
11£ BAN
elle occupe les deuxfeptièmes delà largeur de l’écu,
c’eft-à-dire un peu moins du tiers, lorfqu’elle eft
feule ; elle eft pofée diagonalement de droite à
gauche, allant de l’angle droit de l’écu en chef, à
l’angle gauche de la pointe.
La bande eft la repréfentation du baudrier ou de
l’écharpe des anciens chevaliers, pofée fur l’épaule.
Quelques auteurs l’appellent bande dextre, & l’op-
pofent à la bande feneftre qui eft la barre. ( Voyeç Barre. Voye^pl. Il.fig. 101 & 102.)
Deux bandes fe pofent de même ; elles ont chacune
deuxfeptièmes de la largeur de l’écu, & laiffent
entre elles un vuide égal à leur largeur. ( Pl. 1IL fig.
*39.)
Trois bandes ont chacune une partie & demie de
fep t, de la largeur de l’écu, 8c leurs vuidçs ont cha-
cnn la même largeur ( PL III, fig. ' 4°' )
Lorfqu’il y a plus de trois bandes dans un écu,
elles prennent le nom de cotices. (P/. III.fig. 145.
Voir aujji pL X XV III. fig. 6 , & pi. XXIX, fig.
14 & if. )
Il faut obferver que les proportions de la bande
8c de quelques autres pièces honorables ne font
pas les mêmes dans la première édition de l’Encyclopédie
& dans le Supplément : les auteurs
héraldiques varient fur ce point. Nous fuivons ici
le Supplément -, dont les planches contiennent les
proportions géométriques des pièces ou figures héraldiques.
D’autres' auteurs donnent à la bande la troifième
partie du champ , lorfqu’il eft chargé, & la
cinquième, lorfqu’il eft uni. Ils divifent une bande en
bandelette, qui eft la fixième partie du champ ; en
jarretière , qui eft la moitié d’une bande ; en valeur,
qui eft le quart cle la bande : mais cette divifion
nous paroit peu ufitée dans le Blafon.
De Torcy , de fable, à la bande d’or. ( PL II.
fig, 101.') !
Launay^d’argent, à deux bandes d’azur, {fig. 139.)
Budos-, d’azur, à trois bandes d’or, {fig^ f-40*)
Il y a des bandes chargées, accompagnées, éduque
tée s , denchées , engrêlées , reîarçelées, 8cc.
£ Voyez ces divers mots, )
La maifon de Félix , à Aix en Provence, originaire
dç Savoie , porte de gueules à la bande d’argent
, chargée de trois FFF de fable, qui fignifienj:
felices fuerunt fideles, Ç ’eft une conceflion faite par
un Comte de Savoie à cette famille, qui l’avoit
bien fervi dans les guerres civiles,
B ANDÉ , ée , adj. fe dit d’un écu divifé également
entre deux émaux en fix parties par des lignes diagonales
dans le fens de la bande; les première ,
troifième & cinquième parties étant d’un émail ;
les deuxième , quatrième 8c fixième d’un autre
émail.
Quand on dit bandé de tels 8c tels émaux,on
entend qu’il n’y a que fix parties ; s il y en avoit
huit, il faudroit l’exprimer. Au-delà, on nç dit
plus bandé, mais cotïcé.-
JB4NQÉ, ée y fe dit aqfli du. chef, de fafee (
BAN
du pal , divifé en fix ou huit parties, par des lignes
diagonales, & en général, de toutes les pièces couvertes
de bandes émaillées de métal & de couleurs
alternativement.
De Fiefque , bandé d’azur & d’argent. ( VoyeçpL
III. fig. 142.) _ :
Pothein, bandé d argent 8c de gueules, de huit
pièces, {fig. 143.) H
Chauveron , d argent, au pal bande, de ux pièces.
( V. pi. III. fig. 121. )
BANNERETS ou CHEVALIERS BANNE-:
RETS, f. mi pl. étoient autrefois des gentilshommes
puiffans en terres, & en vaflaux avec lefquels
ils formoient des efpèces de compagnies à la guerre.
On les appelloit bannerets , parce qu’ils avoient le
droit de porter bannière.
Il falloit, pour avoir cette prérogative , être
non feulement gentilhomme de nom. 8c d’armes ^
mais avoir pour vaflaux des gentilshommes qui
fuiviffent la bannière à l’armée fous le comman*
dement du banneret. Ducange cite un ancien cérémonial
manufçrit qui marque la manière dont fe
faifoit le chevalier banneret, 8c le nombre d’hommes
qu’il devoit avoir à fa fuite.
