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ANILÉ , ée, adj. ou ANILLÉ, fe dît des croix
6c des fautoirs dont le milieu eft percé 8c laide
lin vuide quarré.
Joulles , d’or à la croix ancrée & anilée de
fable.
ANIM A L , AN IM AU X , f. m. On comprend
fous ce mot, dans le Blafon, comme dans l’Hif-
toire Naturelle, les quadrupèdes, les volatiles,
les poiffons & les reptiles ; on en voit de toutes
les' efpèces dans les armoiries ; ils ont chacun
leur pofition & des termes qui leur font propres ;
mais comme on ne chercheroit pas ces termes ic i,
on les trouvera chacun à fa lettré.
ANIMÉ, fe dit d’un cheval en afrion 8c qui
montre le defir de combattre. Il fe dit auffi de
cet animal, lorfque fon oeil eft d’un émail différent
du refte du corps.
Il porte d’or au cheval de fable animé de gueules.
ANNELET, f. m. petit, anneau ; les annelets
font fouvent en nombre dans l’écu ; Vanneau de
Gigés dit * gravement un auteur héraldique moderne
, ejl le plus fameux de Vantiquité. On veut
que les anneaux ou annelets dans le Blafon, repréfen-
tent les anneaux des anciens chevaliers, 8c même
peut-être ceux des chevaliers Romains;on conclud de
là , que les maifons qui portent des anneaux dans
leurs armes, fans les avoir ufurpés, doivent être
regardées comme très - anciennes. À la bonne
heure, pourvu quon s’abftienne de toute com-
paraifon.
Longperier de C o rv a l, diocèfe de Rouen ;
d’azùr, à trois annelets d’or.
Vieux-Pont de Fatouville, diocèfe de Séez ;
d’argent à dix annelets de gueules.
De Coetmen, en Bretagne ; de gueules à neuf
annelets d’argent.
Caillebot, d’o r , à fix annelets de gueules, pofés
5 , î & 1. (P l. X. fig. s'7-)
ANNONCIADE, non commun à plufieurs ordres
; les uns religieux, les autres militaires,
inflitués dans une vue, qui a rapport à l’annon-
tiation.
1 Le premier ordre religieux de cette efpèce fut
établi en 1232, par fept marchands Florentins,
6c, c’eft l’ordre des fervites ou ferviteurs de la
■ Vierge.
Le fécond fut fondé à Bourges par Jeanne, reine
de France , fille de Louis XI. 8c femme de
Louis XII. qui la. répudia de fon confentemènt,
6c avec difpenfe du pape Alexandre VI. La régie
de ces religieufes eft établie fur douze articles, qui
regardent douze vertus de la feinte Vierge , 8c
approuvée par Jules II. 8c Léon X.
Le troifième, qu’on appelle des annonciades cèlefies,
fut fondé vers l’an 1600, par une pieufe
veuve de Gènes , nommée Marie-ViSloire For-
riaro y qui mourut en 1617. Cet ordre a été approuv
é par le -feint Siège, 8c il y en a quelques
ANN
maifons en France. Leur règle eft beaucoup plugç
auffère que celles des annonciades fondées par la
reine Jeanne. ( G )
Annonciade, f. f. fociété fondée à Rome
dans l’églife de Notre-Dame de la Minerve,
l’an 1460, par le cardinal Jean de Turrecrémata,
pour marier de pauvres , filles. Elle a été depuis
érigée en archi - confraternité^ 8c devenue riche
par les aumônes 8c les legs qu’ofi y a faits, elle
donne tous les ans le 25 Mars, fête de l’Annon-r
dation de la fainte Vierge ,-des dots de 60 écus
Romains chacune à plus de 400 filles, une robe
de ferge blanche, 8c un florin pour des pantoufles.
Les papes vont en cavalcade, accompagnés
des cardinaux 8c de la nobleffe de Rome ±
diftribuer les cédules de ces dots à celles qui doivent
les recevoir. Celles qui veulent être jreffir
gieufes ont le double des autres , 8c font diftin*
guées par une couronne de fleurs qu’elles portent
fur la tête. L’abbé Piazza, Ritrattodi Roma mo*
dema. ( G )
§ Annonciade, f. f . ( l’ordre militaire de 1’ )
fut inftitué en 135.5 Par Amédée V I , comte dé
Savoie , dit 7e Verd, au fentiment de quelques
auteurs , entr’autres de Guichenon. Une dame
avôit préfênté à ce prince un braffelet de fes cheveux,
trefles eh lacs-d’amour. De-là , dit-on,vient
le nom de l’ordre du lac-d’amour, autrement de
V annonciade.
