le
lafcé, le fufelé , le lofangé, le palé, &c. font auffi
des répartitions. ( Viyc{ chacun de ces termes dans 1 ordre alphabétique. PL III. fig. 142-2 , i3a , 144-
6. PL II. fig. ,06 , ni. Pl. III. fig. ,28. PL V.
fig. 2301 228. PL III. fig. 1,4.)
Parties du corps humain.
Les figures humaines entières font rares dans le
Blafon; mais différentes parties du corps de l’homme,
des têtes , des coeurs, des mains , des bras , s’y
trouvent fouvent. (P l. VIII. fig. 444-8 , 440 ,
44F~2~~3~4-.PL IX.fig. 448—9 , 440—1—2—3—4-4.')
Deux mains jointes enfomble font nommées fo i;
un bras droit eft nommé dextrochère, un bras gauche
fénefirochère (P L VIII. fig. 444—6—g.)
Châteaux & tours.
Les châteaux, demeures des anciens , font re-
préfentés dans l’écu par un corps de logis joint à
deux tours rondes avec, des créneaux-.
Les tours,bien plus fréquentes,font ordinairement
de forme ronde , & ont aufli des créneaux. ( P l ,
IX. fig. 462-8-4 ', 470. )
BLA
On dit des châteaux & des tours , ouverts pour
les portes ; ajourés pour les fenêtres , maçonnés ^
pour les joints des pierres, quand ils font d’émaux
difierens.
Lorfque les châteaux , tours, maifons , ont un
toit d’un autre émail, on les appelle efforts ; s’ils
ont des girouettes, girouettési
Animaux & leurs parties.
Parmi les animaux , les lions font ceux qu’on
voit le plus fouvent dans les écus , enfuite les
léopards, cerfs , lévriers , chevaux, bêtes à cornes.
(P/. V , paflim.)
Parmi les oifeaux, l’aigle tient le même rang que
le lion parmi les quadrupèdes, enfuite les alérions ,
merlettes , canettes , coqs ; les oifeaux de proie,
parmi lefquels on diftingue l’épervier , qui eft chaperonné
, & qui a aux pieds des grelots, nommés
griüets, attachés par des courroies nommés longes.
{ PL VI. pafiim.)
Le paon paroit, ou de profil, ou de front , fe
mirant dans fa queue étalée en roue, alors on dit,
paon rouant. (P/. XI. fig. 596.}
Le pélican aufli de profil, efi repréfenté fur fon
aire , avec fes petits , fe béquetant la poitrine.
(P/. VI.fig.316.)
Le phoenix, oifeau fabuleux, eft.de profil fur fon
bûcher, & femble , avec fes ailes , l’allumer pour
s’y confumer. ( Fig. 31$.)
Les attributs de l’épervier, du paon, du pélican
& du phoenix ne s’expriment point dans le Blafon ,
à moins qu’ils ne foient d’un autre émail que le
corps de ces oifeaux/ Les têtes des animaux paroiflent fouvent dans lTècu, de profil ; quand elles font de front, principalement
celles des cerfs ou des boeufs, on les
nomme rencontres ; on excepte celles des léopards,
parce qu’elles font toujours de front. (P/. V. fig.
2$9 , 260.—I , 2 6 2J2y 2JÔ. )
Têtes arrachées, fe dit de celles où il y a des fiîa-
mens ou des plumes qui forment deflous des inégalités.
{PL V. fig. 261. Pl. VI. fig. 30f 3 319 3
323.-4.)
Les jambes des quadrupèdes font nommées pattes,
celles des volatiles, membres. { PL V. fig. 2f6. PL
VI. fig. 306.) .
Les reptiles ou ferpens font nommés biffes ou
guivres ; les léopards ne changent point de nom ,
8c font repréfentés montans ; c’eft-à-dire qu’ils ont
la tête en haut & la queue en bas. Le limaçon
paroît avec fa coquille, la tête dehors , montrant
les cornes. ( PL VII. fig. 349,3fo 3 3f3~4~f--6.)
Parmi les poiflons, on diftingue le dauphin, qui
eft repréfente de profil, & courbé en demi-cercle.
(PL VI. fig. 333.) ,.
Les barbeaux, moins courbés que les dauphins,
font nommés Bars. {PL.VII. fig. 337. )
Inflrumens de guerre.
Une épée feule peut-être pofée en bande , en
B L A 2 1
fafce , fur-tout en pal , la pointe en haut , deux
font pofées en fautoir, les pointes en haut ou en
bas indifféremment {PL IX. fig. 493, 49f .)
Les fabres font nommés badelaires { Ibid., fig.
49^)
Les flèches s’appellent empennées , quand leurs
plumes,ou ailerons font d’un émail différent ; encochées
, fi elles font pofées fur un arc. ( Ibid, fig.
Les molettes d’éperons ont ftx rais , 8c font percées
au centre ; fi elles* avoient plus ou moins de
rais, on l’exprimeroit en blafonnant. {Pl. X. fig.
5'3-)
Arbres, fleurs & fruits.
Les arbres ont pour émail particulier le finople ;
il y en a cependant de difierens émaux, même d’or
ou d’argent ; lorfqu’on peut diftinguer l’efbece de
l’arbré par les fruits, on le nomme de fon nom. ( PL
VIII. fig. 394-6~4t. )
Les rofes font fouvent de gueules ; il y en a
aufli quelquefois d’o r , d’argent, ou d’autres émaux*
( 1nd.fig.414■ ) . ,
Les otellespeuvent être mifes au rang des fruits,
étant des amendes pelées ; celles de l’êcu de Com-
minges , au nombre de quatre , font adoflèes. 6c
pofées en fautoir. ( Pl. X. fig. 337. )
Les coquerelles font des bouquets , chacun de
trois goufles , femblables à celles qui renferment
les noifettes ; on en voit peu dans les armoiries.
{PL VIII. fig. 427.)
Afires.
Soleil, croifîans, étoiles, comètes.
Le foleil paroît dans l’écu avec une face humaine »
autour de laquelle il a huit rayons droits 6c autant
a’ondoyans, entremêlés alternativement ; derrière
chacun , trois traits droits pour le rendre plus lu-,
mineux ; fon émail particulier eft l’or ; il s’en trouve
pourtant de différens émaux. {PL VII. fig. 36f . )
Ombre de foleil, foleil qui n a point de face humaine.
( Fig. 366. )
Les croifîans 8c les étoiles fe trouvent en nombre
dans plufieurs écus. Les étoiles font ordinairement
à cinq rais, ce qu’on n’exprime point ; quand il y
en a davantage, on l’exprime. {Fig. 367 3 370,
373’ 3S6 * 375 >386-)
Dans les armoiries des Italiens, les étoiles ont
toujours fix rais.
Les Comètes font repréfentées par des étoiles ,
dont un des rais eft alongé en forme de queue ondoyante.
{Ibid. 378.)
Meubles d*armoiries.
Ce mot .de meubles a deux fignifications, l’une
générale , l’autre particulière; la première comprend
toutes les pièces qui entrent dans l’écu, de
quelque nature qu’elles foient, par oppofition avec