
clés, a'en faifoient pas moins de cas que faint Jé- |
rôme. ; I
2.'0. Aaimonîas, phiiofophe pêripatéticien, ail- J
cipie de Proclus , au 6e. fiècle , a fait un traité j
de différent!à vocum, imprimé avec d’autres anciens j
grammairiens, Leyde 1739, 2 part, in-f* & un
commentaire fur Ariftote.
3°. Ammonius eft encore le nom d'un chirugien
d’Alexandrie, le premier qui fit une ouverture
à la veffie pour en tirer la pierre, ce qui lui
fit donner le 1 union! de Litho tome , coupeur de
} AMNON , ( Hifl. facrèe. ) fils aîné de David,
né d’Achinoam fa fécondé femme, conçut un
amour fi paffionné pour fa foeur Thamar, qu’il en
tomba dans une langueur capable de le conduire
au tombeau , s’il n avoit trouvé moyen de fatif-
faire fa pafiion en abufant de Thamar , malgré fa
réfiftance. Après cette violence , ion amour fe
changea en averfion , au point de ne pouvoir plus
fouffrir fa feeur , qi-fd chaffa honteufement de fa
maifon. David laifla ce crime impuni^ mais Ab-
falom, frère étAmnon , l’ayant invité à un feftin
au bout de deux ans, le fit aflaffiner pour venger
f affront fait à Thamar. {A . R. )
AM O N , ( Hiß. facrèe. j fils de Manafsês & de
Meffalemeth, fut le XIVe r-oi de Juda, Il monta
fur le trône à l’âge de 2 2 ans, fe livra au culte
des idoles, & fut affaffmé au bout de deux ans de
rè<*ne , par fes propres officiers, dans fa maifon ,
l’an du monde 3365. Jofias , fon fils , lui fuccèda.
( A . R .)
AMOS, {Hiß. facrèe/) un des douze petits prophètes,
étoit un pafteur delà ville de iheçué : il
prophétifoit à Béthel où Jéroboam I I , adoroit des
veaux d’o r , difant que la maifon de ce prince fe-
roit exterminée, & que tout fon peuple ferait mené
en captivité , s’il perüftoit dans fon idolâtrie. Ama-
fias , prêtre des veaux d’o r , fut choqué de la liberté
SAmos, l’accula devant Jéroboam , le traitant
de vifionnaire & d’homme dangereux, propre
à foulever le peuple contre fon roi : ce qui obligea
le prophète à fortir de Béthel, après avoir prédit
à Amafiàs que fa femme fe proftitueroit au milieu
de Samarie, & que fes fils & fe s filles périraient
par l’épée. Du je fie , on ignore Je temps & le genre
de fa mort. • . A ,
La bible fait mention a un autre Amos, pere du
prophète Ifaïe; on en trouve un troifiême dans la
généalogie de notre fauveur, rapportée dans l’eyan-
gjle félon faint Luc; Ç A . R. )
AM O U Q U E , f. m. c’eft , en Indien, le nom
des gouverneurs ou pafteurs des Chrétiens de faint
'Chômas.
AMPLISS1ME, ad), fiiperl. ampüßmus, qualité
dont on honore chez les étrangers & dans les collèges
quelques perfonnes eonfiituées en dignité : on
traite dans les exercices publics le reâeur de l’Uni-
verfité de Paris, d'amplijjime rejlor.
AMRI , ( H!fl. des Juifs. ) fut proclamé roi
d lfra ël par fa r in é e , après la mort d’È la , affaffiné
par Zambri. T h e b n i, élu auffi roi par une.:partie
des grands 8c du peuple , lui difouta la couronne
pendant quatre ans. Mais enfin Thebni ayant été
• tué tout fe réunit en faveur à'Aniri, qui régna
douze an s , fe livrant à toutes fortes d’iniquités 8c
de fuperftitions idolâtres- I l mourut à Samarie,
qu’il avoit b â tie , l’an du monde 308 6. { A . R .)
A N A C A N D R IA N S , f. m. pl. ( Hifl. mod. ) c’eft
le nom que les habitans de l’île de Madagafcar
donnent à ceux qui font defeendus d’un Roandrian,
ou prince blanc , qui a dé ro g é, ou pris une femme
qui n’étoit ni de fon rang , ni de fon état.