La première cérémonie de cet ordre fur faite
le 2,2 leptembre 1355, jour de la fête de S. Maurice
, patron de Savoie.
Le collier étoit compofé de lacs - d’amour , fur
lefquels étoient entrelacées ces quatre lettres ,
F. E. R. T . qui fignifient frappeentre^, rompe?
tout. '1
D’autres hifioriens prétendent que l’ordre de
l’annonciade n’a point été établi fous le nom d’ofr
dre du lac-d*amour mais qu’Amédée V I , comte
de Savoie , l’inftitua pour honorer les quinze
myftères de Jéfus-Cnrift 8c de la, Vierge
8c auffi en reflouvenir des aâions glorieufes de
fon ayeul Amédée V . Il créa quinze chevaliers,
8c ordonna que les comtes de Savoie feroient les
grands-maîtres de l’ordre. .
Les lettres F. E. R. T . , dont le collier de
l’ordre de Vannonciade. eft chargé , . fignifient ,
félon çes auteurs , fortitudo ejus Rhodum tenuit,
c’eft-à-dîre, par fon courage il a conquis P41e de
Rhodes. Cette devife a été mile fur ce collier, en
mémoire de J’aâion éclatante d’Amédée V , qui
fit lever aux Sarrafins le fiège de Rhodes en 1310’.
Ce fut-là l’époque des armes aéhielles de la mai-
fon de Savoie q u i, defcendue de la maifon de
Saxe , en portoitles armes ,fafcé d’or & de fable au
crancelin de finople, 8c qui prit alors celles de l’ordre
de S. Jean dé Jérufalem , dit depuis de Rhodes, 8c
à préfent de Malte, qui font de gueules à la croix
d’argent.
Amédée VIII,premier duc de Savoie, élu pape
ANT
fous le .nom AePlttx V, an concile de Bâle, tfou- ■
lut en 1434 que cet ordre f ît dorénavant nomme
l’ordre de V annonciade, & fit mettreau bout du
corner une Vierge , au lieu de S. Maunce , qu.
iufqu’alors y avoir toujours été comme patron de
la Savoie, quoiqu’il ne paroiffe pas que cet ordre ait
Jamais porté fon nom. -
■ Charles I I I , duc de Savoie, ajouta, en 151«,
au côlier, autant de rofes d’o r , émaillées de rouge
Çc de blanc, que de lacs-d’amour.
Le grand collier, que les chevaliers portent les
jours de fêtes folemnelles, eft du poids de deux
cens cinquante .écus d’or ; c’eft une chaîne faite
de lacs-d’amour, chargée des quatre lettres
F. E. R. T. entremêlées de rofes ; au bas elt
attachée une médaille, fur laquelle fe trouve
l’image de la Vierge, & autour font les paroles
de la falutation angélique.
Le petit collier a deux doigts de'large, 8c elt
jdu poids de cent écus. '
Charles-Emmanuel, duc de Savoie, a établi la
chapelle de l’ordre de Xannonciade dans l’hermitage
de Camaldoli, fur la montagne de Turin.
Viétor - Amédée - Marie, duc de Savoie , roi de
Sardaigne , actuellement régnant, eft le dix - neuvième
grand-maître de l’ordre de 1 annonciade. (SS X X V . fig. 48- G. D .L . T.)
A N T IQ U E , adj. fe dit des couronnes a pom- 1
tes de rayons, des vafes, édifices , vetemens des
anciens, coëffures anciennes, 8cc. des niches gothiques,
8cc.
Les armoiries de la ville de Montpellier font
line image de Notre-Dame fur fon uege a \ antique
en forme de niche.
L’Evêché de Freyfingue, en Bavière , d argent
au bufte de maure de fable, couronnée d’or à
Xantique 8c vêtu de gueules.
Les lions 8c les léopards couronnes dans les
Armoiries , ont prefque toujours fur la tête une
couronne à pointes, 8c comme c’eft en quelque forte
leur cojlume , on ne dit point en blafonnant, un lion
ou un léopard couronné à Xantique ; on dit fim-
plement couronné, en fpécifiant les émaux.
