-niées, gouverné les finances & vécu dans la pauvreté
, mourut fi pauvre, qu’il ne laifla pas même
de quoi fe faire enterrer. La république ht les frais
: de les funérailles , maria les filles, & fe chargea
»de nourrir fon fils. , ' (
Ariflide vivoit environ cinq ftècles avant Jéfus-
.'Chrift.
Ariflide.efl encore le nom d’un hiftorien , d’un
.philofophe platonicien, d'un orateur, d’un peintre,
tous grecs, aujourd’hui peu connus , mais qui.ont
,eu dans leur temps quelque. célébrité.
ARISTIPPE , ( Hifl. anc. ) de Cyrène en Afrique
, difciple de Socrate, fondateur de la feélecy-
renaïque. Il quitta la Lybie, pour aller entendre
Socrate à Athènes ; mais il trouva fa philofophie
trop févêre, & il s’en fit une plus commode, ce
..fut dans la volupté qu’il plaça le fouverain bien ;
il vécut à. la cour des rois, & mit fa gloire à leur
plaire ; il penface.qu’Horæe a depuis exprimé, dans
Ce vers:
Principibusvplccuflfe viris non. ultima laus eß:
Denis .le tyran l’accueillit beaucoup ; il aimait
fon efprit, & fur-tout fon goût, car Arifipp» fe
connoiffoit fi bien en bonne chère, qu’au rapport
de Lucien, les cuifiniers du prince venoient pren-
,dre l’ordre du philofophe. Diogène difoit : Si Arif-
tippe f avoit fe contenter de légumes., il.ne voudroa
pas faire fa cour aux princes. Ariflippe répondoit:
Si Diogène favoit faire fa cour aux princes-, ;/ ne fe
contenterait pas de légumes. Denis le tyran .difoit un
.jour devant Anftippe , qu’on voyait plus fouvent les
philofophes chei les grands, que les grands che^ les
philofophes. C’eft par la même raifon, -répondit
Arißivpe, qu’on voit plus fouvent les médecins chc{
les malades, que les malades c/icj les médecins. Un
jour Denis lui donna le choix de trois coutdfannes
fort belles., il les prit toutes les trois , en difant :
Pâlis s’efl trop mal trouvé d’avoir choifl. Le mot
étoit d’un homme d’efprit, & fa .conduite fût d’un
philofophe, car il.ne pouffa pas plus loin la galanterie
& s'en tint à ce mot. Il .eut cependant un
commerce affëz fuivi avec la courtifan-ne Lais. Je
la pofede, difoit-il, mais elle ne me pofsede pas. Il
.difoit.que la philofophie lui avoit appris* iten
-vivre avec tout le mondeA & a ne rien cramare , o*
que ce qui meltoit les philofophes au-deßus des autres
hommesc’ cli que quand il n’y. aurait point de loue ,
ils vivroUm comme ils vivent, & feraient tout ce
mu ils font. -H -.difoit encore que l ignorante efi m
mal plus incurable que la pauvreté, parce qu d eß plus
Miß de donner que d’infirpiu. Adfiïpps yivoit vers
dfon 400 avant. J. Ç. ... . r -,
' l i ent un petit-fils (.Aristippe, dit \e Jeune)
.-q*i fin ie plus ardent de fes feâateurs. Il vivait
vers l’an 3 64. avant J. C.
A r i s t i p p e efi: suffi, le nom d’un tyran d Argos.,
«ui par les frayeurs -ordinaires aux tyrans r &par
ie x c è s de .fes précautions contre les aflafiins, ju.ltifioit
ta maxime connue : Necejfe eß ut multos ti*
méat qnem multi tirnent. I l faut craindre quand on eß
craint. Malgré ces précautions , ou à caufe de ces
précautions, il fut affaffmé L’an 2.42 avant J. C.
