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Le mot coquerelles vient, dit-on, du vieux mot gaulois
coquerèes , qui a lignifié des noifettes toutes vertes.
Noifet, fieur de Bara, d’argent, à la croix de
gueules, chargée d’une épée d’argent garnie d’or ,
la pointe en haut, cantonnée de quatre coquerelles
de finople , au chef d’azur, charge d’un foleild’or.
( PI- VIII. fig. 427.)
COQUILLE, f. f. meuble qui entre fouvent dans
l’écu, & qui accompagne quelquefois les pièces honorables
ou qui les charge.
On nomme coquilles de faint Jacques les plus
grandes, & coquilles de faint Michel les plus petites.
Les moyennes, qui font le plus en ufage, font
nommées -fimplement coquilles.
Les coquilles peuvent, fi l’on v eu t, défigner les
pèlerinages & les voyages maritimes.
Feydeau, d’azur, au chevron d’or , accompagné
de trois coquilles de même. ( P/, VII. fig. 331. )
COR DE CHÂSSE, f. m. meuble de l’écu.
Nefmond, d’o r , à trois cors de chajfe de fable,
liés & virolés de gueules. ( PI. X. fig. 334. )
Les cors de chajfe paroiffent ordinairement dans
Técu, courbés en demi-cercle, le bocal à droite ,
le pavillon à gauche.
On ditenguiché du bocal/ou embouchure, virolè
de l’extrémité oppofee, & lié de l’attache ,lorfque
ces parties font d’un autre émail que le cor de chajfe.
Un cor de chajfe fans attache fe nomme huchet.
Dieu préferve , en chaflant tout honnête perfonne ,
D'un donneur de huchet, qui mal-à-propos fonne.
COR B EAU , f. m. meuble de l’écu.
De la Broiie , d’o r , à trois corbeaux dé fable.
Machault, d’argent, à trois têtes de corbeaux de
fable , arrachées de gueules.(P/. VI.fig.318—p. )
CORBEILLE, f. f. meuble de quelques écus.
Corbigny , d’azur, à trois corbeilles ou paniers
d’or., pofés 2 & 1. (P/. XI.fig.. 36f . )
CO R D É , ée , adj. fe dit d’une croix ou formée
ou entortillée dé cordes. Ce mot fe dit auffi des
inftrumens de mufique à cordes, luths , harpes ,
violons, &c. auffi bien que des arcs à tirer , lorf-
que les cordes ou de ces inftrumens ôu de ces arcs
font de différent émail.
Arpajon, en Rouergue ; d’azur, à une harpe
cordée d’or.
CORDELIÈRE, f. f. efpèce de cordon plein de
noeuds entrelacés de lacs, d’amour, que les veuves
portent autour de leur écu.
Les cordelières font rarement des meubles de l’écu.
Il y en a cependant un exemple dans les armes
de la maifbn dé Roquefèuil ; elle porte écartelé de
gueules, & de gueules par deux filets d’or en croix, à
douze cordelières de même , trois dans chaque quartier
d’écartelure.
Suivant la tradition, l’origine de ces armes vient
de ce que la maifbn* de. Roquefeuil étant prête à
s’éteindre par les pertes qu’elle avoit faites à la
guerre, un foui mâle qui reftoit de cette maifon
& qui étoit cordelier, obtint de la cour de Rome
d’être relevé de fes y ceux. Le pape ne put refufor
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cette grâce à l’ancienneté de la maifon qu’il s’a g ît
foit de perpétuer, à fes fervices, au defir qu’on
avoit de la conferver. Ce religieux, devenu le
chef & Tunique efpérance de la maifon de Roquefeuil
, voulut, en perpétuant cette maifon , y perpétuer
auffi le fouvenir de l’état qu’il avoit em-
braffé ; il prit pour armes des cordelières..
CORDON , f. m. marque de chevalerie. Chaque
ordre a le fien : c’eft un ruban plus ou moins large ,
de telle ou telle couleur, travaillé de telle ou telle
façon, que les membres de Tordre portent, ainfi
qu’il leur eft enjoint par les ftatuts. Cordon bleu , ( Voyeç à l’article Esprit , Ordre
du S. Esprit.)
• Cordon ja u ne, (ordre du) compagnie dé
chevaliers inftituée par le duc deNevers fous Henri
IV. La réception s’èn faifoit dans l’églife, où tous
les chevaliers catholiques ou proteftans s’affembloient
au fon de la cloche. On difoit la meffe ; les chevaliers
s’approchoient de l’autel ; on haranguoit celui
qui demandoit le cordon ; on lui liïoit les ftatuts*.