AN A CH A R S IS , ( Hifl. anc, j philofophe Scythe,
mis au rang des fages de la Grèce , quoiqu’étranger
8c réputé barbare. Sa mère étoit g re cq u e , elle lui
apprit fa langue , 8c lui infpira le defir dé con-
noître la Grèce. Anackarfls vint à Ath èn e s , où il
.eut des conférences avec Solon. Il eft refté de lui
plufieurs mots célèbres; c’eft lui qui a comparé les
loix que les grands violent impunément, à-des toiles
d’araignées qui ne prennent que des mouches. Il
difoit auffi que la vigne portait trois fortes de fruits
la volupté., Vivreffe & le repentir.
, Un honnête homme, difoit-il encore, eflfobre dans
le parler dans le manger & dans le plaifîr.
La vue de l'ivrogne efl la meilleure leçon de flo-
briété. Cette maxime eft encore d'Anacharfîs. Les
Lacédémoniens penfoient comme lu i, puifqu’ils
enivroient leurs Ilotes , pour que la vue de l’état
d’abrutiffement où ces efclaves étoient réduits,
infpirât aux hommes libres une horreur falutaire
de l’ivrognerie.
, Anackarfls difoit quà Athènes cétoient les fages qui
propofoient, & les flous qui dècidoient, parce que le Sénat
ne pouvoit que propofer ,8c le peupleque ftatuer
fur la propofition du Sénat. C ’eft Anacharfîs , qui
étant fur m e r , a dit avant Aratus 8c avant Boileau -
Un boîs mince & léger nous défend de la mort.
Un grec lui reprochant qu’il étoit S c y th e , il répondit
: Eh bien ! je tâcherai d’honorer ma patrie ,
craigne^ de déshonorer la votre. C ’eft ce que Cicéron
, dans Rome Sauvée, dit à Catilina, en parlant
de la Naifiance.
Mon nom commence .en moi, de votre honneur jaloux ,
Tremblez que votre nom ne finjlTe dans vous.
Anacharfîs, en parlant des prix propofés aux poètes
dans les jeux publies de la G rè c e , 8c des juges de
leurs combats , dit : N ’efl - il pas * étrange que des
artifles combattent, & que ce ne foïentpas des artifles
qui foient leurs juges ? C e la eft en effet fi étrange
que nous ne faurions croire que cela fût a in fi, 8c
malgré le mot & Anacharfîs qui femble conftàter le
fa it , nous croyons feulement qu’il s’agiffoit d’un
mauvais choix fait par hafard. A u refte nous trou-
. y.ons ce mot dans les mémoires de littérature ,
tbme
tome 13 , pag. 341. On cite en marge Lucieri $ dans •
fon ouvrage intitulé : Harmonides, où Anacharfîs
n’eft pas même nommé ; c’eft~dans l’ouvrage de
Lucien, intitulé : Le Scythe ou L'Hofpitalier, qu’il
eft beaucoup queftion $ Anacharfîs ; mais on n y
trouve pas fon jugement fur les juges des combats
poétiques de la Grèce. Anacharfîs Lut le premier
étranger initié aux myfteres d’Eleufis, 8c honore
du titre de citoyen d’Athènes. De retour dans fa
patrie, il voulut y introduire les dieux 8c les loix
d e là Grèce, ce projet fouleva contre lui le roi
des Scythes, fon propre frère, qui le tua, car l’intolérance
religieufe qui arme le frere contre le
frère eft un fléau qui a fait le tour du monde. On
l’a cru l’inventeur de la roue des potiers de terre ,
jnais Homère , antérieur de plufieurs fiècles à Anacharfîs
, parle de cette invention. Anacharfîs avoit,
.dit - on , écrit en vers un traité des loix des Scythes
8c un autre de l’incertitude 8c de la fragilité dé la
Vie. Il mourut environ 544 ans avant l’ère dire-
tienne.
ANACHORÈTE, ( Hifl, mod. ) hermite ou per-
fonnage pieux qui vit feul dans quelque défert,
•pour y être à fabri des tentations du monde, 8c
'plus à portée de méditer. Ce mot vient du grec
«ya.%dpta, fle retirer dans une région écartee;
Tels ont été S. Antoine , S. Hilarion 8c une
infinité d’autres. S. Paul, Thermite, fut le premier
Anachorète.
Parmi les Grecs, il y a un* grand nombre & Anachorètes
, la plupart religieux ,qui ne fe fouciant pas
de la vie laborieufe & des fatigues du monaftère,
demandent un petit canton de terre 8c une cellule
où ils fe retirent, 8c ne fe montrent plus au couvent
qu’aux grandes folemnités.
On les appelle auffi quelquefois afcètes 8c foli-
taire-s* ’ . .i
Les Anachorètes de Syrie 8c de Paleftine fe reti-
xoient dans les endroits les plus inconnus 8c les
-moins fréquentés , habitant dans des grotes, 8c y
vivant de fruits 8c d’herbes fauvages.