Mais pour les autres animaux , quand ils ont
une couronne, il faut exprimer fi elle eft antique
ou moderne.
Morel de Putanges, en Normandie , d or au
lion de finopl^couronné d’argent.
Gartoule de Caftres, en Languedoc ; d’azur au •
dauphin d’o r , couronné d’une couronne antique ,
©u couronné à Xantique.
De Waffervas, en Artois, d’azur à trois aiguières
antiques d’or.
§ ANTOINE, ( l’ordre militaire de faint) fut
établi en 1381 , par Albert de Bavière comte de ,
Hainault, de Hollande 8c de Zélande, dans le
deffein où il étoit de faire la guerre aux Turcs.
Les chevaliers font eccléfiaftiques , ils portoient
autrefois deux T (nommés taux) l’im fur l’autre ,
une ceinture d’hermine bleue en cercle bordée d’or
A PP 1*
’ aŸec un fermait à feneftre en fa partie inférieure ;
8c à dextre au même niveau étoit attachée une
béquille avec une clochette auffi d’or ; cette beqmlle
étoit pofée en bande fur le premier tau, ( pl• XX F .
fig. 59. G. D. L. T. ) ' .
§ A ntoine ( l’ordre militaire de faint ) » en
Ethiopie, fut inftitué en 370 par Jean dit 1e faint.
Empereur d’Ethiopie, fils de Caïus, auffi furnomme
le faint ; il voulut que les chevaliers euflent fur un
habit noir une croix bleue bordée d’o r , dont le
haut 8c la traverfe fe termineroient en fleurons oC
le bas feroit patté.
Leur étendart eft noir chargé , dun lion tenant
dans fes pâtes de devant un crucifix avec ces mots ,
vieil leo de tribu Juda , c’eft-à-dire le lion de la tribu
de Juda a vaincu. m * /1
I On doute de l’inftitutîon de cet ordre, il n en elt
fait aucune mention dans l’hiftoire d Ethiopie par.
Ludol {.CG. D .L . T .)
APPAUMÉE, adj. f. fe dit de la main ouverte
dont on voit le dedans , qu’on appelle la PauJ,n^
Baudri de Piancourt, en Normandie , de fable
à trois mains droites, levées 8c appaumées dargent.
Goulard dlnvillier , dans l’Orléanois , dazur
une main appaumée d’argent.
APPENDICES, f. f. pl- extrémités des animaux,
telles que leurs queues, leurs cornes , leurs griffes „
8cc. Les appendices d’un animal font prefque toujours
d’un autre émail que celui de leurs corps »
8c cet émail eft de la nature de celui de lecu lans
rendre les armes fauffes.
APPOINTÉ , ée , adj. fe dit des choies qui le
touchent par leurs pointes ; ainfi deux chevrons
peuvent être appointés : trois épees mifes en pairie
peuvent être appointées en coeur j trois flèches de
même. , ,
Armes, en Nivernois, de gueules à deux epees
d’argent, appointées.q n pile vers la pointe de le c u ,
les gardes en bande 8c en barre, a une rofe d or
en chef entre les gardes, 8c une engrelure de même
autour de l’éeu..( Voyei la pl. IX. fig. 494. ) ,
ARBALÈTE, f. f. s’emploie comme meuble d ecu;
Zmodz , en Pologne , de gueules, à Yarbalêté
da?rbaleftes, d’o r , au fautoir engrélé de fable,
cantonné de quatre arbalètes de gueules. (P l. X.
fig. fû8rr.p.’)
ARBRE , f. m. meuble d’armoiries. Il a pour
émail particulier le finople ; il y a cependant des
arbres de différens émaux , lorfqu’on peut diftin*
guer l’efpece par les fruits , on nomme K arbre de
fon nom particulier, chêne , pin, olivier , poirier,
pommier, prunier, &c.
On dit de l’arbre qu’il eft fufié, ou fute , quand le
fut eft d’un autre émail ; arraché .quand on en voit
les racines ; écoté, quand les branches paroiftent
coupées ; effeuillé, quand l’arbre n’a point de feuilles.
Baudean deParabere ,■ en Bigcrre ; d’or à l ’arbre
de finople. , ; ' 1
Olivier, d’o r, à 1 olivier arrache de linople, au
B a