Le prêtre prenoit le livre des évangiles, le chevalier
fans épée mettant un genou en terre & la.
main fur le livre , juroit d’obferver les ftatuts.
Le général lui ceignoit l’épée , lui paffoit le cordon
fur le col, & l’embraflpit. Le duc de Nevers en'
étoit général. Un des articles des ftatuts enjoignoit
aux chevaliers dé favoir le jeu de la Mourre ; il y
en avoit de plus ridicules. Henri IV abolit cet ordre
en j6o6.
CORDQNROUGE. (Fby. Ordre de S. Louis. J;
CORNÉS DE CERF, meubles de Técu.
Paffart, d’azur, à trois cornes de c e r f d’o r , rangées
en fafce. {PI. V. fig. 267: )
CORNIÈRE, fi f. fignifie en Bîàfon une anfe de..
pot. Ce mot vient des cornes ou anfes qu’on met-
toit anciennement aux angles des autels, des tables r
des coffres & autres chofes portatives, mais pelantes
, pour pouvoir les porter plus àifément.
Labenfchker, en Siléfie, d’azur, à une cornière
d’argent. {PI. X II. fig. 632. )
* COSm E , (chevaliers de l’ordte de faint Cofine
& de faint Damien. ) Ils n’ont point exifté réellement,
félon quelques-uns; d’autrescirconftancient
tellement leur inftitution, qu’il eft difficile d’en
douter. Ils commencèrent, dit-on , en 1030. C’é--
toient dès hofpitaliersquirecevoient à Jérufalem &
dans d’autres lieux de laPaleftine, tous les chrétiens
qui tomboient malades en fuivant là croilade ; iis
les rachetoient auffi quand ils étoient pris. Ils fui-
voient la règle .de faint Bafile. Jean XX leur donna
pour marque de dignité, fur un manteau blanc une
croix rouge, au milieu de laquelle un cerclé ren-
fermoit les images de faint Cofme &de faint Damien.
COSSE DE GENESTE,.( l’ordre de la ) fut
inftitué parle roi faint Louis , en 1234, lors, de
fon mariage avec Marguerite, fille aînée de Raimond
I I , comte de Provence.
L’ordrefe fôutint jufqu’àia fin du règne de Charles
Y l j ce prince mourut à Paris le 20 oéfobre 1422»
cos Le collier étoit compofé de lofanges & de coffes
de genefle alternativement fur une chaîne , une fleur
de lis au centre de chaque lofange ; au baspendoit
une croix fleurdelifée.
La devifeétoit, exaltat humiles. ( G. D. L. T.)
COSTE ou C O T E , fi f. Des cofies ou d’hommes
ou d’animaux font quelquefois .employées comme
meubles dans le Blafon. v 1
Tellès , écartelé au premier & quatrième, d’azur
, à fix côtes d’hommes en bandes & en barres
en forme de trois chevrons d’argent Tun fur l’autre;
au deuxième & troifième, d’argent, au grillon
de fable. ( PI. IX. fig. 4 p . )
COT IC E , f. f. bande diminuée, qui n’a , félon
les uns , que les deux tiers, félon les autres, que
la moitié de la largeur de la bande.
Il ne peut, félon quelques auteurs, y avoir plus
de trois bandes dans un écu ; il peut y avoir juf-
qu’à cinq notices ; il peut auffi n’y en avoir qu’une.
La coticeTe pofe naturellement dans, le fens de
la bande , tirant de l’angle droit du haut à l’angle
gauche du bas ; mais elle fe met auffi em barre ,
ç’eft-à-dire tirant-de l’angle gauche du hau* à l’angle
droit du bas , & alors on l’appelle ou on peut
Fappeler contre-cotice. Le filet de bâtardifo eft une
petite cotice en barre ou contre-cotice.
Quandla cotice tient lieu de brifure, on la nomme
bdtô'n.
Soulire, drazîir, â cinq cotices d’or. ( PI. III. fig.
§43. Voyez auffi la planche X X X I. fig. 33—4—3. )
COTTCÉ, ée, adj. fe dit de Técu, lorfqu’il eft
également rempli de dix bandes ou cotices alternées
de métal & de couleur.