« Quand un bachelier, dit ce cérémonial, a
n grandement fervi & fuivi la guerre, 6t que il a
» terre aflèz, 8c qu’il puiffe avoir gentilshommes
n fes hommes 8c pour accompagner fa bannière ,
» il peut licitement lever bannière, 8c non autre-
n ment ; car nul homme ne doit lever bannière en
n bataille, s’il n’a du moins cinquante hommes
n d’armes , tous fes hommes 8c les arçhiers 8c les
» arbeleftriers qui y appartiennent ; 8c s’il les a ,
n il doit, à la première bataille ou il fe trouvera ,
« apporter un pennon de'fes armés, 8c doit venir
?> au connétable ou aux maréchaux, ou a celui qui
» fera lieutenant de l’oft, pour le prinCe requérir
» qu’il porte bannière, 8c s’ils lui oâroyent, doit
v lpmmer les hérauts pour témoignage , 8c doivent
n couper la queue du pennon, 8cç. » Voyeç Pennon,
Du temps des chevaliers bannerets , le nombre
de la cavalerie dans les armées s’exprimoit par celui
des bannières, comme ii s’exprime aujourd’hui
par ççlui des efeadrons.
Les chevaliers bannerets , fiiivant le P. Daniel
ne paroiffent dans notre hiftoire que fous Philippe-?
Augufte.Ils fubfiftèrent juüqu’à la création des compagnies
d’ordonnance par Charles VII : alors il n’y
eut plus 4® bannières, ni de chevaliers bannerets t
toute la gendarmerie fut mife en compagnies réglées.
( Q Cette marque eft encore celle d’un des
auteurs du Blafon clans la première Encyclopédie. )
BAR , f. m. baribeau, poiflon qui entre dans les
armoiries ; il paroît de profil 8c un peu courbé en
portion de cercle.
On en voit fouvent deux enfemble ; alors ils
font adofles.
Poiflon de Marigny , de gueules, à deux barf
adofles d’or. {Voyez pL V IL fig. 337>) 1a
BAR
La maifon de Lorraine porte dans le dernier
quartier de fes armes deux bars d or adofles en pal,
par allufion au duché de Bar. ( Voye^pl. XV. fig. /,
& pl. XVIII. fig. 3 .) . J
.BARBÉ, ée , BARBETÉ , 011 BARBILLÉ, adj.
fe dit des coqs 8c des dauphins , dont la barbe eft
d’un autre émail que leur corps.
Le Chancelier Boucherat, portoit d’azur, au coq
d’or becqué , membré , 8c barbé de gueules, avec
cette devife : Sol reperit vigilern.
On défigoe aufli par cet adjeélif la rofe dont les
barbes font d’un émail différent. Les barbes de la
rofe font les cinq feuilles vertes qui enveloppent
les pétales de cette fleur, avant qu’elle foit épanouie
, 8c dont on repréfente toujours le bout dans
les armoiries. Une rôle de gueules 9 barbée de finople.
On dit aufli pointée.
BARDÉ , adj. fe dit d’un cheval caparaçonné.
Riperda, près de Groningue, de. fable , au cavalier
d’or , le cheval bardé 8c caparaçonné d’argent.
BARON 8c BARONNET , noms de dignité ;
nous ne les plaçons ici que pour qu’on ne les croie
pas oubliés, 8c nous les renvoyons à l’hiftoire.
BARRE, f. f. La barre eft précifément le contraire
de la bande, étant dirigée diagonalement de
J’àngle gauche en chef à l’angle droit en pointe.
Elle a la même proportion que la bande.
Courcy, d’argent, à la barre engrêlée d’azur.
( Voyei pl. III. fig. 133.) -
Von-Huten , de gueules , à deux barres dor.
( Voyei pl. III. fig. ifi. )
Souvent les barres fervent de briflure aux enfans
naturels 8c à leurs defeendans : alors elles font raccourcies
, 8c on les appelle bâtons péris en barre
ou barres en abîme.