ARISTOBULE , {Hiß. des Juifs.) autrement
appelle Judas, & furnommé Philellen , fils d’Hircaii
8c petit-fils de Simon Maccabée, grand-prêtre 8c
roi des Juifs, fuccéda à fon père Lan du monde
3898 ; i l ne régna qu’un an, pendant lequel il fit
mourir de faim fa mère dans la prifon , où il
l’ayoit fait enfermer avec trois de fes frères ; il fit
mourir su ffi Antigone fon frère, mais par un accident,
-ou plutôt par la fourberie infigne de quelques
uns de fes courtilans. Arißobule malade en-
voya fon frère Antigone à une expédition militaire
dont il revint vi&orieux. Des hommes jaloux
de fa gloire firent entendre à Arißobule qu’il
avoit tout à craindre d’Antigone , qui avoit formé
le projet de le tuer pour régner feul. Quoique le
roi n’ajoutât pas foi à ces propos , il voulut s’en
éclaircir avec fon frère, & lui fit dire de le venir
voir fans armes ; en même temps il ordonna aux*
gardes qui étoient dans fon palais en un lieu obf-
cur 8f. fouterrain , par où le prince devoit paffer-,
de le mettre à mort, s’il vendit armé , ne doutant
.pas qu’alors il n’eût réellement quelque mauvais
deffein. Ceux qn Arißobule avoit chargés de dire à
/fon frère de le venir trouver fans armes, lui dirent
au contraire que le roi ayant entendu parler
de la beauté de fon armure, étoit curieux de le
voir fous fes. armes 'brillantes-, & le prloit de le venir
voir armé de pied en cap. Antigone donna dans
le piège., & fut maffacré par les gardes de fon frère*
Arißobule fut fi touché de cette mort, dont il étoit
^beaucoup moins coupable que de celle de fa mère.,
qu’il devint plus malade ., & .mourut peu apres ,
Lan .du monde 3890. Aristobulé , (Hiß. des Juifs.) fécond fils
d’Alexandre Jannée & d’Alexandra, & frère puîné,
du grand - prêtre Hircan, à qui Alexandra, en
mourant ,laiffa la couronne , ulurpa & le royaume
& la fouveraine facrificature fur fon frère qui lui
céda l’un & l’autre forcément après une guerre dans
laquelle Arißobule lut vi&orieux; il en jouit pendant
trois ans & trois mois : au.bout duquel temps
Pompée ayant des raifons de mécontentement ÜA-
riflobule.,le mena prifonnier à Rome , après l’avoir
dépouillé -de la royauté & de la dignité de grand-
prêtre pour les rendre à Hican. Plufieurs années
après-, Jules-Céfar lui ayant rendu la liberté,
voulut le charger dé quelque expédition contre
Pompée ; mais les parafons de celui-ci l’empoifon-
nèrent ayant qü’il fortît de Rome.., Lan du monde
^A ristobulé, ( Hiß. des Juifs.) petit-fils du precedent,
eut pour foeur Mariamne , époufe d’Herode
le grand :.celui-ci fit tout ce qu’il put pour l’éloigner
de la fouveraine facrificature qui lui étoit due.
Vaincu néanmoins par les follitations de Mariamne ,
il lui accorda cette dignité., quoiqu’il n’eût encore
qu«
que dix-fept ans. Mais ayant remarqué'la grande
affedion ’ du peuple juif pour ce jeune prince , il
en prit de l’ombrage ; & lor fq u A ri (lobule fe bai-
gnoit à Jéricho dans un réfervoir d’eau près du
palais, Hérode envoya quelques jeunes gens fe
baigner avec lu i, avec ordre de le noyer ; ce qu’ils
firent par un jeu barbare, l’an du monde 3970.
Aristobulé , ( ïïifl. des Juifs. ) fils d’Hérode
le Grand & de Mariamne, fut un prince d’une
extrême beauté, & ce qui efi beaucoup plus efti-
mable, doué des plus belles qualités de l’ame. Son
oncle Pheroras & fa tante Salomé le noircirent
tellement auprès d’Hérode par leurs infâmes calomnies
, que ce père dénaturé , au lieu de s’éclaircir
de la vérité de leurs imputations , le jetta dans
un affreux cachot avec fon frère Alexandre , 8c
ne les en tira que pouf les faire étrangler. ( Articles
refis. )
ARISTOGITON, ( Hifi. anc. ) connu pour
avoir de concert avec un autre citoyen, nommé
Harmodïus -, délivré Athènes de la tyrannie d’Hip-
parque. Les Athéniens lui dreffèrent des fiatues
dans la place publique, & il fut le premier à qui
cet honneur fut déféré. Une petite-fille d'Ariflo-
giton fut mariée & dotée aux dépens de la république.
Les tyrans furent chaffés d’Athènes la même
année que les -rois le furent de Rome , c’eft-à-dire
l ’an 513 avant J. C.
ARISTOMÈNE , {Hifi. anc.) C’efi le nom de
deux rois ou chefs des Mefféniens, qui foutinrent
de grandes guerres contre les Lacédémoniens fept
ou huit fiêcles avant J. C .j& dontl’hiftoire paroît mêlée
de beaucoup Me fables. Ce fut pendant les
guerres du premier Ariflomène, que Sparte étant
épuifée dè citoyens, l’armée Lacédémonienne fut
obligée d’y renvoyer les nouveaux foldats , & de
leur abandonner îndiftinfiement les femmes & les
filles pouf repeupler le pays ; ce qui produifit cette
race de citoyens dïftinguée par le nom de Parthé-
niens, qui rougiffant dans leur pays du vice de
leur naiffance , prirent le parti de s’exiler, & allèrent
, fous la conduite de Phalante, Lun d’en-
tr’eux,. s’établir à Tarente en Italie. On dit que
ce premier Arifiomène ayant dévoué fa fille par fu-
perfiition & par générofité , pour faire’ ceffer une
pefte qui ravageoit fa patrie , fe tua fur le tombeau
de cette même fille. Ce premier Arifiomène efi
nommé par quelques-uns Arifiodème.