Il y a eu auffi des Anachorètes dans l’Occident.
Pierre Damien, qui a été de l’ordre des hermites ,
bn parle fouvent avec éloge. Il les repréfente,
comme ce qii’il y a de plus parfait parmi les reli-'
gieux, 8c marque pour eux beaucoup plus d’eftime
8c de vénération que pour les coenobites ou moines
qui réfident dans des monaftères.
La plupart de ces Anachorètes ne fe retiroient
qu’avec la permiffion de leur abbé, 8c c’étoit le
couvent qui leur fourniffoit leurs befbins. Le peuple,
en confidération de leur piété, leur portoit quelquefois
des femmes confidérables d’argent qu’ils
gardoient, 8c à leur mort ils les laiffoient au monaftère
dont ils étoient coenobites. L’ordre de
S. Benoît a eu beaucoup de ces Anachorètes ; ce
qui étoit conforme aux conftitutions de cet ordre ,
qui permettent de quitter la communauté pour
Hifloife, Tomt /*
vivre felitaires OU Anachorètes. Les Anachorètes ne
fubfiftent plus aujourd’hui : mais les anciens ont
enrichi leurs monaftères de plufieurs revenus confidérables,
comme l’a remarqué Pierre Acofta dans
fon hiftoire de l’origine 8c du progrès des revenus
eccléfiaftiqüés. (G)
ANACRÉON , ( Hifl. litt. anc. j poète grec ;
natif de Théos en Ionie, a dans fon* genre autant
de réputation qu’Homère , il a comme lui la gloire
d’être le premier 8c le plus parfait modèle dans
fon genre , petit genre à la vérité , mais le plus
agréable de tous 8c qui plaît à tout le monde. In
tenui labor , at tenuis non glôria. Il v iv o it, il ai-
moit ,, il chanto’it , il jouiffoit dans le temps que
Polycrate étoit tyran de Samos , 8c Hipparque
d’Athènes Ce dernier, qui aimoit les lettres , 8c
qui rempliffoit fa cour de poètes 8c de philofophes ,
attira auprès de lui Anacréon , il lui envoya , par '
honneur , une galère à cinquante rames pour l’amè-
ner. Anacréon fut cher auffi à Polycrate qu’il célèbre
fouvent dans fes v e rs , quoiqu’il ait été ,
dit - on , fon rival 8c fon rival heureux, dans une
de ces paffions honteufes 8c criminelles qu Anacréon
, félon l’ufagè de fon temps 8c de fon pays 9
mêloit fans fcrupule à d’autres paffions plus légitimes.
L’objet de cette rivalité fe nommoitSmer-
dias. On connoît la paîfion d'Anacréon pour B a?
thylle, qui fut auffi aimé de Polycrate.
Non aliter famio dicunt arfijfe Bathyllo
A n a c r e o n ta T e ïu m j . . . v >
Q u i perjixp: c a v â te fiu d in e f l e v i t amorem
N o n e lab o ratum a d pedem.
Le bon vieillard qui brûLa pour Bathylle ,
A dit Rouffeau avec l’indulgence que la bonhomie
d’Anacréon 8c fon incurie philofophique inf-
pirent pour fes vices mêmes. Voici comment M. de
la Nauze de l’académie des belles - lettres , vrai
favant, - bon efprit, excellent modèle des moeurs
d’un homme de lettres , a caraétérifé les “Odes
d' Anacréon,"
u A regarder ces pièces du côté du fty le , c’eft
n une douceur , une délicateffe qui peut - être n’a
» point d’exemple. Tout y eft beau 8c naturel,
n point de penfée qui ne foit un fentiment, point
» d’expreffion qui ne parte du coeur, 8c qui n’aille
v au coeur, On y trouve ces grâces naïves qui ca-
» ra&érifent la enanfon, 8c la diftinguent des autres
jj ouvrages de poéfie. On y voit ces images riantes
v toujours fures de plaire , parce qu’elles font prifes
jj avec goût 8c avec difeernement dans la fi m pie
7j nature. L’air fans doute y étoit afforti aux pa-
» rôles ; ainfi la Diale&e Ionienne pleine de dou-
jj ceur, 8c le Mode Ionien plus tendre que tous
jj les autres , dévoient rendre ces chanfons d’un
» agrément parfait. Mais à les envifager du côté
jj des moeurs, tout y refpire une débauche outrée,
v un libertinage qui eft dan§Teforit comme dans