BARRÉ , adj. Comme de bande on fait bandé ,
de barre on fait barré dans le même cas; c’eft-à-
dire , quand l’écu eft divifé également entre deux
émaux en fix parties par des lignes diagonales dans
le fens de la barre.—
R a y , à Tournay, barré d’azur 8c d’argent, de
fix pièces ; la première , la troifième 8c la cinquième
d’azur ; la fécondé, la quatrième 8c la fixième
d’argent ; la troifième 8c la cinquième chargées
d’une étoile à fix rais d’or. ( Voyej pl. III. fig. 132. )
Obfervons que pour le barré comme pour le bandé
, il faut que l’écu foit divifé en un nombte pair
de partitions, 8c que les deux émaux dont il eft
compote foient alternatifs : fi les divifions font en
nombre impair, 8c que par conféquent un des
émaux domine, il faut en revenir à la manière de
blafonner ordinaire, c’eft-à-dire nommer d’abord
l’émail qui domine, comme formant le champ de
l’écu, 8c exprimer le nombre des barres.
Il faut exprimer ce nombre, dans le barré, avec
une exactitude encore plus fcrnpuleufe que dans
le bandéj,
BARRÉ-BANDÉ , adj. eft un terme d’ufage lorf-
que l’écuffon eft également divifé en barres & en
ffifioircI Tomf I.
BAS 17
bandes, avec mélange égal des émaux: on dit :
Il porte barré-bandé, or oc fable.
BASTILLÉ , ée , adj. c’eft-à-dire garni de tours ;
ce mot vient de bafiille, qui fignifie fortereffe. Bastille fe dit aufli des chefs, fafees 6c bandes
qui ont des créneaux dans leurs parties inférieures,
g Belot, e é Franche-Comté , d’argent, àlozanges
I d’azur, au chef coufu d’or ., bafiülé de trois pièces.
Bracié de Bercins, dti Montet en Breffe, d’argent
, à la fafee d’ajzur, bafiillé de trois pièces.
De Juglat , en Auvergne , d’azur à la bande^
baflillée de trois pièces d’argent, accompagnée de
Cinq étoiles de même, enorle , trois en chef, deux
en pointe.
BA STO GNE , f. f. bande alefée eft chef.
Pertoy, en Lorraine , porte parti d’or 8c de
gueules à une baflogne d’azur , chargée de trois
molettes d’argent 8c accompagnée de deux têtes de
lion de l’un en l’autre.
BATAILLÉE , ou BATELÉE , adj. f. fe dit
d’une cloche, dont le battant eft d’un autre émail
que la cloche.
Belle - garde , d’azur , à une cloche d’argent
bataillée de fable. ( Voye^ la pl. IX. fig. 492. )
Quelques-uns difent : au batail de fable. B atoll
eft un vieux mot François , dérivé, félon Ducange,
de batallum s qui dans la baffe latinité , fignifioit ce
que nous entendons aujourd’hui par battant.
BATON , f. m. efpèce de cotice aléfée qu’on
met dans quelques écus , pour fervir de brifure
8c diftinguer les branches cadettes d’avec la branche
aînée, ou les branches bâtardes d’avec les branches
légitimes ; le bâton en bande défigne ordinairement
une branche cadette , le bâton en barre une branche
bâtarde.
La maifon de Condé porte : de France au bâton
péri en bande de gueules. On peut dire de même :
au bâton en bande de gueules en abîme. ( Voye[ les
mots : PÉRI 8c ABIME : ) voye^ aufli la pl. X VIII.
pour les armes de Conde 8c le bâton péri en bande»
8c la pl. XVII. pour des bâtons péris en barre. Bâton de Maréchal , marque de commandement.
Ce bâton eft d’azur , femé de fleurs-de-
lis d’or.
Les maréchaux de France en mettent deux,
paffés en fiuitoirs derrière l’écu de leurs armes.
( V°yeK;Pl- XV IL les armes du maréchal de BironJj) Bâtons noueux ou Bâtons écôtés , meubles
de quelques écus.
Parent, d’azur , à deux bâtons noueux ou écôtés
8c aléfés d’or , paffés en fautoir , accompagnés
d’un croiffant d’argent en chef, 8c de trois étoiles
d’o r , deux en flanc 8c une en pointe. ( Pl. VIII.
fig. 401.)
B E C , f. m. on appelle becs les pendans du lambeï.
Le lambel d’Orléans eft à trois becs ou pendans.
{ Voye^pl. XVII. les armes d’Orléans.)
BÉCASSE, f.f . es de bécajfes, meuble qui fe
trpuye dajis quelques écus. c