ARISTON, {Hifi. anc.) C ’eft le nom i°. d’un
roi de Sparte , fils d’Ageficles, & père de Déraa-
rate. Il vivoit vers l’an 540 avant J. C. Plutarque
nous a confervé quelquès mots de lui. On lui difoit
qu’un roi devoit faire du bien à fes amis & du
mal à fes ennemis. Pourquoi, dit-il , de fes ennemis
ne feroit-il pas des amis ? On lui parloit de l’éloge' j
funèbre qui avoit été fait des Athéniens morts dans j
une bataille qu’ils avoient perdue contre les Lacédémoniens.
Quel éloge des vainqneürs-l dit-il.
2°. D'un philofophe, difciple de Zénon , 8ç qui |
HifiQire. Tom. I. Deuxième Paru
finit par l’étre d’Epicure ou d’Ariftippe. Il vivoit
vers Lan 236 avant J. C.
30. D’un jurifconfulte romain , dont le prénom
étoit Titus , & dont Pline le jeune fait l’éloge dans
une de fes lettres.
ARISTOPHANE, poëtecomique grec, fi connu,
qu’il fuffit de le nommer & de renvoyer à fes comédies.
Il vivoit vers l’an 446. avant J. C.
ARISTOTE , philofophe dont l’hiftoire appartient
tellement à la philofophie , /qui forme , dans
cette nouvelle Encyclopédie un département particulier
, que nous croyons devoir y renvoyer.
ARIUS , chef des Ariens , appartient à l’hiftoire
de l’églife & des fefies religieufes.
ARMADE , f. f. ( Hifi. mod. ) ou le régiment de
Varmade ; c’eft celui qui a droit de garder la principale
porte du palais du roi de Portugal, & de
loger dans la ville.
ARMAGNAC, {Hifi. mod. ) grande & ancienne
maifon iffue des rois de France de la première
race. Voyeç l’article A r i b e r t .
ARMÈLL1NO ( F r a n ç o is ) {Hifi. mod.) fils
d’un banqueroutier , fut d’abora folliciteur de procès,
& banquier. Le pape Léon X , en 15 17 , c’eft-
à-dire dans un temps où il vendoit des indulgences
pour bâtir faint Pierre de Rome, & où il cherchoit
de tous côtés de l’argent à emprunter, fit Armel-
lino cardinal & intendant des finances ; le pape étoit
faftueux ; par conféquent l’intendant de fes finances
étoit odieux au peuple ; on prétend que dans un
confiftoire où il s’agiffoit, comme dans tant de
confiftoires & de confeils , de trouver de l’argent,
le cardinal Pompée Colonne fit la plaifapterie de
propofer d’écorcher ArmeÜino , & de montrer ail '
peuple fa peau pour de l’argent. L’économe Adrien VI
n’employoit point les Armellino, & l’induftrie de
ce financier refta oifive fous fon court pontificat ;
mais lorfque le cardinal de Médicis , coufin de
Léon X , fut pape fous le nom de Clément V I I , il
donna fa confiance au cardinal Armellino, & le
combla de bienfaits ; Armellino fut afliégé & fait
prifonnier avec Clément V i t dans le château Saint-»
Ange par l’armée de Charles-Quint, ou plutôt du
connétable de Bourbon. Il mourut de douleur au
mois d’Oâobre 152.7 d’avoir perdu la plus grande
partie de fes biens dans le foc de Rome fous le
prince d’Orange , fucceffeiir & vengeur du conné-»
table de Bourbon, tué au fiège de cette ville.
ARMINIUS ; ( Hifi. rom. ) chef des Chérufques,
peuplade de la Germanie , & vainqueur de Varus,
fut révéré par les Germains, comme le libérateur
de fon pays ; on croit que c’étoit lui que les Saxons
adoroient fous le nom d’Irminfut, cette idole fa-
meufe que Charlemagne détruifit avec fon temple.
A rm in iu s , (J a cq u e s ) {Hifi% mod. ) chef d’une
(e&e moderne en Hollande , né en 1560; mort en
1609. C’étoit le plus doux & le plus tolérant des
nouveaux feélaires ; fes opinions lur la prédeftina-
tion & la grâce s’éloignent beaucoup de la rigueur
de celles de Calvin, fe rapprochent de celles