La Noüe, coticé de dix pièces d’argent & de fable;
{PI. III.fig. 146. Voyez auffi la planche X X X I I .
fig- 38- )
COT TE D’ARMES, f. f. habillement des anciens
chevaliers tant à la guerre que dans les tournois
; c’étoit un petit manteau defeendant jufqu’à
la ceinture, ouvert par les cêtés avec des manches
courtes : il y en avoit de fourrés d’hermine & de
vair; on mettoit deffus les armoiries du chevalier
en broderie d’or ou d’argent, fur un fond de couleur.
Les armoiries fe mettoient pareillement fur
les boucliers, furies lances & autres armures; vers
le même temps on les a émaillées. C ’eft de-là , dit-
on, que les hérauts d’armes ont tiré la règle de
Blafon, de ne point mettre métal fur métal ni couleur
fur couleur ; c’eft de-là auffi qu’ils ont- donné
le nom d'émaux aux métaux & aux couleurs.
L’ufage de la cotte d'armes n’eft refté qu’aux hé-,
sauts d’armes ; mais on a fait quelquefois de la cotte
d'armes un meuble de l’écu.
Auberjon de Murinais , en Dauphiné ; porte
d’o r , à la bande d’azur, chargée de trois cottes d'ar- -
mes dans le fens dë la bandé.
CO U AR D , adj. pris fubftantivement dans le
Blafon, fe dit d’un lion qui porte fa queue retrouf- f
fée en deffous entre les jambes* I
COU 4?
COUCHÉ, ée , adj. fe dit du lion, du c e r f,
du chien, &c. de tous les animaux qui font dans
cette attitude.
Caminga, dans laFrife; au cer{couchéde gueule
s , accompagné de trois peignes. COUCHÉ fe dit auffi du chevron qui a fa pointe
appuyée ou tournée au côté dextre de l’écu ;. c’eft:
le contraire de contourné.
Doublet, d’o r , au chevron couché d’azur.
COULEUR, f. fi un dès trois émaux du Blafon J
Cet art employé les métaux , les couleurs & les
fourures. Il y a cinq couleurs en armoiries ; le bleu
qu’on nomme^cr; le rouge, de gueules ; le noir ,
fable ; le verd , finople ; le v io le t, pourpre.
L’azur fe repréfente en gravure par des lignes;
horizontales.
Le gueules, par des lignes perpendiculaires.
Le fable, par des lignes horizontales & perpendiculaires
, croifees les unes fur les autres.
Le finople, par des lignes diagonales de droite
à gauche.
Le pourpre, par des lignes diagonales de gauche
à droite. ( Voye^planche 1. fig.13—4—3—6—7. )
COULEUVRE , fi f. meuble de l’écu repréfen-
tant cet animal.
Colbert, d’or , à la couleuvre d’azur , pofèe en
pal. ( P L V IL fig. 333. )
Les couleuvres font quelquefois nommées biffes 9
& quelquefois givre ou suivre. ( Voyez Bisse , &
les fig. 3$4-5-Vl- VI1- )
COULISSE, f. fi Couliffe & herfo fignifient à
peu près la même chofe, quoiqu’il y ait quelque
légère différence dans leurs formes.
Vieille-Maifon, d’azur, à la couliffe d’or. ( PL
V. fig. 223. Voye% auffi la figure fuivante 226.S
COULISSÉ , ÉE, adj. fe dit d’un château & d’une
tour qui ont une herfo ou une couliffe à la porte..
Vieux-Châtel, de gueules , au château à trois-
tours d’argent, coulijfé de fable.
COUPE, f. fi meuble ou pièce de l’écu.
Godet, dë gueules , à trois coupes d’argent. ( P L
IX. fig. 483 J)
COUPÉ, f. m. Tune des quatre partitions de
l’écu. Elle fe forme d’une feule ligne horizontale,,
qui divifë l’écu en deux parties égales , Tune fu-
périeure, l’autre inférieure. ( PI. I. fig. 26. ). Soleur, coupé d’argent & de gueules.
COUPÉ, ÉE, adj. fo dit des différens membres:
des animaux, comme la tête, la cuifie, les pattes &c. qui font coupés net & féparés du tronc ; ait
lieu qu’on les appelle arrachés, lorfqu’ils ont divers-
lambeaux & filamens fanglàns ou non fanglans, qui
annoncent qu’ils ont été arrachés avec force.
Aubert de la Ferrière, en Bourgogne ; d’o r , k
trois têtes de chiens braques de fable,. coupées. Coupé fe dit encore quelquefois des pièces ho*-
norables del’éeu,bandes , barres, chevrons,croix+ pal, &c. qui ne- touchent point les bords de Téeu^
& qui fomblem en avoir été fëparées*.